L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AU MAROC : SURVOL DES POLITIQUES URBANISTIQUES ET E

L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AU MAROC : SURVOL DES POLITIQUES URBANISTIQUES ET ENVIRONNEMENTALES_ RESSOURCES NATURELLES_ PROTECTION DU PATRIMOINE _ Par Cédric Proulx, Université de Montréal Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004 La Palmeraie de Marrakech – un paysage périurbain www.unesco-paysage.umontreal.ca professeurs-coordonnateurs _ Philippe Poullaouec-Gonidec et Stefan Tischer Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 1 L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE AU MAROC : SURVOL DES POLITIQUES URBANISTIQUES ET ENVIRONNEMENTALES_ RESSOURCES NATURELLES_ PROTECTION DU PATRIMOINE _ Par Cédric Proulx, Université de Montréal Pays d’art et de beauté, pays où à l’architecture particulière se mélange sont histoire et ses multiples influences. De guerres en guerre, de succession en succession, le Maroc reste le fruit du passage de la beauté et de la bêtise humaine. L’islam et les influences de l’orient, mélangé à la vieille souche berbère et des héritages spirituels et culturels, pourtant, le Maroc à su en faire une culture originale. Pays de soif où les pluies sont rares et les cours d’eaux limités, l’homme a pourtant su tirer profit de ces contraintes pour faire découvrir aux visiteurs des jardins exceptionnels contrastant à l’aridité du climat environnent. C’est grosso modo l’idée général qu’on peut tirer de différent guide touristique ou livre nous décrivant le Maroc. Ces documents nous exposent en rien aux problématiques actuelles du Maroc. Aujourd’hui, les marocains font face à plusieurs problèmes, malgré les efforts datant du protectorat pour contrer le développement anarchique en périphérie des villes, le Maroc doit composer avec une population sans cesse grandissante abandonnant le monde rural pour un mode de vie urbain. Combiné à plusieurs autres réalités, il ne va pas sans dire que l’environnement en est fortement touché. Le patrimoine, la force culturelle et symbolique est même menacée par tous les chambardements que le Maroc contemporain a subis ces dernières années. Ce présent travail a pour but de comprendre l’aménagement du territoire au Maroc depuis son tout début. MÉDINA_ LA VIEILLE VILLE La première forme d’urbanisme à voir le jour au Maroc est essentiellement celui qui existe à l’intérieur des villes traditionnelles, qui est d’origine musulmane et arabe. Cette organisation est tributaire d’une société profondément orientée vers les pratiques religieuses. La religion musulmane se tourne principalement sur trois objectifs fondamentaux ; • L’indispensable : c’est l’Habiter, l’abri qui protège… • Le nécessaire : c’est l’équipement, l’ameublement… • Le complémentaire : c’est l’esthétique, le décor… La médina est le cœur historique des villes du Maroc, ce terme désigne la vieille ville. C’est précisément là que l’on retrouve les activités traditionnelles. Elle se définie par un dispositif rayonnant dont le point central est la Grande Mosquée, l’habitat d’impasse disposé autour des rue marchandes et l’encerclement par les vieux remparts. Cette organisation tel qu’on la connaît aujourd’hui serait issue également du rapport que les Arabes entretiennent avec l’économie. Selon le géographe E.Wright, le marché (al-souq) en Médina Source : http//gettyimages.com Workshop de la CUPEUM Marrakech 2004 2 tant que quartier central des affaires, est le seul signe distinctif le plus remarquable des ville musulmanes. «A. Raymond ajoute à ceci que c’est le rôle des fonctions économiques et en particulier, commerciales, qui détermine l’origine et l’organisation des villes arabes.» (Sadika Missoum, 2003, p.40) À l’époque médiévale, c’est d’ailleurs le mouhtasib, qui a pour tâche à la fois le contrôle technique des marchés et les interventions urbanistiques. Le tout s’inscrit dans un rôle de bonne conduite socioreligieuse. À cette époque, ce n’est qu’un rôle administratif et non juridique. Il faudra attendre jusqu’au XVIIe siècle avant de voir des lois régissant l’organisation des marchés. Elles décrivent une série de règlements relatifs aux marchés et corps de métier qui sont souvent basés sur des coutumes anciennes. La disposition des commerces dans la vieille ville est gérée en fonction de la proximité ou l’éloignement de la mosquée. À proximité de celle-ci, on retrouve les métiers plus nobles, plus propres comme les libraires, les parfumeurs ou les tailleurs. Tandis que les métiers plus salauds et malodorants s’éloignent progressivement de la mosquée, on parle de métier comme les forges, les tanneries ou les teintureries. Les musulmans accordent peu d’importance à la place publique qui se réduit donc aux réseaux des rues et aux marchés. Le système urbain est constitué alors de bâtiments étroitement liés les uns aux autres formant ainsi une volumétrie commune. La configuration bien spécifique des rues de la ville musulmane s’explique selon point de vue. En premier lieu certain la justifie comme besoins primordiaux pour la défense, par la nature du lieu d’assise ou par les facteurs économiques. Il y a également l’influence des conditions climatiques et les facteurs socio- religieux. La disposition anarchique des rues peut être associé au manque de réglementations urbaines qui est visible à l’époque de l’élaboration des villes islamiques. On peut remarquer dans les analyses des vieilles villes, bons nombres d’impasses. Ça serait une conséquence de la relation entre la vie publique et la cellule familiale afin de protéger l’intimité de celle-ci. C’est justement un certain manque de rigueur juridique qui aurait permis aux gens eu même de les transformés. «À partir du moment où cela n’interrompt pas la circulation, quiconque est en droit d’occuper l’espace qui se trouve devant sa propriété. Ainsi la ruelle, dont la fonction se limiterait à permettre l’accès à la demeure, où se déroule la vie familiale, se transforme-t-elle en impasse dès lors qu’on en considère le sol comme constructible et qu’elle peut être fermée avec le consentement de tous les propriétaires environnants.» (Sadika Missoum, 2003,p.75) Des les premiers moment de l’islam, la notion de quartier ses développé dans les villes musulmanes, ceux-ci regroupant les individus par affinités ethniques et religieuses. Dans la médina, ils sont définis par un ensemble de bâtiments qui se structures autour d’une ou plusieurs rues hiérarchisées. Anciennement, les quartiers étaient fermés par des portes que l’on fermaient au couché du soleil. Ceci avait pour but de restreindre les vols et veiller à la sécurité. On y retrouve toujours une mosquée et des boutiques où les nécessités de la vie quotidienne sont présentes. On distingue généralement trois catégories de quartier qui se matérialisent en zones industrielles, zones d’habitats dense et périphériques et les zones commerciales. Les zones industrielles sont généralement éloignées des populations denses et même distribuées en dehors des murailles conte tenu du bruit, de la fumée et des mauvaises Médina de Marrakech Chaire UNESCO paysage et environnement Université de Montréal 3 odeurs qu’elles apportent. C’est précisément la proximité de cours d’eau, nécessaire à la force motrice, qui oriente le choix de l’emplacement. D’ailleurs l’eau reste un facteur primordial dans l’organisation de la vie urbaine de l’époque. En plus de garantir l’existence soit par la consommation ou l’agriculture, elle est une composante essentielle de la vie religieuse. «Le premier acte d’urbanisation à la charge d’un souverain pour la construction d’une ville est le choix du site, essentiellement déterminé par les ressources en eau.» (Sadika Missoum, 2003, p.95) Enfin, la conception «arabo-musulmane» qui accompagne l’organisation de la médina a été conçue de façon à permettre la tranquillité et l’équité entre les individus, pour ainsi éviter toutes formes de nuisances : solidarité sociale_ partage de l’espace. LE PROTECTORAT FRANÇAIS_ Introduction de l’urbanisme occidental Dès 1912, sous l’influence du protectorat français, le Maroc s’engage dans la réorganisation de ses effectifs. Le plan d’action du général Lyautey est clair : « Assurer l’ordre et la sécurité, favoriser le développement économique et social, assurer la justice et l’équité sous le couvert de l’autorité traditionnelle.» (Arnaud Teyssier, 2004, p.272) L’urbanisme est alors la principale clef à l’accomplissement de cette politique colonialiste. C’est alors que le Maroc se voit imposé un urbanisme occidental tel qu’il existait en France au début du XXéme siècle. C’est précisément de cet urbanisme importé qu’on associera le Maroc à son entrée aux fondements moderne. On passe alors d’un model basé principalement sur les valeurs humaines à un mode de structuration fondé sur la rationalité normative, un urbanisme de type prévisionnel et sécuritaire. En 1914, le Maroc est le premier pays du monde à se doter d’un instrument législatif en matière d’urbanisme, par exemple, la France ne possède pas encore de dispositifs de ce genre qui : • définit les modalités de mise en œuvre du plan de la ville ; • définit les modalités de création par les particuliers de groupes d’habitations ; • définit la réglementation de l’acte de bâtir Cette loi a permit à l’état de créer, entre 1915 et 1925 un certain nombre de villes, une dizaine verront le jour. De plus, l’administration s’est dotée d’instrument afin de mettre fin à l’extension incontrôlé des villes qui faisait rage depuis quelques temps au Maroc. Les «villes nouvelles» ou «européennes» sont la résultante urbanistique de la pensée moderne de l’époque : «the European city take form on the vast open spaces, following a plan which achieves the epitome of modern conditions, with broad boulevards, water and electrical supplies, squares and gardens, buses and tramways, and also foreseeing future extensions.» (Gwendolyn Wright, 1991, p.88) Afin de bien préserver la culture marocaine, ces villes se trouvaient en périphéries de la uploads/Geographie/ amenagement-terroire-cedric.pdf

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