Date de publication : 10 décembre 2020 Mots-clés cryptographie | réseaux pair-à
Date de publication : 10 décembre 2020 Mots-clés cryptographie | réseaux pair-à-pair | Bitcoin | confiance partagée | preuve de travail | blockchain Keywords cryptography | peer-to-peer networks | Bitcoin | shared trust | proof of work | blockchain Pour toute question : Service Relation clientèle Techniques de l’Ingénieur Immeuble Pleyad 1 39, boulevard Ornano 93288 Saint-Denis Cedex Par mail : infos.clients@teching.com Par téléphone : 00 33 (0)1 53 35 20 20 Réf. : H5538 V2 Monnaies cryptographiques et blockchains - Créer de la confiance Cet article est issu de : Innovation | Innovations technologiques par Jean-Paul DELAHAYE Résumé En 2008 Satoshi Nakamoto définissait un nouveau modèle de monnaies, dont l'émission et la gestion s'opèrent sur un réseau pair-à-pair sans contrôle centralisé. Le Bitcoin qui est la première monnaie cryptographique créée sur ce modèle existe depuis janvier 2009. Il tient très bien. Comme les 7000 autres monnaies du même type créées à sa suite, il fonctionne grâce à une blockchain. C'est un fichier partagé et collectivement contrôlé par un réseau pair-à-pair. Il peut servir à bien d'autres buts que la création de monnaie. Une multitude d'applications sont, grâce à cette technologie, étudiées et mises en place progressivement, en particulier dans le monde des banques et de la finance. Abstract In 2008 Satoshi Nakamoto defined a new model of currencies. The issuance and management of such a currency take place on a peer-to-peer network without central control. Bitcoin is the first cryptographic currency created on this model. It exists since January 2009. As the 7000 other crypto-currencies of the same type created in its wake, it works through what is called a blockchain. This shared file and collectively controlled file by a peer-to-peer network can be used for many other purposes. Many applications are developed and implemented gradually, especially in the world of banking and finance. Document téléchargé le : 10/02/2021 Pour le compte : 7200055771 - techniques de l'ingenieur // romain LELOUP // 2.59.188.28 © Techniques de l'Ingénieur | tous droits réservés Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés H 5 538v2 – 1 Monnaies cryptographiques et blockchains Créer de la confiance par Jean-Paul DELAHAYE Professeur émerite à I’université de Lille, Centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille (CRISTAL), UMR CNRS 9189, France Note de l’éditeur Cet article est la mise à jour de l’article de même titre et du même auteur, publié par les Techniques de l’ingénieur en 2017. a cryptographie mathématique a acquis une maturité remarquable depuis la Seconde Guerre mondiale. En même temps, les progrès dans la conception et la réalisation matérielle des réseaux informatiques ont conduit à en concevoir fonctionnant sans centre principal de commande : les réseaux pair à pair. Ces deux éléments associés à la puissance de calcul et de mémorisation dont chaque machine dispose aujourd’hui ont rendu possible la conception de nouveaux moyens de paiement qui ne ressemblent à aucun autre et sont susceptibles de bouleverser l’économie et la finance, voire bien d’autres secteurs d’activité. Fin 2008, l’énigmatique Satoshi Nakamoto – c’est un pseudonyme – publie sur les réseaux un texte décrivant comment il est possible de mettre en place un système d’échange d’unités monétaires (qu’il nomme les bitcoins) qui n’a besoin d’aucun contrôle centralisé pour fonctionner, contrairement à toutes les monnaies usuelles émises par les banques centrales et à tous les systèmes de paiement en ligne. Le 3 janvier 2009, les programmes nécessaires au lance- ment de cette première « crypto-monnaie » sont prêts et elle est créée. Après des débuts confidentiels où seuls quelques experts en cryptologie connaissent son existence et s’y intéressent, elle se met à prospérer. Son cours, dérisoire en 2009, prend son envol, lui donnant une réalité concrète. Début 2013, un bitcoin vaut une dizaine d’euros. L’année 2013 est celle du décollage du bitcoin qui acquiert alors une notoriété mondiale. Il voit son cours multiplié par 50 en 1. Obtention de bitcoins ............................................................................ H 5 538v2 - 3 2. Robustesse des bitcoins........................................................................ — 3 3. Transactions ............................................................................................. — 5 4. Preuves de travail.................................................................................... — 6 5. Risques — 7 6. Quelques points à ne pas oublier ....................................................... — 7 7. Devenir du bitcoin................................................................................... — 9 8. Autres blockchains possibles.............................................................. — 10 9. Conclusion................................................................................................. — 11 10. Glossaire .................................................................................................... — 11 11. Infographie................................................................................................ — 12 Pour en savoir plus .......................................................................................... H 5 538v2 L Parution : décembre 2020 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200055771 - techniques de l'ingenieur // romain LELOUP // 2.59.188.28 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200055771 - techniques de l'ingenieur // romain LELOUP // 2.59.188.28 Ce document a ete delivre pour le compte de 7200055771 - techniques de l'ingenieur // romain LELOUP // 2.59.188.28 tiwekacontentpdf_h5538 v2 MONNAIES CRYPTOGRAPHIQUES ET BLOCKCHAINS ____________________________________________________________________________________ Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés H 5 538v2 – 2 un an, pour atteindre 580 euros, le 1er janvier 2014. Après une période d’hésita- tions et de baisses qui dure deux ans, il repart à la hausse et le 1er janvier 2017, il s'échange contre 885 euros. L'année 2017 est une année folle qui le conduit le 17 décembre 2017 à 16 870 euros. Il est depuis redescendu et oscille autour de 11 000 euros (11 130 euros le 27 octobre 2020 par exemple). Contrai- rement à ce qui avait été annoncé par de nombreux analystes hostiles à cet étrange objet numérique souvent mal compris, le bitcoin se maintient somme toute assez bien même si c'est avec des à-coups imprévisibles et inquiétants. Aujourd’hui, la capitalisation totale des 18,5 millions de bitcoins émis dépasse 206 milliards d’euros (le 27 octobre 2020). À partir de rien, la cryptologie mathématique et la technologie réseau ont donc créé des devises numériques qui s’échangent contre de l’argent sonnant et trébuchant, permettant par exemple à un étudiant norvégien – Kristoffer Koch – qui avait acquis pour 25 euros de bitcoins en 2009, d’en revendre une partie pour s’acheter un appartement au centre d’Oslo. Plusieurs milliers de crypto-monnaies, copiant plus ou moins le bitcoin ont été introduites, mais le bitcoin reste très largement dominant : sa capitalisation représente 65 % environ de la capitalisation de toutes les crypto-monnaies. L’idée de cette monnaie est que, grâce à un subtil agencement de protocoles cryptographiques, on peut émettre une monnaie dont le contrôle se fait collec- tivement sur un réseau pair à pair, sans qu’aucune autorité ne dispose du pouvoir d’agir sur elle... et en particulier d’émettre de nouveaux bitcoins. Le protocole de Nakamoto a été rendu possible grâce aux fonctions de hachage cryptographique (qui assurent l’intégrité d’un gros fichier de comptes), aux protocoles de signatures à double clé (qui certifient que seul le détenteur d’un compte l’utilise), au concept de preuve de travail (qui organise un système d’incitation pour que de nombreux utilisateurs participent à la gestion et à la surveillance du système). Ces primitives, convenablement assemblées, réalisent un dispositif numé- rique qu’on pensait impossible auparavant. La mise en place du protocole bitcoin doit aussi son existence à la puissance informatique dont chacun dispose et qui fait qu’avec son ordinateur personnel il peut contribuer à la sur- veillance de la monnaie bitcoin au travers d’un réseau pair à pair. Ceux qui le souhaitent peuvent télécharger des logiciels open source et participer à la sur- veillance de la monnaie bitcoin, c’est-à-dire vérifier que personne ne crée des bitcoins non prévus par le protocole, et que toutes les transactions se déroulent conformément aux règles définies au départ par Nakamoto (ces règles peuvent évoluer, mais seulement lentement, et à la suite de sortes de votes où seuls participent ceux qui contribuent collectivement à sa gestion). Le registre des comptes qui détient une trace de chaque transaction entre comptes bitcoin depuis 2009 se nomme la blockchain. Chaque nœud principal (ou nœud validateur, ou « full node ») du réseau (c’est-à-dire participant à sa gestion) en détient une copie et c’est cette information partagée, indestructible et infalsifiable qui assure la sécurité des comptes. Il y a aujourd’hui environ 10 000 nœuds principaux. Personne ne peut manipuler un compte, personne ne peut créer d’autres bitcoins que ceux prévus par le protocole qui, grâce à cette blockchain, engendre et maintient la confiance des utilisateurs. Ce succès a conduit à envisager d’autres applications de telles blockchains. On les utilise pour mémoriser et garantir les informations d’un cadastre, pour enregistrer les données sur la localisation d’œuvres d’art, pour détenir et garantir l’authenti- cité des listes des diplômes délivrés par des écoles et des universités et qu’on souhaite rendre consultables par tous, pour organiser toutes sortes de transac- tions, jeux, votes ou paris, etc. De tels fichiers partagés et collectivement surveillés semblent fournir plus de garanties et de fiabilité que les méthodes traditionnelles à base de tiers de confiance (un opérateur central qui détient le fichier doit le mettre à jour, le sécuriser et le rendre accessible, partiellement le plus souvent). C’est la raison d’un intérêt croissant depuis 2012 pour cette technologie des blockchains directement inspirée du bitcoin. Notons qu’elle n’en dépend pas et uploads/Finance/ livre-blanc-comment-les-monnaies-cryptographiques-creent-de-la-confiance.pdf
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Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Dec 11, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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