Géographie rurale. . I) De quelle géographie rurale parle-t-on? L'espace rural

Géographie rurale. . I) De quelle géographie rurale parle-t-on? L'espace rural (ou la campagne) se différencie de l'espace urbain par deux critère essentiels: un bâti discontinu, laissant une place plus ou moins grande aux champs, voire à la friche et à la forêt; des densités maximales de quelques centaines d'habitants au km2, souvent nettement moins. Chaque discipline appréhende une thématique selon une lecture différente. Pour une géographie qui a pour mission d'étudier l'organisation de l'espace et les dynamiques spatiales engendrées par des impulsions économiques et sociales d'origines diverses, quelles sont les variables fondamentales à retenir et à analyser? Une première attitude est d'observer et de décrire. Les géographes ruralistes se sont toujours passionnés pour le visible, ce qui est immédiatement perceptible comme les paysages agraires. Ici, le bocage, avec ces parcelles encloses et un habitat dispersé; là, au contraire, l'openfield avec ses champs "ouverts" et ses villages qui rassemblent la population de la commune, agriculteurs, commerçants, artisans, services publics et privés. D'autres analysent les systèmes agricoles, céréaliers, dans certaines contrées, herbagers ailleurs, polyculturaux sans orientation dominante dans les campagnes refusant la spécialisation. Ces différentes approches sont intéressantes mais elles sont insuffisantes si elles se limitent à un simple compte rendu de l'état des lieux. D'une part, une discipline scientifique ne peut se contenter de décrire. La géographie rurale a subi une évolution : géographie agraire au départ, elle est ensuite devenue agricole avant de couvrir le monde rural en général. Géographie rurale : étude de l'organisation de l'espace rural par les sociétés humaines. Géographie agraire : étude des paysages et des structures socio-économiques liées à l'agriculture. Géographie agricole : étude de l'activité agricole dans son cadre spatial. 1) Géographie agraire. Agraire : qui concerne l'appropriation et l'aménagement des terres agricoles. Les paysages agraires (bocages, openfield...) renvoient à des modes particuliers d'appropriation et d'aménagement de l'espace agricole. La question agraire fait référence quant à elle à une répartition très inégale des terres. La géographie agraire est une structure d'organisation sociale, une structure agraire est composé de 3 éléments: le système de culture, la morphologie et l'habitat. Pour étudier le même objet, chaque discipline apporte un éclairage différent. Les géographes insistent sur les distributions spatiales et sur l'organisation de l'espace, constamment transformés par les forces économiques et sociales. les recherches sur la campagne en générale et sur l'agriculture en particuliers n'échappent à ces thématiques générales. Dans un contexte où la population rurale est dominante, la géographie rurale reste jusqu'en 1950 une des pièces maitresse de la géographie humaine. Essentiellement agraire, elle s'intéresse particulièrement aux paysages agraires (résultant de l'aménagement d'un espace par les agriculteurs) c'est-à-dire entre autres à : - Le système de production. - La morphologie agraire, c'est-à-dire la forme et l'organisation des parcelles et le mode de culture (paysages d'enclos/ paysages d'openfield). - L'habitat rural, c'est-à-dire l'agencement des espaces habités : répartition (dispersé/ groupé), site et forme, matériaux et plan des habitations (maison-bloc/ maison-dissociée). Cette organisation est considérée comme dépendant du milieu naturel et des structures agraires (ensemble des conditions juridiques, foncières et agricoles qui conditionnent le paysage agraire). Les structures agraires comprennent à la fois les structures sociales agraires (mode de propriété, faire-valoir, répartition des richesses, structures sociales) et le système de culture. A) Le système culturel. "C'est l'association de plantes choisit par une société rurale pour tirer partie de ses territoires, l'assolement et la technique liée à la culture de ses plantes" LEBEAU. Assolement: alternance de plantes culturelles pour ménager le sol afin de ne pas l'épuisé. En réalité ceci est très peu respecté à cause de la mondialisation. Pour maintenir un rendement élevé on utilise des engrais pour enrichir le sol. L'assolement reste le meilleur moyen de garder un haut rendement avec un sol riche. B) La morphologie. "Correspond au dessin, à l'aspect des parcelle, disposition relative des champs, des pâturages, des bois, des chemins d'exploitation dans un finage" LEBEAU. La morphologie permet de former le type de paysage. C) L'habitat. "Mode de répartition des maisons paysannes à l'intérieur d'un finage" LEBEAU. Habitat linéaire, dispersé ou groupé. On donne le nom de structure agraire à cet ensemble de liens durables et profonds entre l'homme et le sol qui traduisent les paysages ruraux. L'agriculture agraire privilégie les activités liées à la mise en valeur des sols. D) Les structures sociales. Organisation de ce mode de production. On a un lien de subordination. En effet, le patron est un propriétaire foncier. On a donc un système de propriété, de domination, et de mode de faire valoir (rapports juridiques entre propriétés et exploitations). C'est le cas du métayage (mode faire-valoir associant un propriétaire qui apporte le capital, terres, bâtiments, et un agriculteur qui travaille la terre. Les produits de l'exploitation sont partagés) ou de fermage. La terre est un patrimoine ainsi qu'un outil de travail, que l'on doit diviser ou racheter lors d'un héritage. 2) Géographie agricole. Durant les 30 années qui suivent la seconde guerre mondiale, l'accent est mis en géographie agraire sur la précision des concepts, sur la généralisation des acquis et sur la recherche des facteurs explicatifs plus globalisants. Cependant, les méthodes de la géographie agraire ne changent pas fondamentalement. L'apport de cette période tient davantage à une géographie agricole qui élargit les perspectives à deux niveaux. - Social : organisation des sociétés pour comprendre le fonctionnement de l'agriculture. - Economique : la recherche s'attache à modéliser la répartition des activités économiques et donc agricoles. Cette perspective donne donc à la géographie agraire une teinte plus économique. En Europe, les années 60 s'affirment le soucis d'une étude systématique et statistique du fait agricole. Ce glissement de méthode engendre un débat épistémologie qui perdure aujourd'hui avec l'élargissement du champs de la géographie rurale. Dans toutes les exploitations, l'abandon des productions estimées secondaires et le renforcement d'une ou deux orientations privilégiées a été rendu quasiment obligatoire par les mutations techniques. L'achat de machine de plus en plus coûteuses ne se conçoit pas sans un minimal d'utilisation : le suréquipement est parfois fatal à certains agriculteurs. Certes, des formes de coopération et d'acquisition en commun de matériel ou encore le recours à des entreprises spécialisées sont possibles, en particulier pour des travaux lourds. Mais, en règle générale, l'exploitation doit posséder un minimum de matériel, ne serait-ce pour répondre rapidement aux aléas climatiques. Par ailleurs, les révolutions techniques et commerciales impliquent une formation de plus en plus poussée des agriculteurs et il leur est bien difficile de maîtriser l'ensemble des filières. Enfin, dans les bassins de production, les industries agroalimentaires ne cessent de favoriser la concentration. Afin de réduire les frais de livraison ou de ramassage, elles ont intérêt à approvisionner ou à assurer la collecte d'unités de grande dimension. Par différents moyens, elles tendent à renforcer la spécialisation d'exploitations de plus en plus vastes et orientées, dans un espace donné, vers des filières proches. Cependant, pour les raisons exposées précédemment, le mouvement débouche rarement sur une mono activité si bien que les bassins de production ont tendance à se superposer. Un bassin de production bien organisé : - de gros ateliers de production proches des IAA (industrie agro-alimentaire) d'amont et d'aval. - des IAA de grande taille (économies d'échelle). - une ou des voies de communication majeures permettant un accès facile vers les ports et les marchés intérieurs. Un bassin de production fragile : - de petites exploitations souvent loin des IAA (frais d'approche importants). - des IAA de petite taille (coûts de transformation élevés). - absence de voies de communications majeurs. Certains de ces bassins ont été esquissés dès la première révolution agricole. Ils ont profité d'un avantage climatique et/ ou d'un marché de consommation. Dès le début des années 1960, les premières difficultés dues à la surproduction éliminent les plus faibles et les moins motivés. C'est alors qu'interviennent des capitaux exogènes soit par achats d'entreprises locales, soit par construction d'établissements nouveaux. La bassin idéal est celui qui est capable de résister à la concurrence et donc d'offrir des coûts de production les plus bas. L'avantage comparatif en sa faveur résulte toujours de trois facteurs fondamentaux : - des industries agroalimentaires de grande taille réalisant des économies d'échelle au stade de la fabrication et de la transformation. - de gros ateliers agricoles à proximité des usines d'amont ou d'aval d'où une réduction des frais d'approche. - des moyens de communication modernes (autoroutes, ports) dans une logique d'internationalisation et de participation au commerce mondial (achats de matières premières, ventes de produits alimentaires). Au grès des mutations techniques et de l'évolution économique, les bassins de production se renforcent, se transforment et parfois disparaissent. Ainsi, dans les années 1970, en raison du cours élevé des céréales, les bassins céréaliers européens ont eu tendance à s'étendre. Aujourd'hui, l'agriculture se penche de plus en plus vers la demande, la distribution, la transformation et la production, c'est-à-dire qu'on cherche d'avantage la qualité à la beauté du produit (toyotisme). 3) Géographie rural. Depuis 20 ans, on prend conscience de l'impossible association du monde agricole et du nom de rural, tout comme de l'économie agricole et de uploads/Geographie/ 537-ef-31-fe-9-bf-6.pdf

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