XVIe s. Pléiade / Humanisme Pléiade : Ce mouvement littéraire contribue en 1549
XVIe s. Pléiade / Humanisme Pléiade : Ce mouvement littéraire contribue en 1549 à l’épanouissement de la langue française par La Défense et illustration de la langue française en prônant les modèles antiques (grec, latin). Les poètes s'inspirent du quattrocento italien et du poète Pétrarque. Les Pléiades, dans la mythologie grecque, sont les sept filles de Pléioné et d'Atlas, qui furent métamorphosées en groupe de sept étoiles (constellation du Taureau) après leur suicide. Au 3ème siècle avant J.-C., la Pléiade désignera un groupe de sept poètes grecs d'Alexandrie. En France, vers le milieu du 16ème siècle, Pierre de Ronsard prend l'initiative de regrouper autour de lui et de Joachim du Bellay une « Brigade idéale » de poètes, afin de former une nouvelle Pléiade. Cette constellation de sept « étoiles littéraires », baptisée « Pléiade » en 1553, connaîtra quelques changements. Elle comptera en son sein (en plus de Ronsard et Du Bellay) J.A. de Baïf, Pontus de Tyard, E. Jodelle, Dorat (successeur en 1582 de J. Peletier du Mans, lui-même remplaçant de Guillaume des Autels) et R. Belleau (successeur en 1554 de J. de La Péruse). Joachim Du Bellay (vers 1522-1560) L’Olive (1549) - Recueil écrit à la manière de Pétrarque. Les Antiquités de Rome (1558) Victoire de la lumière sur le monde, célébration de la beauté de la nature et de la femme : thème de la Belle matineuse (la femme aimée qui dépasse en luminosité et en beauté le soleil qui vient de se lever). Néoplatonisme Ciel, comme lieu de la pureté, des Idées… Expression du regret, accusation des astres. Déjà la nuit en son parc amassait Un grand troupeau d'étoiles vagabondes, Et pour entrer aux cavernes profondes Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait ; Déjà le ciel aux Indes rougissait, Et l'aube encor de ses tresses tant blondes Faisant grêler mille perlettes rondes, De ses trésors les prés enrichissait ; Quand d'occident, comme une étoile vive, Je vis sortir dessus ta verte rive, O fleuve mien ! une Nymphe en rient. Alors voyant cette nouvelle Aurore, Le jour honteux d'un double teint colore Et l'Angevin et l'Indique orient. Si notre vie est moins qu'une journée En l'éternel, si l'an qui fait le tour Chasse nos jours sans espoir de retour, Si périssable est toute chose née, Que songes-tu, mon âme emprisonnée ? Pourquoi te plaît l'obscur de notre jour, Si, pour voler en un plus clair séjour, Tu as au dos l'aile bien empennée ? Là est le bien que tout esprit désire, Là le repos où tout le monde aspire, Là est l'amour, là le plaisir encore. Là, ô mon âme, au plus haut ciel guidée, Tu y pourras reconnaître l'Idée De la beauté qu'en ce monde j'adore. Astres cruels, et vous dieux inhumains, Ciel envieux, et marâtre nature, Soit que par ordre ou soit qu'à l'aventure Voise le cours des affaires humains, Pourquoi jadis ont travaillé vos mains A façonner ce monde qui tant dure ? Ou que ne fut de matière aussi dure Le brave front de ces palais romains ? Je ne dis plus la sentence commune, Que toute chose au-dessous de la lune Est corrompable et sujette à mourir : Mais bien je dis (et n'en veuille déplaire A qui s'efforce enseigner le contraire) Que ce grand Tout doit quelquefois périr. Echo : Antonio Rinieri (1510-1560) Antonio Francesco Raineri Era tranquillo il mar; le selve e i prati scuoprian le pompe sue, fior, frondi al cielo; e la notte sen gia squarciando il velo, e spronando i cavai foschi et alatti: scuotea l’aurora da’ capegli aurati perle d’un vivo trasparente gielo; e già ruotava il Dio, che naque in Delo, Raggi da i liti Eoi ricchi odorati; quand’ecco d’Occidente un più bel Sole spuntogli incontro serenando il giorno, e impallidio l’Orientale imago. Velocissime luci eterne e sole, con vostra pace, il mio bel viso adorno parve allora più di voi lucente e vago. Traduction La mer était paisible; les forêts et les prés découvraient au ciel leurs fastes, fleurs et frondaisons, et déjà la nuit déchirait son voile, et éperonnait ses sombres chevaux ailés. L'aurore faisait tomber de ses cheveux dorés des perles d'un éclat vif et glacé, et déjà le Dieu qui naquit à Délos lançait ses rayons depuis les rives parfumées et précieuses de l'Orient; Quand d'Occident un soleil plus beau se leva, illuminant la face du jour et faisant pâlir l'image du Levant. Étoiles lumineuses, si rapides, éternelles et solitaires, dans la paix où vous êtes le beau visage que j'adore parut alors plus brillant et plus gracieux que vous. Pierre de Ronsard (1524-1585), Hymnes – « Hymne des étoiles » Etoiles, images du destin. Ainsi vous plaît, Etoiles... Je vous salue, heureuses flammes, Etoiles, filles de la Nuit, Et ce Destin qui nous conduit Que vous pendîtes à nos trames. Tandis que tous les jours Vous dévidez vos cours D'une danse éthérée, Endurant je vivrai Et la chance suivrai Que vous m'avez livrée... XVIIe siècle baroque Baroque : mouvement artistique qui trouve son origine en Italie dans des villes telles que Rome, Mantoue, Venise et Florence dès le milieu du XVIe siècle et qui se termine au milieu du XVIIIe siècle. Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance, la grandeur parfois pompeuse et le contraste (Théodore) Agrippa d'Aubigné (1552-1630), Les Tragiques, « Jugement 2 » A la fin de sa vie, d'Aubigné le protestant évoque dans ce texte les Guerres de Religion et témoigne avec colère des persécutions dont les siens ont été victimes. Ce vaste poème épique et satirique en sept chants (Misères, Princes, Chambre dorée, Feux, Fers, Vengeances, Jugement) raconte les malheurs de la France pendant les guerres de religion, et en appelle au jugement de Dieu pour trancher entre les Justes et les Méchants. Voici la mort du ciel en l'effort douloureux Qui lui noircit la bouche et fait saigner les yeux. Le ciel gémit d'ahan, tous ses nerfs se retirent, Ses poumons près à près sans relâche respirent. Le soleil vêt de noir le bel or de ses feux, Le bel oeil de ce monde est privé de ses yeux ; L'âme de tant de fleurs n'est plus épanouie, Il n'y a plus de vie au principe de vie : Et, comme un corps humain est tout mort terrassé Dès que du moindre coup au coeur il est blessé, Ainsi faut que le monde et meure et se confonde Dès la moindre blessure au soleil, coeur du monde. La lune perd l'argent de son teint clair et blanc, La lune tourne en haut son visage de sang ; Toute étoile se meurt : les prophètes fidèles Du destin vont souffrir éclipses éternelles. Tout se cache de peur : le feu s'enfuit dans l'air, L'air en l'eau, l'eau en terre ; au funèbre mêler Tout beau perd sa couleur. XIXe romantisme Lamartine Méditations poétiques Le soir Le soir ramène le silence. Assis sur ces rochers déserts, Je suis dans le vague des airs Le char de la nuit qui s'avance. Vénus se lève à l'horizon ; À mes pieds l'étoile amoureuse. De sa lueur mystérieuse Blanchit les tapis de gazon. De ce hêtre au feuillage sombre J'entends frissonner les rameaux : On dirait autour des tombeaux Qu'on entend voltiger une ombre. Tout à coup détaché des cieux, Un rayon de l'astre nocturne, Glissant sur mon front taciturne, Vient mollement toucher mes yeux. Doux reflet d'un globe de flamme, Charmant rayon, que me veux-tu ? Viens-tu dans mon sein abattu Porter la lumière à mon âme ? Descends-tu pour me révéler Des mondes le divin mystère ? Les secrets cachés dans la sphère Où le jour va te rappeler ? Une secrète intelligence T'adresse-t-elle aux malheureux ? Viens-tu la nuit briller sur eux Comme un rayon de l'espérance ? Viens-tu dévoiler l'avenir Au coeur fatigué qui t'implore ? Rayon divin, es-tu l'aurore Du jour qui ne doit pas finir ? Mon coeur à ta clarté s'enflamme, Je sens des transports inconnus, Je songe à ceux qui ne sont plus Douce lumière, es-tu leur âme ? […] Harmonies poétiques et religieuses L'infini dans les cieux C'est une nuit d'été ; nuit dont les vastes ailes Font jaillir dans l'azur des milliers d'étincelles ; Qui, ravivant le ciel comme un miroir terni, Permet à l'oeil charmé d'en sonder l'infini ; Nuit où le firmament, dépouillé de nuages, De ce livre de feu rouvre toutes les pages ! Sur le dernier sommet des monts, d'où le regard Dans un trouble horizon se répand au hasard, Je m'assieds en silence, et laisse ma pensée Flotter comme une mer où la lune est bercée. […] Sous ce jour sans rayon, plus serein qu'une aurore, A l'oeil contemplatif la terre semble éclore ; Elle déroule au loin ses horizons divers Où se joua la main qui sculpta l'univers ! Là, semblable à la vague, une colline ondule, Là, le coteau poursuit le coteau qui recule, uploads/Geographie/ 5-anthologie-de-poemes-sur-le-theme-de-l-x27-etoile.pdf
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- Publié le Apv 15, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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