Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Claude Debussy / Bibli
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Claude Debussy / Bibliothèque nationale ; [catalogue par François Lesure] ; [préface de Julien Cain] Lesure, François (1923-2001). Auteur du texte. Claude Debussy / Bibliothèque nationale ; [catalogue par François Lesure] ; [préface de Julien Cain]. 1962. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. 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BIBLIOTHÈQVE NATIONALE CLAUDE DEBUSSY PARIS 1962 L'exposition Claude Debussy a été réalisée en accord avec la Direction Générale des Arts et des Lettres PRÉFACE Un hommage national, à l'occasion du centenaire de sa naissance, était bien dû au musicien qui, dans les dernières années du XIXe siècle fit entendre un langage nouveau et qui produisit, il y a exactement soixante ans, un des chefs-d'œuvre de l'art lyrique. Quand Gabriele d'Annunzio voulut lui dédier Le Mar- tyre de Saint-Sébastien, devenu leur œuvre commune, il le désigna sous lenom de Claude de France, et il est bien vrai que, dans la mesure où un artiste appartient à une nation, celui-ci a pu légitimement signer ses dernières œuvres : « Claude Debussy musicien français ». Il occupe dans l'histoire de la musique française une place bien marquée. Indépendant dans sa nature profonde, étranger aux écoles et aux théories de son temps, s'il accepta une filiation, c'est bien celle qui, en France, au delà du wagnérisme et du vérisme, au delà du romantisme, au delà du gluckisme, le ratta- chait à Rameau et aux Couperin, plus loin encore aux maîtres du XVIe siècle. Il a formé son style propre, qui s'est dégagé peu à peu, depuis ses envois de Rome, dans des œuvres variées et neuves qui précédèrent et accompagnèrent la lente maturation de Pelléas. Il a créé son mode d'expression, mais il s'est toujours défendu d'avoir créé une école. Selon lui, en dépit d'admirateurs et d'imitateurs trop zélés, il n'y avait pas, il ne devait pas y avoir de «debussysme ». Lui-même ne se sentait lié à aucun style, même à celui qui était le sien, et l'on doit retenir ce qu'il écrivit en 1912 : « La chose la plus fâcheuse du monde est bien de se recommencer. » De là dans l'ensemble de cette œuvre une variété et, dans sa dernière partie, un renouvellement qui surprit mais qui n'était que l'effet de cette recherche libre. Pas de règles en effet, mais, suivant l'expression de son ami le grand Paul Dukas, « géniale extension des principes» de l'harmonie, « logique du commentaire orchestral, unité de composition ». Pas de doctrine, mais sur la musique, sous toutes ses formes, des opinions nette- ment marquées, souvent tranchées, exprimées dans les articles écrits avec verve et finesse: il les publia notamment dans la Revue Blanche avant de les rassembler sous le signe de Monsieur Croche, en qui on voulut reconnaître un parent du Monsieur Teste auquel Paul Valéry avait donné le jour quelques années plus tôt. Sur un autre plan, celui de la poésie, Debussy a maintenu une tradition française. Lié à son époque, il a, d'une manière presque miraculeuse, traduit clairement dans Préludeàl'après- midi d'unfaune le plus difficile des poètes, Stéphane Mallarmé. Il a été l'interprète de Baudelaire et de Verlaine et, remontant plus avant dans le passé, de Tristan L'Hermite, de François Villon, de Charles d'Orléans. S'il songea à écrire à son tour un opéra sur Tristan et Iseut — il avait passionnément aimé celui de Wagner et il ne s'en détacha jamais tout à fait — c'est parce qu'il pensait pouvoir s'inspirer de la version française de Joseph Bédier, si claire et en quelque sorte épurée. Et n'oublions pas que Maurice Maeterlinck fut salué, quand il parut avec Serres chaudes, pour l'accent nouveau qu'il apportait à notre trésor poétique. C'est bien là ce qui attira le jeune Claude-Achille Debussy vers le dramaturge de la Princesse Maleine, «l'œuvre la plus géniale de ce temps» avait déclaré Octave Mirbeau, le 29 août 1890, dans un retentissant article. Dans un temps où le symbolisme se prolongeait, où la poésie régnait dans la litté- rature, c'est le style même que Debussy employa naturellement dans les textes de ses quatre Proses lyriques. Et sa musique demeurera poésie jusque dans ses morceaux les plus fermes, les plus accomplis, comme ceux qui composent les Préludes; il suffit de rappeler ces titres évocateurs: La Cathédrale engloutie, La Fille aux cheveux de lin, Ce qu'a vu le vent d'ouest. Ce ne sont là que quelques aspects d'une œuvre dont la clarté, la force secrète, la puissance retenue triomphèrent d'une critique qui la dénonçait comme fragile et artificielle; d'une carrière toute pure de compromissions ou d'intrigues et qui fut un long démenti à ceux qui avaient sévèrement dénoncé le jeune Romain pour son «tourment du désir de faire du bizarre, de l'incompréhensible, de l'inexécutable ». Cette exposition prend place au milieu d'un ensemble de manifestations: hommage solennel à la Sorbonne, suite de concerts, d'émissions à la radio qui a fait revivre l'œuvre tout entière. Elles ont été organisées par un Comité national que préside le Professeur Pasteur Vallery-Radot. Il a été possible de répondre au vœu de la ville de Bordeaux dont le maire, M. Chaban-Delmas, avait souhaité recevoir pendant son «Mai musical» l'exposition que la Bibliothèque nationale préparait. M. François Lesure, bibliothécaire au département de la musique de la Bibliothèque nationale, a assumé la présentation de l'une et de l'autre. Il a su rassembler les éléments que pouvaient lui offrir les collections publiques et privées. Il les a ordonnés claire- ment dans la galerie Mansart autour des manuscrits qu'au cours de ces dernières années nous avons pu acquérir — grâce en partie aux dons généreux de Jacques Durand, de Mme R. Bardac et de M. D.E. Inghelbrecht — et qui sont les témoins les plus sûrs du génie créateur de Debussy: manuscrits complets ou importantes parties de Pelléas, de la Mer, du Martyre de Saint- Sébastien, de Jeux. C'est un chapitre essentiel de la musique française contemporaine qui a été ainsi écrit selon une méthode sûre et que ce catalogue conservera. Julien CAIN, Membre de l'Institut, Administrateur général de la Bibliothèque nationale. Pl.I C. Debussy, membre du Trio de Mme N. de Meck. Photographie, 1880. (n° 28). Pl. II C. Debussy avec Ernest Chausson et Raymond Bonheur sur les bords de la Marne. Photographie, 1893. (n" 69). Pl. III C. uploads/Geographie/ claude-debussy-bibliotheque-nationale-lesure-francois-bpt6k6456586n.pdf
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- Publié le Mar 25, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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