1 Formulaire CH@WORLD: A750 Représentation suisse à: Rabat Pays: Maroc Date de

1 Formulaire CH@WORLD: A750 Représentation suisse à: Rabat Pays: Maroc Date de la dernière mise à jour: 20.07.2021 Rapport économique 0 Résumé L’économie marocaine continue de présenter un mélange de potentiel, de réussites et de faiblesses structurelles, auxquelles sont venus s’additionner les effets de la crise sanitaire. Sur le plan domestique, la consommation des ménages et l’emploi se sont rétractés. Le chômage a atteint son taux le plus élevé depuis 2001 et touche particulièrement les jeunes, les diplômés et les femmes. Le risque de pauvreté s’est aggravé, en particulier dans les campagnes. Cette situation a poussé l’État à intervenir, notamment à travers son fonds de solidarité Covid. Cela a eu pour corollaire de creuser davantage le déficit budgétaire du pays, qui s’est établi à CHF 2,25 milliards en avril 2021, contre CHF 350 million à la même période en 2020. Les échanges commerciaux ont aussi été touchés par la crise. Les importations et les exportations de biens enregistrent respectivement des baisses de 14,1% et 7,5%. Les échanges avec la Suisse n’ont pas été épargnés par cette tendance. Le volume du commerce bilatéral total a atteint CHF 565 millions en 2020, contre CHF 630 millions l'année précédente, en raison d’une baisse de 13,3% pour les exportations et de 6,5% pour les importations. Les investissements directs étrangers ont reculé de plus de 50%, pour atteindre CHF 1,5 milliards, le montant le plus bas de ces six dernières années. Cela est notamment dû à une croissance économique plus modérée et à une baisse de la demande en matières premières. Les investissements marocains à l’étranger ont également reculé, pour s’établir à CHF 466 millions à fin décembre 2020, contre environ CHF 1 milliard une année auparavant. Autre conséquence de la crise sanitaire, les flux touristiques se sont taris. Au terme du troisième trimestre de 2020, le Maroc a reçu quelque 2,21 millions de touristes, soit 78% de moins qu’une année plus tôt. Ce ralentissement s’explique aussi par la fermeture des frontières aériennes durant la crise sanitaire, les vols n’étant que périodiquement autorisés. Les flux de touristes marocains vers la Suisse se sont également ralentis, comme en témoignent les 114 visas de tourisme délivrés (556 en 2019). Cette dynamique ne témoigne pas d’un désintérêt du public marocain pour la Suisse, qui continue d’évoquer le tourisme comme la raison principale de s’y rendre. Face à ces nombreuses difficultés, le Maroc a mis en place de nombreuses réformes. Elles visent à attirer les investissements, soutenir les PME dans la réorientation de leur production dans des produits servant à lutter contre la pandémie ainsi qu’à favoriser la production locale dans une logique de substitution aux importations. Certains tarifs non-préférentiels ont également été revus à la hausse, renchérissant le prix de certaines importations d’entreprises suisses. En dépit de cette situation, le Maroc continue d’offrir de nombreuses opportunités à la Suisse et à ses entreprises, en raison notamment de sa volonté de développer son secteur financier, de renforcer son industrialisation, de mener des grands travaux d’infrastructure, de reformer son système éducatif, et en particulier la formation professionnelle. A cela s’ajoute son rôle de porte vers l’Afrique, qu’il joue de plus en plus activement. La Suisse, reconnue comme un pays innovateur, dispose des conditions, des acteurs et des outils nécessaires pour saisir les opportunités économiques qui s’offrent à elle et à ses entreprises au Maroc et, grâce à ce dernier, en Afrique. 2 1 Problèmes et enjeux économiques Même avant la crise du Covid-19, l’économie marocaine présentait des faiblesses structurelles : dépendance de la production agricole aux précipitations, aux exportations de phosphate et aux transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE), taux de chômage élevé chez les jeunes, sous- capitalisation des entreprises, décalage entre le système éducatif et les besoins du marché ou encore protection sociale inadaptée. Les effets de la crise sanitaire sont venus s’additionner à ces faiblesses, les renforçant et les démultipliant tout en pesant sur les perspectives économiques du Royaume. A titre d’exemples, la Banque Centrale Marocaine (BMC), a annoncé que la croissance s’était contractée de 6,3% en septembre 2020, la Trésorerie générale du Royaume a indiqué que le déficit budgétaire s’était creusé à CHF 2,25 milliards au premier trimestre 2021, contre CHF 350 millions à la même période en 20201 et autant Standard and Poor’s que Moody’s et Fitch ont revu la notation du Maroc à la baisse en raison de la dette contractée pour lutter contre la pandémie et du ralentissement imposé par la crise.2 La consommation des ménages s’est ralentie, déstabilisée par les pertes d’emploi liées à la crise sanitaire ainsi que par les effets de la sécheresse sur les revenus des ménages ruraux. Cela a généré un repli du recours des ménages aux crédits à la consommation (-4,2% à fin 2020). Cette contreperformance a été atténuée par une augmentation des transferts des MRE (+5% à fin 2020), par les transferts monétaires octroyés à travers le Fonds Covid-19, ainsi que par la maîtrise de l’inflation (+0,7% en 2020).3 L’emploi s’est également rétracté. Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage a atteint 12,7%, son plus haut niveau depuis 2001. Ce sont près de 600'000 personnes qui ont perdu leur emploi durant le seul 3ème trimestre 2020, faisant passer le nombre total de chômeurs à presque un million et demi d’individus. Ce sont surtout les jeunes de 15 à 24 ans (32,3%), les diplômés (18,7%) et les femmes (17,6%) qui sont les plus touchés. La crise du Covid-19 a surtout aggravé une situation qui existait déjà en raison du sous-emploi et de la pauvreté, qui constituent des problèmes structurels de l’économie.4 La pauvreté s’est multipliée par presque 6 au niveau national, passant en moyenne de 1,7% à 11,7% durant le confinement, passant de 3,9% à 19,8% en milieu rural et de 0,5% à 7,1% en milieu urbain. De même, le taux de vulnérabilité a plus que doublé, passant de 7,3% avant le confinement à 16,7% pendant le confinement. Cependant, les aides publiques ont pu alléger les répercussions sur le niveau de vie de la population, en permettant de réduire le taux de pauvreté absolue de 9 points à l’échelle nationale, passant de 11,7% avant le transfert des aides publiques à 2,5% après le transfert. Une ambitieuse série de réformes sociales et de mesures de relance de l’économie ont été proposées par le Roi et le gouvernement. Trois conventions relatives à la généralisation de l’assurance maladie obligatoire de base ont été signées au profit des travailleurs indépendants, les personnes non- salariées exerçant une activité privée, les artisans et professionnels de l’artisanat, et les agriculteurs. Il s’agit d’une avancée inédite étant donné que tous les employés du secteur informel (80% de la population active) et 800.000 employés du secteur privé ne sont pas déclarés à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS).5 A cela s’ajoute un nouveau modèle de développement, présenté au Roi en mai 2021, qui énumère les enjeux, les priorités ainsi que la manière d'atteindre les buts d'un doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035.6 2 Accords internationaux, régionaux et bilatéraux économiques 2.1 Politique, priorités du pays Le Maroc, par son emplacement géographique stratégique entre l’Afrique et l’Europe, son accès à l’Océan Atlantique et à la Méditerranée, ainsi que par sa stabilité politique, continue à se positionner comme un hub pour les investissements et le commerce international, en particulier envers l’Afrique 1 Le Monde, 2020 2 Médias24, 2021 3 Conso News, 2021 4 Haut Commissariat au Plan, 2020 5 Kozlowski, 2021 6 Forbes France, 2021 3 sub-saharienne. La plateforme Tanger Med 2 qui complète celle de Tanger Med 1 en témoigne, faisant de Tanger Med le premier port de la Méditerranée. Par ailleurs, les chantiers du port de Nador pour le projet portuaire Nador West Med confirment cette stratégie qui vise à renforcer la position du Maroc sur le bassin méditerranéen.7 En outre, le projet du port Dakhla Atlantique, qui avait fait l’objet d’une convention signée en février 2016, représente l’incarnation des projets stratégiques dans le cadre du modèle de développement du Sahara occidental. Ce mégaprojet portera sur la réalisation d’un port en eaux profondes sur la façade Atlantique de la région de Dakhla-Oued Eddahab, selon trois composantes: un port de commerce, un port dédié à la pêche côtière et hauturière, et un port dédié à l’industrie navale. Objectif visé : assurer plus de compétitivité à la filière de la pêche.8 Historiquement, le Maroc entretient d’étroites relations commerciales avec l’Espagne et la France. Cependant, de nouveaux pays développent leurs investissements et leurs relations avec le Royaume. Il s’agit par exemple de la Chine, de la Russie, notamment à travers le projet Mohammed VI Tanger Tech, ou le Royaume-Uni qui, dans le cadre de sa nouvelle stratégie africaine, s’est réorienté vers le Maroc depuis le Brexit. Les partenaires dits « historiques » du Royaume restent toutefois les principaux partenaires commerciaux du Royaume. Le 16 janvier 2019, le Parlement européen a approuvé l’accord d’association agricole étendant au territoire contesté du Sahara occidental (SO) les tarifs douaniers préférentiels octroyés par accord commercial au Maroc. Les uploads/Finance/ rapport-economique-maroc-2021-07.pdf

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  • Publié le Apv 24, 2021
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