Massacres coloniaux IJI ~1Er\1E Al THR l ,lEZ 1 E. ~lE1\lE EDITEuR lu, ul, olt

Massacres coloniaux IJI ~1Er\1E Al THR l ,lEZ 1 E. ~lE1\lE EDITEuR lu, ul, olt \ Li \ /liLlt/hIIL/tUl! t \ atllullIU'S, 1969 et 1972 (épuisé). Diderot, <le 1 ath':/SIlle li 1 ('Ill/colonialislIle. 1970 ct 1981. QII 'est cc lJue le de\eloppwu:llt ?, 1973 (épuisé), IlIdt'pLndancn ati"icaims ' /(kologics et réalites. deux volumes, 1975 (';pui~é). L'A.WI,' Italie, 1960-1976 11)77 (épuisé). La Rt;\ollltLOIl!mnçaisi; tf lafill des colonies, 1987,2004. La Demence colollialt SOLI) Napoléon, 1992, La Modemiié de l'esclm li;,', E'il,ai sur la serrilllde all cœur du capitalismc, 2003, \lX EDlTlONS CHAKA La Mou dt: LlI/lIlI/IWU. 1 ~l)l) (épUISé), LeI P,,/hIllOlttli/ts ajriléWl\ au Palais-Bourboll, 1989, \l-~ .. DI 1 IO~S DE L'IBiS ROCGE L.I Cil \LIllt lOtiS lu Re\ulIltùl/l, 1997, Yves Benot Massacres coloniaux 1944-1950 : la Ive République et la mise au pas des colonies françaises Préface de François Maspero Postface inédite de l'auteur ta Découverte / Poche 9 bis, rue Abel-Hovelacque 75013 Paris Catalogage Èlectn:-blbliographie BENOT Y~es Massacres coloniaux: 1944-1950. la IV' R0publique et la mise au pas des colonies françaises / préf. François Maspero ; postt'. inédite de r auteur. - Paris: La Découverte, 2001 (La découverte/Poche; 107, Sciences humaines et sociales) ISBN 2-7071-4633-1 Rameau: De .... ey: Public Concerné France: pohtiques et gouvernement: 1944-1958 France: colonies: administration: 1945-1970 massacres: France: colonies: 1945-1970 944.75: France. Depuis 1945. Tout public En application dèS ,lrticles L 122-10 à L 122-12 du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction il usage colkcLf par photocopie, intégralement ou partiellement, du présent ouvrage est inlt:rdite sans autorisation du Centre français d'exploitation du droit de copie (CFC 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris). Toute autre forme de repro- duction, intégrale ou partielle, est egakment mterdite sans autorisation de l'éditeur, Si vous dcsirez arc tenu régulièrement informé de nos parutions, il vous suffit d'envoyer vos nom et adresse aux EdItions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque, 75013 Paris. Vous recevrez gratuitement notre bulletin trimestriel A La Découverte, Vous pouvez également nous contacter sur notre site www.editions1adecouverte.fr. © Èdnions La Dccoll\erte & Syros, Paris, 1994, 2001. Préface J'entends toujours la voix de Kateb Yacine: «A l'école, à Sétif, j'avais appris la Révolution française. Je m'identifiais à elle, c'était ma passion ... Et puis il y a eu le 8 mai 1945, la mani- festation, la répression ... J'avais seize ans, j'ai été arrêté et je suis resté plusieurs mois dans une espèce de camp de concen- tration. Là, ça a été formidable: pour la première fois je ren- contrais vraiment mon peuple, j'ai compris ce qu'il était en train d'endurer, j'ai appris cette fraternité qui était justement, dans mes livres, l'âme de la Révolution. Mais ce n'était plus les livres, ce n'était plus la France. C'était l'Algérie, mon peuple, mon pays, en chair et en os ... Rien que pour m'avoir fait découvrir ça, je peux dire que je suis reconnaissant aux Français. Même s'ils ne se doutaient pas de l'effet que ça me produirait, ils l'ont gravé dans ma chair. » A l'école française, ces années-là, le jeune Kateb avait dû encore avoir pour manuelle Cours abrégé de géographie de Gal- louédec et Maurette où il était dit que l'Empire français était le deuxième du monde et que, parmi « les vastes territoires que nous possédons », il convenait de distinguer les colonies de peu- plement, peu nombreuses (Afrique du Nord et Madagascar) et les colonies d'exploitation qui, toutes, «peuvent offrir un vaste champ au commerce et à l'action civilisatrice de notre pays ». Bon résumé de ['idéologie officielle de la Ille République, telle qu'elle avait présidé à l'Exposition coloniale de 1931: exploi- tation et civilisation, les deux mamelles de l'Empire français ... En ce qui concerne plus particulièrement l'Algérie, il y était encore précisé, sans autre commentaire, à la rubrique « popu- latIOn », que « l'élément indigène» était composé de Kabyles ou Berbères et d'Arabes: les Kabyles étant « actifs et indus- trieux », et les Arabes « indolents et fatalistes », tandis que « l'élément européen» se développait, «favorisé par le cli- mat ». Autrement dit, tous les habitants de« notre» territoire n'étaient pas également, pour des raisons de tempérament (de race? de morphologie? d'intelligence ?), sensibles à l'attrait de notre commerce et de notre mission civilisatrice. Sage précau- tion pour justifier quelques bavures qui ne figuraient pas dans le tableau. Puisque, paraît-il, avec le temps les passions s'apaisent, il est dans l'ordre des choses que les temps soient venus de faire un bilan « dépassionné» de l'histoire de l'Empire français: absence de passion étant ici synonyme d'indulgence, voire de sympathie. Aucun Empire d'ailleurs, et pas seulement colonial, n'échappe à la mode des révisions nostalgiques. Nous avons vu ainsi fleurir la nostalgie de l'Empire austro-hongrois dont on a découvert qu'il savait concilier et assagir sous son sceptre tant de peuples divers. Nous devons donc, en bonne logique et pour les mêmes raisons, nous attendre à voir réhabiliter l'Empire ottoman: car enfin les Turcs n'ont-ils pas été les seuls à avoir su maîtriser la poudrière balkanique? La réhabilitation de l'Empire mussoli- nien est opérée depuis longtemps dans les esprits de nombre d'Italiens, si l'on en croit les récentes élections: pas seulement parce qu'il a su faire arriver les trains à l'heure, mais parce que, nous dit-on par exemple, le fascisme fut le seul à lutter effica- cement contre la mafia. La révision de l'histoire du Ille Reich est, on le sait, en bonne voie outre-Rhin: nombre d'historiens sérieux savent désormais faire le partage entre un projet visant à assurer la grandeur de la nation allemande et la folie (ou la maladresse) nazie qui l'afait capoter par ses excès inutiles. S'il est trop tôt encore pour se livrer à la même estimation de l'Empire soviétique (que l'on crédile déjà communément, cepen- dant, des défauts mais aussi des vertus de l'Empire tsariste), cela ne saurait tarder, et le bilan « globalement positif» cher à Geor- ges Marchais n'a pas dit son dernier mot. A ce train, génocide arménien, shoah ou goulag ne seront plus que des éléments parmi d'autres, odieux certes, mais dont on saura bien nous faire réévaluer le poids réel dans le contexte plus général d'une Il histoire décidément plus aveugle que la plus noire des pièces de Shakespeare. « Globalement positif », en tout cas, c'est à peu près le juge- ment que 1'011 voit se profiler, depuis quelques années, à l'égard du bilan de la colonisation française. Un sondage réalisé en 1991 pour la revue L'Histoire révélait que 56 % des Français consi- déraient que la présence de la France en Algérie avait été une bonne chose ... pour l'Algérie (36 % estimant le contraire). On voit ainsi se reformer le consensus de la France profonde qui entourait l'Exposition coloniale. Aux tranquilles affirmations de « possession» du Gallouédec et Maurette des années trente, le manuel d'histoire et de géographie à l'usage des classes de troisième de MM. Kafnou et Zanghel/ini (éd. Belin) répond en 1994, tout aussi tranquillement et succinctement, que la France ne sut pas opérer pacifiquement une décolonisation rendue nécessaire ... par la Charte de l'ONU de 1946 et la Déc/aration universelle des droits de l'homme de 1948 .. « Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les colonies réc/ament leur indé- pendance. Les Français et leurs gouvernements refusent cette décolonisation: la guerre d'Indochine secoue la Ive République, la guerre d'Algérie la fait tomber ... L'acharnement de la France à se maintenir en Algérie nuit à son prestige international. » Heureusement, de Gaulle vient et tout s'arrange ... Rien à redire à ce résumé elliptique. Après quoi, les auteurs peuvent passer à l'évocation, tout aussi succincte, de la fragilité des indépen- dances dans le tiers monde. Tout cela est déjà tellement loin qu'ils sont autorisés à porter dessus le regard indulgent que l'on réserve aux errements du passé. En attendant, aujourd'hui, ce qu'exprime majoritairement l'opinion de droite ou de gauche, au sortir d'un certain silence, c'est une sorte de soupir de soulagement, voire un cri du cœur tel que le pousse un Jean Lacouture - lui-même témoin de pre- mière main et parfois acteur de cette décolonisation .. oui, ça n'a pas été commode, il y a eu des erreurs, des lenteurs, mais, tout bien pesé, la France a laissé une œuvre magnifique, dont elle peut être fière. La France des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux. La France des droits de l'homme. On nous mon- tre d'ailleurs ce qui est arrivé dans ses anciennes colonies depuis son départ: misère, guerres civiles, luttes tribales. Le retour de la violence. Bref, la revanche de Caliban après le départ d'Ariel. La France a construit des routes, des écoles, des hôpitaux et beaucoup d'autres choses magnifiques. Tous les empires ont agi III de même. Les Turcs ont couvert les Ba/kans de ponts et, jusqu'à il y a deux ans, la bibliothèque de Sarajevo était l'une des plus précieuses du monde; même les Italiens ont doté Tirana - du temps où le Duce avait fait Victor-Emmanuel III roi d'Alba- nie - d'un urbanisme uploads/Finance/ massacres-coloniaux-1944-1950-la-iv-ripublique-et-la-mise-au-pas-des-colonies-franiaises-yves-benot-pdf.pdf

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  • Publié le Aoû 05, 2021
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