ALEXANDRA KOLLONTAÏ L’< 5 fVRIÈRE ET LA PAYSANNE dans la République Soviétique
ALEXANDRA KOLLONTAÏ L’< 5 fVRIÈRE ET LA PAYSANNE dans la République Soviétique ------------------ P A R I S ----------------- LIBRAIRIE de " l'HUMANlTÉ --------- 142, rue Montmartre, 142 ------- 1 9 2 1 Prix : 0 fr. 60 L’OUVRIERE ET LA PAYSANNE dans la République Soviétique A LA MÊME LIBRAIRIE A b e n s o u r. — Histoire générale du Fémi nisme .......................................................... 7 » A. B e b e l. — La Femme et le Socialisme. .. 15 » L ily B ra u n . — Le Problème de la Femme. Son évolution historique, son aspect éco nomique ............................................................ 4 90 L.-M. Com paim . — La Femme dans les Orga nisations ouvrières.................................... 4 » M. et Mm e G.-V. G e r r it z e n . — L a Femme à travers les âges. La Condition sociale de la Femme et le But féministe........................ 10 » A. K o l l o n ta ï . — La Famille et l’Etat com muniste......................................................... 0 40 L e g o d r e . — La Femme dans la Société . . . 3 50 Madeleine P e l l e t i e r . — L’Emancipation sexuelle de la Femme .............................. 2 » Marianne R a u z e . — La Femme du Commu nisme primitif au Communisme futur .. 0 50 Madeleine V e r n e t. — L’Amour libre............ 1 25 G eo rg es R e n a r d . — Lettre a u x Femmes . . . 0 75 Marthe B ig o t. — La Servitude des Femmes. 0 60 ALEXANDRA KOLLONTAÎ L’OUVRIERE ET LA PAYSANNE dans la République Soviétique ------------------ P A R I S ----------------- LIBRAIRIE de “ l’HUMANITÉ --------- 142, rue Montmartre, 142 ------- 1 9 2 1 . i t s % L’Ouvrière et la Paysanne DANS LA RÉPUBLIQUE SOVIÉTIQUE □ □ □ □ □ Dans la république soviétiste, il n’existe pas de mouvement d’ouvrières « indépendant » du mouve ment commun de tout le prolétariat. La lutte pour la dictature et sa consolidation, de même que tout le travail pour l’édification d’une nouvelle société basée sur le principe du travail, sont menés dans la répu blique soviétiste par le prolétariat unifié et insépa rable des deux sexes. Mais pour assurer cette union, cette communauté dans le travail et dans la lutte, le parti communiste s’est vu dans la nécessité d’ajouter au nombre de ses autres tâches une tâche toute spéciale- : celle de faire participer les femmes à l’édification d’un avenir nou veau ainsi qu’à la défense consciente de la première république du travail contre ses ennemis intérieurs et extérieurs. Le parti bolchevik eut conscience de cette tâche dès l’aube de la révolution, c’est-à-dire au printemps de 1917, quand le Comité central du parti fonda le journal l’Ouvrière, qui servit non seulement de centre d’agitd.tion parmi les femmes prolétaires, mais aussi de centre d’organisation des forces ouvrières fémi nines autour du drapeau bolchevik. A l’époque de l’épanouissement du chauvinisme bourgeois et du « kérenkisme », alors que les fleurs malfaisantes de la réaction n’avaient pas eu encore le temps de se faner, la rédaction de YOuurière, en juin 1917, en réponse à l’appel de Kerensky en faveur de l’offensive, organisa un meeting international gran diose, appelant à la lutte contre la boucherie crimi nelle et à la solidarité mondiale des ouvriers contre leurs ennemis communs, les capitalistes et leurs fidè les serviteurs opportunistes. Ce fut le premier meeting international tenu au grand jour en Russie, Au moment le plus aigu de la lutte du prolétariat pour la prise du pouvoir par les soviets, en automne 1917, sous la menace d’offensive du général Kornilof, l’avant-garde la plus consciente des ouvrières marcha avec les bolcheviks et prit une part active à la guerre civile qui venait d’éclater. Mais la grande masse des ouvrières et des paysannes se tenait à 'l’écart du mou vement, supportant passivement le joug toujours crois sant du chaos économique, les malheurs et les souf frances inévitables au moment du heurt de deux régi mes sociaux. La grande révolution d’octobre, le passage du pou voir aux mains du prolétariat ont assuré en Russie l’égalité politique et civile complète à la femme. Une ère nouvelle s’ouvrait devant l’ouvrière et la paysanne. On avait mis fin à son état d’inégalité séculaire. Doré navant, la femme devenait l’égale de l’homme dans tous les domaines de la vie étatique et du travail. Le parti communiste se hâta, dès les premiers jours de la révolution d’octobre, d’utiliser les forces des femmes communistes et des ouvrières sympathisant au pouvoir soviétique. Des femmes étaient nommées commissaires; des postes responsables leur étaient confiés, y compris celui de commissaire du peuple; on leur donnait du travail dans tous les domaines de l’appareil soviétique naissant. Néanmoins, la masse des ouvrières, et d’autant plus celle des paysannes, dans la première période de la révolution, non seulement se tenaient à l’écart de la révolution, mais considéraient même d’un œil hostile le pouvoir soviétique, incapable encore de comprendre que c’était là le seul pouvoir porteur de l’affranchis sement réel de la femme. En réponse à la tentative du commissaire du peuple à la prévoyance sociale de prendre, en janvier 1918, le vaste monastère d’Alexandre-Nievsky, insuffisam ment peuplé, pour en faire une maison commune pour les invalides, les femmes organisèrent avec les popes un cortège de protestation qui défila dans les rues de Petrograd avec des icônes et des chants d’église. Le mécontentement et l’agitation, dans les couches arrié - 7 - rées, trouvaient leur siège particulièrement parmi les femmes; les conversations les plus contre-révolution naires, pleines de récriminations et du mécontente ment aveugle provoqués par les innovations du pou voir soviétique, pouvaient s’entendre parmi la foule des femmes faisant queue près des magasins sovié tiques; épuisées qu’elles étaient par quatre ans de guerre, par la cherté toujours grandissante de la vie et par l’organisation incomplète de l’appareil écono mique de la république soviétique. Cet état de mécon tentement borné et d’irritation dans lequel se trou vaient alors les femmes faisait d’elles un appui sûr des gardes blancs et de la contre-révolution. Les portes du parti communiste étaient ouvertes toutes grandes devant les femmes de la classe labo rieuse; la loi leur donnait la possibilité complète de participer aux travaux des soviets et, par eux, de modifier, d’améliorer les'conditions de leur vie maté rielle; mais au lieu de cela, les masses des ouvrières et des paysannes se détournaient, effrayées, des fem mes communistes et du pouvoir des soviets, ne voyant en elles que des perturbatrices de l’ordre habituel et des traditions, des hérétiques qui avaient séparé l’Eglise de l’ Etat, des êtres sans cœur qui cherchaient à arracher aux mères leurs enfants pour les faire éle ver par l’Etat. La faim et les privations s’accroissaient et nourris saient encore le mécontentement sourd des femmes qui soufflaient à leur entourage des pensées hostiles au communisme. Après la tentative de la contre-révolution pour ren verser les bolcheviks et en finir avec le pouvoir des soviets, à l’aide des Tchéco-Slovaques, en automne 1918, le parti reconnut l’urgence de la question de la participation en masse des ouvrières à l’édification du régime soviétique et de la nécessité du dévelop pement de leur conscience de classe. Les femmes, restées à l’écart du mouvement pour la consolidation des soviets, devenaient déjà un facteur actif au profit de la contre-révolution. Dans l’intérêt du commu nisme, il fallait conquérir les ouvrières, en faire les défenseurs du pouvoir soviétique. La propagande gé nérale et l’agitation pour les idées du communisme e! du pouvoir soviétique se trouvèrent être insuffi santes a obtenir la participation des femmes dans le mouvement. Il fallait trouver un moyen tout parti culier de rapprochement avec l’ouvrière et la pay sanne la plus pauvre, afin d’élaborer des méthodes spéciales de travail parmi les femmes pour les obliger à comprendre où est leur place dans la société et quel est le pouvoir qui garantit le mieux leurs intérêts : la dictature du prolétariat ou le retour de la bour geoisie au pouvoir. Sur l’initiative du groupe des femmes communistes de Moscou et avec l’appui total du Comité central du parti communiste fut organisé, au mois de novem bre 1918, à Moscou, le premier congrès panrusse des ouvrières et des paysannes. Plus de mille déléguées élues dans les assemblées d’ouvrières et de paysannes y assistèrent. Ce congrès eut non seulement une impor tance capitale comme propagande, mais il posa les bases de l’organisation dans le parti communiste d’un appareil spécial auprès du Comité central chargé de la direction du travail parmi les femmes dans toute la Russie. La formation d’un appareil spécial au sein du parti, ayant pour but la participation des masses féminines à l’édification de la république du travail et à la lutte pour le communisme fut ainsi officiel lement reconnue par le parti. Au début, ce furent les « commissions pour l’agita- lion et la propagande uploads/Geographie/ alexandra-kollontai-l-x27-ouvriere-et-la-paysanne-dans-la-republique-sovietique-ocred.pdf
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- Publié le Jui 29, 2021
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