INSTITUT DE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT DU MAGHREB ARABE I.FI.D Formation Long

INSTITUT DE FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT DU MAGHREB ARABE I.FI.D Formation Longue Evaluation des Entreprises 2008-2009 I.F.I.D- 2007 Matière : Evaluation des entreprises Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli Page 1/8 1 Introduction à la problématique de la valeur SOMMAIRE Paragraphe Sujet 1. Contexte de l’évaluation 1.1 Etendue de l’approche 1.2 Propriété des titres de capital et propriété des actifs 1.3 Différence entre Valeur et Prix 2. Les deux philosophies d’approche de l’évaluation 2.1 L’approche patrimoniale 2.2 L’approche par les flux 2.3 Le point commun des deux philosophies 2.4 L’approche comparative Comme l’indique G. Hirigoyen1 « l’évaluation des entreprises est un inépuisable sujet de réflexion et constitue un problème fondamental de l’analyse financière. Ce problème n’est pas le même que celui de l’évaluation comptable des postes du bilan : il ne se pose pas dans les mêmes circonstances et il ne se résout pas par les mêmes procédés » Ce sont donc les circonstances ou le contexte de l’évaluation qui imposent le choix des méthodes d’évaluation. 1. Contexte de l’évaluation : La problématique de la valeur d’une entreprise qui s'impose aux propriétaires de celle-ci, lors d'étapes décisives et exceptionnelles, telles la cession, l'acquisition ou la modification du périmètre de contrôle, n'en est pas moins une préoccupation permanente. En effet, toute décision du chef d'entreprise, qu'elle concerne le développement, l'investissement, le désengagement, la conquête d'un marché voire d'une simple commande, aura une incidence sur la valeur de l'entreprise donc sur le patrimoine des actionnaires. Dans cette section, nous allons nous pencher sur cette problématique de la Valeur et sur les outils dont nous disposons pour tenter de lui apporter une, voire plusieurs réponses. Il y a lieu, toutefois, d’apporter au préalable, quelques commentaires nécessaires quant à l'étendue de notre approche, la notion de propriété et la différence entre valeur et prix. 1.1 Etendue de l’approche : Notre approche s'apparente et s'intègre dans une logique de marché, celle du marché des titres de capital. Ainsi : 1 G. Hirigoyen, Problématique de l’évaluation des entreprises, in : Identités de la gestion, mélanges en l’honneur du professeur P. Lassègue, Vuibert, 1991, page 83. I.F.I.D- 2007 Matière : Evaluation des entreprises Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli Page 2/8 • Nous traiterons des entreprises privées ayant la forme juridique de sociétés de capitaux, c'est-à-dire, principalement, les Sociétés Anonymes et les Sociétés à Responsabilité Limitée. • Les entreprises publiques ayant le statut de sociétés de capitaux suivent une logique similaire et entrent donc également dans notre périmètre d'études, à l'exception bien entendu de celles qui ont vocation partielle ou totale à rendre un Service Public et donc qui ne répondent plus à une logique de marché; 3.2. Propriété des titres de capital et propriété des actifs Pour comprendre les différentes approches qui ont conduit à la construction des procédés de valorisation que sont les méthodes d'évaluation, il est nécessaire d'intégrer dès maintenant le contenu de l'objet que l'on cherche à évaluer. A ce stade, la structure juridique joue un rôle essentiel. Résoudre la problématique de la valeur d'une entreprise c'est valoriser le patrimoine détenu par ses propriétaires, les actionnaires. C'est, ainsi, valoriser les TITRES DE CAPITAL. Dans la suite du cours et au fil de la mise en œuvre des méthodes d'évaluation, nous devrons garder en permanence, présent à l'esprit, que c'est bien les titres de capital que l'on cherche à évaluer. La propriété des titres de capital d'une entreprise ne signifie nullement la propriété directe, pleine et entière des actifs qu'elle possède. Pour s'en convaincre, il suffit de comprendre pourquoi le législateur incrimine le délit d’abus de biens sociaux. Par ailleurs, si un actionnaire souhaite devenir propriétaire, à titre personnel, d'un bien de la société, il peut le faire de différentes manières, par exemple : • en se versant des dividendes (le bien de l'entreprise étant par exemple de la trésorerie), en réduisant le capital, • en achetant le bien concerné, mais dans ce cas la transaction doit être réalisée à un prix de marché. A chaque fois, ces opérations induiront un coût financier pour l'associé, ne serait-ce qu'un coût fiscal. La réalité de ce coût est bien la preuve éclatante que le bien n'appartenait pas à l'associé. Ainsi faut-il bien comprendre et retenir que : • Les actifs de la société appartiennent à la société, personne morale disposant de son identité propre. • Les titres de capital de la société appartiennent aux associés. • Les actifs de la société n'appartiennent pas aux associés. I.F.I.D- 2007 Matière : Evaluation des entreprises Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli Page 3/8 3.3. Différence entre valeur et prix Le prix d'une entreprise peut se définir comme étant le montant auquel une transaction sur le capital de cette entreprise peut avoir (ou bien a eu) lieu. Dans le premier cas, il s'agit par exemple du montant ferme et définitif proposé par un acheteur au vendeur, ce dernier n'ayant d'autre choix que d'accepter et céder son entreprise ou bien refuser de vendre à l'acheteur en question. Ce peut être, aussi le montant affiché et revendiqué par un vendeur qui renonce par avance à vendre ses titres à un prix différent. On parlera également de prix lors d'une transaction en cours en évoquant le montant autour duquel un accord paraît être possible. Dans le deuxième cas, il s'agit de constater le montant auquel une transaction s'est réalisée. Ainsi, qu'elle soit potentielle ou constatée, la notion de prix doit être rattachée à une transaction possible ou réelle. Le prix de l'entreprise est donc fonction de nombreux paramètres tant objectifs que subjectifs tels par exemple : ses performances, le rapport de force entre les parties, les motivations de ces parties, l'appétence d'un ou de plusieurs acheteurs possibles, la qualité et la pertinence des négociateurs, la quotité de capital échangé, la typologie de l'acheteur, etc. 3.3.1 Les performances Notre culture financière nous pousse tout naturellement vers les critères financiers et économiques, et l'on sent bien que l'activité, la profitabilité, la structure financière, la position concurrentielle, les perspectives du marché de l'entreprise et de l'entreprise dans son marché sont autant de paramètres qui aiguisent ou non l'appétit d'acheteurs potentiels donc le prix qu'ils sont susceptibles d'accepter. Ces éléments constituent l'essentiel de la base de travail de l'évaluateur en quête de la valeur. Mais bien d'autres facteurs interviennent dans un prix de transaction. 3.3.2 Le rapport de force et les motivations Le rapport de force qui s'établit dans la négociation entre les parties et la qualité des négociateurs, sont déterminants. A n'en pas douter un vendeur qui négocierait avec plusieurs acheteurs stratégiques vendra à un meilleur prix que s'il négociait avec un seul acheteur essentiellement motivé par la réalisation d'une belle opération financière. Cet exemple simple met en relief trois autres déterminants du prix : ¾ L'intérêt stratégique que représente l'entreprise. Il sera clairement différent entre une entreprise disposant d'une forte part de marché dans une niche technologique, et une entreprise n'ayant qu'une faible part d'un marché large et concurrentiel. Toutefois pour tirer le meilleur « profit » d'une situation stratégique favorable, il est nécessaire d'avoir des acheteurs industriels ayant un vif intérêt pour l'entreprise voire un besoin certain de l'acquérir. I.F.I.D- 2007 Matière : Evaluation des entreprises Eléments de cours préparés par Mohamed Neji Hergli Page 4/8 ¾ Le choix du conseil qui dispose ou non de la capacité de trouver, de contacter et de motiver les acheteurs stratégiques. Si l'on prend l'exemple de la vente d'une entreprise qui serait leader sur son marché domestique, le prix que pourrait obtenir un cabinet conseil international serait il le même que celui qu'obtiendrait un cabinet à vocation et à rayonnement régional alors même que les acheteurs stratégiques sont probablement étrangers ? ¾ La motivation des parties en présence. Très concrètement, le vendeur que l'on prie de rester à la tête de l'entreprise après la vente obtiendra d'autres conditions que celui qui souhaite rester ou qui demande le maintien de ses enfants dans l'entreprise. L'industriel, à la recherche d'une taille critique, acceptera de payer un prix plus élevé pour une entreprise de son secteur d'activité que celui qui détient déjà une forte part du marché. Le premier joue sa survie tandis que le second accélère sa croissance. 3.3.3 L'appétence des acheteurs Une entreprise est un bien unique, constitué de moyens humains, de moyens immobiliers, mobiliers et financiers, d'une culture et d'un savoir-faire, de partenaires qui vont du fournisseur au client en passant par le banquier, ou le sous-traitant. S'il est possible de trouver des entreprises comparables, jamais l'on ne pourra trouver deux entreprises identiques. Ainsi l'appétence de l'acheteur, le désir qui saura être créé chez lui, de posséder l'entreprise, et qui dans une démarche industrielle pourra parfois s'apparenter à un mélange de soif de pouvoir et de fascination de collectionneur, influenceront fortement le prix qu'il acceptera de payer. 3.3.4 La quotité de capital échangé Le prix d'une majorité du capital ne s'assoit pas sur la même base que celui d'une minorité. La différence, c'est le prix du contrôle, le prix du pouvoir. Le uploads/Finance/evaluation-des-entreprises 1 .pdf

  • 31
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Aoû 01, 2022
  • Catégorie Business / Finance
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.8545MB