C. Altam. Un Parisien à Salonique Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque national

C. Altam. Un Parisien à Salonique Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Altam, C.. C. Altam. Un Parisien à Salonique. 1918. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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ALTAM ( Jn -Parisien - r-m 20e Le récit complet illustré à Salonique lin Parisien à Saloulp 1 DÉPARTDES DARDANELLES p ENDANT huit mois, nous avions combattu à côté des Anglais dans la presqu'île de Gallipoli. Débarqués au cap Hellès à la fin d'avril 1915, nous avions mené la monotone mais sanglante guerre de tranchées jusqu'au commencement de jan- vier 1916. Toujours nous nous étions heurtés à un ennemi résolu, dirigé par des officiers allemands, et qui mettait en œuvre tout le matériel, toutes les ressources de la guerre moderne. Au terrible combat de Kerevès-Déré et à la prise du Haricot, mon bataillon avait subi des pertes cruelles; nos cadres avaient été décimés. Cependant, pas à pas, nous avancions toujours. Mais, enfin, il apparut à tous, aux soldats comme aux chefs, que le but de l'expédition, tentée avec des moyens insuffisants, était manqué. Le corps expéditionnaire franco-anglais avait fondu au coursde ses victoires stériles remportées à mille lieues le leur base : on ne pouvait plus espérer arriver à Constant!-. nople! Aussi ce fut un soulagement général lorsque, dans l'après- Copyright bU F. Rouff, Edil., 1918. — Tous droits de traduction, de production byet d'adaptation réservés pour tous pays. •% 2 UN PARISIENA SALONIQUE midi du 8 janvier, le bruit courut parmi nous qu'on allait se rembarquer, cherchant un terrain plus favorable. L'opération eut lieu la même nuit. Dans le plus grand silence, nous fûmes ramenés vers la plage de Sedd-ul-Bahr, où les pre- mières troupes alliées avaient pris pied le 25 avril précédent. Là, sans perdre de temps, nous primes place sur des chalands déjà encombrés de matériel. Un remorqueur nous amena jusqu'au vapeur B.-V. et le Transbordement eut lieu sans encombre. Au petit jour, les batteries turques de la côte d'Europe et Ide ia côte d'Asie ouvraient le feu sur Sedd-ul-Bahr. Mais déjà il était 'trop tard: hommes et bagages étaient en sûreté à bord des transports. Nous n'abandonnions que quelques canons : les Français 6 et les Anglais 11. Autant dire rien. Quelques heures plus tard, le J?.- V. voguait vers Salonique, son panache de fumée se profilant sur le ciel bleu. Mes compagnons et moi, réunis sur le gaillard d'avant, nous regardions s'éloigner cette terre arrosée de notre sang et de nos sueurs, cette terre sur laquelle étaient tombés tant des nôtres. Aussi longtemps que je vivrai, j'emporterai l'image de ce pa- norama baigné par la lumineuseet tiède atmosphère d'Orient; à l'est, la côte d'Asie avec Koum-Kaleh, le Mendéré-Sou T l'ancien fleuve Scamandre — et la plaine où, il y a trente et un siècles, fut la ville sacrée de Troie; à l'ouest, la côte d'Europe, l'inoublia- ble plage de Sedd-ul-Bahr et l'entassement formidable de hau- teurs fortifiées qu'il nous a fallu disputer pied à pied. Et, encadrant toutes ces terres de rêve et d'épopées, le double azur du ciel et de la mer. Je songe aux événements qui se précipitent et qui, dans l'im- mense cataclysme d'où le. monde sortira transformé, emportent les humains comme des fétus de paille. Je me revois, il y a deux ans, à pareille époque, terminant mon apprentissage d'électricien chez mon oncle Albertin, à Gre- nelle, puis la guerre éclatant brusquement, l'appel de la classe devancé, l'instruction des recrues menée rondement tandis que l'invasion des hordes allemandes, refoulée à la bataille de la Marne, est définitivement enrayée. Puis encore l'embarquement pour les Dardanelles en compa- gniede tant d'autres qui ne reverront jamais plus la France! UN PARISIENA iKLONIQLK - 3 Tous ces souvenirs traversent mon esprit comme une vision de rêve. Le B.- V. a laissé derrière lui, au nord, l'île d'Imbros. Il passe entre celles de Lemnos et de Ténédos auxquelles s'atta- chent des souvenirs classiques. Le caporal Bardon, un lettré, cause tout haut avec le sergent Fulbert, ci-devant répétiteur au lycée Michelet. — Lemnos, dit-il, c'est là que les Grecs abandonnèrent Phi- loctète qui se rendait sur leur demande au siège de Troie avec les terribles flèches d'Hercule. Dès cette époque,les Grecs étaient des amis peu sûrs. — Et des ennemis astucieux, répond le sergent. Voici Ténédos oit, d'après la légende, ils construisirent le gigantesque cheval de bois, dans les flancs duquel s'enfermèrent leurs plus braves guerriers pour se faire introduire dans Troie. Je prête l'oreille à cette conversation. Bien qu'électricien, j'ai toujours fort aimé l'ethnographie et l'histoire ancienne. On peut m'objecter que celle-ci est tellement mêlée de légendes qu'on a souvent du mal à discerner le vrai du faux. Mais qu'importe si les légendes sont belles! Et qui pourrait garantir que l'histoire de nos jours soit beaucoup plus exacte! — Tous ces Levantins, voyez-vous, continue 'le sergent Ful- * bert, ça nevaut pas la corde pour les pendre. Les Grecs d'aujour- d'hui vivent sur la réputation de leurs prétendus ancêtres - je dis prétendus car depuis Périclès la race a été terriblement métissée! — Il ne faut pas être trop absolu, sergent. Il y a encore un * peude sang hellénique dans les îles, en Crète, par exemple. — Oui, je 'le sais. Mais à Athènes l'élément grec disparaît iOUS les alluvions d'Asiatiques, de Turcs, de Bulgares, d'Alba- nais, de Croates et enfin de Boches. - Avec un roi danois à leur tête! - Oh! celui-là, je vous l'abandonne. En parlant ainsi le sergent exprimait notre sentiment à tous. Bien que le roi Constantin n'eût pas encore commis toutes les vilenies et trahisons qu'il a perpétrées par là suite, il en avait déjà fait assez pour être jugé. Boche de. cœur et âme damnée du Kaiser dont il avait épousé la sœur, il oubliait le démembrement du pays de ses ancêtres par la Prusse en 1864. Que 'lui impor- tait puisqu'il régnait quelque part! 4 UN PARISIENA SALON IQUB Ce prince qui, dans la guerre de 1897 entre la Grèce et la Turquie, s'était couvert de ridicule par son incapacité et sa lâcheté, paradait comme un foudre de guerre pour être tombé dans le précédent conflit balkanique sur le dos des Bulgares déjà battus par les Serbes. Ce qui ne l'empêchait pas maintenant de favoriser traîtreusement ces mêmes Bulgares-contre les Serbes en dépit du pacté d'alliance conclu avec ces derniers. C'était à la France, à l'Angleterre et à la Russie que la Grèce, séculairement asservie par la Turquie, devait son indé- pendance. Néanmoins, le roi Constantin ne perdait aucune occa- sion d'affirmer son admiration et sa sympathie pour l'Alle- magne. Mieux que cela encore, il laissait les agents boches, fourmillant à Athènes et dans tout son royaume, organiser le ravitaillement des sous-marins allemands et autrichiens qui infestaient la Méditerranée. Depuis le commencement d'octobre, des troupes françaises et anglaises, appelées par M. Venizelos, alors premier ministre, avaient débarqué à Salonique pour se porter au secours des Serbes. Malheureusemtmt, il était trop tard. Belgrade uploads/Geographie/ collection-patrie-un-parisien-a-salonique.pdf

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