Chapitre 2 : L’ économie du Moyen-Âge L’offre des produits alimentaires L’offr

Chapitre 2 : L’ économie du Moyen-Âge L’offre des produits alimentaires L’offre des produits alimentaires a été divisée en trois étapes - L’autosuffisance où chaque ménage produit toute la nourriture que ses membres consomment - Une consommation agricole directe = autosuffisance partielle avec la plupart des ménages qui produisent leurs propres nourriture (ils correspondent à la population « agricole ») et la partie de la population dite « non-agricole » consomme ces produits grâce au troc - Une consommation agricole indirecte avec une autosuffisance que d’une petite partie de la population et les régions qui restaient agricoles continuaient d’échanger ces produits grâce au troc Les différentes sous-périodes du Moyen-Age en Europe Pendant le Moyen-Age on a eu 2 sous-périodes distinctes - Haut Moyen-Age de 500 à 1150 = période de consommation agricole directe avec o Transition Antiquité-Moyen-Age – de 500 à 700 o Une prospérité de 700 à 850 o Un déclin de 850 à 1000 o Une reprise de 1000 à 1150 - Second Moyen-Age = période de consommation agricole indirecte avec o Un boom agricole de 1150 à 1300 o Une dépression agricole sévère de 1300 à 1450 o Une reprise agricole lente de 1450 à 1550 La période de la consommation agricole directe Au cours de la période de la consommation agricole directe, on a - Une société agraire avec une économie monétaire incomplète (c’est-à-dire avec un troc à petit échelle et une absence de marchés agricoles avec des prix collectifs) - Une population non-agraire influente (noblesse et clergé présent dans les gouvernements et le système judiciaire) - Un commerce limité à peu de produits non-agricoles comme les textiles, fourrures, épices et avec ici une intervention de la monnaie et non du troc La période de la consommation agricole indirecte Au cours de la période de consommation indirecte, on a - Une expansion des marchés agricoles et de l’utilisation de la monnaie avec des consommateurs non-agriculteurs mais avec une subsistance parfois de l’autosuffisance des ménages et des paiements en nature entre seigneur et locataires des terres - Un transport et commerce à longue distance étendue aux produits agricole comme les céréales permettant d’importer des produits européens en cas de famine nationale I. Haut Moyen-Age Le Haut Moyen-Age débute après la chute de Rome en +476. A cette époque on a un déplacement de l’activité économique à l’est, vers Constantinople ; plus tard on aura un déplacement vers le sud de la Méditerranée. Au même moment, à l’Ouest on a une disparition de la monnaie, avec donc un retour au troc A. Les progrès techniques On a à cette période des progrès technique réalisés au niveau énergétique avec le moulin à eau et au niveau agricole avec la charrue lourde, l’amélioration des modes de culture, l’amélioration des équipements des animaux de trait et d’autre progrès technique permis par le monde islamique 1. Invention de la charrue lourde Cette charrue est un progrès énorme sur l’araire qui ne faisait que gratter la surface du sol et qui était inadapté pour le nord de l’Europe. Elle permet d’avoir un impact profond en retournant le sol et cela permet de réaliser des transformations majeures dans l’organisation agricole. Elle représente alors un bien de capital cher et contribue à l’apparition du système seigneurial 2. Les nouvelles méthodes de culture Les cultures temporaires générales L’ensemble de la terre cultivable est nettoyée, cultivée quelques années puis abandonnée. Cette méthode a été appliquée pendant longtemps sur des terrains peu fertiles ; la seule variante était le fait de cultiver quelques années la terre puis la transformer en pâturage (en Suède) Les cultures temporaires partielles On cultive que sur une portion de la terre avec la plus grande partie qui est cultivée temporairement et le reste est cultivé de manière continue avec l’utilisation massive d’engrais – on parle de système de « terres froides et terres chaudes » « rotation biennale » Ici une terre est cultivée une année sur deux et est laissée « en jachère » (= en pause) l’autre année. Cette pratique était typique de la région de la Méditerranée, de la France et de la Scandinavie. Une variante possible était de cultiver pendant un an et laisser en jachère pendant 2ans (pratique retenue pendant l’empire carolingien) Rotation sur 3 ans L’assolement triennal Cet assolement triennal s’organisait de la manière suivante : - Un tiers de la terre arable était laissé en jachère chaque année avec des animaux qui se nourrissent tout en fertilisant le sol ; ce qui permet de réaliser des progrès par rapport à l’assolement biennal où on laissait plus de terre en jachère. Cette technique a permis d’augmenter le volume de la production agricole - Deux tiers de la terre arable était cultivée en alternance avec des plantes récoltés en hiver et d’autres en été Assolement triennal Cette technique a eu différentes conséquences : - introduit de nouvelles cultures (différentes du blé et du seigle) comme l’avoine, l’orge et les légumes – ce qui permet de nourrir les animaux (chevaux) alors que c’était impossible avec la rotation biennale qui permettait d’avoir un seul type de céréales - généralise les champs ouverts (sans haies de séparation) - création d’une « couverture géographique » avec en méditerranée une difficulté à faire pousser les céréales de printemps par manque de pluie et en Scandinavie la possibilité de cultiver uniquement ces céréales de printemps à cause de températures trop faibles en hiver - Ce système d’assolement triennal est apparu à partir du VIIIème siècle dans les régions à forte densité de population, avec cependant une généralisation tardive (début du second moyen-âge). 3. Amélioration des équipements pour les animaux de traits comme les chevaux On a successivement la création et le développement : - Du Fer à cheval clouté qui empêche l’usure des sabots - De l’Etrier qui améliore la stabilité et le confort au gallot permettant ainsi aux chevaux de devenir un mode de transport majeur - Du Harnais moderne en opposition au harnais grec et romains qui étouffait le cheval et réduisait son efficacité de 80% Ces améliorations furent très importante au XIème siècle dans la mesure où 70% de l’énergie consommé venait des animaux et 30% des moulins à eau 4. Progrès techniques permis par le monde islamique Le monde islamique a réalisé des innovations majeures entre 700 et 1100 au niveau : - De la chimie - Du génie mécanique avec les moulins à eau et horloges - De la métallurgie avec des épées de qualité (de Tolède et Damas entre autres) - Des nouveaux modes de culture au niveau o Du sucre avec le raffinage et friandises o Du sorgho = riz venant d’Asie o Des fruits o Des légumes Cette civilisation a aussi joué un rôle dans la révolution agricole avec les techniques d’irrigation (noria et canaux souterrains) et une capacité à appliquer à une grande échelle des techniques développées à très petites échelles L’Europe allait profiter de ces innovations au cours du Second Moyen-Age mais le monde Islamique n’a pas de lui-même offert ces innovations ; c’est à causes de leurs difficultés géopolitiques, des divisions internes et des invasions externes avec les Mongols à l’est et la perte de l’Espagne à l’Ouest que leurs techniques ont fuitées B. Le système féodal Dans un système féodal un « vassal » reçoit de son « seigneur » un fief sous forme de terre, ce dernier exerce la justice et garde pour lui une partie du « domaine » ; le « vilain » = « roturier » peut lui bénéficier d’une maison s’il donne une partie de la récolte au seigneur et fournis des corvées en travaillant sur le domaine Ce système féodal marque une régression d’une économie monétaire à une économie en nature (puisque la rente du seigneur est défini en nature et services) et un déclin du pouvoir de l’état central avec un pouvoir suprême du seigneur sur le vilain De plus ce système féodal n’est pas très efficace économiquement dans la mesure où la production ne dépasse pas de beaucoup les besoins de la consommation locale, pratiquement aucune accumulation de capital et très peu de division du travail 1. Propagation géographique de ce système Ce système féodal n’a jamais été totalement généralisé voir pas du tout appliqué dans certaines régions comme : - la Scandinavie où la spécialisation agricole vers l’élevage rendait nécessaire l’importation de certains bien d’où l’obligation d’étendre leurs commerce grâce à une expansion de la navigation et donc par conséquent il fallait conserver une économie monétaire - des régions nouvellement colonisées 2. Interrogation sur sa spécificité géographique On ne peut savoir avec certitude si ce système féodal était un système universel ou une spécialité européenne Au niveau des auteurs classiques – les avis divergent : - Spécialité européenne pour Montesquieu – « Un évènement arrivé une fois dans le monde et qui n’arrivera peut-être jamais » - Phénomène ANCIEN et Universel pour Voltaire pour qui l’économie en nature et le féodalisme sont des faits indissociables On peut toutefois dire qu’il y a une uploads/Geographie/ chapitre-2 11 .pdf

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