Les entreprises marocaines évoquent quatre difficultés majeures : de transport,

Les entreprises marocaines évoquent quatre difficultés majeures : de transport, de complexité administrative, de ressources humaines et de financement. En effet, tout n’est pas simple, loin s’en faut, lorsque les entreprises exportent au Sud, et s’organiser est un vrai challenge. Les premiers problèmes évoqués sont liés aux problématiques de transport. En effet, si certaines infrastructures routières ou autres sont peu à peu terminées, acheminer ses produits jusqu’à leur destination finale reste souvent compliqué, et bien sûr très cher. Comme nous l’expose un dirigeant : « Nous sommes souvent amenés à envoyer nos produits en Europe pour les réacheminer ensuite en Afrique ». De même, les liaisons aériennes sont jugées insuffisantes pour permettre des relations fréquentes et régulières, et leur coût est encore trop élevé. De plus, l’exportation des produits et services met les PME marocaines devant un large éventail de règlements techniques, des exigences en matière de conformité, des procédures douanières. Ces mesures évoluent rapidement et sont spécifiques à chaque pays. Cela pose, comme le souligne le dirigeant d’une entreprise, de grandes difficultés d’adaptation : « Nous avons surtout des difficultés d’ordre administratif pour l’établissement des documents nécessaires pour nous adapter aux exigences de chaque pays » ; exigences et difficultés qui varient avec le secteur d’activité et les pays de destination. En plus de ces difficultés réglementaires, les interviewés évoquent les lourdeurs des procédures douanières, qui contribuent parfois à « l’arrivée tardive des bateaux pouvant aller jusqu’à un mois après la vente », comme l’évoque un responsable export. À ces problématiques organisationnelles et administratives s’ajoutent des problèmes de ressources humaines. En effet, bien que les services export restent encore de petite taille et que, comme nous le précise l’un d’entre eux, « l’international ait pendant longtemps été le domaine réservé des patrons », les entreprises ont aujourd’hui de réelles difficultés à trouver un personnel suffisamment qualifié pour intervenir sur les marchés internationaux. Les formations, initiales et continues, sont encore trop peu adaptées aux exigences de ces nouveaux marchés. Enfin, les contraintes financières ressortent comme l’une des principales menaces de l’expansion des entreprises marocaines, spécifiquement les PME. En effet, la structure financière des PME étudiées entrave la volonté d’investissements. Elles font principalement appel au financement à travers des fonds propres ou à travers des établissements de crédit, refusant souvent de soutenir les mêmes horizons, ce qui va à l’encontre de la réalisation des principaux processus d’internationalisation espérés par les dirigeants. D’autres moyens de financement devraient donc être privilégiés, les fonds d’investissement notamment : « Ces modes de financement peuvent indirectement encourager davantage le processus d’internationalisation des PME marocaines ». À ce problème de financement de l’investissement s’ajoute celui du recouvrement et de la non-convertibilité du dirham. Néanmoins, l’implantation d’antennes des banques marocaines dans des pays du Sud affaiblit considérablement ces risques. Comme nous le rappelle un responsable export : « Les ventes se font par lettre de crédit donc la banque nous garantit contre tout problème de règlement de nos clients ». Alors que cette étude s’est au départ intéressée aux relations du Maroc avec l’ensemble des pays du Sud et, alors que de nombreux accords de coopération commerciale existent, outre l’Afrique, avec des pays du monde arabe et du Proche et du Moyen-Orient, les entrepreneurs marocains semblent concentrer leurs efforts sur les pays au sud du Maroc afin de bénéficier de l’effet de hub. Les marchés à l’Est, Égypte, Émirats arabes ou Turquie leur semblent moins accessibles. Que dire alors des marchés d’Asie ou d’Amérique du Sud ? Si les entrepreneurs marocains ont manifestement une véritable carte à jouer sur ces marchés africains à forte demande, il est cependant nécessaire de travailler à lever peu à peu les obstacles qui limitent ou ralentissent cette expansion au Sud. 1. DAVIET S. (2013). Maghreb des entrepreneurs : les horizons du Sud, L’année du Maghreb, IX, p. 193- 200. A I M E Z - N O U S A B O N N E R - V O U S S U I V E Z - N O U S  Qui sommes-nous  Mentions légales  Collectif Stratégie  Equipe de gestion  Contactez-nous Copyright © 2019 All Rights Reserved uploads/Finance/ les-entreprises-marocaines-evoquent-quatre-difficultes-majeures-3.pdf

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  • Publié le Apv 07, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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