DOSSIER MAROC LA fiLièRe viAnDe BOvine N°449 Septembre 2014 18 € Economie de l’
DOSSIER MAROC LA fiLièRe viAnDe BOvine N°449 Septembre 2014 18 € Economie de l’élevage consommation de viande bovine économie et agriculture les proJets intégrés l’organisation de la FiliÈre ouverture auX marcHés eXtérieurs la filière viande bovine aU MaroC Comment concilier croissance et autosuffisance ? les dossiers économie de l’élevage sont une publication mensuelle du département economie de l’institut de l’elevage. ils traitent de l’analyse des marchés du lait et des viandes, de l’évolution des structures et des résultats des exploitations d’élevage, de prospectives démographiques, territoriales ou de filières… en France, en ue ou dans les principaux pays concurrents ou partenaires. RÉDACTEURS : gruere armelle, monniot caroline, carlier marie, cHampion Fabien, cHaumet Jean-marc, cHotteau philippe, KentZel marion, ricHard mélanie, villaret arnault, You gérard. les études publiées dans le cadre des dossiers économie de l’élevage bénéficient du financement du ministère de l’agriculture (casdar) et du Fonds national de l’elevage. ce dossier particulier fait référence à une étude financée par interbev bovins. le contenu n’engage que ses auteurs. conception de la maquette : béta-pictoris (beta.pictoris@free.fr) mise en page et iconographie : leila assmann crédits photos : marion Kentzel/institut de l’elevage - armelle gruère/institut de l’elevage - caroline monniot/institut de l’elevage - steph c - syriansindibad - Frédérique voisin-demery - an en alain - Hector garcia - copag - david lisboa - lisa allen directeur de la publication : martial marguet imprimé à imprimerie de la centrale lens - n° issn 1273-8638 - n° ie 0014501041 abonnement : 160 € ttc par an : technipel - email : technipel@idele.fr - tél. : 01 40 04 51 71 vente au numéro : 10 € le téléchargement sur http://www.idele.fr - http://technipel.idele.fr 1 Economie de l’élevage - La filière viande bovine marocaine - Septembre 2014 La filière viande bovine au Maroc : comment concilier croissance et autosuffisance ? La filière viande bovine marocaine est en pleine mutation. Si le secteur laitier s’est développé à partir des années 70, ce n’est que récemment que les efforts entrepris pour le secteur viande rouge ont commencé à porter leurs fruits. L’objectif affiché est de satisfaire la demande nationale de viande bovine, potentiellement beaucoup plus importante que les quelques 6 kg par habitant affichés jusqu’à la fin des années 2000. Disponibilités réduites et prix élevés, dus en partie à des droits de douane allant jusqu’à 200%, limitent en effet toujours les achats par les ménages. Le Plan Maroc Vert lancé en 2009 en vue de moderniser l’agriculture marocaine incite les professionnels de la viande bovine à s’organiser. L’Etat marocain verse une prime pour chaque veau né d’une insémination viande. Ce programme a atteint un grand nombre d’éleveurs, leur permettant d’accroître leurs revenus et stimulant la production nationale de viande rouge. Par ailleurs, l’Etat a également subventionné la création de projets intégrés de grande taille, avec la construction de milliers de places d’engraissement et de capacités d’abattage correspondantes. Cependant, les disponibilités en aliment du bétail et en eau font défaut dans un pays aride et déficitaire en céréales et en tourteaux. L’ouverture des frontières marocaines (avec droit de douane et TVA réduits) aux broutards européens depuis 2010 ne s’est traduite que par des arrivées encore relativement marginales. Les bovins européens sont en effet souvent jugés trop lourds et trop chers par les acteurs de la filière marocaine. Le secteur viande bovine a amorcé sa modernisation à un rythme plus ou moins rapide selon le maillon de la chaîne. Il a besoin en priorité d’appui technique et d’équipements qui font cruellement défaut au Maroc, et secondairement de broutards, mais plutôt légers et bon marché. 4/des projets intégrés pour intensifier la production le développement des projets intégrés sous le pmv ranch adarouch – abattoir biobeef projet univers génisses la copag, source d’inspiration pour le pmv le concept d’agrégation prôné par le pmv 5/une lente ouverture aux marchés extérieurs le marché marocain s’ouvre aux broutards européens mais les importations restent limitées par le prix et le poids des animaux les importations de viande bovine sont réduites des besoins importants en formation, appui technique et équipement sommaire 1/l’agriculture, un pilier de l’économie marocaine un pays politiquement stable une économie résiliente à la crise mondiale une urbanisation rapide l’élevage, une composante majeure de l’agriculture familiale une agriculture dépendante de la pluviométrie et des importations 2/la consommation de viande bovine est limitée par l’offre une viande bovine appréciée, mais peu consommée les freins à la consommation de viande bovine 3/la filière viande bovine marocaine, en pleine mutation les circuits de commercialisation les prix de la viande et chaîne de valeur dans la filière un élevage qui se lance dans le croisement terminal les chevillards au cœur de la filière l’abattage se met lentement aux normes internationales bouchers des villes et bouchers des champs l’émergence de la gms le plan maroc vert et les contrats-programme 1 L’AGRICULTURE, UN PILIER DE L’ÉCONOMIE MAROCAINE L’agriculture représente 15% du PIB marocain et emploie environ 40% de la population active du pays : comme dans la plupart des pays émergents, elle garde un rôle social central, mais c’est aussi un secteur stratégique pour rapporter des devises. Le secteur de l’élevage tient une place importante, surtout au regard du nombre d’actifs concernés. Cependant, le secteur agricole marocain est fragile en raison de sa dépendance aux précipitations et de l’impact des sécheresses épisodiques. 2 Economie de l’élevage - La filière viande bovine marocaine - Septembre 2014 Une économie résiliente à la crise mondiale La croissance économique du Maroc est restée régulière et relativement forte après une période de stagnation dans les années 1990. Le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays a ainsi augmenté de 4,7% par an en moyenne entre 2001 et 2013. Malgré le ralentissement économique mondial de 2008 et 2009 et surtout la crise persistante en Union européenne, le taux de croissance du PIB marocain s’est maintenu à 4,4% (moyenne 2008-2013) depuis 2008. A en croire les prévisions du FMI, le PIB devrait continuer sa progression dans les années à venir. Les variations interannuelles de la croissance économique sont assez marquées. Elles sont surtout liées au « yoyo » de la production agricole, conséquence des épisodes récurrents de sécheresses. Cependant, ces variations s’amenuisent au fur et à mesure que le pays diversifie son économie et développe son secteur tertiaire. CroissanCe annuelle du PiB - Prévisions à Partir de 2014 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 % Maroc Monde Union européenne 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018 Source : GEB - Institut de l’Élevage, d’après FMI (avril 2014) % 0 1 8 6 4 2 0 2 - 4 - européenne nion U onde M aroc M Source : GEB - Institut de l’Élevage, d’après FMI (avril 2014) 4 0 0 2 2 0 0 2 0 0 0 2 6 - Source : GEB - Institut de l’Élevage, d’après FMI (avril 2014) 2 4 1 0 2 2 1 0 2 0 1 0 2 8 0 0 2 6 0 0 2 8 1 0 2 6 1 0 Un pays politiquement stable Le Maroc a vécu un bref Printemps arabe, avec de moindres répercussions politico-économiques que d’autres pays voisins. Mohammed VI, qui règne depuis 1999, avait en effet entrepris des mesures pour démocratiser la monarchie bien avant 2011, même si les progrès sont jugés trop lents par certains. Les manifestations du printemps arabe ont cependant rapidement débouché sur la formalisation d’une nouvelle constitution, avalisée par référendum. Les pouvoirs du roi y sont amoindris, mais restent néanmoins importants. La solidité politique du pays en fait un territoire propice aux investissements. La croissance économique soutenue du Maroc s’appuie en partie sur une consommation intérieure dynamique. Cependant le déficit commercial se creuse. 3 de sécheresse. Côté export, le Maroc dispose des plus importantes réserves mondiales de phosphates et en est le premier exportateur. Il expédie également des produits de la pêche ainsi que des fruits et des légumes, principalement vers l’Europe. Agriculture 15% Industrie 32% Services 53% Source : GEB - Institut de l’Élevage, d’après CIA - The World Factbook réPartition du PiB du maroC (2012) Une consommation intérieure dynamique La croissance économique marocaine s’appuie pour une part sur une consommation intérieure dynamique, en particulier celle des ménages (58% du PIB entre 2008 et 2012 selon le Ministère de l’Économie et des Finances). Le tourisme y joue également un rôle important. L’agriculture, la production et l’exportation de produits de la pêche, et l’extraction et l’exportation de phosphates constituent d’autres ressources importantes de l’économie marocaine. L’agriculture représente environ 15% du PIB. Le Maroc était le 1er destinataire d’investissements directs étrangers en Afrique du Nord en 2012 (surtout en provenance de France et d’Espagne). Les transferts provenant de Marocains résidant à l'étranger sont la 1ère source de devises, juste devant le tourisme. Mais une balance commerciale déficitaire Les échanges extérieurs progressent régulièrement depuis le début des années 2000. La progression des importations est plus rapide que celle des exportations : le déficit com- mercial du Maroc s’alourdit d’année en année. L’énergie et les lubrifiants représentent le plus gros poste uploads/Geographie/ filiere-viande-bovine-marocain.pdf
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- Publié le Jul 19, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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