1 Fiches de lecture : Les apports des grands auteurs en Finance Réalisé par : A
1 Fiches de lecture : Les apports des grands auteurs en Finance Réalisé par : ADERNI ISMAIL Année universitaire : 2019/2020 2 Les fondations de la the orie moderne du portefeuille : Harry M. Markowitz BIOGRAPHIE Harry Max Markowitz est né le 24 août 1927 à Chicago, de parents propriétaires d’une petite épicerie. Il a reçu le prix Nobel d'économie en 1990 « pour avoir développé la théorie du choix des portefeuilles pour le placement des fortunes ». En deuxième cycle en économie à l’université de Chicago, Markowitz s’intéressait à « l’économie de l’incertain », et aux cours de son professeur Koopman sur l’efficience et l’analyse des portefeuilles efficients. Durant les années 1955-1956, il a été invité à devenir l’un des membres étudiants de la Fondation Cowles pour la recherche en économie. Quand il a quitté l’université de Chicago, il a rejoint la société Rand, qui est considérée comme un laboratoire d’études au service de la décision politique et économique. C’est là où Markowitz a appris les techniques d’optimisation. A l’âge de 53 ans, à la rentrée de 1980, Markowitz enseigne pendant deux années universitaires à l’université de Rutgers, puis au Collège Baruch à New York de 1982 à 1993. En 1989, il reçoit le prix Von Neumann de théorie de la recherche opérationnelle pour ses travaux informatiques et principalement pour Simscript. En 1990, il reçoit le prix Nobel d’économie pour avoir inventé la finance moderne. Il reçoit ce prix avec son ancien doctorant, William Sharpe et Merton Miller. Un jour, lorsqu’il a fini la lecture d’un ouvrage d’analyse financière de John Burr Williams : The Theory of Investment Value (1938), Markowitz a réalisé que le raisonnement mené par l’auteur ne semblait pas logique. Les flux futurs d’un actif ne peuvent pas être certains, car on ne peut prevoir tous les facteurs pouvant influencer, positivement ou négativement, la valeur d’un actif. Pour dire les choses autrement, Markowitz a été certain que les rendements d’une entreprise, ses recettes et ses dépenses sont incertains, ils sont soumis à de nombreuses influences. C’est bien cette incertitude qui fait que les actions sont risquées. C’est à partir de ce raisonnement que Markowitz a introduit la notion du « risque » dans les analyses techniques boursières. 3 Lors de sa lecture du manuel d’analyse financière de John Burr William (1938) « the theory of investment value », Harry Markowitz s’est interrogé sur le raisonnement de cet auteur. Cependant, l’analyse se base sur la certitude des flux futurs de l’entreprise alors que qu’ils sont incertains et donc « risqués ». En effet, Markowitz suppose qu’un actif financier est une variable aléatoire qu’on peut mesurer son risque par l’écart type et par la suite on peut avoir un portefeuille optimal ou « portefeuille efficient » dont la rentabilité maximale avec le moindre risque. Le modèle de Markowitz En 1952, Markowitz a introduit une nouvelle approche pour gérer les portefeuilles sur les marchés. En effet, l’idée de base consistait à déterminer une méthode d’optimisation du portefeuille, soit en optant pour la maximisation de la rentabilité sous des contraintes de risque, soit pour la minimisation du risque pour un niveau de rentabilité souhaité. Autrement dit, il ne convient pas de prendre seulement en compte la rentabilité espérée dans la construction d’un portefeuille optimal, que l’on appelle « portefeuille efficient », mais également le risque de ce portefeuille. Ainsi, « le portefeuille efficient » est celui qui donne la rentabilité maximale pour un niveau de risque donné. En effet, pour construire un portefeuille optimal, il faut assimiler, au préalable, les actifs a des variables aléatoires qui suivent une loi normale. Le choix de cette dernière s’explique par le fait qu’elle soit facile à manipuler, et qu’elle s’applique à des phénomènes variés et différents les uns des autres. Rentabilité et risque Comme il est déjà mentionné, le choix de la loi normale présente un certain nombre d’avantages, notamment dans l’explication de l’évolution du cours de l’action, ainsi qu’elle permet de mesurer sa rentabilité et le risque qui lui est lié, et ce à travers sa représentation graphique, que l’on appelle « courbe en cloche », qui représente la moyenne arithmétique et l’écart-type des valeurs des observations. 4 La moyenne arithmétique représente la « tendance centrale », c’est-à-dire la valeur la plus fréquente. L’écart-type représente la « dispersion » des résultats autour de la tendance centrale, c’est-à-dire le nombre de fois ou une valeur différente de la valeur la plus fréquente est obtenue. Dans ce modèle, la tendance centrale renvoie à la rentabilité espérée, c’est-à-dire le nombre de fois ou la rentabilité que l’on souhaite générer est obtenue, tandis que la dispersion des résultats renvoie au risque, c’est-à-dire le nombre de fois où l’on n’obtient pas la rentabilité espérée. o La rentabilité A la différence du rendement, qui ne représente que les revenus du capital investi (c’est-à-dire les dividendes), la rentabilité d’une action comprend à la fois les dividendes qu’elle rapporte et la plus-value (ou moins-value) éventuelle prélevée lors de la revente de l’action. Pour Markowitz, le choix d’un investisseur ne se fait pas sur la base du cours de l’action, qui peut varier sans que la valeur de l’entreprise change, mais plutôt sur la base de sa rentabilité qui s’obtient par la formule suivante : Rentabilité (i) = [Cours (i)t – Cours (i)t-1 + Dividendes (i)t] / Cours (i)t-1 Avec : i : l’action (ou l’actif) i t : le jour, la semaine, le mois, l’année... o Le risque Sur un marché incertain, la détention d’actifs financier peut générer des gains comme elle peut rapporter des pertes. Ainsi, l’incertitude relative à l’évolution du cours d’un actif représente, pour un investisseur, une espérance de gains ou un risque de perte. Le risque peut donc être défini comme une perte financière potentielle relative à la détention d’actifs financiers. Il s’obtient par l’écart-type gaussien des rentabilités successives des actifs, correspondant aux variations boursières. 5 En effet, il existe deux types de risque : Un risque spécifique : relatif à l’activité d’exploitation de l’entreprise et à son mode de gestion, et indépendant de l’influence des évolutions du marché financier. Un risque systématique : relatif à la volatilité des cours boursiers, c’est-à-dire la sensibilité d’une action aux évolutions du marché boursier. L’approche espérance-variance A l’origine, le choix rationnel du portefeuille efficient se déterminait par la fonction d’utilité qui traduit les préférences des investisseurs selon leur richesse et leur niveau de risque. Ainsi, la fonction d’utilité est représentée par une courbe d’indifférence sur la base de la relation rentabilité-risque. La fonction d’utilité est croissante avec la richesse, puisque l’on vise toujours à devenir plus riche, et varie dans le même sens avec la rentabilité, et dans le sens inverse avec le risque. En effet, à cause de la complexité des calculs basés sur les fonctions d’utilité pour la détermination du choix optimal, Markowitz a opté pour la simplification du choix dans l’incertain de l’investisseur en mesurant le risque qui affecte la richesse par sa variance. Ainsi, l’investisseur se base sur deux éléments lors du choix du portefeuille optimal : l’espérance de sa richesse, qu’il souhaite maximiser, et qui s’obtient par la moyenne des rentabilités possibles pondérées par leurs possibilités de réalisation, et la variance, qu’il souhaite minimiser. Portefeuille optimale L’idée sur laquelle se base l’optimisation d’un portefeuille, ou bien la construction d’un portefeuille efficient, est que l’investisseur ne doit pas se baser uniquement sur la rentabilité espérée d’une action, mais plutôt sur le couple rentabilité-risque. Ainsi, pour évaluer le risque global d’un portefeuille, il faut se fonder sur les volatilités des valeurs qui le composent. Pour dire les choses autrement, il faut déterminer la corrélation entre les rentabilités des différents actifs qui le composent, d’où la notion de covariance. La diversification du portefeuille 6 Comme il est déjà dit, le risque global d’un portefeuille se mesure par l’écart-type gaussien des rentabilités successives des actifs qui le composent. Naturellement, le premier objectif d’un investisseur est de maximiser sa rentabilité tout en minimisant son risque. Pour ce faire, il faut qu’il y ait une faible corrélation entre ces actifs. En d’autres termes, il faut diversifier le portefeuille de façon à ce que l’ajout d’une action à forte volatilité n’augmente pas le risque global du portefeuille. La diversification du portefeuille vise, donc, à minimiser le risque global. Cela correspond à l’expression de Markowitz qui dit que « le risque total d’un groupe de titres différents est inférieur à la somme des risques de ces titres individuels », autrement dit, ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En effet, Markowitz a introduit une nouvelle notion à sa théorie pour la construction d’un portefeuille optimal : « la loi de la covariance moyenne ». Cette dernière stipule que le risque global d’un portefeuille est la somme de la variance moyenne des titres qui le composent divisée par le nombre de titres, et la covariance moyenne des titres multipliée par [(N−1) / N], (avec N : le nombre d’actions du portefeuille). En effet, la diversification permet de réduire uploads/Finance/ les-grands-auteurs-en-finance.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 24, 2021
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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