Les grandes questions d’économie et de finance internationales Décoder l’actual

Les grandes questions d’économie et de finance internationales Décoder l’actualité Mathilde Lemoine – Philippe Madiès – Thierry Madiès Préface de Lionel Fontagné 3e édition • Crise et commerce mondial • Partenariats transatlantique et transpacifique • La fin de l’OMC ? • Nouvelle méthode d’évaluation du commerce en valeur ajoutée • La concurrence fiscale dans l’UE • Union bancaire en zone euro • Les réformes de la gouvernance de la zone euro • Nouvelle place de la Chine dans l’économie mondiale Les grandes questions d’économie et de finance internationales OUVERTURES ÉCONOMIQUES Les grandes questions d’économie et de finance internationales Décoder l’actualité Mathilde Lemoine – Philippe Madiès – Thierry Madiès Préface de Lionel Fontagné 3e édition ÉCONOMIQUES OUVERTURES s u p é r i e u r © De Boeck Supérieur s.a., 2016 3e édition Rue du Bosquet, 7 – 1348 Louvain-la-Neuve Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique Dépôt légal: Bibliothèque nationale, Paris: juillet 2016 ISSN 2030-501X Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2016/13647/031 ISBN 978-2-8073-0156-6 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboecksuperieur.com SOMMAIRE Remerciements ....................................................................................................... 7 Préface .................................................................................................................. 9 Présentation de l’ouvrage .................................................................................... 19 Chapitre 1 L’échange international : une source de croissance et de développement ? .................................................................... 23 Chapitre 2 Le rôle des firmes multinationales dans la nouvelle économie mondiale ....................................................................... 129 Chapitre 3 L’Organisation mondiale du commerce : régulation ou libéralisation des échanges ? ................................... 187 Chapitre 4 Régionalisme commercial ou multilatéralisme ? ............................ 283 Chapitre 5 L’intégration européenne face à l’élargissement : quels enjeux ? ... 341 Chapitre 6 Globalisation financière : de la réalité d’un phénomène à ses vertus et dangers .................................................................. 475 REMERCIEMENTS Nous sommes particulièrement reconnaissants à Lionel Fontagné, Professeur à l’Uni- versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne et conseiller scientifique au Centre d’études pros- pectives et d’informations internationales (CEPII), dont les travaux ont souvent inspiré nos réflexions, d’avoir bien voulu relire cette nouvelle édition et d’avoir accepté d’en rédiger la préface. Plusieurs collègues nous ont permis d’enrichir certains chapitres de cet ouvrage. Nos remerciements vont en particulier à Céline Bonnefond (Université Grenoble Alpes), Richard Calvi (Université de Savoie), Patrice Fontaine (CNRS), Annick Valette (Université Grenoble Alpes). Nous remercions également Anne Madiès (Université Grenoble Alpes) qui nous a apporté son aide sur le chapitre portant sur les firmes multinationales ainsi que Mickael Melki et Simon Lapointe (Université de Fri- bourg, Suisse) qui ont bien voulu relire certains chapitres. Notre gratitude va aussi à Christophe Blot (OFCE) pour les précisions utiles qu’il nous a apportées sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Enfin, nous remercions Mathilde Muñoz (ENS) pour son aide statistique. PRÉFACE La troisième édition des grandes questions d’économie et de finance internationales est publiée dans un contexte d’interrogation croissante de la société civile sur des questions complexes posées par la mondialisation. Quelle est la limite entre optimisation fiscale et évasion fiscale ? Comment financer les biens et services public dans un contexte où les bases imposables sont mobiles ? Quels sont les bénéfices et les risques attendus de la négo- ciation d’accords commerciaux dépassant les droits de douane et s’intéressant aux régle- mentations, aux standards, voire aux modalités juridiques de règlement des contentieux entre Etats et entreprises ? Le ralentissement du commerce mondial reflète-t-il simplement l’atonie de la croissance mondiale ou doit-on y voir les prémisses de la déglobalisation, de la prééminence des circuits courts, du local sur le global ? Depuis la précédente édition, le paysage international a en effet profondément évo- lué, et la crise à laquelle a dû faire face l’économie mondiale n’explique qu’une partie de ces évolutions. La déformation de l’économie mondiale vers l’Asie, le ralentissement supposé ou réel du progrès technique, la dématérialisation croissante de la consommation, la dispa- rition subite des rentes pétrolières, le rôle croissant de la société civile et des consommateurs avec le développement des réseaux sociaux, remettent en cause nombre de politiques, d’ins- titutions, de régulations économiques, mais aussi d’analyses économiques de l’économie internationale. En dépit du renouvellement des questions, la perception du rôle de l’économie internationale dans la genèse ou la transmission des crises reste une permanence des débats autour de l’économie mondiale. La mondialisation tend naturellement à amplifier les crises, à les diffuser, à défaut d’en être nécessairement l’origine. La tentation d’organiser un « cordon sanitaire » autour des économies nationales, de mettre du sable dans les rouages de la mondialisation pour freiner la transmission des chocs, d’ériger des barrières physiques à la mobilité des personnes, est une donc une tentation récurrente. La dramatique crise migra- toire en Europe met en péril l’espace Shengen, la crise de la dette et les difficultés des insti- tutions européennes suggèrent le Brexit, les taux d’intérêt nuls ou négatifs conduisent à questionner le mandat et les pratiques de la Banque Centrale Européenne. Le souci de don- ner un écho politique aux préoccupations des électeurs passe ainsi par la remise en cause de patientes constructions, entamées dès l’après-guerre faut-il le rappeler. Au cœur de la perception anxiogène ainsi véhiculée de la mondialisation, l’idée selon laquelle la quantité de richesses disponible dans l’économie mondiale est donnée, 10 Les grandes questions d’économie et de finance internationales c’est-à-dire fixe. Dès lors les gains des uns seraient nécessairement les pertes des autres. Les migrations créeraient à proportion des chômeurs dans le pays d’accueil ; l’investissement à l’étranger serait nécessairement un substitut aux investissements dans l’économie nationale, la sortie de la Chine du moyen-âge appauvrirait nécessairement les Etats-Unis. Cette logique débouche sur un raisonnement fréquemment déroulé. Les exportations créeraient de la richesse et de l’emploi, les importations en détruiraient. L’investissement à l’étranger dépla- cerait l’activité nationale vers les pays de destination, l’investissement étranger dans l’éco- nomie d’accueil devrait être encouragé par des politiques d’attractivité. La capacité technologique croissante des pays émergents, leur dotation en capital humain, remettraient en cause le niveau de vie des pays avancés L’émergence, qui conduit mécaniquement à une redistribution des parts de marché mondiales et qui attire les entreprises en quête de mar- chés, est alors perçue comme une menace. En réalité, l’ouverture de nos économies pose des questions ne se limitant pas, loin s’en faut, aux effets de la concurrence Nord-Sud. Les économies européennes sont d’abord ouvertes sur d’autres économies européennes, et c’est bien une partie de leur difficulté macroéconomique en période d’ajustement suite à la crise de la dette ; leurs échanges croisés de biens s’expliquent difficilement par la théorie standard et la notion d’avantage comparatif. Les échanges croisés de biens appartenant à la même rubrique douanière (cosmétiques contre cosmétiques, automobiles contre automobiles, et non automobiles contre cosmétiques) sont plus importants au sein de l’Union européenne que dans les autres régions du monde. Au niveau mondial, une analyse systématique au niveau fin des produits montre que l’Allemagne (dans ses échanges avec la France), et la Belgique (avec les Pays-Bas) sont les économies les plus impliquées dans ce type d’échanges. Les pays proches, de taille voisine, à haut revenu et ayant formé des unions régionales échangent donc entre eux sur un mode original, procurant de la variété au consommateur, ainsi qu’au producteur s’agissant de ses fournitures et équipements. Les effets de la concurrence sont donc ceux auxquels l’on peut penser en évo- quant Renault face à Volkswagen : nous sommes ici très éloignés de la concurrence du Vietnam sur le marché européen de la chaussure. Les approches théoriques utiles pour rendre compte de la spécialisation européenne s’intéressent à la différenciation des pro- duits, aux rendements croissants, aux structures de marché. Cela a tout d’abord inspiré la synthèse dite « Helpman-Krugman » au milieu des années 1980 1. Entre pays simi- laires, des échanges croisés de biens issus des mêmes branches ; entre pays différents, plutôt des échanges traditionnels liés à une spécialisation dans des branches différentes. Entre pays du Nord, l’échange procurerait des gains d’efficacité (rationalisation de la production, exploitation des rendements croissants), des gains de variété, enfin des gains pro-concurrentiels (cf. le Marché unique). Entre Nord et Sud, l’échange permet- trait d’exploiter les différences de coût des facteurs et les différences de capacité tech- nologique, à l’origine de gains de pouvoir d’achat substantiels ; mais les conséquences 1 Helpman E., Krugman P. (1985), Market Structure and Foreign Trade, Increasing Returns, Imperfect Compe- tition, and the International Economy, The MIT Press. Préface 11 en termes de distribution interne des revenus seraient plus élevées. Cette vision est aujourd’hui largement remise en cause. Entre pays similaires, Fontagné et al (2006) d’une part, Greenaway et al (1995) d’autre part, montrent que les échanges croisés portent sur des biens appartenant certes à la même catégorie douanière, mais ayant un positionnement de gamme suffisamment éloigné pour que les prix en soient très différents 2. Il n’est donc pas certain que les effets distributifs uploads/Finance/ les-grandes-questions-d-x27-economie-et-de-finance-internationales.pdf

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  • Publié le Mai 26, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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