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ver si on fem ina 45 L’ancienne cité minière ne faisait guère rêver. Aujourd’hu

ver si on fem ina 45 L’ancienne cité minière ne faisait guère rêver. Aujourd’hui, ses habitants l’adorent, et l’on a compris pourquoi le temps d’un week-end très sympathique, sous le signe du design ! Par Pascale Desclos. Photos Christian Goupi. Le nouveau souﬄe de Saint-Etienne C ’étaient les années 70. Dominique Rocheteau, Michel Platini, Aimé Jacquet… l’équipe des Verts faisait vibrer le cœur des Français dans les stades, et le Stéphanois Bernard Lavilliers chantait : « On n’est pas d’un pays, mais d’une ville. » Un bref moment de gloire pour Saint-Etienne, qui subissait de plein fouet la crise industrielle et voyait tour à tour fermer ses ateliers textiles, ses mines, sa manufacture d’armes, haut lieu de son histoire ouvrière. Cinquante ans plus tard, La Manu est devenue le nom de la bière locale, plébiscitée par les étudiants, et surtout a fait place à la Cité du design (voir encadré), dans cette ville verte et pleine d’idées… De l’audace, le secret de cette renaissance Première surprise à la gare de Châteaucreux, qui a été mise en service en 1857. Elle doit son nom au sous-sol trufé de galeries minières sur lequel s’est développée la ville, au xixe siècle. Il y a dix ans, ce quartier était en déshérence. Aujourd’hui, le hall en brique rétro de la gare ouvre sur une belle esplanade, où glissent sans bruit des trams au look futuriste. Autour d’une sculpture d’arbre multicolore, se dressent des immeubles habillés de métal dans toutes les nuances de rouge, des allées piétonnes, des jardins de gra- minées. A deux pas, l’îlot Grüner, QG de Saint-Etienne Métropole, évoque un jeu de Lego aux pièces imbriquées « Sainté » joue la surprise avec ces « bancs d’essai » (1 et 4), créés par des desi- gners et des entreprises locales, comme la Tôlerie Forézienne, ou encore ces Chevaux Bleus, d’Assan Smati (2), à deux pas de l’emblématique gare de Châteaucreux (3). 1 2 3 4 Sophie BOUCOT 17/02/2021 09:59:10 T de verre biseauté, où se refète le soleil. Plus au nord, le long de la nouvelle ligne T2, se dessinent d’autres architectures audacieuses : la scène musicale du Fil, à la façade sertie de fls métalliques, en hommage à la rubanerie stéphanoise ; la salle de spectacle du Zénith, au toit en forme de vague ; l’immense stade Geofroy-Guichard, dit le Chaudron vert, agrandi pour l’Euro 2016… Vivre l’expérience Le Corbusier Créée ex nihilo dans les années 60 par ce pionnier de l’architecture moderniste à Firminy, à quinze minutes en train de la gare de Châteaucreux, la cité de Le Corbusier vaut le détour (à partir de 6,50 € la visite, billet de train AR 5,40 €). « Unité d’habitation » accessible aux revenus modestes, maison de la culture, école, église, stade, piscine… Dans ces bâtiments, toujours en service aujourd’hui, on retrouve tous les codes du grand architecte : façades « ouvertes » en béton sur pilotis pour un ensoleillement maximal, jeux de couleurs primaires, toits-terrasses… Comme à la Cité radieuse, à Marseille, on peut même y dormir. Chez Fabrice, on s’installe en immersion dans 6 FAITES DU DESIGN, PAS LA GUERRE ! Grilles en fer forgé, façades de brique ponctuées d’arcades, verrières… la manufacture d’armes de Saint-Etienne, véritable ville dans la ville, employait autrefois 10 000 ouvriers et produisait jusqu’à 1 600 fusils par jour… Réhabilitée depuis la fermeture de l’usine, en 2000, elle abrite désormais la Cité du design (5), QG de l’Ecole supérieure d’art et de design et de la très courue Biennale internationale design, dont la prochaine édition est prévue du 28 avril au 22 août (citedudesign.com). Expos, débats, concerts, ateliers, shopping… il y a toujours quelque chose à voir ou à faire ici. Dans l’ex-salle des Forces-Motrices, s’est installée La Fabuleuse Cantine (6), un restaurant solidaire et créatif qui rachète des invendus alimentaires provenant de producteurs locaux et de magasins bio. Chaque jour, l’équipe du chef Boris Fontimpe y propose un menu gastronomique à prix mini (à partir de 8 € le plat végétarien, lafabuleusecantine.fr). l’un des appartements modèles de l’unité d’habitation, transformé en B&B (à partir de 40 € la nuit pour deux sur airbnb.fr). Une expérience « béton » ! « Design social » sur la vieille ville Retour à « Sainté », c’ est ainsi que les Stéphanois surnomment leur ville, et changement de décor à un quart d’heure de marche de la gare. La place Chavanelle est la porte d’entrée du quartier piéton du vieux Saint-Etienne. Le long de la rue des Martyrs-de-Vingré, bordée de maisons à colombages, les terrasses des cafés débordent en temps normal. Non loin de là, la rue de la Ville est, quant à elle, un minilaboratoire de design social : on y découvre la friperie de Chloé, la cantine Numéro 10, où Karima mitonne des petits plats végétariens (formule à partir de 14 €) ou encore l’atelier de La Bricoleuse, où les habitants du quartier viennent créer et réparer des meubles en bois… Ces petites boutiques ont trouvé leur style grâce à Ici bientôt, l’un de ces collectifs de designers et de graphistes stéphanois qui conseillent les jeunes entrepreneurs. « On les aide à réunir des fonds, à négocier leur loyer, à aménager les lieux ou à créer leur enseigne à prix doux », explique Costanza Matteuci, l’une des responsables. Un sacré coup de peps qui fait la part belle aux inventions, comme ces « bancs d’essai », soixante prototypes où s’asseoir dans la ville : le banc Kyoto au look japonisant de la place Jean-Jaurès, les petits plots jaunes façon champignons de l’avenue Grüner, le banc-serpent à recharge USB de la place Fourneyron… Tous les deux ans, les habitants votent pour leurs projets préférés, qui seront ensuite installés dans leur quartier. Depuis 2010, Sainté est classé parmi les Villes créatives design par l’Unesco. Du noir à la couleur Poussé à fanc de colline, le reste de la ville dévoile d’autres pépites. En haut des vieux escaliers du Crêt-du-Roc, l’ancien fef des passementiers donne une vue imprenable depuis les jardins gazouillant avec, au loin, les crassiers, ces noirs terrils qui reverdissent peu à peu. Le puits Couriot, le dernier ver si on fem ina 46 6 5 Sophie BOUCOT 17/02/2021 09:59:10 J’Y VAIS ! En train A 45 minutes de Lyon et à 2 h 55 de Paris (gare de Lyon), oui.sncf. Renseignements A l’Ofﬁce de tourisme de Saint-Etienne, saint-etienne-hors-cadre.fr. Où dormir Novotel- Châteaucreux, un quatre-étoiles inauguré en 2019, au décor conçu par le designer Thierry D’Istria (à partir de 77 € la double). 7. A Firminy, l’église Saint-Pierre, appelée « église Le Corbusier », un projet inabouti du grand architecte, achevé en 2006. 8. Le MAMC+ est l’un des premiers musées d’art moderne et contem- porain créé en 1987 hors de Paris. à avoir fermé, en 1973, est devenu le musée de la Mine en 1991, pour regarder d’un autre œil le passé minier de la ville. Terminus au musée d’ Art moderne et contemporain, à la façade quadrillée de céramique noire… comme le charbon. Son expo « Déjà-Vu ! » nous ramène à la couleur (jusqu’en août), avec ces objets qui ont fait entrer un design joyeux dans nos vies : le tabouret Tam Tam, l’inusable stylo Bic, le grille-pain Seb… On ira aussi se balader du côté de la rue Henri-Gonnard pour découvrir les « Coincés » d’Ella et Pitr : des géants à l’étroit dans leur cadre, que le couple d’artistes peint sur les façades, les portes, les toits d’immeubles… Au milieu de l’agitation urbaine, ces personnages attachants nous ravissent, comme cette ville verte piquée de nombreux jardins, où soufe décidément une belle envie d’inventer. 9. A la Cité du design, Gimme Shelter, l’abri idéal vu par Nathalie Talec, où le néon met en lumière un habitat minimal. 10. Autre vision, celle de ce « Coincé » d’Ella et Pitr, à l’étroit sur sa porte de garage, l’un de leurs supports favoris. 7 9 10 8 Sophie BOUCOT 17/02/2021 09:59:10 uploads/Geographie/ accueil-version-femina-saint-tienne-1614083062.pdf