Copyright © Afrobaromètre 2016 1 Round 6 d’Afrobaromètre Nouvelles données coll

Copyright © Afrobaromètre 2016 1 Round 6 d’Afrobaromètre Nouvelles données collectées à travers l’Afrique Dépêche No. 122 | 24 octobre 2016 La présence accrue de la Chine en Afrique attire des appréciations largement positives Dépêche No. 122 d’Afrobaromètre | Mogopodi Lekorwe, Anyway Chingwete, Mina Okuru, et Romaric Samson Sommaire La collaboration stratégique avec l'Afrique est devenue une priorité dans le grand Nord, L'Est, et l'Ouest. Les puissances qui par le passé considéraient principalement le continent africain comme une source de matières premières se concentrent maintenant sur le « partenariat » et le « développement », conformément à l'exemple américain de l'African Growth and Opportunities Act, qui insiste sur les avantages réciproques de l'investissement et du commerce. La Chine, en particulier, a rapidement accru ses liens avec le continent ces dernières années, avec le Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC), établi en 2000, comme principal outil institutionnel de son enclenchement stratégique aux côtés de l'Afrique sub- saharienne (Pigato & Tang, 2015). Les échanges commerciaux de la Chine avec l'Afrique se sont accru d'environ $10 milliards en 2000 à $220 milliards en 2014 et approchait les $300 milliards en 2015 (China Daily, 2015). Steven Kuo (2015) rapporte que le marché africain sensible aux prix a rendu le développement des télécommunications et des infrastructures du continent dépendant de la technologie chinoise, qui bénéficie d'un prix compétitif et d'un meilleur service d'assistance comparé à ses concurrents occidentaux. L'Afrique a également bénéficié de la croissance exponentielle de la présence des petits investisseurs chinois dans l'alimentaire, les magasins détaillants, et les textiles. La Chine, d'autre part, importe principalement les minerais d'Afrique, ainsi que des quantités moindres de produits oléagineux et agricoles. L'on estime également à plus d'1 million les Chinois, paysans et commerçants pour la plupart, qui ont émigré en Afrique au cours de la décennie écoulée (Lu, 2013). Comme pour les accords commerciaux avec l'Occident, la présence accrue de la Chine en Afrique a attiré des critiques. Ceci comprend des affirmations selon lesquelles la Chine ne serait en Afrique que pour accéder à ses ressources naturelles, qu'elle voudrait acheter toutes les terres d'Afrique, et qu'elle n'emploierait principalement que de la main d'œuvre chinoise plutôt que locale (Esposito & Tse, 2015), même si certains chercheurs qualifient ces affirmations de « mythes » (Brautigam, 2015). D'autres critiques ont argué du fait que beaucoup de sociétés chinoises fournissent des services et produits de mauvaise qualité et vendent moins cher, affaiblissant ainsi les concurrents locaux. La Chine est également sévèrement critiquée pour sa volonté de travailler avec des régimes autocratiques ou très peu transparents, comme au Zimbabwe et en Zambie. Comment les Africains considèrent-ils l'investissement étranger et l'influence extérieure de la Chine dans leurs pays? Les résultats de l'enquête 2014/2015 d'Afrobaromètre dans 36 pays africains, qui comportait une série spéciale de questions sur la Chine, suggèrent que le public a des opinions généralement favorables des activités économiques et d'assistance de la Chine. Les Africains classent les Etats-Unis et la Chine en première et deuxième positions, respectivement, comme modèles de développement de leurs propres pays. De façon remarquable, dans trois sur cinq régions africaines, la Chine soit égale ou dépasse les Etats- Copyright © Afrobaromètre 2016 2 Unis en termes de popularité comme modèle de développement. Au regard de leur influence actuelle, les deux pays ne sont surpassés que par les anciennes puissances coloniales de l'Afrique. Les perceptions publiques non seulement confirment le rôle économique et politique important de la Chine en Afrique mais, également, dépeignent généralement son influence comme salutaire. Les investissements chinois en infrastructures/développement et commerciaux sont considérés à la base de l'image positive de la Chine en Afrique, quand bien même cette image est entachée par des perceptions de mauvaise qualité des produits chinois. Enquêtes d’Afrobaromètre Afrobaromètre est un réseau de recherches panafricain et indépendant qui conduit des enquêtes sur les attitudes du public envers la démocratie, la gouvernance, les conditions économiques, et des questions connexes à travers plus de 30 pays d’Afrique. Cinq rounds d’enquêtes ont été conduits entre 1999 et 2013, et les résultats du Round 6 (2014/2015) sont actuellement en cours de publication. Afrobaromètre réalise des entretiens face-à-face dans la langue choisie par le répondant avec des échantillons représentatifs nationaux qui produisent des résultats au niveau national avec des marges d'erreur de +/-2% (pour des échantillons de 2.400 répondants) ou +/-3% (pour des échantillons de 1.200 répondants) à un niveau de confiance de 95%. Les entrevues du Round 6 avec presque 54.000 citoyens de 36 pays (voir la liste en annexe, Tableau A.1) représentent les opinions de plus de trois-quarts de la population du continent. Résultats clés  En moyenne à travers 36 pays africains, la Chine se place deuxième comme modèle de développement national (mentionné par 24% des répondants), derrière les Etats- Unis d'Amérique seulement (30%). Environ un sur 10 répondants préfèrent leur ancienne puissance coloniale (13%) ou l'Afrique du Sud (11%) comme modèle.  Les différences sont considérables d'un pays à l'autre, et d'une région à l'autre, quant à l'admiration pour les différents modèles de développement. En Afrique Australe et du Nord, la Chine égale les Etats-Unis en termes de popularité, tandis qu'en Afrique Centrale, la Chine prend la tête (35% contre 27%). Dans cinq pays d'Afrique Australe (Lesotho, Swaziland, Namibie, Malawi, et Zimbabwe), l'Afrique du Sud est le modèle de développement le plus considéré.  Une pluralité d'Africains considèrent leur ancienne puissance coloniale comme détentrice de la plus grande influence extérieure dans leur pays (28%), suivie de la Chine (23%) et des Etats-Unis (22%). L'influence de la Chine est considérée comme la plus élevée au Zimbabwe (55%), en Mozambique (52%), au Soudan (47%), en Zambie (47%), en Afrique du Sud (40%), et en Tanzanie (40%).  Presque deux-tiers (63%) des Africains affirment que l'influence de la Chine est « quelque peu » ou « très » positive, tandis que seuls 15% la considèrent quelque peu/très négative. Les opinions favorables sont les plus communes au Mali (92%), au Niger (84%), et au Libéria (81%).  Une majorité (56%) des Africains considèrent également l'aide au développement de la Chine « quelque peu » ou « très » efficace à satisfaire les besoins de leur pays. Copyright © Afrobaromètre 2016 3  Les facteurs les plus importants qui contribuent à l'image positive de la Chine en Afrique sont ses investissements aussi bien en infrastructures/développement que commerciaux et le coût de ses produits, tandis que la qualité de ses produits lui vaut sa mauvaise réputation. Les considérations politiques et sociales comptent très peu parmi les facteurs qui affectent l'image de la Chine sur le continent. Modèle préféré de développement national des Africains A la question de savoir quel pays serait le meilleur modèle de développement pour le futur de leur propre pays, près d'un tiers (30%) des répondants citent les Etats-Unis d'Amérique, tandis que la Chine vient en deuxième position avec 24%1. Un sur huit citoyens africains (13%) 1 Les citoyens dans chacun des 36 pays enquêtés ont été questionnés sur leurs perceptions de « la Chine » comme modèle de développement et influence de leur pays. Dans les trois pays africains qui maintiennent des relations diplomatiques avec la République de Chine (Taiwan) plutôt que la République Populaire de Chine (Chine continentale) – c.-à-d. le Swaziland, le Burkina Faso, et São Tomé et Príncipe – les réponses ont pu être Copyright © Afrobaromètre 2016 4 affirment que leur ancienne puissance coloniale représente le meilleur modèle pour le développement futur. L'Afrique du Sud, la deuxième plus grande économie du continent, bénéficie du soutien de 11% des citoyens africains (Figure 1). Figure 1: Meilleur modèle de développement national | 36 pays | 2014/2015 Question posée aux répondants: A votre avis, lequel des pays suivants si jamais serait le meilleur modèle de développement futur de notre pays: Les Etats-Unis? La Chine? [Ancienne puissance coloniale]? L'Inde? L'Afrique du Sud? Un autre pays? Tandis que certains pays regardent pour la plupart vers les pays occidentaux, d'autres se concentrent plus sur la stratégie du « regard vers l'Est » comme meilleure route vers le développement. Des majorités au Libéria (67%) et au Cap-Vert (52%) considèrent les Etats- Unis comme meilleur modèle, de même que des majorités relatives de plus de quatre citoyens sur 10 au Kenya, au Burundi, au Nigéria, en Sierra Leone, et en Ouganda. A l'opposé, moins de deux citoyens sur 10 considèrent les Etats-Unis comme meilleur modèle de développement au Lesotho, en Mozambique, en Egypte, au Bénin, et au Mali (Figure 2). La Chine est le modèle de développement le plus populaire au Cameroun (48%), au Soudan (36%), en Mozambique (36%), au Mali (36%), en Tanzanie (35%), et en Zambie (32%). Mais moins d'un sur six citoyens regardent vers la Chine au Maroc (10%), en Ile Maurice (13%), au Ghana (15%), au Malawi (17%), et au Burundi (17%). L'Afrique du Sud est le modèle de développement le plus considéré au Lesotho (38%), au Swaziland (32%), en Namibie (31%), au Malawi (31%), et au Zimbabwe (27%). En tant qu'ancienne puissance coloniale, la France prend la première place des modèles uploads/Geographie/ ab-r6-dispatchno122-perceptions-de-la-chine-en-afrique.pdf

  • 26
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager