Remerciez-le!

Remerciez @Admin pour avoir partagé cet document gratuitement, de la manière la plus simple, en partageant sur les réseaux sociaux.

Une analyse dynamique des de ´terminants des investissements directs e ´tranger

Une analyse dynamique des de ´terminants des investissements directs e ´trangers dans les pays de la Communaute ´ E ´ conomique Des E ´ tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Adama Diawa and De `tondji Camille Guidimeb∗ aUniversite ´ Gaston Berger-Saint Louis, Se ´ne ´gal; bUniversite ´ de Parakou, Be ´nin RE ´ SUME ´ Cet article analyse les de ´terminants des investissements directs e ´trangers (IDE) dans les pays de la Communaute ´ E ´conomique Des E ´tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en tenant compte des spe ´ciﬁcite ´s des pays, au cours de la pe ´riode 2000–2008. Les re ´sultats obtenus a ` l’aide d’un mode `le e ´conome ´trique et teste ´ dans un panel dynamique avec l’estimateur des Moindres Carre ´s avec des Variables Binaires Corrige ´ du biais (LSDVC) montrent que l’accessibilite ´ et la taille du marche ´, le taux de change nominal, l’adaptation institutionnelle et l’investissement direct e ´tranger retarde ´ d’une pe ´riode sont les principaux facteurs explicatifs des ﬂux d’IDE vers les pays de la CEDEAO. Les ressources naturelles et le de ´veloppement ﬁnancier inﬂuencent positivement mais relativement les ﬂux d’IDE en direction des pays de la CEDEAO. Ces facteurs sont donc les points de concordance entre les avantages compe ´titifs des ﬁrmes et les avantages comparatifs des pays de la CEDEAO. Enﬁn, l’adaptation institutionnelle ame ´liore les facteurs de marche ´ dans la mobilisation des ﬂux d’IDE. ABSTRACT This article analyses the determinants of foreign direct investment (FDI) in the Economic Community of West African States (ECOWAS), taking into account the speciﬁcity of each country during the period 2000–2008. The results were obtained with the help of an econometric model tested with a dynamic panel dataset with the method of least squares with binary variables corrected for selection bias. They show that accessibility and market size, nominal exchange rate, institutional adaptation and lagged FDI are the main factors explaining the ﬂow of FDI towards the ECOWAS region. Natural resources and the level of development of ﬁnancial institutions positively affect, but in a relative way, the ﬂow of FDI toward ECOWAS. Thus, these factors are the convergent elements between the competitive advantage of ﬁrms and the comparative advantage of ECOWAS member countries. Finally, institutional adaptation improves the functioning of markets to increase the ﬂow of FDI. Keywords: investissements directs e ´trangers; adaptation institutionnelle; LSDVC; CEDEAO; UEMOA Introduction Globalisation, mondialisation, internationalisation sont autant de termes qui tentent d’appre ´hender les transformations dont les e ´conomies contemporaines sont l’objet. L’ave `nement de la mondialisation est venu favoriser l’inte ´gration des e ´conomies et les distances qui jadis entra- vaient les e ´changes entre E ´tats paraissent aujourd’hui insigniﬁantes. De nouvelles voies de ﬁnancement de la croissance sont ne ´es avec l’expansion des ﬂux ﬁnanciers internationaux. Du # 2013 Canadian Association for the Study of International Development (CASID) ∗Auteur de correspondance. Courriel : camilleguidime@netcourrier.com Canadian Journal of Development Studies Revue canadienne d’e ´tudes du de ´veloppement, 2013 Vol. 34, No. 1, 37–53, http://dx.doi.org/10.1080/02255189.2013.757547 fait de l’insufﬁsance des ressources disponibles pour ﬁnancer le de ´veloppement a ` long terme de l’Afrique et des difﬁculte ´s croissantes rencontre ´es pour re ´duire la pauvrete ´, les strate ´gies de renouveau e ´conomique que pro ˆnent les de ´cideurs aux niveaux national, re ´gional et international accordent de ´sormais une large place a ` l’investissement direct e ´tranger (IDE) (CNUCED 2005). L’attractivite ´ des IDE aussi bien par les pays de ´veloppe ´s qu’en de ´veloppement est devenue, dans un monde en profonde mutation, un impe ´ratif pour les de ´cideurs e ´conomiques. C’est tout particulie `rement le cas pour les pays de la Communaute ´ E ´conomique Des E ´tats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).1 La part des ﬂux d’investissements directs e ´trangers qui se dirigent vers les pays en de ´veloppement est comprise entre 20 et 30 pour cent, inde ´pendamment des changements dans la politique des E ´tats (UNCTAD 1999). Environ 65 pour cent du total des ﬂux d’IDE en Afrique sont concentre ´s dans trois pays a ` savoir l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Co ˆte d’Ivoire, qui repre ´sentent, d’ailleurs, les deux tiers du produit inte ´rieur brut (PIB) de l’Afrique subsaharienne. Le ro ˆle des ressources naturelles dans la de ´cision de localisation des ﬁrmes multi- nationales apparaı ˆt dans la re ´partition sectorielle des ﬂux d’IDE dans les anne ´es 1990 : 60 pour cent des IDE en Afrique sont alloue ´s a ` l’exploitation des ressources pe ´trolie `res et minie `res (UNCTAD 1999). Il est ge ´ne ´ralement admis que la taille du marche ´ et la disponibilite ´ des ressources naturelles sont des de ´terminants importants des IDE des ﬁrmes multinationales. L’attrait des ressources nat- urelles africaines peut expliquer la re ´partition ine ´gale des ﬂux d’IDE sur le continent (UNCTAD 2006). Cependant, l’Asie a re ´ussi a ` attirer les IDE de fac ¸on massive. L’attractivite ´ des IDE serait donc une question d’adaptation institutionnelle2 (Asiedu 2002; Ghazouani 2005; Djaowe 2009). L’objectif de cet article est d’analyser dans une approche dynamique les de ´terminants des IDE dans les pays de la CEDEAO. Il s’agira, a ` cette ﬁn, d’identiﬁer les variables macroe ´conomiques et celles d’ordre institutionnel qui expliquent les ﬂux d’IDE dans les pays de la CEDEAO. Le reste de l’article est organise ´ comme suit : les faits caracte ´ristiques des ﬂux d’IDE vers les pays de la CEDEAO sont de ´crits dans la deuxie `me section; la revue de la litte ´rature empirique sur les de ´terminants des IDE dans les pays en de ´veloppement est effectue ´e dans la troisie `me section; la spe ´ciﬁcation du mode `le des de ´terminants des IDE dans les pays de la CEDEAO et les re ´sultats de son estimation sont pre ´sente ´s dans la quatrie `me section; et la conclusion constitue la cinquie `me section. Les ﬂux d’IDE vers les pays de la CEDEAO : quelques faits saillants E ´ volution des ﬂux d’IDE dans les pays de la CEDEAO Les investissements a ` destination des pays en de ´veloppement et des pays en transition ont aug- mente ´ de manie `re conside ´rable durant ces 20 dernie `res anne ´es. Leur part dans les ﬂux mondiaux d’IDE est de 43 pour cent en 2008. En Afrique, les investissements directs e ´trangers ont atteint un niveau sans pre ´ce ´dent. L’Afrique de l’Ouest rec ¸oit une part importante avec une augmentation de 63 pour cent par rapport a ` 2007 (CNUCED 2009). Elle a su tirer parti de la forte monte ´e en valeur des matie `res premie `res et de ses ambitieux programmes de privatisation (les ﬂux d’IDE ont atteint 15,6 milliards USD en 2007) (CNUCED 2009). Les IDE en direction de la CEDEAO ont connu une e ´volution graduelle a ` la hausse depuis 1991 gra ˆce aux programmes de libe ´ralisation e ´conomique initie ´s par les pays de cette zone. Les ﬂux ont connu une forte augmentation a ` partir de 2000 (CNUCED 2007). La CEDEAO a ainsi rec ¸u 30 pour cent des ﬂux d’IDE mondiaux en Afrique en 2008. Le montant total des ﬂux d’IDE vers la CEDEAO est passe ´ de 3 262,04 millions de dollars US a ` 25 865,70 millions de dollars US entre 2003 et 2008, soit une augmentation de 792,93 pour cent (voir Tableau 1). 38 A. Diaw et D.C. Guidime Les ﬂux d’IDE vers la CEDEAO ont e ´volue ´ de fac ¸on non line ´aire. Sur le graphique 1, la zone vide entre 1979 et 1982 indique des valeurs ne ´gatives ou nulles (quand on re ´alise le graphique sous e ´chelle logarithmique). Sur la pe ´riode 1980–1990, on observe un phe ´nome `ne de de ´sinvestissement avec des ﬂux d’IDE devenus ne ´gatifs pour la plupart des pays de la CEDEAO (–6,745 millions de dollars en moyenne). Cependant, depuis l’anne ´e 2000, un redressement (soit 14,42 millions de dollars en moyenne) est constate ´ dans ces me ˆmes pays. Dans les anne ´es 1990, les pays au sud du Sahara se sont engage ´s dans les politiques lib- e ´rales en vue de mobiliser les capitaux e ´trangers (Alaya 2007). Ainsi, plus de 60 pays, notam- ment les pays de la CEDEAO ont eu a ` modiﬁer leur re ´gime d’investissement dont 94 pour cent en vue de cre ´er un environnement plus favorable a ` l’IDE (UNCTAD 1999). Malgre ´ ces diffe ´rentes re ´formes, les statistiques montrent que les ﬂux d’IDE dans la CEDEAO restent faibles et ine ´galement repartis sur les diffe ´rents pays de la communaute ´ (CNUCED 2007). Malgre ´ une reprise en 1982 due apparemment a ` la hausse des prix du pe ´trole, les ﬂux d’IDE vont diminuer jusqu’en 1990. Depuis 1994, ils ont augmente ´ le ´ge `rement puis ont stagne ´ jusqu’en 2002. L’instabilite ´ politique de la Guine ´e Bissau, du Niger, du Libe ´ria et la uploads/Geographie/ diaw-2013.pdf