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Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'Université de Montréal, l'Université Laval et l'Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. Érudit offre des services d'édition numérique de documents scientifiques depuis 1998. Pour communiquer avec les responsables d'Érudit : erudit@umontreal.ca Compte rendu par Paul Gagné Études internationales, vol. 19, n° 2, 1988, p. 363-366. Pour citer ce compte rendu, utiliser l'adresse suivante : URI: http://id.erudit.org/iderudit/702346ar DOI: 10.7202/702346ar Note : les règles d'écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter à l'URI http://www.erudit.org/apropos/utilisation.html Document téléchargé le 25 janvier 2013 02:40 Ouvrage recensé : Chantebout, Bernard, Le Tiers Monde, Paris, Armand Colin, Coll. « U », 1986, 184 p. LIVRES 363 « je crie ton nom liberté », dans le chapitre X l'auteur explique le combat spécifique des socialistes. Le chapitre XI, loin de conclure, ouvre largement sur les perspectives d'avenir de la gauche en France. Il importe de cerner davantage cette vaste fresque, dans son objec- tif et les moyens mis en œuvre pour en assurer la réalisation. L'objectif de la rupture préconi- sée par la gauche est celui de la triple libéra- tion de chaque individu: libération sociale, économique et psychologique (p. 21). Triple libération, qui commande un effort collectif et vu une définition « des conditions du rassem- blement des forces populaires de l'union de la gauche ». L'auteur précise par là-même et son analyse et la perspective qui la sous-tend (p. 16). Il justifie également la triple nécessité qui fonde l'union de la gauche. Nécessité historique: par sa capacité de regroupement, la gauche a su mériter de la confiance populaire, un siècle durant. Néces- sité constitutionnelle : la bipolarisation gauche- droite, au second tour de l'élection présiden- tielle commande, pour sa victoire, que la gauche opte pour une stratégie unitaire. Né- cessité morale: l'union de la gauche serait l'expression des couches sociales défavori- sées. Ce triple impératif s'enracine en moder- nité: « épousons la modernité ». Modernité qui est « tension de la société vers son deve- nir ». Trois étapes marquent cette tension. La première étape (1981) est caractérisée par de grandes réformes: ainsi de l'augmentation du Smic, de la retraite vieillesse à 60 ans, de la baisse relative du temps de travail à 39 heures. La protection sociale bénéficie dans le même temps de garanties légales supplémentaires. Les minorités obtiennent la reconnaissance of- ficielle de leurs droits. Le droit à l'avortement ainsi que les libertés individuelles et la liberté de la presse se trouvent renforcés. En dépit des controverses, la peine de mort est abolie. Dès 1982: à cette période d'état de grâce, succède la politique de rigueur. Celle-ci est marquée, entre autres, par la nationalisation des banques et des entreprises. Et, à la diffé- rence des nationalisations de 1946 fondées sur l'idée de « service public ou de monopole de fait », la gauche justifie les nationalisations de 1982 par une relation de causalité directe: la mission économique dévolue à l'État suppose qu'il dispose des moyens — dont les nationa- lisations — pour remplir ladite mission. Sur la base du lien qui existerait entre « la propriété privée et le pouvoir », les libéraux conteste- ront avec vigueur cette brèche. La troisième période, si elle vise à une meilleure gestion sociale serait néanmoins captive des structures étatiques héritées de la yème République convient-on volontiers ici et là. La transformation de l'État et, au-delà, de la société, que préconise la gauche, n'induit- elle pas dès lors, que soit résolue au préalable, la contradiction entre les structures qu'elle condamnait jadis et les projets de rénovation qu'elle prétend assumer au sein de ces mêmes structures ? Le livre de Pierre Mauroy, n'apporte pas toujours de réponse définitive à cette question préjudicielle. Il permet toutefois de mieux cerner les nuances de cette mouvance grâce à laquelle « le 10 mai 1981, François Mitterrand avait rendez-vous avec l'histoire. (Et) la gau- che de nouveau rendez-vous avec la Républi- que ». Et, par-delà, la réflexion de l'auteur laisse largement ouvertes les perspectives d'avenir de la gauche. Perspectives dont ce gouvernement d'Union aura fait plus que dé- battre: il en serait comme la caution, pour avoir réussi, d'une certaine manière, à exor- ciser les peurs de la gauche à gérer de nou- veau la chose publique en France. Fidèle Pierre NZE-GUEMA Département de science politique Université Laval, Québec DÉVELOPPEMENT ET ASSISTANCE INTERNATIONALE CHANTEBOUT, Bernard, Le Tiers Monde, Paris, Armand Colin, Coll. « U », 1986, 184 p. L'auteur, Bernard Chantebout, professeur à l'Université René Descartes (Paris V), a fait de nombreux séjours d'études dans le tiers monde en particulier: au Brésil, en Corée du 364 LIVRES Nord, au Cameroun, en Tunisie, en Egypte et en Thaïlande. Il a écrit ce livre à partir de son expérience sur le terrain et aussi à l'aide de matériaux d'un cours de doctorat qu'il dispen- se, intitulé: « Structures politiques et dévelop- pement économique ». Dans ce livre, Bernard Chantebout fait une synthèse des problèmes économiques, politiques et historiques du tiers monde, tout en étant conscient de la difficulté de la tâche, due à l'extrême diversité des situations locales. Il s'efforce de présenter cette synthèse « de la manière la plus claire et la plus neutre » possible, malgré cela on sent souvent que les sympathies de l'auteur vont plutôt à un modèle de développement capita- liste du tiers monde qu'à un modèle socialiste. L'auteur divise l'ouvrage en deux par- ties: la première,,intitulée: « L'unité du tiers monde », traite dés caractéristiques communes aux cent trente pays qui composent cet ensem- ble; la seconde, « L'éclatement du tiers mon- de », analyse les différences économiques, so- ciales et politique^ qui les divisent entre eux et qui font du tiers monde un ensemble assez artificiel. L'unité du tiers monde - et l'existence même de ce concept, nous dit Chantebout, reposent sur trois séries de facteurs, (...): d'abord, il s'agit de sociétés profondément traumatisées par leur rencontre avec la civili- sation industrielle; en second lieu, il s'agit d'Etats mal gouvernés, et pour une large part ingouvernables; enfin, il s'agit de peuples que rapproche le commun procès qu'ils font à l'Occident ». Dans le premier chapitre, « Des sociétés traumatisées », l'auteur montre que la rencontre avec l'Occident a amené dans ces pays un effondrement culturel et par consé- quent une perte d'identité de sociétés qui avant n'étaient ni malades ni inférieures à la nôtre; elles ont dû se soumettre et se sacrifier à notre « loi suprême qui est celle du profit ». Même si l'auteur considère que le problème majeur de cette rencontre est d'ordre culturel, il convient que « le problème du tiers monde est aussi d'ordre économique », tout en nous prévenant qu'en ce domaine il faille « se gar- der des idées fausses »; car, globalement il n'est pas vrai que « les pays du tiers monde soient en voie de sous-développement, qu'ils s'appauvrissent chaque jour davantage ». Au contraire, ils ont connu, depuis la Seconde Guerre mondiale, une « croissance économi- que - tant agricole qu'industrielle — » géné- ralement supérieure à celle des pays industria- lisés. Cependant, ce taux de croissance n'empêche pas « l'écart entre les pays pauvres et les pays riches de se creuser en valeur absolue » et « cette augmentation globale de la production dans ces pays n'entraîne pas - il s'en faut de beaucoup - une croissance du revenu individuel moyen de leurs habitants »; ce décalage est dû à la croissance démographi- que. Sans croire que « l'explosion démogra- phique » du tiers monde soit la cause unique de la misère qui y règne, selon Chantebout: « C'en est sans doute la cause principale au- jourd'hui, mais certainement pas la cause pre- mière: l'explosion démographique est, en ef- fet aussi, l'une des conséquences de la misère ». Cet explosion démographique en- gendre des migrations tant externes qu'inter- nes dans les pays du tiers monde. Les migra- tions externes font naître des tensions entre États qui pourraient « avoir des effets tragi- ques pour la paix du monde ». En ce sens, l'auteur signale: les mouvements racistes dans les pays d'Europe occidentale, les Indiens qui colonisent peu à peu les îles de l'océan Indien (l'île Maurice, les îles Fidji, le Surinam, le Sri Lanka, etc.), les Chinois qui investissent, de- puis plusieurs générations l'Asie du Sud-Est, les Émirats pétroliers du Golfe qui sont enva- his par des étrangers de toutes sortes de natio- nalités, les États-Unis avec le problèmes des immigrants illégaux venus par la frontière mexi- caine; même l'Afrique noire et les pays com- munistes sont affectés par ces phénomènes migratoires. Mais ces migrations internationa- les ne sont rien face à l'exode intérieur provo- qué « par la surpopulation et la misère des campagnes »; les paysans de ces pays, exploi- uploads/Geographie/ bernard-chantebout-le-tiers-monde.pdf
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- Publié le Dec 25, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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