Essai argumenté : Au nom d’une association qui lutte contre les discriminations

Essai argumenté : Au nom d’une association qui lutte contre les discriminations en milieu professionnel, vous écrivez à la ministre du Travail pour dénoncer les discriminations linguistiques dont souffrent de nombreux salariés. Vous insistez sur leur gravité en vous appuyant sur des exemples précis et vous proposez des mesures concrètes. 250 mots minimum Paris, le 18 novembre 2021 objet : dénonciation des discriminations linguistiques Madame La Ministre du Travail, Je vous écris au sujet des discriminations linguistiques, malheureusement, si présentes dans le monde du travail. Je m’appelle Sara Petrini et je travaille pour une association qui s’appelle « Egalité pour tous » et qui, depuis plusieurs années lutte contre tout type d’injustice ou de discrimination à tout niveau : sociales, économiques et, bien évidemment, professionnelles. Puisque, dans ces derniers mois on a, surtout, travaillé à côté des émigrants africains qui se sont échappés de leur pays à cause des guerres, on n’a pas pu éviter de s’apercevoir de comment « l’affaire discrimination linguistique » a évolué et, principalement, dans quelle mesure elle s’est aggravée. Bien qu’il y ait, dans notre organisation, un sens de confiance envers le milieu professionnel on doit, forcément constater que des situations défavorables ont été observées à plusieurs reprises et les faits sont avérés réels après vérification. Je me réfère au cas d’une jeune fille, africaine, qu’on a cherchée à introduire dans le monde du travail en lui proposant un entretien d’embauche avec une entreprise de transports. En ce qui concerne la circonstance spécifique Il s’agissait de conduire le bus numéro 119, c’est-à-dire celui qui circule sur les voies périphériques de Paris. Et bien, elle a été rejetée, car elle ne parlait pas bien l’anglais, même si elle possédait une certification de niveau basique en langue étrangère. Il aurait fallu que la fille ait une connaissance de niveau avancé de la langue anglaise, ou mieux, elle aurait dû être de langue maternelle anglaise. Il y a aussi l’histoire d’un homme marié et avec trois tous petits enfants, qui était employé dans un magasin de fruits et légumes, où il travaillait depuis cinq mois et qui a été licencié vu qu’il ne parlait que quelques de mots de français. Certainement, tout cela semble incroyable. On est au XXI siècle, on vise le progrès, on parle de sociétés évoluées, on a des objectifs à atteindre avec l’Agenda 2030 mais, en fait, on a l’impression de vivre dans un univers blessant, dépourvu d’humanité et, comme le prouvent tous les faits divers que j’ai cités plus haut, élitiste. En conclusion, mon association et moi, sommes là pour défendre ces personnes et pour leur donner la possibilité de travailler honnêtement. Mais, on a besoin de la collaboration de tous, y compris de la vôtre. Aidez-nous, s’il-vous-plaît, Madame La Ministre, à construire un monde plein d’« égalite pour tous ». Dans l’espoir que mon courrier pourra retenir votre attention, je vous prie d’agréer, Madame La Ministre du Travail, l’expression de mes salutations distinguées. Sara Petrini 1- Qui suis-je selon la consigne ? Je suis Présidente d’une association qui lutte contre les discriminations, de toutes sortes en milieu professionnel. Donc je n’écris pas dans un but individuel. Je ne vais pas parler des discriminations dont je souffre moi-même : je vais exposer donc des exemples et des témoignages que j’ai pu recueillir dans le cadre de mon activité associative. Comme je dois évoquer mon association dans le texte, ce serait réaliste d’imaginer un nom : Association Egalité pour Tous. 2- Quel est le problème ? Mon association juge inacceptables les discriminations linguistiques dans le milieu professionnel en général. C’est le moment de rappeler mes connaissances générales sur le sujet. De nombreux employés sont inégalement traités à cause de leur manière de parler. Même si la parution d’un livre a attiré l’attention du public sur ce problème, il intéresse encore peu de monde, surtout dans les entreprises. 3- A qui je dois écrire ? A la Ministre du Travail. Comme c’est un membre du gouvernement, je devrais utiliser un registre de langue très formel. Par ailleurs, je dois essayer de comprendre mon destinataire, me mettre à sa place pour adapter mon argumentation. C’est quelqu’un de très occupé. En comparaison avec des problèmes graves comme le chômage ou la formation professionnelle, les discriminations linguistiques, ne doivent pas être la priorité de la Ministre. A moi de la convaincre de leur importance. 4- Quel type de texte je dois écrire ? La consigne c’est « vous écrivez à la Ministre » , il s’agit donc d’une lettre formelle. C’est d’abord un texte argumentatif, comme toujours à l’examen, mais qui doit adopter une forme particulière. Je devrais mentionner le destinataire, préciser l’objet, signer à la fin etc. Je devrais employer obligatoirement des formules standards, notamment pour commencer la lettre et pour saluer le destinataire. 5- Dans quel but on écrit ? En général, la consigne indique clairement le but du texter à écrire. D’une part, je dois « insister sur la gravité » des discriminations linguistiques au travail, exemples à l’appui, pour convaincre la Ministre de s’en occuper, d’autre part, je dois lui proposer des « mesures » pour lutter contre les inégalités. Et des mesures concrètes, c’est-à-dire précises et applicables. Brainstroming : I - Des arguments pour exposer la gravité des discriminations linguistiques au travail : - Discriminations linguistiques très présentes en France, pays où même un Premier Ministre, Jean Castex en 2020, est moqué pour son accent dans la presse et sur les réseaux sociaux. - Mais Castex a quand même accédé aux plus hautes fonctions malgré son accent : une exception ! - Parution de livres importants ( Philippe Blanchet, Jean-Michel Apathie) a attiré l’attention. Malgré tout, le phénomène reste méconnu. - Une enquête IFOP publiée en janvier 2020 révèle que plus de dix millions de personnes en France, seraient concernées par ces discriminations. Pourtant cela reste un handicap invisible. - Le phénomène ne touche pas seulement les personnalités dans les médias, mais tout le monde. Surtout les métiers de contact ( enseignement, commerce..) mais pas uniquement. Témoignage d’un ingénieur qui s’est vu refuser un poste à cause de son accent du nord. - Pour une personne discriminée, la carrière peut devenir une véritable course d’obstacles : obstacle à l’embauche, obstacle à l’épanouissement, obstacle à l’avancement. - Obstacle à l’embauche : l’accent sert de barrage à la sélection. On refuse un accent du sud qui évoque les vacances, qui n’annonce pas l’engagement et la performance. Pourtant, critère non recevable car sans rapport avec les compétences. - Obstacle à l’épanouissement : Une des sources de la souffrance au travail. Les stigmatisations engendrent un mal-être. Le salarié ne peut pas exprimer tout son potentiel. Nombreux cas de mise au placard : on lui refuse les missions les plus intéressantes. Cela peut même aller jusqu’à des sanctions économiques : moins de primes, écarts de salaire… - Obstacle à l’avancement : Plus on monte dans la hiérarchie, plus le problème de l’accent se fait sentir. Les plus hautes fonctions restent réservées à ceux qui parlent selon la norme parisienne. II- Je dois proposer des mesures concrètes - Faire appliquer les lois existantes avec plus de rigueur, renforcer les contrôles. Une nouvelle loi serait utile, car toute forme de discrimination au travail est déjà interdite par le code pénal. Une prononciation est comme la couleur de peau, un attribut de la personne et refuser cela c’est rejeter la personne, c’est donc discriminant. - Malgré tout, une loi restera toujours difficile à appliquer, surtout pour le recrutement. Comment prouver une discrimination linguiste à l’embauche devant un tribunal ? - Miser sur la sensibilisation : Les employeurs ne doivent plus trouver normal ce type de discrimination. Informer les recruteurs, par une campagne d’information, que les discriminations linguistiques sont sévèrement punies par la loi. - Formation professionnelle : intégrer à la formation des futurs managers un module sur la tolérance linguistique au travail. - Lancer une enquête. Pas encore d’enquête spécifique au travail. Notre association serait prête à communiquer les données qu’elle a déjà recueillies. - Créer un centre d’appels dédié, qui pourrait recueillir les témoignages par téléphone. - Demander au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de sanctionner la glottophobie à la télévision, au même titre que les autres discriminations. Association Egalité pour Tous 23, rue Victor Hugo 75016 Paris Paris, le 4 octobre 2021 A l’attention de Madame La Ministre du Travail, Objet : Discriminations linguistiques au travail Madame La Ministre, Au nom de l’association Egalité pour Tous, je me permets d’attirer votre attention sur les discriminations linguistiques au travail. En effet, la France est un pays où on se moque du Premier Ministre, simplement pour son accent. Un cas révélateur de la glottophobie qui s’exprime ouvertement, y compris dans les médias officiels. Jean Castex reste néanmoins une exception, car son « handicap » ne l’empêche pas d’occuper les plus hautes fonctions. Ce n’est pas le cas de nombreux travailleurs discriminés, qui vivent leur carrière comme une course d’obstacles. Obstacle à l’embauche tout d’abord, où la manière de parler est assumée comme uploads/Geographie/ dalf-c1-lettre-formelle-les-discriminations-linguistiques-corrige.pdf

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