1 Analyse de la chaîne de valeur des fruits transformés au Burkina Faso, au Mal

1 Analyse de la chaîne de valeur des fruits transformés au Burkina Faso, au Mali et en Côte d’Ivoire Analyse de la chaîne de valeur pour le CBI Agri Logic Août 2019 2 Résumé analytique Contexte et champ d’application La présente analyse de la chaîne de valeur a été commandée par le CBI (Centre pour la promotion des importations en provenance des pays en développement) afin d’identifier les combinaisons produit- marché les plus prometteuses pour les fruits transformés au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Mali. Compétitivité du marché d’exportation Tandis que le marché des fruits tropicaux séchés et des fruits tropicaux surgelés est encore relativement réduit par rapport à l’ensemble du marché des fruits transformés, on observe leur progression, en termes de parts de marché, par rapport aux fruits d’origine européenne. Les fruits en conserve (principalement l’ananas), les jus de fruits, les concentrés (pour jus) et l’huile de coco représentent les marchés les plus importants, mais ils restent stables quand ils ne sont pas, dans certains cas, en déclin. Les purées pour le segment des aliments pour bébé et les dérivés de noix de coco autres que l’huile de coco sont des segments intéressants en termes de croissance lorsque les normes rigoureuses de qualité et de sécurité alimentaire requises sont respectées. Pour tous les segments du marché des fruits transformés, les mêmes pays apparaissent comme des plateformes commerciales pour le marché européen : Le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Belgique et l’Italie. Les tendances du marché représentent à la fois des opportunités et des menaces pour le développement du segment des fruits transformés. La demande des consommateurs en faveur de produits sains et durables est en augmentation. L’évolution des habitudes alimentaires des consommateurs et la croissance de la population végétalienne devraient stimuler la croissance du marché des fruits transformés. La traçabilité de la chaîne d’approvisionnement pour la sécurité alimentaire et le respect de l’éthique sont des exigences de plus en plus importantes pour les acheteurs et, notamment, les consommateurs des marchés de niche, qui devraient à l’avenir être suivis par l’adoption de nouvelles réglementations à l’importation. Le changement climatique est une préoccupation qui modifie, notamment, les exigences applicables au conditionnement, avec une tendance vers une plus grande consommation de produits à base de plantes. Le ralentissement de l’économie européenne pourrait se traduire par un ralentissement de la demande pour les produits exotiques, plus spécialisés. La position comparative par rapport aux autres origines de mangue à l’échelle mondiale est classée en quatre catégories d’indicateurs : macro-économie, environnement commercial, durabilité et RSE, et le secteur de la mangue. Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali se trouvent au milieu, voire à l’extrémité inférieure, de cette analyse comparative. Dans la région, le Ghana est le principal concurrent et ses progrès sont significatifs. Analyse de la chaîne de valeur pour la Côte d’Ivoire Il ne semble pas y avoir de raison pour que la Côte d’Ivoire n’ait pas une industrie de transformation des fruits florissante. Ceci est particulièrement vrai pour la mangue grâce aux investissements de capitaux dans le pays et à sa surabondance malgré les pertes d’après récolte et les règles phytosanitaires européennes plus strictes pour les produits frais. C’est également vrai pour la noix de coco, qui présente un fort potentiel en raison de la croissance de la demande pour les produits à base de noix de coco. 3 La transformation de fruits en Côte d’Ivoire reste cependant confidentielle à l’heure actuelle et ce, principalement en raison de l’accent mis sur les produits plus rentables du cacao, du café et de la noix de cajou. Selon notre analyse, validée par l’atelier qui s’est tenu à Abidjan, il est devenu clair qu’il existe, en matière de transformation, des problèmes et des solutions dans l’ensemble des chaînes de valeur. Un transformateur transforme souvent plusieurs fruits. Il semble par conséquent logique d’examiner l’industrie de la transformation des fruits tropicaux dans son ensemble plutôt que de se concentrer sur une seule chaîne de valeur. Il est donc recommandé de ne pas axer les interventions en Côte d’Ivoire sur une seule chaîne de valeur, mais plutôt de les destiner à favoriser un environnement propice à l’industrie. Cela implique l’amélioration de leurs capacités d’organisation et de lobbying, et de leur accès aux financements et à l’information. Si l’on devait choisir la chaîne de valeur qui présente le meilleur potentiel de réussite pour une intervention de promotion des exportations, notre analyse montre que c’est le secteur de la mangue qui en bénéficierait le plus. Bien qu’encore très limité, il s’agit du secteur le mieux organisé, et le timing est le bon si l’on ajoute le Mali et le Burkina Faso dans l’équation. Parmi les défis les plus importants qu’il convient de résoudre dans la chaîne de valeur de la mangue transformée, citons la diversification des produits, le développement de mécanismes fiscaux et tarifaires favorables et l’accès aux financements et aux capacités de conditionnement et de marketing. La noix de coco et l’ananas ont fait l’objet de recherches en Côte d’Ivoire. Bien qu’ils soient porteurs d’opportunités, ces secteurs font également face à des défis importants qui accroissent le facteur de risque d’une intervention en faveur des exportations vers l’Europe. En Europe, le marché est prometteur pour la noix de coco et sa gamme de produits à valeur ajoutée. Il reste cependant des défis à surmonter et ce, tant dans le cadre de l’approvisionnement en matière première que des capacités de transformation et d’innovation, et de l’émergence d’un environnement porteur. Les premières interventions dans le secteur de la noix de coco devront se concentrer sur son organisation et sur l’apport d’une aide à ses acteurs pour obtenir les informations nécessaires au développement d’une stratégie. Une possibilité serait de chercher à s’associer à d’autres producteurs de noix de coco d’Afrique de l’Ouest afin de créer une offre suffisante, le goût des produits à base de noix de coco étant souvent associé à une région particulière. L’ananas a une longue histoire en Côte d’Ivoire et est également bien connu dans son état transformé. Il s’agit d’un produit essentiellement exempt de maladies, qui peut être récolté tout au long de l’année, dont le cycle de croissance dure un an et qui est considéré comme rentable par l’ensemble des acteurs de la chaîne d’approvisionnement. D’un autre côté, il s’agit en Côte d’Ivoire d’un secteur qui a connu de multiples crises et de nombreuses zones de culture de l’ananas ont été converties en plantations de palmiers à huile, de cacaoyers et d’hévéas pour le caoutchouc. Les agriculteurs se sont découragés, ce qui a conduit à un déficit important de l’approvisionnement, venu s’ajouter à des coûts de production déjà élevés. Tout ceci fait que la Côte d’Ivoire ne saurait entrer en concurrence avec des pays comme le Costa Rica sur les marchés internationaux. Les produits à base d’ananas transformé sont par conséquent essentiellement destinés aux marché intérieur et régional, qui affichent également un fort potentiel de croissance. Analyse de la chaîne de valeur pour le Burkina Faso et le Mali Au Burkina Faso, le secteur de la mangue séchée bénéficie du soutien du gouvernement et de la société civile depuis plus de deux décennies, et sa part du marché européen s’élève aujourd’hui à 25 %. La chaîne de valeur et l’environnement porteur sont raisonnablement bien organisés. Le secteur de la mangue au Burkina Faso doit maintenant devenir indépendant du soutien au développement en établissant des connexions directes avec le marché, en professionnalisant la transformation par la mise en œuvre de normes de sécurité alimentaire internationales et de 4 certifications de durabilité, et en atténuant les défis liés à la saisonnalité de la mangue par la diversification. Le Burkina Faso est bien placé pour tirer profit de la croissance du marché et, peut- être, augmenter sa part de marché en améliorant sa position concurrentielle par rapport aux autres origines et, notamment, l’Afrique du Sud. L’augmentation du nombre de transformateurs de mangue au Burkina Faso et dans la région, ainsi que la croissance des volumes des transformateurs individuels présentent un risque identifié. À l’heure actuelle, l’offre augmente plus rapidement que la demande, ce qui peut avoir une incidence sur les prix et la rentabilité. Le Mali dispose d’unités de séchage artisanales près de la frontière avec le Burkina Faso, qui sont directement liées à la chaîne de valeur et aux exportateurs du Burkina Faso. Nous considérons que la probabilité que le Mali devienne une source importante de mangue séchée est limitée, et ces unités de séchage à fort potentiel peuvent être considérées comme faisant partie du système commercial régional de la mangue. Les points forts du Mali résident dans la transformation en jus, en concentrés et en purées destinés à l’exportation, avec deux usines actuellement en exploitation et deux exportateurs ayant exprimé leur intérêt pour des investissements dans la transformation. Conclusion des analyses communes La mangue a été identifiée comme étant la combinaison produit-marché la plus prometteuse. Globalement, le Burkina Faso bénéficie de la position la plus forte, la Côte d’Ivoire peut probablement uploads/Finance/2019-vca-west-afrika-processed-fruits-fr.pdf

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  • Publié le Fev 02, 2021
  • Catégorie Business / Finance
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