1 Les relations économiques internationales I. Qu’est ce que le commerce intern
1 Les relations économiques internationales I. Qu’est ce que le commerce international : 1. Définition : Le commerce international est l'ensemble des activités commerciales requises pour produire, expédier et vendre des biens et des services sur la scène internationale, à partir de la production jusqu'à la consommation ; terme qui inclut le commerce, l'importation et l'exportation de biens et des services, la concession de licences dans d'autres pays et les investissements étrangers. En l'occurrence, ce dernier permet à un pays de consommer plus qu'il ne produit, notamment par ses ressources propres, ou d'élargir ses débouchés afin d'écouler sa production. 2. Evolution du commerce international : En terme de volume : Ces deux dernières décennies, les échanges commerciaux internationaux se sont multipliés, plus particulièrement pour les Pays développés, et pour les Nouveaux pays industrialisés, favorisant la croissance de ces derniers. Les Pays les moins avancés n'ont pas connu une telle hausse des échanges commerciaux internationaux. Le volume du commerce mondial est 14 fois supérieur à ce qu'il était en 1950. Dans le même temps, la planète a perdu environ 30% de ses richesses naturelles. Le commerce mondial a connu un essor spectaculaire durant les dernières décennies. Sa valeur est passée de $US 292 milliards en 1970 à $US 4 252 milliards en 1993, une croissance de 1 356% en 20 ans et de 13% entre 1990 et 1993. Tandis qu’en 1970 le commerce international ne comptait que pour 25% du PIB mondial, ce chiffre a atteint les 45% en 1990. Des différenciations régionales toutefois sont observables au sein du phénomène. La participation au commerce international est une pratique à la hausse chez les pays en voie de développement, notamment ceux d’Asie Pacifique. La part de la valeur des échanges revenant aux pays en voie de développement est passée de 24% en 1970 à 32% en 1993. Toutefois, il est à noter qu’un plafond de 33% fut atteint en 1980 lorsque les prix ont augmenté considérablement dû à la crise pétrolière (révolution iranienne). La part revenant aux pays en voie de développement, incluant les pays exportateurs de pétrole, fut alors artificiellement majorée. A partir de 1985, le contre-choc pétrolier provoqua une baisse des prix, ainsi atténuant la balance artificielle. Graphique 1: Croissance en volume du commerce mondial des marchandises et du PIB, 2000-2011 Source: Secrétariat de l'OMC 2 En terme de structure : La redistribution des rôles qui a profité à un certain moment aux pays développés marque le passage actuellement d’une ancienne à une nouvelle division internationale de travail (DIT). La DIT est un processus de répartition de la production et les étapes de la production des biens et des services à l’échelle internationale, elle est le résultat de la spécialisation des économies. Les pays en voie de développement (surtout les NPI) commencent eux aussi à produire et à exporter des produits à forte valeur ajoutée, au lieu des produits à faible valeur ajoutée (les matières première notamment) comme c’était le cas dans l’ancienne DIT. 3. Caractéristiques actuelles du commerce international : Classification : Les accords régionaux sont de différents types, reflétant chacun des degrés d’intégration économiques distincts. On distingue donc six grands types d’organisations économiques régionales : La zone d’échange préférentielle qui lève les obstacles au commerce interrégional pour certains produits. C’est par exemple le cas de l’ASEAN (1967) ou des rapports entre les pays de l’ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique) et la CEE depuis les années 1960 (pour la banane par exemple, source de conflit au sein de l’OMC). La zone de libre-échange qui est marquée par une suppression des obstacles tarifaires. C’est par exemple le cas de l’ALENA depuis 1994 L’union douanière qui combine une libre circulation des marchandises et l’adoption d’un tarif extérieur commun, c’est-à-dire des taxes douanières identiques à chaque pays membre vis-à- vis des pays tiers. Le marché commun marqué par une libre circulation des biens, des services et des facteurs de production (capital et travail), débarrasser des obstacles tarifaires et non tarifaires (normes, quotas…) L’union économique qui vise à l’harmonisation des politiques économiques et à l’adoption d’une monnaie unique. C’est le stade visé par le Traité de Maastricht (1993). Cette classification est celle proposée en 1961 par Bela Balassa dans The theory of economic integration. On peut y ajouter l’union politique. L’Allemagne du XIXe siècle a atteint ce stade en 1870, soit 46 ans après la création d’une union douanière entre différents États allemands, le Zollverein. 3 Les principaux indicateurs du commerce international Indicateur Mode de calcul Interprétation Solde de la balance des transactions courantes Exportations - importations de biens et services indicateur de la compétitivité économique du pays Taux de couverture Exportations/ importations * 100 Mesure dans laquelle les importations sont financées par les exportations. Permet des comparaisons dans le temps. Propension à exporter Exportations/ PIB * 100 Mesure de l'effort d'exportation du pays. indique la part du PiB consacrée à satisfaire la demande étrangère. Part de marché Export/Demande mondiale * 10O Analyse la performance d'un pays sur le marché mondial. Peut être calculé par zone, par produit, pour une entreprise. Marché intérieur (Absorption) Production + importations - Exportations Mesure de la demande intérieure apparente d'un pays. Peut être calculé par produit. Taux de pénétration du marché intérieur Importations / Marché intérieur * 100 Mesure de la dépendance (globale ou par produit) du pays vis-à-vis de l'extérieur. Impacts : Depuis les années 1990 le commerce intrarégional a progressé eu sein de l’ALENA, passant de 42 à 54% des exportations totales des pays membres, au sein du Mercosur ce chiffre est passé de 9 à 20% sur la même période, tandis qu’en Europe la part des échanges intracommunautaires n’a guère progressé en dépit d’une intégration croissante, restant toutefois au niveau élevé de 65%. Propension à importer Importations / PIB * 100 Mesure de la part des importations dans le PIB. Degré d'ouverture (Export + Import) /2 PIB *100 Mesure de la part du commerce international (moyenne des exportations et des importations) du pays dans son PIB. Termes de l'échange Prix des Exports /Prix des Imports Taux d'échange (prix relatif) entre exportations et importations du pays. Selon l'économiste américain Paul R. Krugman, quatre nouveautés majeures caractérisent l’évolution du commerce international depuis 25 ans. Le commerce intra-branches; Le découpage de la production de valeur ajoutée en différents lieux (exemple: l’ordinateur dont les composants sont fabriqués en différents endroits); L’émergence de pays "super commerçants" dont la fonction principale est la vente en l’état ou après une petite transformation (Singapour, Hongkong, et aussi dans une certaine mesure, l’Irlande, la Belgique ou la Malaisie); L’émergence d’exportations de produits manufacturés venant de pays à bas salaires vers les pays riches. Paul R. Krugman, édition française, éd. fr. La Découverte, 1998. 4 4. la concentration du commerce international : la Triade Inventé par l'économiste japonais Kenichi OHMAE dans son livre paru en 1985 Triade Power: The Coming Shape of Global Competition, le terme Triade désigne l'ensemble des trois pôles qui dominent l'économie mondiale et la conduite de la politique internationale: l'Amérique du Nord (États-Unis et Canada), l'Europe (Union européenne + Norvège + Suisse) et l'Asie-Pacifique (Japon et Corée du Sud). L'intensité des échanges entre ces trois pôles s'explique principalement par les liens historiques, culturels, politiques puissants, marginalisant ainsi les autres espaces du système-Monde, notamment les continents sud-américain et africain. Le géographe Laurent Carroué définit la Triade comme : "(rassemblant) les États dominants (États-Unis, Canada, Europe occidentale, Japon) qui contrôlent l'essentiel du pouvoir politique et économique du monde, possèdent les capitaux et maîtrisent les technologies et l'information. 20 % de la population dispose de 80 % du PNB, 70 % de l’industrie, 85 % de la Recherche développement, 80 % des services de transports et du stock d’IDE"1. Véritable cœur économique du système-Monde, la Triade représent plus de 75% du PIB mondial, loin devant les BRIC (pays émergents composés du Brésil, de la Russie, de l'Inde et de la Chine). Part de la Triade dans le PIB mondial (source : Banque mondiale) % en 2005 % en 2006 % en 2007 % en 2008 Triade 74,26 72,11 70,00 67,76 BRICS 10,30 11,66 12,99 13,80 Reste du monde 15,44 16,23 17,01 20,11 Total 100,00 100,00 100,00 100,00 La Triade est avant tout une puissance industrielle, cœur de l'industrie mondiale de haute technologie2. Elle concentre au 31 mars 2006, 75,8% des 500 premières capitalisations mondiales3. Ces pôles accueillent les principaux sièges sociaux des firmes multinationales ou transnationales. du pétrole (Exxon Mobil, BP...), de l'automobile (Toyota, General Motors...), de la chimie (BASF, Dow Chemical...), de la pharmacie (Pfizer, GlaxoSmithKline...), de l'aéronautique civile et militaire (EADS et Boeing), des services financiers (City, Bank of America...), de l'agroalimentaire (Nestlé, Danone...), de la cosmétique (L'Oréal...).... Le niveau de développement des pays de la Triade assurent à leur population les plus hauts niveaux de vie du monde en particulier les pays nordiques de l'Union européenne4. Plus de 97% de la population dispose de l'électricité, de l'eau potable, uploads/Geographie/ cours-relations-economiques-internationales.pdf
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- Publié le Mar 26, 2022
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