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Quotidien national d’information — 20, rue de la Liberté - Alger — Tél.: (021) 73.70.81 — Fax: (021) 73.90.43 — 55e Année — Algérie: 10,00 DA - France: 1 € Ph. Hammadi 14 Rabie El Thani 1433 - Mercredi 7 Mars 2012 - N°14452 Nouvelle série - www.elmoudjahid.com - ISSN 1111-0287 L A R E V O L U T I O N PA R L E P E U P L E E T P O U R L E P E U P L E APRÈS SON ÉLECTION À LA TÊTE DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE Le Président Bouteflika félicite M. Poutine MARCHÉ DE GROS DES FRUITS ET LÉGUMES Benbada annonce une prochaine réorganisation SALON INTERNATIONAL “HASSI MESSAOUD, FOURNISSEURS DE PRODUITS ET SERVICES” Un rendez-vous B to B pour bénéficier d'opportunités d'affaires LE LIVRE ET LA LECTURE PUBLIQUE EN DÉBAT AU FORUM D’EL MOUDJAHID La diffusion, parent pauvre de la chaîne GESTION DES DÉCHETS MÉNAGERS 118 centres d’enfouissement technique à travers le territoire national A LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION PACIFIQUE À LA CRISE SYRIENNE Kofi Annan aujourd’hui au Caire et samedi à Damas SURVEILLANCE DU SCRUTIN DU 10 MAI Benatallah annonce une présence massive d’observateurs étrangers EL MOUDJAHID 17 EL MOUDJAHID 16 Mercredi 7 Mars 2012 T L E M C E N E N L E T T R E S C A P I T A L E S Reportage P our mieux comprendre le passé d’une cité mieux vaut en référer à l’histoire. Et celle de Tlemcen est jonchée de reliefs et de bas reliefs… Autant alors donner la parole à l’un de ses enfants qui s’exprime ès qualités pour en restituer et les moments de gloire et ceux signant aussi la décadence. Car l’histoire est ainsi faite et l’Homme n’y peut rien. Puisque ici victime et là acteur sans qu’il sache, toujours, maîtriser sa destinée. Paroles d’un témoin vigilant de son temps Benmansour Abderrahim. Toujours bon pied bon œil mal- gré les injures du temps… Ce militant de la première heure, arrêté en 57 lors de la grève des étudiants avec Ould Abbès, est diplômé de l’école pratique des écoles arabes, initié à l’école coranique, inspecteur d’ensei- gnement et ex- directeur de la formation avant de prendre une retraite bien méritée et de conti- nuer à cogiter… La narration prend son envol sur un premier écueil auquel se heurtent les historiens en général qui se sont intéressés à la genèse de cette cité « on ne connaît pas la date exacte de sa création ». Mais il existe tout de même « des indices » qui renseignent un tant soit peu sur le parcours de l’ac- tuelle Tlemcen. A commencer par la présence phénicienne puisque « les Phéniciens remontaient la Tafna à partir de Rachgoun et de cap Karkar ». En attestent les grottes du vent ou en arabe dans le texte ghirane errih. Et selon les sociétés savantes « étendues jusqu’au pied du plateau de Lalla Setti, dixit Lab’al qui y a vécu « avant Sidi Boumediène » pour la précision. Quant à la première ville phénicienne érigée en ce site et contrairement à ce qu’affir- ment certains historiens « ce n’est pas Pomaria mais bel et bien de Djidar célèbre déjà pour y avoir vu le passage de Sidna Moussa », rectifie notre interlo- cuteur. Et la période romaine. A- t-elle été plus dense, plus pré- gnante sinon au moins plus longue de par son emprise sur la cité convoitée ? Rappel des faits et honneur aux ecclésiastiques « c’est l’archevêque de Tlemcen Pomaria L’angelu qui a participé à la conquête de Carthage ». Qui verra défiler en ses terres réputées « chastes » pas mal d’envahisseurs. « D’abord des païens avant que le christia- nisme ne s’en mêle… » Et en fasse une véritable garnison romaine. Qu’en est-il de la pénétration arabe et des foutouhate ? Il faut savoir à ce propos que lorsque Okba Ibn Nafaâ est passé par là « la ville lui a été tout simplement interdite » ; ce qui n’em- pêchera pas pour autant « la pénétration de l’islam vers les années 70 ». Pénétration qui prendra d’abord les formes de la dou’ate. « Drivée » par les Mou’taziline outre l’imamat kharédjite et les chiîtes. Pendant que les frères Idriss de la dynastie alaouite courtisaient Médine. Et pour cause ! Ils prônaient la doctrine chiîte zeidite « doctrine proche de la sunna » souligne notre vis-à-vis. Insurrection contre les Omeyyades sous la bannière de Zine Ben Ali Ben El Abidine. Ces derniers réputés « proches des Mou’taziline bien que chiîtes » au demeu- rant. Les zones de turbulence maintiennent le cap si l’on ose dire avec le soulèvement de Hussein Elfakhi, d’où la légende de Moulay Idriss… sur la voie tracée par les géo- graphes arabes pour mémoire. Par suite d’autres qabaiil mettront leur grain de sel ; les ghoraba de Koceila assiè- gent Tanger pour s’en retourner à V olubilis aux fins de « créer l’empire Idrisside ou royaume Souleiman ». Tout en sachant que son frère en a fait de même bien avant lui en s’installant du côté de Aïn-Haout. Qui a la particulari- té et non des moindres d’être « la seule dynastie musulmane de la région ». Idriss y res- tera trois ans et son cousin germain deux. Il prendra d’ailleurs ses aises respectivement à Tlemcen, Djeraoua, Bouira, Ténès etc. Et voici que Tlemcen sera reconstrui- te par les Andalous… Cette même ironie qui verra l’émi- rat des fils de Souleiman « adopter le malékisme ». Et s’atteler à « islamiser les tribus zénètes ». Tout en inves- tissant dans la formation. Feu Abderrahmane Djilani relève dans un de ses écrits consacrés à ce chapitre qu’on les « gratifiait volontiers de lait et d’œufs » aux fins de les attirer dans le giron « dominant ». Et les convaincre surtout du bien-fondé des conquêtes plus ou moins paci- fiques… L’histoire étant également un éternel recom- mencement, les Fatimides débarquent. Dans le sillage de la disparition de Tlemcen avec « la création de A’chir, nouvelle capitale des Zianides. Nonobstant la fameuse rivalité entre Omeyyades, Andalous et Fatimides de Tunis. Climat tendu et haute pression. Entrée en lice de la dynastie des Bakhti, fusion des Zénètes et des Fatimides. Accélération de l’histoire. Abdelmoumen étu- die à Tlemcen et étrenne son fameux dessein de la mour- chida. Une constitution dont copie est encore au British Museum de Londres. Abdelmoumen gouverne Tlemcen, ne cèdera le trône qu’à l’avènement de Yaghmorassen des Beni Abdelouahab. Qui signe ainsil’avènement du régne fatimide ; Sidi Daoudi « pond » quatre ouvrages sur la question. Dont un de référence portant sur El- Boukhari. Entretemps Yaghmorassen, originaire des Traras pour mémoire, « perd le pouvoir ». On assiste à une aisance et un essor économiques sans précédent. Et le commerce de l’or « est florissant » tout simplement. Des caravanes entières et plutôt bien achalandées empruntent la route à destination du Soudan. Seuls indé- sirables, Marseillais et Pisans… Et lors de cette période marquée par tous les voyants au vert pour parler moder- ne, Yaghmorassen l’Amazigh se fera un point d’honneur de « protéger tous les savants et surtout Ibn Merzouk et Sidi Boumediène…». Présence de beaucoup de zouaouas également relevée. Dont quelques têtes d’affiche tels Mechdali et Abu Yekhlef. Abu Abid, lui, construit la mosquée de Sidi Belhassen « matrice des Zianides » selon le bon mot de notre historien. Deux villes considé- rées non sans raison, comme « éclairées » : Cherchell des Senoussis intellos et Marazika des Okbani. Tandis qu’Abu Tachfin édifie la fameuse Tachfiniya, également connue comme « elmadarsa eldjadida ». «Le siège de Tlemcen durera huit ans ». Or et au vu de la férocité de la bataille « sur les 125. 000 hommes mobilisés pour sa défense il n’en restera que 1. 000 survivants ». C’est ce même carnage qui coûtera la vie au chef Ibn Tachfin « assassiné dans son bain par son eunuque ». Le deuxiè- me siège aura une durée plus éphémère puisqu’il s’achè- vera deux ans après. Tlemcen est prise par Ali Abu Hachi qui voulait « réunifier le Maghreb ». Ses déboires ne sont pas finies pour autant puisqu’en regagnant Bejaïa, par bateau, ses compagnons et lui seront « surpris par une violente tempête » dont il sortira miraculeusement indemne… Du moins telle est la version rapportée par Sid-Ahmed Bouali. Pour qui sonne le glas ? Toujours est- il que le déclin s’annonce et s’installe « le dernier roi Zianide meurt à Madrid » Flash-back sur cette fresque tantôt idyllique parfois tragique « les premiers Phéniciens habitaient Tamerida dans des grottes au sud de Tlemcen sur le plateau de Lalla Setti ». Il va sans dire que l’histoire de Tlemcen fourmille de moments intenses et de monuments historiques dont les seules mosquées, « une quarantaine » pour la statistique, attestent de cette dimension foncièrement religieuse. Mais il n’y a pas que les édifices du culte pour en témoigner du fait que uploads/Geographie/ 589-em07032012-3.pdf
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- Publié le Aoû 08, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
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