AIDES DE JEU DÉCOR Le sanctuaire de Morphœil Vins de l’Harmonde L’Œnerrance Pèr
AIDES DE JEU DÉCOR Le sanctuaire de Morphœil Vins de l’Harmonde L’Œnerrance Père la Trogne & Mère la Grogne DRAME Les Morts du mont Naufrage édition de olosta abonnement Meneur de jeu GAZETTE AGONE #1 CHERS INSPIRÉS, la scène suivante a peut-être eu lieu quelque part dans votre Domaine, alors que vous devisiez bien au chaud près de votre cheminée. En tout cas, la légende qui suit est bien présente dans les esprits de vos gens, et vous seriez bien avisés d’y prêter attention. LA BÊTE DE MORNEFEUILLE La porte s’ouvrit soudain et la pluie s’engouffra dans l’auberge. Dehors, un orage s’abattait sur le village et les paysans s’étaient rassemblés là pour partager leur peur. Ils se serraient les coudes aux coins des deux grandes cheminées et attendaient que ça passe. Un volet s’était libéré et claquait depuis plusieurs minutes, faisant à chaque fois sursauter les épaules pourtant robustes des gars du coin. Personne n’osait sortir pour le bloquer. Qui sait ce que l’orage pouvait cacher ? Ici au moins, on était à l’abri. C’est du moins ce que l’on croyait, jusqu’à ce que la porte s’ouvre violemment. Chacun la fixait comme si elle avait mené aux Abysses. Dans un éclair, une silhouette gigantesque se découpa dans l’embrasure. Un frisson parcourut l’assemblée. Les enfants se réfugièrent derrière leur mère. Sans quitter des yeux le rectangle d’obscurité, les hommes cherchèrent à tâtons leurs fourches ou leurs haches posées tout près d’eux. Le tonnerre retentit et deux hommes trop jeunes pour être braves tombèrent de leur tabouret. La silhouette fit doucement un pas en avant, se baissant pour passer le chambranle de la porte. Les quatre types les plus courageux se levèrent et brandirent leurs outils devant eux. Ils avancèrent d’un pas hésitant, menaçant le nouveau venu. « C’est quoi maman ? demanda une petite voix innocente au fond de l’auberge. — Chut, c’est un ogre, murmura la mère tâchant de ne pas être entendu par l’intéressé. — C’est méchant ? — Oui. Enfin, non. Non, pas toujours. Ne t’inquiète pas. » conclutelle sans conviction. L’ogre leva une main en signe de paix. De l’autre, il maintenait un corps sur son épaule droite. Il était trempé et visiblement épuisé. Il n’en restait pas moins dangereux, et la présence d’une grande épée attachée dans son dos inquiétait les paysans. Avec son armure, il avait l’allure de ces terribles mercenaires que l’on croise parfois à la foire du printemps. « Nous avons été attaqués dans la forêt. J’ai besoin de votre aide. Je vous paierai bien. Y a-t-il un carabin dans votre village ? » Les quatre paysans firent un pas en arrière, comme repoussés par la voix grave et forte de l’ogre. Un silence pesant s’installa, uniquement peuplé du grésillement des feux et du crépitement de la pluie sur les carreaux. Une flaque d’eau s’élargissait sous l’ogre, dégouttant de sa cape et de sa cotte de mailles. Le volet claqua une nouvelle fois. Devant l’indécision des villageois, le saisonin s’avança d’un pas sûr vers la cheminée la plus proche. Les clients de ce coin de l’auberge se levèrent rapidement et coururent vers l’autre cheminée, en éparpillant leurs sièges et en oubliant leurs repas sur les tables. Les quatre courageux suivirent le mouvement, restant interposés entre les villageois et le monstre, mais n’osant s’approcher de lui. L’ogre arracha une peau d’ours d’un mur et la jeta devant la cheminée. Il se baissa et y déposa délicatement le corps qu’il portait sur l’épaule. Derrière lui, une rumeur d’étonnement, de crainte et d’admiration mêlés parcourut l’assemblée. Les flammes 2 du feu jetaient leur lumière sur une gemme bleue, une gemme enchâssée dans le front du mourant. Qui plus est, le mourant était en fait une jeune femme et, à côté d’un ogre, elle ressemblait plus à une proie qu’à une compagne de voyage. Pourtant, l’ogre prit son pouls et se retourna, furibond : « Toi, va chercher un médecin, si toutefois vous disposez de cela dans un trou comme celui-ci ! » Le jeune homme désigné, terrorisé, s’empressa d’obtempérer, fort heureux de quitter les lieux malgré l’orage qui n’avait pas diminué au dehors. « Toi, fais bouillir de l’eau et toi, amène-moi ta gniole la plus forte ! » lança l’ogre à l’intention des deux servantes qui se croyaient à l’abri en regardant la scène au travers du passe-plat de la cuisine. L’ogre dégaina son couteau — diantre, il avait bien la taille d’une épée — et l’assemblée se resserra encore dans le coin opposé. Le saisonin commença à découper des bandes de tissus dans une nappe empruntée à une des tables alentours. Puis il ôta délicatement les vêtements ensanglantés qui collaient aux blessures de la Mage. La tâche n’était pas aisée. Il avait pris soin d’interposer ses larges épaules entre le regard inquisiteur des paysans et la poitrine nue de la jeune femme, qu’il recouvrit d’un morceau de nappe quand il eut terminé. Il leva alors la tête en quête de ce qu’il avait réclamé. La servante s’était arrêtée à miparcours, tremblante, une bouteille à la main. « Donne » grogna l’ogre. La fille s’avança et tendit le récipient à bout de bras. L’ogre s’en saisit, et alors que la malheureuse courait se réfugier en pleurant dans la cuisine, il ôta le bouchon et but une longue 59 édition de olosta abonnement Meneur de jeu GAZETTE AGONE #1 rasade. Puis il imbiba un torchon et entreprit de nettoyer la profonde blessure que la magicienne avait à l’épaule, et une autre, plus légère, à la tempe. L’eau brûlante arrivée, il y vida une bourse d’herbes odorantes et prépara des compresses, qu’il apposa sur le front et les blessures de la jeune femme. Enfin, il se débarrassa de son armure trempée et de ses vêtements, qu’il disposa sur le fronton de la cheminée. En simple pagne, il s’approcha du coin des villageois. Ses muscles et ses cicatrices trahissaient une vie de guerre et de souffrance. Il se campa devant eux, presque nu, sans arme et à distance respectueuse pour ne pas les effrayer. « Bon. Mon amie a été attaquée dans la forêt alors que je m’étais éloigné d’elle pour… Enfin, vous voyez ce que je veux dire. Dès que je l’ai entendu crier, je me suis précipité pour la trouver dans cet état. J’ai à peine entrevu l’attaquant qui disparaissait dans les bois. C’était à deux lieues d’ici vers le sud et je veux savoir qui a pu faire ça ! — C’est personne du village, s’empressa de répondre un gros bonhomme que la peur faisait suer toute l’eau de son corps. — Comment peux-tu en être sûr ? — Personne ne sort par temps d’orage. On a trop peur. — Peur de quoi ? tonna l’ogre. — Peur de… peur de… peur de… » bégaya le gros paysan. Une femme échevelée termina sa phrase pour lui : « On a peur de la bête ! » Les villageois se mirent à parler tous en même temps : « La bête ? — Vous croyez qu’elle est revenue ? — Non ? — Si, elle attaque toujours sous l’orage ! — Ce n’est pas possible ! — Ce n’est qu’une légende ! — Ça fait des siècles qu’elle a disparu ! — Comment peut-on en être si sûr ? — C’est vrai, on ne sort jamais par temps d’orage ! — Il a raison, on a toujours su l’éviter. — Mais alors, elle nous épie depuis des années ? — HALTE ! hurla l’ogre de sa voix puissante. Qu’est-ce que cette histoire de bête ? » Les villageois se turent et se regardèrent. Ils s’écartèrent pour libérer un passage jusqu’à la cheminée. Une vieille femme était assise là, sur un petit fauteuil, les yeux perdus dans les flammes qui jouaient dans l’âtre, une couverture jetée sur les genoux. L’ogre montra le gros bonhomme du doigt : « Toi, reste près de mon amie. Si elle se réveille, s’agite, ou si sa respiration diminue, vient me prévenir. » Et il demanda à un type qui avait l’air intelligent : « L’autre est-il vraiment parti prévenir un médecin ? — Bien sûr, l’ogre. Il est sans doute en train de peiner sur le chemin glissant qui mène au château de nos maîtres. — Bien, voyons voir quelle histoire votre sorcière a à me raconter. » L’ogre traversa le groupe de villageois et s’accroupit près du feu, y réchauffant son corps encore frissonnant du séjour sous l’orage et les vêtements humides. « Alors l’ancêtre, qu’as-tu à me dire sur la bête ? — Hein ? Que veux-tu mon jeune ami ? chevrota la vieille femme. — Parlez fort, elle est à moitié sourde, crut bon de murmurer un villageois près de la tête de l’ogre. — Parle-moi de la bête, grandmère. Tes ouailles me disent que c’est elle qui a attaqué mon amie. — Oh que non, messire l’ogre, la bête n’existe plus depuis des siècles ! Mais puisque l’orage gronde et qu’il 3 n’y a mieux à faire, uploads/Geographie/ agone-fr-l-inspire-n-1.pdf
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- Publié le Mai 16, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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