1 Introduction générale Alors que l’économie mondiale semble s’orienter vers un

1 Introduction générale Alors que l’économie mondiale semble s’orienter vers une reprise timide, les décideurs sont confrontés à des défis redoutables, qu’il s’agisse de la santé publique, de la gestion de l’endettement, des politiques budgétaires, de l’action des banques centrales ou des réformes structurelles pour faire en sorte que cette dynamique toujours fragile se confirme et jette les bases d’une croissance solide, déclare David MALPASS, président du Groupe de la Banque mondiale. Pour surmonter les effets de la pandémie et affronter les vents contraires à l’investissement, nous devons donner une impulsion décisive aux efforts visant à améliorer l’environnement des affaires, accroître la flexibilité du marché du travail et des produits et renforcer la transparence et la gouvernance. Or parler de l’environnement des affaires et d’investissement revient à parler des entités financières, ceux qui sont chargées de faire tourner l’économie. En d’autres termes les établissements financiers ou les banques pour être plus précis. Ceci étant dit, les banques aussi ne sont pas épargnées par cette pandémie. En effet à cause des pressions sur les marchés financiers suite à la pandémie, les banques centrales de plusieurs marchés émergents et économies en développement ont fait appel, le plus souvent pour la première fois, à des programmes d’achats d’actifs. Lorsqu’ils visent de vraies défaillances du marché, ces programmes semblent contribuer à la stabilisation des marchés financiers dans les premières phases d’une crise. Mais s’ils se poursuivent et finissent par s’apparenter à un mode de financement des déficits budgétaires, ils risquent d’éroder l’indépendance opérationnelle de la banque centrale, d’affaiblir la monnaie avec, à la clé, un possible désencrage des anticipations d’inflation, et d’accroître les inquiétudes entourant la viabilité de la dette. Cela revient à comprendre que l’activité d’intermédiation financière déjà très risquée avant, pourrait l’être encore plus. La banque cherche à maximiser son profit en développant principalement les activités suivantes : activités de crédit, activités de collecte des dépôts, activités de trésorerie, activités de gestion du portefeuille des titres. Les recettes les plus importantes qu’elle réalise proviennent de la différence entre, les intérêts perçus sur les crédits accordés et sur les titres détenus, et les intérêts versés sur les dépôts et titres émis. Mais en général les intérêts perçus sur les crédits accordés restent largement supérieurs à celles des titres, vu que c’est l’heure activité de prédilection. Alors si la viabilité réelle de cette activité est largement compromise, cela risque d’affecter considérablement leur rentabilité. 2 Pour l’économie africaine et plus particulièrement pour la région UEMOA, nous avons la note de la conjoncture économique de l’espace UEMOA du troisième trimestre dont les chiffres en disent long sur l’état de l’économie de cette région. Les estimations de croissance pour l’année 2020 indiquent une progression de l’activité économique de l’Union de 0,7%, contre une projection initiale de 6,6%. Les effets négatifs de la crise sanitaire sur les économies des Etats de l’Union expliquent cette situation. Le taux de croissance par Etat se présenterait, en 2020, comme suit : Bénin (+2,3%), Burkina Faso (+1,4%), Côte d’Ivoire (+1,8%), Guinée- Bissau (-2,3%), Mali (-2,9%), Niger (+1,2%), Sénégal (-0,7%) et Togo (+0,7%). Le taux du Mali reste la plus médiocre dans toute l’union et cela peut bien s’expliquer. Récemment bousculé par une crise multidimensionnelle, le Mali ressort peu à peu de cette situation de trouble. En effet, cette sortie de crise est particulièrement soutenue par le secteur financier. Depuis quelques années le secteur bancaire malien connait un développement considérable comme en témoigne les chiffres de l’année 2017 de l’UEMOA, où le Mali occupe la 3ième place dans l’union en matière de croissance économique. Ce développement fut perturbé par la crise de 2012 qui cependant a au final été un tournant pour le secteur bancaire au Mali. Les banques depuis la crise ont connu un réel changement tant au niveau organisationnel qu’au niveau opérationnel. Ces changements ont eu pour but d’améliorer les services à la clientèle et permettre une stabilisation financière source de reprise économique. Avec une offre très variée à leur clientèle, l’activité bancaire reste néanmoins concentrée sur les crédits bancaires. Selon la clientèle, ces crédits peuvent être classés principalement en crédits aux particuliers et aux entreprises pour des besoins de consommation, de financement et d’investissement. Ces crédits sont accompagnés d’un risque dont la maitrise est indispensable à la survie de la banque. Ce risque de crédit lié à l’activité principale de la banque constitue bien souvent même le frein au développement de ces dernières. La gestion du risque de crédit au sein d’une banque est un processus comprenant plusieurs étapes. Mais la première étape qui est l’évaluation du risque de crédit, reste la plus cruciale car elle permet de distinguer les bons payeurs des mauvais et éviter à la banque toute incidence sur la rentabilité ainsi que les frais relatifs au recouvrement. Pour couvrir ce risque, des garanties sont très souvent demandées par la banque d’où la présence des terrains et immeubles au bilan de la banque prêteuse. En effet, les créances en 3 souffrance sont cumulées par les intermédiaires financiers sur toute la clientèle. L’environnement institutionnel, en cas de créances en souffrance n’est en fait pas très favorable aux banques lors du recouvrement de leurs créances quand il s’agit de ces garanties alors qu’elles constituent la majorité des garanties offertes aux banques lors des demandes de prêts. Ces créances en souffrance sont un réel défi pour les banques et peuvent conduire à une contrainte de financement de l’économie par l’adoption de mesures rigoureuses rendant l’obtention des crédits plus difficile. La création de richesse bancaire est à majorité liée à cette dernière. Pour sa pérennité et sa continuité, la banque doit réaliser des bénéfices et ainsi pouvoir faire en même temps face à la concurrence par de nouveaux investissements. Les créances en souffrance soulèvent une série de problèmes au niveau d’une banque : le provisionnement, l’investissement et l’impact sur les ratios. De ces faits nous comprenons bien que les créances en souffrances cumulées par la banque peuvent impacter sur sa rentabilité. Ce travail nous permettra de déterminer l’impact des créances en souffrance sur la rentabilité bancaire et ainsi mettre en évidence les pratiques saines de gestion du risque de crédit bancaire. Quel est l’impact des risques de crédits sur la rentabilité bancaire ? De cette question principale découle divers questions annexes qui sont : Le risque de crédits peut-il affecter la rentabilité bancaire ? Peut-on considérer le risque de crédit comme facteur réducteur de la rentabilité bancaire ? La couverture des risques de crédits bancaires affecte-t-elle négativement la rentabilité bancaire ? De ces questions, nous formulons trois hypothèses comme départ pour cette recherche à savoir : H1 : la couverture du risque de crédit peut jouer négativement sur la rentabilité bancaire. H2 : la montée du risque de crédit affecte la qualité du portefeuille bancaire. H3 : les créances en souffrances constituent une perte pour la banque donc réduisent la création de richesse de cette dernière. 4 Vue la situation actuelle du pays, et le rôle que joue le secteur bancaire, il est essentiel de se pencher sur la rentabilité de ces intermédiaires financiers. Malheureusement, tant le financement bancaire s’accroit que les créances en souffrance n’augmentent. Dans cette recherche, nos objectifs ne sont pas nombreux. Il s’agit principalement de déterminer le lien existant entre le risque de crédit et la rentabilité bancaire. Pour cela, il est nécessaire de passer par certains points qui sont: la compréhension des concepts de risque de crédit et de rentabilité bancaire; la présentation du processus de gestion du risque de crédit ainsi que les méthodes, outils et techniques utilisés; la détermination des effets du risque de crédit sur la rentabilité bancaire; l’estimation de la manière et du niveau de l’impact de la gestion du risque de crédit sur la rentabilité; situer la santé financière de la banque face à un niveau élevé de risque de crédit et enfin la délimitation de la part des créances en souffrance par rapport à l’objectif de rentabilité. Ainsi, cette recherche suscite un grand intérêt notamment lorsque l’on constate l’augmentation du montant total des financements et une montée parallèle du taux des créances en souffrance. D’une part cette recherche vient en compléments aux théories antérieures effectuées sur les concepts de risque de crédit et de rentabilité bancaire tout en mettant un accent particulier sur leurs compréhensions dans le cadre bancaire. D’autre part, elle constitue un exemple de l’impact du risque de crédit sur la rentabilité bancaire. La gestion du risque de crédit au regard des règles prudentielles, et les techniques de gestion du portefeuille de crédit dans une optique de rentabilité bancaire, constituent de véritables options d’amélioration et de développement du système bancaire malien. Cette recherche est aussi animée par un souci d’amélioration du financement bancaire à l’économie malienne. En effet la nature lucrative des banques dont l’activité de crédit constitue la principale source de profit, toute chose ayant une interaction directe avec cette dernière mérite une attention particulière. Le risque de crédit et la rentabilité bancaire entretiennent des liens qu’il convienne de savoir et de mettre en lumière vue la uploads/Finance/ risque-de-credit-et-rentabilite-bancaire-modifier.pdf

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  • Publié le Nov 17, 2021
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
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