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Corrigé DST 5 : La croissance et le développement des PED, une voie spécifique

Corrigé DST 5 : La croissance et le développement des PED, une voie spécifique (1945-2018) ? En 1945, la Corée est une colonie japonaise, dont l’industrialisation embryonnaire a été organisée et captée à son profit par le puissant voisin impérialiste depuis la fin du XIXe siècle. Dès la fin des années 1970, la Corée du Sud peut être rangée au rang des Quatre Dragons asiatiques, qui ont connu un décollage économique, une croissance exponentielle autour de 10% par an, et dont les niveaux de développement tendent à égaler ceux des pays développés. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le discrédit des anciennes puissances européennes pousse les territoires sous domination coloniale à vouloir s’émanciper. Ils sont encouragés par l’idéologie anticolonialiste des deux superpuissances que sont les Etats-Unis et l’URSS, qui s’affrontent idéologiquement, économiquement et militairement dans la Guerre froide à partir de 1947. C’est donc dans un contexte de bipolarisation du monde que le tiers-monde (Alfred Sauvy, 1952), qui a en partage une situation commune de sous-développement, cherche à trouver une voie spécifique de croissance et de développement. Ils recherchent ainsi d’abord la croissance, entendue comme augmentation auto-entretenue de la quantité de biens ou de services que produit une société. Ce phénomène avant tout quantitatif peut se mesurer par le taux de croissance du PIB. Ils ont également pour ambition d’enclencher un véritable développement, c'est-à-dire une amélioration de l’ensemble des conditions d’existence humaine. Cette dimension qualitative est mesurée par l’IDH, qui prend en compte le PIB/hab, l’espérance de vie à la naissance et le taux d’alphabétisation. Ces pays partageant une situation économique commune et des ambitions politiques communes prétendent rechercher une voie spécifique, autrement dit, à la fois un modèle qui leur soit commun et un modèle qui leur soit propre, différent des modèles communiste et occidental, pour assurer croissance économique et développement humain. C’est un véritable défi et la réussite de ces stratégies de développement des PED a été inégale. En dépit de l’influence exercée par les deux blocs dans un contexte de Guerre froide et des différences nationales, les pays en développement ont-ils réussi à trouver un modèle commun qui leur soit propre pour amorcer leur décollage économique et aboutir à un développement économique et humain ? I. Les PED cherchent une voie spécifique de croissance et de développement au sens où ils veulent promouvoir une voie commune et qui soit différente de celle du monde développé, qu’il soit communiste ou capitaliste. II. Cependant, les PED s’alignent sur des stratégies de croissance économique et de développement humain qui leur sont extérieures et ils rencontrent des difficultés qui ne leur sont pas propres. III. Finalement, le degré de développement de ces PED est de plus en plus inégal, et ce à toutes les échelles, mais la plupart de ces PED rencontrent encore des handicaps structurels qui leur demeurent spécifiques. I. Ce TM partage une situation commune de sous-développement économique et de dépendance à la fois politique et économique qui lui fait souhaiter de trouver une voie spécifique, ie une voie commune et différente du monde développé. 1) Ce TM veut sortir d’une situation commune de sous-développement économique et de dépendance politique a) Une situation de sous-développement économique : état de l’agriculture (R. Dumont, l’Afrique noire est mal partie ; des notions clés : pacte colonial, monoculture d’exportation, agriculture peu productiviste et modernisée, échange inégal. Illustrer avec quelques matières premières), de l’industrialisation (sauf quelques exceptions ponctuelles : Inde qui s’industrialise dès l’entre-deux-guerres – Tata-, l’Egypte qui lance industrie légère pour répondre aux besoins de l’armée britannique pendant la 2WW ou le Brésil qui entame la création d’une filière d’acier à Volta Redonda à partir de 1942) embryonnaire : encore un des effets de la dépendance coloniale (Marx : industrialisation de la GB sur un cimetière de tisserands indiens), des services captés par l’administration, peu productifs et qui ne sont pas susceptibles d’enclencher une dynamique marchande. b) Une situation de dépendance politique : héritage de la colonisation. Rappeler le contexte favorable aux décolonisations (discrédit des puissances coloniales dans le contexte de la 2WW, anticolonialisme des deux supergrands), début des décolonisations (émeutes Algérie, 1ère phase de décolonisation asiatique avec Inde et le Pakistan ; deuxième phase de décolonisations avec Afrique). c) L’affirmation d’une volonté d’indépendance à la fois politique et économique à Bandung (1955) puis à Belgrade (1961). Volonté d’indépendance à l’égard des anciennes puissances coloniales mais aussi à l’égard des blocs. En ce sens, revendiquent une voix/voie unie et qui leur est propre, une 3e voie. S.Brunel, « mythe d’un TM politiquement uni parce qu’économiquement solidaire ». 2) Ce TM rencontre aussi des problèmes sociaux qui lui sont propres au tournant des années 1950 et qui diffèrent de ceux des pays développés, mais aussi certains atouts a) Une pauvreté de masse : seuil d’1$ par jour, pas de capacités d’imposition pour les Etats (Inde), insuffisantes infrastructures de soin (maladies infantiles) malgré les progrès sanitaires faits dans la cadre de la colonisation et insuffisance de la formation (or rôle du capital humain dans la croissance) b) Une très forte croissance démographique / PDEM qui ont déjà largement entamé la transition : définition transition démographique, bombe P (P.Ehrlich), politiques néomalthusiennes (Corée du S ) ou au contraire natalistes (Mao, Ceaucescu). Avantages et inconvénients d’une forte croissance démographique (fiche). Utilisation du document sur l’évolution de la fécondité dans le monde. c) Des matières premières dans un contexte de forte demande sur certaines ressources : pétrole // Trente Glorieuses dans les PDEM. 3) Ce TM revendique un statut propre et des droits dérogatoires propres pour amorcer une croissance et un développement a) Le sous-développement des PED est attribué aux pays développés et à l’héritage de la colonisation qui se prolonge malgré les indépendances : analyse théorique du sous-développement, courant tiers-mondiste. Concerne à la fois les libéraux (W.Rostow) et les tiers-mondistes inspirés du marxisme (S.Amin, l’Echange inégal). b) Le TM revendique donc le droit d’avoir une aide des pays développés pour enclencher la dynamique du développement. En ce sens, il dit avoir un droit à un statut dérogatoire pour avoir de l’aide : la CNUCED, APD (seuil de 1%) etc… c) Le TM revendique également d’avoir une place spécifique dans les échanges internationaux, afin de sortir de son statut de domination (inégalité des termes de l’échange et détérioration des termes de l’échange) et s’unit pour l’obtenir : négociations du GATT, SPG, conférence de Lomé (Stabex, Sysmin). Ex du doc.6. Le TM dans une situation commune de sous-développement entend parler d’une voix commune, pour revendiquer son indépendance politique mais aussi le droit d’entamer une dynamique de croissance et de développement qui soit commune et qui soit différente de celle tracée par les pays développés, qu’ils soient capitalistes ou communistes. Cette affirmation reste largement théorique, dans la mesure, où ils sont loin d’avoir les moyens de leurs ambitions, des situations et des intérêts communs et qu’on est dans un contexte bipolaire qui facilite les affiliations. II. En dépit de la volonté initiale affichée des pays du TM, leur croissance et leur développement ne sont pas du tout spécifiques, dans la mesure où ils empruntent des modèles qui leur sont extérieurs, où ils dépendent de mécènes étrangers et où leurs stratégies adoptées ont connu des résultats inégaux. 1) Leurs situations de départ sont très différentes et ils empruntent des modèles qui leur sont extérieurs, qui leur viennent du monde développé, qu’il soit capitaliste ou communiste a) Dès le départ, les pays du TM sont dans des situations qui sont en réalité très différentes et ils sont divisés politiquement ; par la suite, ils peinent à s’unir qu’il s’agisse d’ententes régionales (ex africain) ou d’ententes par produits (ex : cacao, OPEP qui ne marche que pour un certain temps). Ces divisions se confirment dans le temps, en fonction des stratégies choisies et des divergences d’intérêts (ex : les PED non producteurs de pétrole sont plus touchés par les chocs pétroliers que les pays capitalistes) b) Certains choisissent de s’aligner sur un modèle d’inspiration socialiste, avec différents degrés : modèle de développement autocentré, industries industrialisantes, ISI. Ex de modèles très fortement inspirés du communisme soviétique bien que prenant des distances : Cuba ou la Chine. Parmi les pays qui s’alignent plus discrètement, choix de stratégies de développement malgré tout inspirées par le rôle essentiel de l’industrie lourde en URSS. Ex des industries industrialisantes en Algérie. c) Certains choisissent de s’aligner sur un modèle capitaliste avec une insertion dans les échanges mondiaux : ISI puis IPE. Ex : la Corée du Sud ou le Brésil, à développer un minimum et de façon précise. D’ailleurs, ils n’empruntent pas que les modèles d’industrialisation, mais aussi des « méthodes » qui sont pendant les 30 Glorieuses/ont été celles des PDEM : un Etat libéral mais interventionniste, une planification souple et indicative, un Etat protecteur des champions nationaux etc…La KOTRA rappelle étrangement le MITI ou le rôle du Commissariat au Plan. 2) Les PED restent tous, à des degrés différents, dépendants de l’extérieur et se voient de plus en plus imposer le modèle capitaliste au uploads/Geographie/ 39-c-39-a-50.pdf