Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc ain Centre pour la Liberté des Médi

Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc ain Centre pour la Liberté des Médias au Moyen Orient et en Afrique du Nord Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Septembre 2006 CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Le Centre pour la Liberté des Médias présente ses remerciements à toute personne ayant contribué dans l’élaboration de cette étude : Omar L’bachirt, Said Salmi. Le centre remercie également Mme Naoual Bennani et Amina Regragui qui se sont occupées du traitement des résultats du questionnaire et Mme Argina Dor Geeva, qui a aidé à la collecte des informations préliminaires de cette étude. Le Centre présente ses remerciements au Programme d’Information de l’Institut International « Open Society Institute » à Londres. Le présent rapport n’adopte pas l’approche de l’interdiction et de la censure, portant atteinte à la liberté d’expression et de la circulation des informations, mais plutôt celle de la sensibilisation et de l’instauration d’un débat entre toutes les parties concernées, et notamment l’incitation des institutions de la société civile à s’intéresser à ce sujet et à tirer profit des expériences associatives étrangères. CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Préambule………………………………………………………………………………… … Introduction……………………………………………………………………………… … Propositions……………………………………………………………………………… … Crimes cybernétiques : Cas enregistrés au Maroc. …………………………….. Résultats du questionnaire d’enquête……………………………………………… Qu’est-ce qu’un crime cybernétique ?..................................................... Genre de crimes portant atteinte aux victimes…………………………………. Guide pour les parents, les enfants et les jeunes……………………………… CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Préambule Il est vrai que la technologie de l’information connaît actuellement une évolution qui montre crescendo et a révolutionné le monde de la communication et de l’échange de l’information et du savoir. Mais il est aussi vrai que cette évolution présente de nombreux désavantages du fait qu’elle ait donné naissance à une nouvelle criminalité. Les experts reconnaissent aujourd’hui que pour certaines bandes criminelles, Internet est devenu le moyen privilégié pour perpétrer des toute sorte de délits, dont les plus graves tournent autour de l’exploitation sexuelle des enfants, l’arnaque des grandes firmes, le vol d’informations bancaires ou encore la destruction de systèmes d’information. Le crime via Internet a outrepassé les frontières géographiques et commence à utiliser des techniques très développées, difficilement contrôlables même par les pays qui disposent d’une technologie de pointe. Parmi les crimes le plus dangereux qui suscitent une attention particulière, il y a lieu de citer ceux dont sont victimes les mineurs. De nombreux rapports élaborés de par le monde, dont certains émanant d’organismes comme le Centre National Américain des Enfants Kidnappés et portés disparus, signalent que le taux d’exploitation sexuelle des enfants via Internet devient de plus en plus important et que les sites dédiés à la pédophilie ont enregistré entre 2004 et 2005 une hausse de 400%. Cette profusion alarmante de la cybercriminalité s’est vue accompagnée par la mise en place de tout un arsenal juridique en la matière, ainsi que l’adoption de politiques éducatives et pédagogiques destinées aux enfants, parents et éducateurs. Par ailleurs, dans de nombreux pays, des associations civiles ont vu le jour dans le but de sensibiliser les enfants et CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc les parents quant aux dangers de la cybercriminalité et de préconiser les moyens susceptibles de les contrecarrer. Ceci dit, le Maroc n’a pas été à l’abri de ce genre de crimes, du fait que de nombreux cas ont été enregistrés ces dernières années. Malheureusement, l’approche des autorités pour traiter ce problème s’est limitée à l’aspect sécuritaire, sans pour autant inciter la société civile et les médias pour la mise en places de programmes visant à identifier les risques engendrés par ces crimes et à sensibiliser les mineurs et les jeunes. Ce rapport aussi modeste soit-il, ne se propose pas d’adopter une approche d’interdiction et de censure portant atteinte à la liberté d’expression et à la circulation de l’information, mais plutôt de tirer la sonnette d’alarme, d’instaurer le dialogue entre toutes les parties concernées, de susciter notamment l’intérêt de la société civile en la matière et de tirer profit des expériences associatives étrangères. Said Salmi Directeur Exécutif du Centre de la Liberté des Médias CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Introduction Au cours d’une seule année et dans mois de deux mois, entre juillet et septembre 2005, l’opinion publique marocaine a été branlée par deux affaires scandaleuses qui ont fait couler beaucoup d’encre et mis le Maroc au-devant de la scène médiatique et des conférences internationales. Il s’agit du jeune marocain Farid alias ‘’Diablo’’ qui a pu secouer le FBI en parvenant à mettre hors marche le réseau informatique d’importantes chaînes de télévision, sociétés américaines et aéroports. Cette affaire a été suivie par celle des CD-Rom d’Agadir, connue par le scandale du journaliste « Servaty », qui a publié sur le net des photos pornographiques de jeunes filles, dont une mineure. Ces deux scandales qui ont défrayé la chronique sur les plans national et international, ont ainsi permis à l’opinion publique de découvrir, peut-être pour la première fois, l’existence d’une nouvelle criminalité liée au Web. L’affaire « Diabolo » ou « Zotob » et celle dite « Servaty », entre autres qu’ont connu ultérieurement certaines villes marocaines, ont attiré l’attention sur les dangers que l’Internet, notamment auprès des enfants et des jeunes, pour lesquels l’espace du Net est devenu une nouvelle tendance en sus des activités éducatives et des loisirs. Mais, cet espace n’est pas à l’abri des dangers et de l’utilisation illégale, surtout en l’absence de la prise de conscience et de la sensibilisation. Le Maroc a connu ces dernières années environ 7 affaires liées à l’Internet, dont ont été victimes ou encore auteurs des enfants. Tarik Saâdi, l’auteur du site « emarakech », estime que l’Internet « a mis à la portée de tout le monde la permissivité sous toutes ses formes (photos, vidéos, etc.). Ceci est d’autant plus grave pour une société conservatrice et complexe comme la société marocaine. Il ajoute que le scandale des CD-Rom pornographiques d’Agadir et ceux des autres villes marocaines, ainsi que les sites pornographiques marocains, sont autant d’éléments qui témoignent du caractère réel de ce type de criminalité. CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Najat Anwar, Présidente de l’association ‘’ Touches pas à mon fils’’, affirme qu’Internet présente de nombreux aspects positifs, mais le problème réside dans la difficulté d’éviter les risques. Elle ajoute qu’Internet offre en matière de crimes sexuels, la possibilité d’établir une communication rapide et confidentielle, ce qui fait en sorte que les enfants et les jeunes deviennent une proie facile pour les personnes qui s’adonnent à ce genre de crimes. Abdelkader Elaine, rédacteur en chef de ‘’ Casanet’’, confirme, quant à lui que le Maroc à l’instar des autres pays n’est pas à l’abri de la cybercriminalité. Ce qui s’est passé avec le jeune marocain qui a crée le virus « Zotob » est une preuve concluante que la menace peut également émaner du Maroc. Pat ailleurs, ces crimes peuvent affecter la relation qu’entretient l’administration marocaine avec la population via Internet, dans le cadre de sa politique d’ouverture. Mohamed Bahaj, conseiller du ministre de l’éducation nationale, précise que, selon une enquête menée par l’université de Lancashire, un sur cinq salons de Chat sont fréquentés par des enfants de 9 à 16. Il ajoute que le problème majeur réside dans le fait que ces enfants entretiennent une discussion personnelle à l’insu de leurs tuteurs. La plupart des cas enregistrés au Royaume jusqu’à présent, tel qu’il sera exposé en détail, confirment que les mineurs sont les premiers victimes de ce genre de crimes et démontrent la défaillance de la législation marocaine et l’absence d’une prise en conscience et d’une sensibilisation. Les tuteurs des mineurs, qui ont été impliqués or victimes de ce genre de crime, ne le connaissent pas. Tariq Essaadi dit que le plupart des victimes sont des enfants, que de nombreux cas qui ne sont pas encore signalés et que les victimes elles- même ne savent pas qu’elles ont été dupées. CMF MENA Septembre 2006 Les mineurs et la cybercriminalité au Maroc Le nombre des internautes au Maroc a fortement augmente. Pour atteindre plus de 4,6 millions en 2005. Ce chiffre s’est multiplié par cinq ces cinq dernières années, alors que le nombre des abonnes de l’Internet au Maroc a atteint environ 262,000, alors qu il était seulement de l’ordre de 31,000 en 2001. L’utilisation accrue de l’Internet a fait en sorte qu’il y est de plus en plus de cybercafés à travers le Royaume. Leur nombre serait actuellement d’environ 10650 cybercafés, fréquentés essentiellement par des jeunes et des mineurs. Abdelkader Elaine affirme que faute d’une protection et d’un contrôle rigoureux par les tuteurs, les enfants pourront être exploités à travers l’Internet pour commettre des vols bancaires et adhérer à des bandes criminelles organisées. Abdelmaksoud Rachidi, président de l’association Achouâla pour l’éducation et la culture, confirme quant à lui que les enfants et les mineurs sont exposé à l’exploitation via Internet, notamment a travers des uploads/Geographie/ crime-internet-fr.pdf

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