EPHREM LE SYRIEN 2. Sur le second avènement de notre Seigneur Jésus Christ. Mes
EPHREM LE SYRIEN 2. Sur le second avènement de notre Seigneur Jésus Christ. Mes frères bien-aimés de Jésus Christ, prêtez-moi une oreille attentive: je vais parler du second et terrible avènement de notre Seigneur. En pensant à ce redoutable moment, je tremble; je suis glacé d'effroi, quand je songe à tout ce qui sera découvert et mis au grand jour. Qui pourrait peindre ce désolant tableau? Quelle langue peut décrire ces lugubres scènes? Quelle oreille pourra en entendre le récit? Descendant du trône de sa Gloire, le Roi des rois viendra faire la revue de tous les habitants de la terre, leur demander un compte d'où sortira pour les justes le digne prix de leurs vertus, et le châtiment pour les malheureux qui l'auront mérité; car s'Il est juge, Il est juste aussi. A cette image qui obsède ma pensée, je me sens accablé, mes membres palpitent, mes yeux se remplissent de larmes, ma voix s'éteint, mes lèvres se serrent, ma langue frémit, et ma pensée s'arrête silencieuse et sombre. Excité par l'intérêt que vous m'inspirez, je veux parler, et la crainte enchaîne mes paroles; car jamais, depuis sa création, pareils prodiges n'ont effrayé la terre, et jamais rien de semblable ne viendra consterner le coeur des générations successives. Un coup de tonnerre qui vient tout à coup retentir à nos oreilles porte la terreur au fond des âmes; tous les fronts s'inclinent vers la terre. Que deviendrons-nous, mon Dieu! quand les accents de la trompette, mille fois plus éclatants que ceux du tonnerre, iront éveiller dans leurs tombeaux, les justes et les pécheurs qui dorment depuis les premiers jours du monde? Alors, à ce bruit terrible, les ossements s'arrachant à la terre qui les enferme courront se rassembler pour reformer des corps. Quel spectacle! Tout le genre humain, renaissant à la fois, viendra, des quatre coins de la terre, comparaître aux pieds du souverain Juge! Le Roi dont le pouvoir s'étend sur toute chair n'aura qu'à dire un mot, et soudain la terre ébranlée s'empressera à rendre les morts qu'elle a reçus dans ses entrailles; ceux que la mer avait engloutis, que des animaux féroces dévorèrent, ceux qui avaient péri victimes des habitants des eaux ou des oiseaux de proie, reparaissent tous ressuscités, sans qu'ils aient à regretter la plus petite partie de leur corps! Comment pourrons-nous voir sans trembler, mes chers frères, un fleuve de feu, s'élançant avec l'impétuosité d'une mer en furie, embraser les montagnes et les vallées, consumer le monde entier avec tous les travaux des hommes? Soudain les fleuves se dessèchent, les fontaines se tarissent, les étoiles s'effacent, le soleil s'éteint, la lune a disparu, et le ciel a plié son pavillon comme les feuillets d'un livre, ainsi qu'il est écrit (Mt 24). Les anges courent rassembler de tous les points d'où soufflent les vents, comme dit le Seigneur, d'une extrémité à l'autre de la terre, les fidèles serviteurs de Dieu (II. Pi 3). Un nouveau ciel, une nouvelle terre apparaissent bientôt selon les promesses du souverain Maître (Ap 1 Is 45 Is 46). Tout à coup, un trône majestueux s'élève, mes bien-aimés, et l'étendard de la croix, où le Christ expira volontairement pour nous, resplendit de lumière. A l'éclat dont il remplit l'horizon, tous les peuples ont reconnu le sceptre redoutable du grand Roi, et ils se rappellent que le Seigneur a prédit que le signe du Fils de l'homme apparaîtra dans le ciel (Mt 24), et personne ne doute plus alors que le moment est venu. Comment oser se présenter à Jésus-Christ? Chacun, dans ce fatal moment, sera poursuivi par le souvenir de toutes es actions qui se dresseront devant lui, bonnes ou mauvaises. Les hommes au coeur miséricordieux, et qui ont sincèrement pratiqué la pénitence, se réjouiront en voyant s'accomplir les voeux qu'ils avaient formés. Ceux qui ont compati aux souffrances des pauvres, et les pauvres qu'ils n'ont pas repoussés, plaidant pour leurs nobles patrons, dont ils proclameront les vertus devant les anges et les hommes, tout en rappelant les larmes qu'ils ont versées et leurs pénitences laborieuses, seront tous dans la joie, et plein de l'ivresse du triomphe, et attendant avec confiance "la bienheureuse espérance et le glorieux avènement du grand Dieu sauveur, notre Seigneur Jésus Christ" (Tt 2,13) . Et pourquoi ne pas dérouler devant vous un tableau plus imposant encore? A cette grande voix, à ce cri terrible parti des sommités du ciel: "Voici l'Époux qui arrive" (Mt 25,6), voici que le Juge approche, que le Roi paraît, voici le Juge des juges qui se révèle à tous les yeux, voici le Dieu de l'univers qui vient juger les vivants et les morts; ô vous les bien-aimés du Christ, un frémissement général agite la terre sur ses bases; tout tremble, la mer et ses profonds abîmes. Les angoisses, la crainte, la stupeur sont dans tous les coeurs; tout est consterné dans l'attente des malheurs qui vont fondre sur la terre: "Les puissances des cieux seront ébranlées" (Mt 24,25), comme il est écrit. Soudain les anges et les choeurs des archanges développent à la fois leurs célestes bataillons; les chérubins et les séraphins, les puissances et les vertus chantent l'hymne de gloire "Saint, saint, saint est le Seigneur des armées, qui est, qui était et qui doit venir, le Tout-puissant!" (Ap 4,8). Toute créature du ciel et de la terre répond d'une voix tremblante et respectueuse: "Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur" (Mt 21,9). A ce moment le ciel s'entrouvre et laisse voir le Roi des rois, notre Dieu sans tache et plein de gloire, semblable à la foudre, revêtu de force et d'une incomparable majesté. Ainsi Jean le Théologien l'avait annoncé: "Le voici qui vient sur les nuées. Tout oeil Le verra et ceux même qui L'ont méprisé; et tous les peuples de la terre se frapperont la poitrine en Le voyant" (Ap 1,7). Quel homme assez audacieux pourra soutenir ce spectacle devant lequel fuiront le ciel et la terre, comme le dit le même apôtre: "J'ai vu un grand trône blanc, et quelqu'un qui était assis dessus, devant la face duquel la terre et le ciel s'enfuyaient, et il n'en resta pas même la place ?" (Ap 20,11) Jamais pareil effroi a-t-il brisé un coeur d'homme? Jamais vos yeux ont-ils rien vu de plus redoutable? Quand le ciel et la terre fuient, qui donc pourra se tenir debout? Pécheurs, hélas! Où fuirons-nous, quand devant nous se dressera le trône où s'assied le Dieu des siècles; quand nous verrons se déployer autour de ce trône majestueux les armées innombrables du ciel ? Alors s'accomplira la prophétie de Daniel: "J'étais attentif à ce que je voyais, jusqu'à ce que les trônes furent placés, et que l'Ancien des jours s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa Tête étaient comme la laine la plus pure; son trône était de flammes ardentes, et les roues de ce trône un feu brillant. Un fleuve de feu sortait de devant sa Face; un million d'anges assistaient devant Lui, et mille millions Le servaient. Le Juge s'assit, et le livres furent ouverts" (Da 7,9- 10). De quel effroi, mes frères, ne serons-nous pas saisis, quand, sans acception de personnes, Il prononcera ses arrêts, et que seront ouverts ces livres redoutables où sont inscrits nos oeuvres, nos discours dans cette vie, et que nous avons espéré cacher à Dieu qui, selon l'Écriture, sonde les reins et les coeurs: "Car tous les cheveux de votre tête ont été comptés" (Lc 12,7); c'est-à-dire les pensées et les paroles dont il nous faudra rendre compte. Que de larmes à répandre dans ces cruels instants, et nous n'y pensons même pas! Que de soupirs s'exhaleront avec effort de nos poitrines, à l'aspect des riches présents dont le Roi de gloire combleront ceux qui ont vaillamment combattu! A l'aspect de ce royaume ineffable des cieux, à l'aspect des plus horribles tourments, et de toutes ces générations d'hommes depuis Adam, notre premier père, jusqu'au dernier-né, placées devant la Face de Dieu, comme il est écrit: "Je vis, Moi, dit le Seigneur, et tout genou se courbera devant Moi" (Is 49,18 cf. Is 45,24 Rm 14,11 Ph 11,10) . C'est alors, ô vous les bien-aimés du Christ, que l'homme, se tenant debout entre le royaume et le tribunal, entre la vie et la mort, entre la liberté et l'esclavage, attendra que l'heure terrible du jugement ait sonné pour lui, l'heure où personne, hélas! Ne pourra venir au secours de son prochain. Alors chacun confessera quelle a été sa foi, à chacun sera demandé le signe du baptême, une conscience que les hérésies n'auront pas souillée, s'il a été fidèle, s'il n'a pas flétri la pureté de sa robe, ainsi qu'il est écrit: "Car tous environnant l'autel offriront des présents à ce Roi terrible" (Ps 75,12). En effet, tous ceux dont les noms sont inscrits sur les livres de la sainte Église, au nombre des citoyens, auront à rendre compte, chacun selon son mérite: "Les puissants uploads/Geographie/ despre-a-doua-venire-a-mantuitorului-efrem-sirul.pdf
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- Publié le Sep 26, 2022
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