1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale Numéro 10 BANQUE DES ETATS DE L'AFRIQU

1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale Numéro 10 BANQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE 736, Avenue Monseigneur Vogt B.P: 1917 - Yaoundé Cameroun Tel: +(237) 222 23 40 30 +(237) 222 23 33 29 www.beac.int DIRECTEUR DE PUBLICATION : HAMADOU ABDOULAYE DIRECTEUR DE PUBLICATION ADJOINT: Thierry MVONDO RÉDACTEUR EN CHEF: Jacques Landry BIKAI SECRÉTAIRE DE RÉDACTION: Francis Ghislain NGOMBA BODI INFORMATIONS SOMMAIRE EQUIPE DE REDACTION L’ÉDITORIAL 1ER semestre 2021 Après une contraction sans précédent au cours de l’année 2020, l’économie mondiale a progressivement emprunté le chemin de la reprise au cours du premier semestre 2021. Le Fonds Monétaire International (FMI) estime que le rythme de progression du PIB mondial se situera à 6,0 % pour l’année 2021. Ce rebond de l’activité devrait être porté par un retour progressif à la normale et les progrès réalisés en matière de vaccination anti-COVID 19. La reprise ne sera toutefois pas uniforme. Alors que les économies développées croîtraient de 5,1 % et les économies émergentes et en développement de 6,7 %, la création de richesse réelle en Afrique subsaharienne n’augmenterait que de 3,4 %. Dans la CEMAC, malgré les mesures prises par les Etats, la BEAC et la COBAC pour atténuer les effets de la pandémie, la croissance réelle ne sera que de 1,3 % en 2021. La première étude de ce numéro évalue les mesures monétaires de riposte contre le COVID-19 et trace les perspectives plausibles qui tiennent compte de la nécessaire préservation de la stabilité extérieure de la monnaie. En plus des effets de la pandémie de COVID-19, la situation socio-politique dans un pays de la CEMAC a potentiellement rejailli sur la croissance réelle de ce pays à travers les restrictions des banques dans leurs politiques de crédit. Une étude de ce numéro revient sur ce sujet en présentant les résultats d'une enquête de terrain. Ce contexte d’incertitude pourrait entraîner la hausse des créances improductives et, partant, l’altération de la santé financière des banques. Or, ces dernières constituent le principal canal par lequel la Banque Centrale influence l’activité économique. Dès lors, des interactions peuvent exister entre politique monétaire et stabilité financière. La troisième étude de ce numéro analyse ces interactions pour le cas de la CEMAC. Pour remettre la CEMAC sur un sentier de croissance réelle forte, la deuxième étude de ce numéro propose de repenser le menu de politique économique par le biais d'une réelle transformation structurelle. Par ailleurs, ce numéro présente une interview de M. KOULET VICKOT, Représentant Résident du FMI au Sénégal et auprès de la BCEAO, et informe sur les différentes activités de recherche réalisées à la Banque au cours du premier semestre 2021. Il s'agit notamment d'un atelier interne de recherche et d'un atelier thématique de recherche. HAMADOU ABDOULAYE HAMADOU ABDOULAYE Directeur des Etudes, de la Recherche et des Statistiques Banque des Etats de l’Afrique Centrale 1. L'EDITORIAL ..................................................P. 1 2. ETUDES & ANALYSES...................................P. 2 Evaluation des mesures adoptées par la Banque Centrale en riposte à la pandémie COVID-19....................................P . 2-6 La Zone CEMAC et les défis de l'après COVID-19 ...........................................P . 7-10 Politique monétaire et stabilité financière : faits stylisés en zone CEMAC.......................P . 11-13 Politique de crédit au Tchad et stabilité politique au premier semestre 2021.........................P . 14-15 3. ACTIVITES DE RECHERCHE.......................P. 16 4. ENTRETIEN AVEC KOULET VICKOT......P. 17-19 5.  SYNTHESES DES TRAVAUX DE RECHERCHE.................................................P. 20 6.  DERNIERES PUBLICATIONS DE RECHERCHE.................................................P. 12 LETTRE DE LA RECHERCHE 1er semestre 2021 - Lettre de la Recherche de la BEAC 2 ETUDES ET ANALYSES D ans un contexte marqué par de nom­ breuses incertitudes en lien avec la crise sanitaire de Covid-19 et des effets atten­ dus de la chute des cours mondiaux du pétrole sur les économies de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), le Co­ mité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) avait adop­ té une série de mesures dans son plan de riposte. Ces mesures, décidées au cours de ses sessions ordinaires de mars et juin 2020 et extraordinaire de juillet 2020, ont été reconduites pour six mois à l’issue de la réunion ordinaire du CPM de dé­ cembre 2020. Réuni en sa session ordinaire du 28 juin 2021, le CPM s’est félicité de la pertinence des mesures prises dans son plan de riposte à la Covid-19. Ce­ pendant, tenant compte de la persistance de la pandémie de COVID-19 dans la CEMAC et de la nécessaire préservation de la stabilité extérieure de la monnaie, le CPM a décidé d'ajuster l'orienta­ tion de la politique monétaire mise en œuvre de­ puis mars 2020, en soutien à l'économie. Après un bref rappel des principales mesures prises dans le cadre de ce plan de riposte (1), la présente étude analyse l’état de mise en œuvre de ces mesures (2) avant de les évaluer, notam­ ment en lien avec les objectifs qui étaient visés (3). Enfin, elle présente les ajustements de l’orien­ tation de la politique monétaire depuis le 28 juin 2021 (4). 1. Plan de riposte de la BEAC face à la crise COVID-19 Le plan de riposte de la BEAC à la crise de Co­ vid-19 a été élaboré en deux phases. La première a porté sur l’assouplissement des conditions mo­ nétaires, visant à rassurer le secteur productif et les établissements de crédit, en particulier, du soutien de la BEAC au maintien de la chaine de production dans un contexte caractérisé par de nombreuses incertitudes. A ce titre, les mesures suivantes ont été prises : • révision à la baisse des principaux taux d’intérêt de la BEAC. A cet effet, le taux d’in­ térêt des appels d’offres (TIAO) a été réduit de 25 points de base, en revenant de 3,50 à 3,25 %. Le taux de la facilité de prêt mar­ ginal a, quant à lui, été réduit de 100 points de base, reculant de 6,00 % à 5,00 % ; • relèvement du montant de liquidités à in­ jecter sur le marché monétaire à XAF 500 milliards. La Banque Centrale a ainsi porté le montant des injections de liquidité sur le marché monétaire de XAF 240 milliards à XAF 500 milliards et s’est engagée à rele­ ver ce montant en cas de besoin ; • élargissement de la gamme des effets pri­ vés admis comme collatéral des opérations de politique monétaire. Les conditions d’éli­ gibilité des créances privées à court terme admises comme collatéral des opérations de politique monétaire de la BEAC ont été assouplies ; • révision à la baisse des niveaux des dé­ cotes applicables aux effets publics et pri­ vés admis comme collatéral pour les opéra­ tions de refinancement à la BEAC. Le CPM a acté une réduction de 800 points de base de l’ensemble de décotes applicables aux titres publics admis comme collatéral et suspendu pour une période de 6 mois toute révision à la hausse de celles-ci. Cette première série de mesures a été com­ plétée par (i) l’assouplissement des conditions d’émission des valeurs du Trésor (délais et calen­ driers d’émission) et (ii) la mise à la disposition de la BDEAC d’une ligne de XAF 90 milliards pour fi­ nancer les projets d’investissements publics initiés par les Etats membres de la CEMAC, notamment dans le cadre des mesures de riposte face à la COVID-19. La seconde phase a concerné les mesures d’intervention plus directes, destinées à soutenir durablement la liquidité du marché monétaire et Evaluation des mesures adoptées par la Banque Centrale en riposte à la pandémie de COVID-19 IVAN BACALE EBE MOLINA Directeur Général des Etudes, Finances et Relations Internationales 1er semestre 2021 - Lettre de la Recherche de la BEAC 3 à impacter plus spécifiquement les conditions de financement des Etats, sur le marché des titres publics, et du secteur productif. Ces mesures ont consisté en : (i) la réactivation des injections de liquidités de plus longue maturité sur le marché monétaire, avec la mise en adjudication d’une enveloppe de XAF 150 milliards au titre de cette facilité ; et (ii) la mise en place de mesures d’inter­ vention exceptionnelle directes sur le marché des titres publics, avec le programme de rachats de XAF 600 milliards de titres publics sur le marché secondaire, à raison de XAF 100 milliards par Etat dans la limite de leurs besoins de financement. 2. Etat de mise en œuvre des mesures adop­ tées par le CPM face à la crise COVID-19 Au 31 mai 2021, toutes les mesures adoptées par le CPM dans la stratégie de riposte à la crise de la COVID-19 ont été mises en œuvre. Concernant les reprises des injections actives de la BEAC sur le marché monétaire, le maintien à XAF 250 milliards du montant mis en adjudication au titre de l’opération principale et les injections sur une maturité de 12 mois ont porté l’encours 1des concours de la BEAC au système bancaire de 252,7 milliards au 31 mars 2020 à 588 milliards à fin mai 2021 (graphique 1). Il y a lieu de préci­ ser que les demandes des banques au titre des interventions hebdomadaires uploads/Finance/ lr-beac-10-2-1.pdf

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  • Publié le Mar 02, 2022
  • Catégorie Business / Finance
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