Exercice 1: lis les textes suivants. Texte 1 : extrait de L’assassin habite au

Exercice 1: lis les textes suivants. Texte 1 : extrait de L’assassin habite au 21 de S.A STEEMAN. Le passant tomba sans un cri, absorbé par le brouillard avant d’avoir touché terre. Sa serviette de maroquin fit flic en giflant le trottoir. Mr Smith soupira. Il pensait : « Comme c’est facile! Plus facile encore que la première fois! ». De fait, il n’avait pas éprouvé cette moiteur au creux des mains et ces tiraillements d’estomac qui, l’avant veille, avaient ralenti son geste de mort. Les réverbères, allumés depuis le matin, jalonnaient les rues de cocon lumineux, et les rares véhicules roulaient à pas d’homme. Des agents réglant la circulation on ne distinguait que les gants et le casque blanc, surmontant la tache blême du visage. « Fameux temps pour les assassins! » ainsi que l’avait dit Mr Smith à Mrs Hobson en sortant de chez lui. Il retourna le corps du pied, s’agenouilla, prit le poignet de sa victime. Enfin ses mains gantées de caoutchouc noir coururent sur elle comme de diligents nécrophores. Dix minutes plus tard, devant le numéro 15 de Rackham Street, quatre hommes entouraient une masse sombre étendue sur le trottoir. Le premier était le Dr Graves, du Princess Louise Hospital, tout proche. Le second portait l’uniforme de constable. Le troisième était l’inspecteur Fuller, de Scotland Yard. Le quatrième, enfin visiblement écrasé par ses responsabilités, appartenait également au Princess Louise Hospital à titre de garçon de salle. C’était lui qui, trébuchant quelques instants plus tôt sur le cadavre, avait donné l’alarme. - Fracture du crâne, dit le docteur en se relevant. Mort foudroyante remontant, au plus, à un quart d’heure. (Il ajouta, sans marquer d’autre émotion :) Le deuxième en trois jours, si je ne me trompe? L’inspecteur s’était, à son tour, penché sur la victime. En homme sûr de son affaire, il fit deux gestes simultanés. Sa main gauche fouilla la poche intérieure du veston et revint vide. La droite se glissa sous le corps et en ramener une carte de visite portant un simple nom manuscrit. - Je me demande…, commençait justement le constable. - Oui, dit Fuller. S.A STEEMAN, L’assassin habite au 21. Le livre de Poche, Paris, 2008. Texte 2: extrait de la bande dessinée Shelton & Felter, 1. La mort noire, Jacques LAMONTAGNE. Kennes, 2017. Page "1 Page "2 Page "3 Page "4 Texte 3 : Yvan POMMAUX, John Chatterton détective. Ecole des loisirs, Paris, 2016. —> voir projecteur pour l’oeuvre intégrale. Page "5 Texte 4: Bernard FRIOT, Enquête. Ma grand-mère est détective amateur. À force de lire des romans policiers et d'étudier les méthodes de Sherlock Holmes, d'Hercule Poirot ou du commissaire Maigret, elle a fini par se dire : « Pourquoi pas moi ? » Depuis, elle mène ses propres enquêtes, et elle trouve toujours la solution de l'énigme. J'ai décidé de marcher sur ses traces et, l'autre jour, je lui ai demandé de me prendre comme apprenti détective. – D'accord, a dit mamie, tu seras mon assistant. Dès qu'un nouveau cas se présente, je fais appel à toi. Eh bien, dès ce jour-là, j'ai pu suivre mamie et observer sa méthode. En plus, c'était pratique, ça s'est passé chez nous. C'est maman qui a découvert cet horrible crime : la crème au chocolat qu'elle avait préparée pour ce soir avait été (largement) entamée, et il en restait à peine la moitié. Mamie s'est mise sans tarder au travail. Pour commencer, elle a enfilé un imperméable gris et s'est coiffée d'un chapeau mou. Et ainsi attifée, cette inspectrice a interrogé la victime. – À quelle heure avez-vous découvert le vol ? lui a demandé l’enquêtrice. – À trois heures et demie, quand j'ai voulu prendre un yaourt. – Et à quelle heure aviez-vous mis la crème au frigidaire? – Vers dix heures ce matin, a répondu maman. – Bien, a conclu mamie, nous pouvons donc en déduire que le malfaiteur a opéré entre dix heures et quinze heures trente. Et maintenant, transportons-nous sur les lieux du crime à la recherche d'indices. Tout d'abord, elle voulait relever des empreintes digitales sur le pot de la de crème, mais j'ai réussi à l'en empêcher : je ne voulais pas qu'elle gâche ce qui restait de crème au chocolat ! Ensuite, elle a tenté de repérer sur le carrelage les traces de pas du voleur. Mais la cuisine n'avait pas été nettoyée depuis une semaine, de sorte que le sol était noirci de plus d'empreintes qu'un hall de gare. – Ça ne fait rien, m'a dit mamie, on va établir l'emploi du temps des suspects et, crois-moi, je finirai bien par mettre la main sur celui qui a fait le coup ! Elle a dit cela sur un ton si féroce que j'en ai eu froid dans le dos. Après cela, mamie a donc fait comparaître les suspects, c'est-à-dire mon père et ma sœur, les seules personnes à avoir libre accès à la cuisine, en dehors de maman et moi. Anne, ma petite sœur, avait un solide alibi : elle était en excursion avec son club de danse et pouvait fournir une bonne trentaine de personnes pouvant en témoigner. L'interrogatoire de papa a été nettement plus intéressant. Il a d'abord prétendu avoir passé toute la journée au bureau. Mais quand mamie a saisi le téléphone pour appeler sa secrétaire, il a avoué qu'il avait annulé deux rendez-vous avec des clients pour aller pêcher avec son copain Marc. Il avait l'air d'un gamin pris en faute ! La plus ennuyée, cependant, c'était mamie : si tous ses suspects avaient un alibi, l'affaire se compliquait ! Mais elle n'avait pas dit son dernier mot. – Suis-moi, on va résoudre ce petit problème. Page "6 Nous sommes montés dans sa chambre. Là, elle a pris une pipe et s'est mise à fumer en toussant. – Maintenant, il faut réfléchir ; la solution est là ! a-t-elle proclamé en se frappant le crâne. Moi, je n'ai rien dit. Je l'ai regardée réfléchir. Tout à coup, elle s'est levée d'un bond et s'est précipitée au salon. Et elle a pointé le doigt sur son coupable en criant : – J'ai trouvé, c'est toi qui as mangé la crème au chocolat ! Oh, c'était bien joué : le coupable se faisant passer pour la victime, très fort, vraiment très fort ! Mais tu n'avais pas compté sur mon flair, hein? Hou ! là, là ! Le drame que ça a déclenché ! Maman a traité mamie de « Sherlock Holmes à la noix » et de « commissaire d'opérette ». Finalement, mamie a dû s'excuser. Mais c'est surtout vis-à-vis de moi qu'elle était gênée : elle échouait lamentablement le jour même où elle voulait m'initier à sa méthode ! Je lui ai dit qu'elle ne devait pas s'en faire, que c'était très bien comme ça. Et c'est vrai, c'est très bien comme ça. Car le coupable, le voleur de crème au chocolat, je le connais, moi. C'est moi. Bernard FRIOT, Histoires pressées, Enquête. Texte 4 : Visionnage d’un extrait de « Section de recherches, saison 1 épisode 1 ». 1 https://www.youtube.com/watch?v=ARSuGAi8D3w 1 Page "7 A) Selon toi, quel est le principe du genre policier ? Dans le genre policier, une énigme (meurtre, vol, etc.) doit être résolue. Dans le cadre de cette énigme, une enquête est ouverte et est menée par un détective ou un inspecteur qui doit l’élucider. B) D’après le texte intitulé Enquête, quels sont les différents éléments du genre policier ? Définis-les. Éléments Définition Exemple 1 Le crime / le méfait Mauvaise action: meurtre, vol, hold-up, incendie criminel… « […] la crème au chocolat qu'elle avait préparée pour ce soir avait été (largement) entamée, et il en restait à peine la moitié. » 2 La victime Personne qui a subi le méfait. La maman. 3 L’enquête Ensemble des recherches réunissant des preuves pour trouver une réponse à un délit. Tenter de repérer sur le carrelage les traces de pas du voleur, établir l'emploi du temps des suspects … 4 Le coupable Personne qui a commis un méfait. "C'est moi. » (dernière phrase) 5 Le mobile Raison, motif qui pousse un coupable à commettre un méfait. —> Le méfait profite à qui? La gourmandise / la faim. 6 Le mode opératoire Toutes les étapes que le coupable a dû faire pour arriver au résultat. Supposition : Attendre que personne ne soit dans la cuisine, ouvrir le frigidaire, prendre un cuillère, dévorer une énorme part de crème… Page "8 Remarque : les éléments 1 à 6 sont des invariants du récit policier. Pour résoudre une enquête, il faut répondre à 6 questions : 7 Un alibi Élément qui indique qu'une personne accusée n'était pas sur les lieux du crime. « Ma soeur était en excursion avec son club de danse […] » 8 Le témoin Personne qui a assisté à un fait et peut donner des informations. « […] elle pouvait fournir une bonne trentaine de personnes pouvant en témoigner. » 9 Le suspect Personne suspectée (supposée) uploads/Geographie/ 3-policier-discours-3.pdf

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