REPUBLIQUE DU NIGER MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES, SUPERIEURE, DE LA
REPUBLIQUE DU NIGER MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRES, SUPERIEURE, DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE UNIVERSITE ABDOU MOUMOUNI DIOFFO FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET JURIDIQUES DEPARTEMENT D’ECONOMIE DESS GME ABDO HASSANE 1 COURS DE COMPTABILITE NATIONALE INTRODUCTION La bonne conduite des affaires privées exige que l’entrepreneur ait une compréhension plus que suffisante de la comptabilité de la firme et de l’information qu’elle génère, qu’il s’agisse du chiffre d’affaires, du taux de profit, de la valeur au livre des actifs ou du ratio de la dette et des capitaux propres. De même la conduite et l’évaluation de la politique économique nationale, demandent une bonne connaissance du cadre comptable macroéconomique et des indicateurs qu’on en déduit, tels le produit national brut par habitant, le taux d’investissement, le taux de pression fiscale, le poids du service de la dette extérieure et d’autres encore. La comptabilité macroéconomique est née entre autres du désir des pouvoirs publics des pays développés d’intervenir dans l’activité économique conformément aux thèses keynésiennes. Les comptes nationaux constituent des outils d’aide à la décision puisqu’ils permettent de comprendre les événements passés et présents par le biais des mesures statistiques des agrégats économiques les plus importants. Ils fournissent une évaluation de l’ensemble des activités économiques qui se sont déroulées dans un pays au cours d’une période donnée. Leur objectif est d’apporter de réponse à certaines questions fondamentales : que produit l’économie ? Quelles sont les quantités produites ? Quels sont les secteurs productifs ? Quels sont les niveaux d’épargne et d’investissement ? Comment le revenu est-il réparti parmi les facteurs de production ? Les comptes nationaux sont indispensables aux spécialistes de l’analyse économique et de la planification nationale dans la mesure où ils fournissent : 1 un cadre statistique adéquat permettant de mesurer les variables économiques clés et de faciliter l’analyse du comportement d’une économie donnée ; 2 un moyen de comparer les résultats effectifs et potentiels de l’économie ; 3 une possibilité de comparer plusieurs périodes de manière à juger de l’évolution de l’économie du bien-être économique de différents pays à un certain moment. Ce cadre conceptuel, issu de la structure des pays industrialisés est-il adapté aux économies des pays en voie de développement sachant que le cadre comptable n’est pas seulement la représentation de la structure économique, il représente également le système social. Bien que la comptabilité nationale soit une représentation spécifique d’une société donnée ou doit se demander s’il n’existe pas en réalité une comptabilité nationale pour les pays économiquement avancés et une autre qui lui serait différente pour les pays en développement. Assurément non ? En réalité, qu’on soit au Niger ou en Irlande, la consommation privée est définie de la même manière : c’est ce qu’achètent ou produisent pour eux-mêmes (autoconsommation) les particuliers ou ménages en biens et services. Ce qui est susceptible de faire la différence entre pays développés et pays en développement est que, pour les premiers, certains phénomènes ont une importance quantitative, donc statistique, plus grande que pour les seconds. Au Niger, la part auto consommée de la production agricole est sans doute relativement plus importante qu’en Irlande. Les besoins de la population en produits y sont en outre partiellement satisfaits, surtout pendant les années de sécheresse, par des importations illégales, alors que ce phénomène est relativement faible voire inexistant en Irlande. La dépendance du Niger à l’égard des capitaux publics étrangers et la présence d’un grand nombre d’activités de nature informelle, sont autant des phénomènes susceptibles de créer une différence d’emphase lorsqu’on étudie les comptes de la nation du Niger. Ceci explique que, dans les pays en développement, on a, plus fréquemment recours, en l’absence de données observées et du fait de la faible monétarisation de 2 l’économie notamment en milieu rural, à des méthodes indirectes d’évaluation de certaines grandeurs ou agrégats macroéconomiques. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE E. Archambault, comptabilité nationale, 5ème éd. Economica, 1994 D. Flouzat, Analyse économique. Comptabilité Nationale, 5ème édition, Masson, Paris 1994 A. Martens et B. Decaluwé, le cadre comptable macroéconomique et les pays en voie de développement, Hurtubise HMH Itée, Québec, 1996. A. Redslob, économie politique tome 2, Théorie macroéconomique et comptabilité nationale, 2ème édition, éd. Litec, 1993. G. Klotez, comptabilité nationale, A. Collin-Collection cursus, Paris, 1990. J.P. Piriou, La comptabilité nationale, Editions La Découverte, collection Repères. Paris 1990. A. Pichot, comptabilité nationale et Modèles économiques, PUF Economica, 1988. C. Mouchot, comptabilité nationale – Initiation pratique, Hachette supérieur –PES, Paris 1990. J. Généreux, Economie politique, tome 2, Macroéconomie et comptabilité nationale, Hachette. Les fondamentaux, Paris 1991. L. Stoleru, l’équilibre et la croissance économique ; principes de macro-économie, 3ème édition, Dunod, Paris 1973. S. Purcheron, comptabilité nationale, exercices résolus, 2ème édition, Masson, Paris 1992. INSEE, « Système élargi de comptabilité nationale, les collections INSEE C140-141, C145-146. 3 I. DEFINITION ET GENESE DE LA COMPTABILITE NATIONALE 1.1 Définition La comptabilité nationale est à la fois une technique de collecte de données, un mode de présentation des phénomènes économiques et un outil d’aide à la décision. Elle est une technique de classification systématique des informations statistiques relatives à la vie économique d’une société donnée (un pays) pendant une période donnée (un an). Elle vise, selon des principes comptables solidement établis, à reproduire la réalité des faits. A cette fin, elle délimite des catégories d’agents économiques ou secteurs institutionnels et catégories d’opérations à partir desquelles elle dresse des comptes gigognes ou intégrées. Elle compose ainsi un ensemble cohérent, animé d’une logique et inscrit dans un cadre des stocks et des flux toujours exprimés en valeur. Elle fournit des informations très précieuses et ordonnées à travers la collecte des données statistiques d’origines diverses. La comptabilité nationale pénètre les multiples circuits de l’activité économique nationale et par conséquent elle en offre un reflet plus ou moins fidèle. La description des relations qu’elle autorise est simplifiée par la force des choses. C’est donc une représentation synthétique de la réalité. Elle se présente sous la forme d’un système de tableaux comptables ayant pour but de donner une représentation quantitative complète et cohérente des structures et circuits économiques essentiels. En définitive, la comptabilité nationale est un macro-modèle qui privilégie le recensement des données à l’analyse de celles-ci. Elle délivre ainsi une quantité impressionnante d’informations qui ne demandent qu’à être interprétées. A partir de celles-ci, les comptables nationaux peuvent faire des extrapolations vers l’avenir et de ce fait, la comptabilité nationale, acquiert un intérêt strictement prospectif et donc prévisionnel. Cet intérêt peut être aussi rétrospectif. Les comptables nationaux épaulent les responsables de la politique économique dans leur processus de prise de décision en élaborant des maquettes de prévision à court terme, dites encore budgets économiques et en dessinant des fresques de l’évolution économique sur moyenne période. 1.2 Genèse Le développement de la comptabilité nationale est étroitement lié à l’ampleur des interventions publiques dans la vie économique. Plus l’Etat intervient, plus pressantes sont les préoccupations comptables. La naissance et le développement de la comptabilité nationale à partir de 1940-1945 s’inscrivent dans une tradition fort ancienne que l’on peut faire remonter à la plus haute antiquité. En effet, une des préoccupations des égyptiens, des babyloniens, des grecs, des juifs et des romains consistait à compter les hommes et les richesses d’un pays dans un double objectif, stratégique et fiscal. Combien de soldats on peut lever (but stratégique) ? Comment évaluer les richesses disponibles servant à asseoir l’impôt (but fiscal) ? Cependant le souci de calculer des grandeurs économiques à l’échelle d’un pays trouve son expression intéressante avec les auteurs mercantilistes du 16ème et 17ème siècle qui ont mis au point l’arithmétique politique, c'est-à-dire l’art de raisonner avec les chiffres sur les choses relatives au gouvernement. Le légiste et politologue français, Jean Bodin (1530-1596), calcula les indices d’abondance des métaux précieux pour expliquer d’une part la dépréciation de ces derniers par rapport aux autres marchandises et, de l’autre la différence du coût de la vie en France et en Espagne. L’anglais, Sir William Petty (1623-1685), montra à l’aide de chiffres 4 que la richesse de l’Angleterre se comparaissait avantageusement à celle de la France. Les travaux de Bois-Guilbert étaient ainsi une tentative de quantification de l’activité économique. Un siècle plus tard, le Français, François Quesnay (1694-1774), posa les premiers jalons d’un système intégré des comptes de la Nation, en publiant son célèbre tableau économique (1758), à l’aide duquel il illustre l’argument physiocratique selon lequel l’activité agricole dégage un surplus dans l’activité économique d’un pays. Viennent ensuite les travaux de Lavoisier (1791) dont l’objectif est d’être utilisé sur le plan fiscal. Cependant, c’est au 20ème siècle que sont jetées les bases théoriques de la comptabilité nationale contemporaine. D’une part en s’appuyant sur la théorie keynésienne, les anglo-saxons mettent au point les grands agrégats macro-économiques (revenu national notamment). D’autre part, dans les années 1920, les économistes soviétiques, pour le besoin de la planification quantitative formalisent la représentation, des interdépendances entre les différentes activités de production. Le tableau d’échange interindustriel issu des travaux de V. Leontief constitue une parfaite illustration. L’élaboration systématique de la comptabilité nationale qui se développe après la seconde guerre mondiale est marquée uploads/Finance/ www-cours-gratuit-com-id-984.pdf
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- Publié le Jan 05, 2023
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