Introduction Pour la majorité des européens en 2008, le travail est essentiel d
Introduction Pour la majorité des européens en 2008, le travail est essentiel dans la vie. I. Quelle place a l’emploi dans les sociétés modernes ? A. Comment le travail assure-t-il l’intégration ? D Méda écrit : « le 20 ème siècle a bien été le siècle de l’emploi: dès que l’individu en a un , une place lui est assignée tant dans l’entreprise que dans un ample système de droits, de garanties collectives, de protections de statuts, mais également dans la fonction générale qui incombe à la nation : la production de biens et services . (...) La production a pris dans la vie sociale une place prépondérante, apparaissant quasiment comme l’acte majeur par lequel la société se survit à elle- même. Plein-emploi et prédominance de l’acte de production-consommation convergent pour faire de l’intégration par le travail le modèle de l’intégration sociale. » Le travail, parce qu’il permet à l’individu d’acquérir un statut social, de disposer de revenus et d’accéder à des droits et des garanties sociales, est donc devenu un pilier de l’intégration sociale. 1. Un facteur de production Le travail a d’abord un rôle social il montre l’utilité du travailleur dans l’entreprise et au-delà dans la société, ce à quoi « il sert ». Le travail fourni a donc un statut de travail en général qualifiant son prestataire comme individu social en général capable de remplir une fonction sociale déterminée, de s’y rendre généralement utile au système social 2. Le travail apporte un revenu Travailler, plus précisément être actif, s’est s’assurer un revenu, qui est déjà une reconnaissance de l’utilité sociale de ce que l’on fait. En ce premier sens, déjà, le travail est intégrateur. Mais le revenu permet aussi à l’individu de consommer les biens valorisés par la société, et donc de s’y faire reconnaître. Si nous consommons tous à peu près les mêmes choses (voitures, logement, loisirs, vêtements, etc.) ce n’est pas seulement parce que ces biens sont objectivement utiles ou nécessaires, mais aussi parce qu’ils nous donnent un certain statut social. Ainsi durant la période des trente glorieuses le travail a donné un statut à l’individu : celui de salarié, mais aussi celui de consommateur. Il lui a fourni les valeurs et les rôles qui s’y rattachent : le salarié doit consommer et rentrer ainsi dans le modèle de l’américan way of life qui permet aux entreprises d’écouler la production croissante résultant des gains de productivité qui améliorent le bien être des salariés(on pourrait développer ici le schéma du cercle vertueux des 30 glorieuses) 3. Des droits sociaux. II – Intégration, conflit, changement social II - Quelles politiques pour l’emploi ? Fiche 3- Le travail assure-t-il toujours l’intégration sociale aujourd’hui? Sociologie Regards croisés Acquis de première désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux Notions : salariat, précarité, pauvreté 2.1 - Quels liens sociaux dans les sociétés où s'affirme le primat de l’individu ? 1 – 2 – Quelles politiques pour l’emploi ? Avec la création de la Sécurité Sociale , le statut de salarié bénéficie de protections contre les conséquences financières de la maladie , du chômage et de l’incapacité de travailler.Les droits sociaux sont les prestations sociales constitutives de l’Etat providence. C’est, par exemple, la possibilité d’une indemnisation pour les salariés qui se retrouvent au chômage. Ces droits sociaux matérialisent la solidarité entre les individus, et plus encore l’appartenance à la société : c’est bien parce qu’on travaille en France que l’on bénéficie d’une panoplie de droits et de prestations, qui diffèrent d’un pays à l’autre, chaque société organisant sa sphère de solidarité ( cela sera développé dans 1.1 Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer à la justice sociale ?) 4. Un épanouissement personnel La nécessité impérieuse (pas seulement matériellement mais aussi socialement) d’avoir un emploi, la volonté très marquée dans les enquêtes d’opinion de s’épanouir dans son travail, montrent bien que le travail n’est pas seulement une activité parmi d’autres. Le travail est plus que cela, il est fortement chargé symboliquement, autrement dit il fait partie du registre des valeurs. 5. Une identité le travail va se caractériser par un statut social – en quelque sorte le rang du travailleur dans les différentes hiérarchies sociales (prestige, pouvoir, mais aussi richesse) La division du travail permet à chacun de se rattacher à un collectif intermédiaire entre la société et l’individu : le « métier », la profession, la catégorie sociale. Par le travail on peut d’une part se reconnaître des semblables, qui partagent notre profession ou notre situation économique et sociale, et d’autre part se distinguer d’autres personnes, qui exercent un métier différent, et ont donc d’autres valeurs, d’autres références, avec qui on peut même être en conflit. Cela peut paraître paradoxal, mais un individu a besoin de ce double mouvement de différenciation et d’assimilation pour s’intégrer. L’identification à autrui nous rattache à la société, fait exister le collectif, et la différenciation nous donne une place dans ce collectif. Mais l’entreprise n’est pas seulement un lieu de convivialité, c’est aussi un lieu de pouvoir, inégalement distribué, ce qui génère obligatoirement des conflits. Dès lors , les collectifs de travail, en particulier les ouvriers, vont peu à peu prendre conscience de ce qui les rassemble , et de ce qui les oppose au chef d’entreprise puis plus largement au patronat. On va alors assister au développement du syndicalisme .Celui ci , en France en particulier, va développer chez ses adhérents un fort sentiment d’appartenance , une identité de syndiqués qui tout en s’opposant à ceux développés dans l’entreprise en sont complémentaires . Le salariat est aussi générateur d’identification : la participation au salariat qui est de plus en plus recherchée par les individus à mesure que le temps passe. Le travail salarié, si contraignant et déplaisant qu’il puisse être par ailleurs, libère de l’enfermement dans une communauté restreinte dans laquelle les rapports individuels sont des rapports privés, fortement personnalisés, régis par un rapport de force mouvant, des chantages affectifs, des obligations impossibles à formaliser. 6. Des liens sociaux L’individu par son appartenance à l’entreprise va donc dès lors devenir le membre d’un nouveau collectif , établir de nouvelles relations sociales qui débordent celles qu’ils auraient eu dans le cadre familial, recevoir une identité, un statut en fonction de la place qu’il occupe dans l’entreprise, et donc s’adapter à un rôle , accepter les normes et les valeurs qui s’y réfèrent Dominique Méda parle de paradoxe français, le travail doit prendre une place de moins en moins grande mais en même temps il doit assurer des relations sociales. B. B – Une intégration assurée par l’emploi normal ou fordiste caractéristique des 30 Glorieuses Durant les 30 Glorieuses, le droit du travail manifestait une tendance nette à l’homogénéisation : les syndicats revendiquant une standardisation des conditions d’emploi et de salaire au niveau des branches industrielles revendications souvent acceptées par les entreprises qui pour égaliser les conditions de concurrence dans des économies peu ouvertes, avaient intérêt à standardiser les conditions de travail et d’emploi au niveau de la branche les prérogatives attachées d’abord au seul travail salarié s’ouvre progressivement contre les principaux risques sociaux, non seulement les familles des travailleurs, mais aussi les non salariés et même la quasi-totalité des non-actifs. Cette évolution donne naissance au modèle de l’emploi total : emploi salarié : Selon O.Marchand : « en matière de droit , définir le salarié revient à définir le contrat de travail qui lie le travailleur avec l’entreprise qui l’emploie . On définit alors le contrat de travail comme la convention par laquelle une personne s’engage à mettre son activité à la disposition d’une autre, sous la subordination de laquelle elle se place moyennant une rémunération. » A l’inverse, l’activité indépendante répond à une logique de prestation de services régie par le droit commercial et devient marginal (moins de 10% des emplois) le lien entre l’employeur et le salarié est ferme : il s’agit d’un statut bénéficiant du CDI (Contrat à Durée Indéterminée) souvent intégré à des conventions collectives s’intégrant le plus souvent à des systèmes de promotion basés essentiellement sur l’ancienneté c’est un emploi à temps plein : c’est le vecteur principal d’identification et d’insertion sociale de l’individu il relève d’un seul employeur et s’exerce sur un lieu spécifique. Robert Castel peut alors caractériser la société salariale par deux indicateurs : c’est l’idée d’un continuum social qui s’impose, c'est-à-dire que même si les conditions sociales sont inégales, il existe de réelles possibilités d’interaction et de mobilité sociale entre elles. L’emploi est le fondement du statut social : occuper un emploi confère des droits et des garanties de fait II. L’emploi peut-il continuer à assurer l’intégration sociale ? Introduction A. Les transformations du marché du travail limitent le rôle intégrateur du travail 1. L’augmentation du chômage A Gorz écrit : « le travail désigne aujourd’hui cette activité fonctionnellement spécialisée et rémunérée en raison de son utilité au système social. Aussi longtemps que le fonctionnement du système social, sa production et reproduction exigeront du travail humain, le travail, uploads/Finance/ lecon-2-le-travail-assure-t-il-toujours-l-x27-integration-sociale-odt.pdf
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- Publié le Mai 02, 2021
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