Pr. ALLOULI Rabia Cycle de la licence fondamentale Parcours : Sciences économiq
Pr. ALLOULI Rabia Cycle de la licence fondamentale Parcours : Sciences économiques Semestre 5 Année universitaire : 2021/2022 Economie Industrielle Cours et fondements théoriques Introduction générale De la micro-économie à l’économie industrielle (E. I.) 9 Questions introductives: 1. Quelles sont les reproches théoriques adressées à l’analyse micro-économique? 2. Quelle relation existe-t-elle entre la micro-économie et l’E.I. ? Quelle est la nature de cette relation? 3. Quelle définition peut-on associer à l’E.I. ? 4. Quelle trajectoire historique a-t-elle pris? 5. Quels sont les fondements théoriques de l’E.I. ? 2 Principales remises en question adressées à l’analyse microéconomique : Cette hypothèse est liée en premier lieu au concept de la rationalité (l’homoeconomicus), accepté comme étant la faculté de l’agent économique à faire les meilleurs choix, à l’issue d’un comportement d’optimisation. Cependant, plusieurs auteurs, à l’instar de H. Simon, ont remis en question ce principe de rationalité en proposant un autre concept à savoir la rationalité procédurale. Celle-ci consiste à intégrer d’autres déterminants de la décision de l’agent économique, tels que : l’environnement juridique et institutionnel, les valeurs et les normes sociales, ainsi que les émotions et les sentiments des agents eux-mêmes. Hypothèse de la rationalité : Hypothèse de la divisibilité des biens et des facteurs : Nous avons fait l'hypothèse que les biens et les facteurs sont divisibles. Cela signifie qu'on peut toujours les faire augmenter d'une quantité infiniment petite. Or, ceci n'est pas vrai dans la réalité et il serait plus pertinent de les considérer comme étant non divisibles. Le modèle théorique de la concurrence pure et parfaite (C.P.P.) : Satisfaire aujourd’hui aux cinq conditions de la CPP en même temps est une chose quasi impossible. C’est pourquoi ce modèle n’existe pratiquement qu’en théorie : il suffit qu’une seule de ces cinq conditions ne soit pas remplie pour que la concurrence devienne imparfaite. 3 Remise en question de la C.P.P. Est celle du produit :il s’agit d’un produit unique ou similaire; mais la réalité économique stipule autre faits. Par exemple, sur le marché financier avec l’action ou l’obligation. Dans la quasi-totalité des cas, la différenciation des produits est la règle. L’homogénéité : Cette hypothèse implique que les PME et les entrepreneurs individuels constituent l’essentiel du monde de l’entreprise, or, c’est loin d’etre le cas dans un marché mondialisé où cohabitent monopoles et oligopoles. L’atomicité des agents Concerne l’information dont disposent les consommateurs : elle se doit d’être totale. En revanche, l’information a un coût de plus en plus important. Par ailleurs, si le consommateur est de mieux en mieux informé, il est néanmoins influencé par les campagnes publicitaires et l’asymétrie d’information a pris de l’ampleur. La transparence : Est la possibilité, pour une entreprise, d’entrer sur un marché ou d’en sortir sans coûts, Cette fluidité est aujourd’hui remise en cause par la recherche des économies d’échelles, qui seules permettent d’atteindre la capacité de produire dans une économie mondialisée, où la part belle du marché est faite aux entreprises qui ont les coûts de production les plus bas. La fluidité : liberté d’entrée et de sortie La mobilité : Est celle des facteurs de production, le travail et le capital, qui doivent pouvoir se déplacer selon les besoins du marché. Une hypothèse qui se voit aujourd'hui difficile à accepter vu les difficultés de déplacer les capitaux techniques et vu les couts qu’ils génèrent. De meme que les capitaux humains face à la complexité des contraintes sociales et de droit du travail qui ont rendu cette mobilité difficile. 4 Structure des marchés : la C.P.P. et la concurrence imparfaite 5 Principaux constats: L’incapacité de la microéconomie à traduire la réalité économique du monde de l’entreprise. . 01 L’économie industrielle en a tiré les conséquences et n’entend privilégier aucune structure de marché mais, au contraire, analyser toutes celles qui s’identifient le mieux à la réalité de l’entreprise. 02 Emergence de nouvelles structures. Il y a, bien sûr, celles qui sont directement la conséquence de la remise en cause des hypothèses de la CPP : la concurrence monopolistique et la concurrence imparfaite. . 03 6 L’E.I., dépendance ou indépendance de la microéconomie? 1. Délimitation théorique : A l’instar de (G. J. Stigler et P. Cahuc) , peu nombreux ceux qui considèrent l’économie industrielle comme étant du domaine de la microéconomie : P. Cahuc définit l’économie industrielle comme le champ d’application de la nouvelle économie, qui se situe désormais dans le cadre de la concurrence imparfaite et des asymétries d’information, avec pour conséquence la remise en cause du modèle walrasien. De même, G. J. Stigler considère que le domaine d’investigation de l’économie industrielle est celui de la théorie des prix et de l’allocation des ressources, sujets traités par la théorie microéconomique. 7 L’E.I., dépendance ou indépendance de la microéconomie? 01. Délimitation théorique (Suite 01) : 9 A part ces deux auteurs, la plupart considèrent l’E.I. comme une discipline Indépendante. Dans les années 1940, et particulièrement les adeptes de l’école de Harvard comme E. MASON et J.S.BAIN, ont attribué une nouvelle définition à l’E.I. en étant une discipline qui étudie le fonctionnement des marchés et le comportement des entreprises sur ces marchés. 9 Dans son ouvrage « théorie de l’organisation industrielle (1988)», Jean TIROLE définit l’E.I. comme l’étude de l’organisation interne des entreprises et de leurs stratégies, une approche qui vise l’étude de l’efficacité du marché, ce qui est ignoré par la microéconomie. 9 En Europe dans les années 1970 Y.MORVAN définit l’E.I. par ce qu’elle n’est pas : Ni de la microéconomie, ni de la gestion tout en gardant de grandes affinités avec ces deux disciplines. 8 L’E.I. , dépendance ou indépendance de la microéconomie? 01. Délimitation théorique (Suite 02) : À la rationalité parfaite des agents, si chère aux théoriciens de la micro- économie classique, va s’opposer la rationalité procédurale d’H. Simon, prix Nobel d’économie en 1978. À l’atomicité de l’offre et de la demande s’opposent des scénarios de plusieurs configurations possibles. C’est pourquoi, aujourd’hui, l’économie industrielle est une discipline indépendante reconnue en tant que telle, qui ne saurait se confondre avec (ou prolonger) la microéconomie notamment dans un marché de concurrence pure et parfaite. Au coût zéro d’accès à un marché, O. E. Williamson va répondre par l’existence de coûts de transaction, etc. 9 Définitions de l’E.I. 2000 1988 1973 1970 1940 Edward Mason et Joe Bain (université d'Harvard) C’est la discipline nouvelle qui étudie le fonctionnement des marchés et le comportement des entreprises sur ces marchés ; F. Michael Scherer (université d'Harvard) Elle étudie la manière dont les activités de production sont mises en harmonie avec les demandes de biens et de services du marché; Jean TIROLE (TOULOUSE) C’est l’étude de l’organisation interne des entreprises et de leurs stratégies; Michel Rainelli C’est la discipline ayant pour but l’étude du système productif et l’analyse de ses composantes. Cette approche structuraliste conduit à prendre en compte toutes les formes d’organisations; possibles. Pierre Cahuc (la nouvelle micro-économie) C’est le champ d’application de la nouvelle économie, qui se situe désormais dans le cadre de la concurrence imparfaite et des asymétries d’information, avec pour conséquence la remise en cause du modèle walrasien. 10 Evolution historique de l’E.I. L’analyse des marchés a parcouru un chemin amorcé depuis la révolution industrielle. Cette dernière a permis l'apparition d'empires industriels qui profitaient d’un vide juridique et qui ont contribué a mettre en place un « capitalisme sauvage », totalement destructeur sur le plan économique, social et politique. C'est pourquoi, en 1890, fut voté aux États-Unis le Sherman-Act prohibant le monopole et toutes formes d' ententes entre les firmes par exemple : les cartels. 11 Evolution historique de l’E.I. * Les travaux de Moody (1904) se concentrent sur la critique du Sherman- Act. Cet auteur défend l’efficience productive des grandes entreprises et déclare que si le Sherman-Act produit des effets, ceux-ci seront incontestablement négatifs. *les travaux de Moody qui seront contredis par : ** Eddy (1916) qui proclame les effets néfastes de la concurrence; ** Fetter (1924) qui condamne le monopole. ** Bullocks se positionne du côté des défenseurs de la concurrence et qui ne croit pas aux effets bénéfiques des grandes entreprises en termes de production. 12 Evolution historique de l’E.I. • Dans les années 1940, Edward MASON cherchera à modéliser de nouvelles configurations de marché autres que la concurrence et le monopole. En se basant sur la combinaison méthodologique de l’approche théorique et l’approche empirique, Mason avance que la théorie pouvait être utile pour identifier les variables structurelles et comportementales pertinentes ; mais les relations entre ces variables devraient être établies par l’analyse empirique. L’aboutissement de ses recherches est la naissance du paradigme structure-comportement-performance. 13 Evolution historique de l’E.I. • En 1956 JOE BAIN participe à l’E.I. par une nouvelle conceptualisation à savoir : l’analyse sectorielle. • Qui aura comme corollaire : « La taille optimale de la firme par rapport à la taille du marché varie en fonction des secteurs industriels. Cela signifie qu’il n’existe pas de taille optimale de firme. » 14 Evolution historique de l’E.I. Structure du paradigme « Structure-Comportement –Performance » (S.C.P.) Selon Mason, uploads/Finance/cours-de-l-x27-economie-industrielle-2021.pdf
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- Publié le Dec 11, 2022
- Catégorie Business / Finance
- Langue French
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