Dissertation appuyée sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : •
Dissertation appuyée sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : • de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; • de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; • de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; • de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation. SUJET Un salaire minimum contribue-t-il à augmenter le chômage ? Document 1 : Salaire minimum mensuel au 1er janvier 2011 en Europe Plusieurs pays de l'Union européenne (Allemagne, Danemark, Finlande, Italie, Suède) ne possèdent pas de salaire minimum national, mais uniquement des salaires minima conventionnels par branche. Le Royaume- Uni a, pour sa part, un salaire minimum jeune et un salaire minimum adulte (c'est ce dernier qui est mentionné dans le graphique). Source : eurostat Document 2 : Confrontées au manque de main d'œuvre ou aux troubles sociaux qui touchent certaines régions chinoises, plusieurs métropoles ont décidé de relever le salaire minimum. A Shenzhen, grande métropole du Sud frontalière de Hongkong, le salaire minimal sera relevé de près de 14 % à 1 500 yuans (185 euros) à compter du mois de février, selon un communiqué du gouvernement local. A Pékin, il a progressé de presque 9 % à compter du 1er janvier pour atteindre 1 260 yuans par mois (155 euros), tandis que dans la province intérieure du Sichuan (Sud-Ouest), les hausses de salaire atteignent au moins 23 %, selon l'agence Chine nouvelle. "La politique du gouvernement reflète des changements au niveau du marché [de l'emploi]", a déclaré à l'AFP Stephen Green, économiste pour la Chine de la Standard Chartered Bank à Hongkong. "Le marché de l'emploi en Chine a connu un changement énorme dans les trois à cinq dernières années. Le manque de main d'œuvre est devenu monnaie courante", selon M. Green. A Shenzhen, où le salaire minimum est le plus élevé de tout le pays, le secteur manufacturier est régulièrement confronté à une pénurie de main d'œuvre après la période des fêtes du Nouvel An lunaire (qui tombe le 23 janvier cette année), car beaucoup d'ouvriers rentrés à cette occasion dans leur région d'origine ne reviennent pas. Zeng Xiangjin, gérant d'une société textile à Shenzhen, déclare perdre jusqu'à 30 % de son personnel après les fêtes, ajoutant qu'il doit augmenter les salaires pour retenir ceux qui reviennent. "Les ouvriers partent pour toutes sortes de raisons, dont de meilleurs salaires offerts dans d'autres villes. Cette année, je vais sûrement proposer des hausses de salaire de 10 %, voire plus", a expliqué M. Zeng. Source : Des villes chinoises relèvent le salaire minimum, Le Monde 5/01/2012 Document 3 : Le salaire minimum français a la particularité d’être le plus exigeant et le plus rigide de tous les pays. En Europe, sept pays ne connaissent pas de salaire minimum, dont le Danemark et l’Allemagne qui ne sont pas des pays de bas salaires ni ceux où règne le plus l’inégalité. La France est le pays où le Smic horaire est le plus élevé, Luxembourg exclu, et le seul qui présente la particularité d’être à la fois fixé par la seule intervention du législateur, sans négociation entre partenaires sociaux, totalement rigide et s’appliquant de façon uniforme à tous les salariés sans distinction d’âge, d’activité ni de région, et révisable de façon automatique. La France est aussi le pays où l’écrasement des salaires est le plus important (avec un rapport de 62,7% entre salaire minimum et salaire médian, en réalité davantage si l’on tient compte de la prime pour l’emploi, complément automatique qui augmente le Smic d’un douzième environ). Comme le relèvent la plupart des économistes, un salaire minimum élevé a un effet défavorable sur l’emploi, surtout pour les jeunes qu’il écarte du marché du travail (configuration caractéristique insiders/outsiders, les personnes les plus âgées ayant un emploi poussant le salaire minimum vers le haut afin d’accroître leur propre rémunération et empêchant de la sorte les jeunes peu qualifiés d’accéder au monde du travail, comme le relève l’économiste Pierre Cahuc). Par ailleurs, le Smic compte tenu de ses contraintes et de l’exclusion du marché du travail qu’il provoque, n’est une réponse ni à la pauvreté ni à la réduction des inégalités. Source : Bertrand Nouel SMIC, pouvoir d’achat et chômage , http://www.ifrap.org/SMIC-pouvoir-d-achat-et- chomage,12225.html Document 4 : Le salaire minimum nuit à la productivité du travail Une autre vache sacrée! Si les gens sont automatiquement payés plus chers, ils ne travailleront pas aussi fort, non? Comparons alors l’évolution de la productivité du travail (de 1997 à 2008) et l’évolution du salaire minimum (de 1999 à 2009). J’aimerais corréler à l’année près les données, mais c’est tout de même acceptable. La hausse la plus marquée de la productivité est à Terre-Neuve, où la hausse du salaire est également la plus élevée. La Colombie-Britannique, le Québec et l’Ontario sont les trois provinces ou les hausses de salaire minimum furent les moins élevées, et sont également trois des 4 provinces où la hausse de la productivité fut la plus faible. Il semble donc que contrairement à ce qu’affirment les défenseurs du libre-marché, la hausse du salaire minimum ait au contraire un effet positif sur la productivité au travail. Se pourrait-il que des employés mieux payés aient moins de soucis de nature financière, et soient par conséquent mieux disposés face à leur employeur? Le salaire minimum nuit aux PME L’argument est qu’une hausse du salaire minimum est un choc insoutenable pour une PME. Mais une hausse du salaire minimum de 0,25$ ne représente même pas une hausse de 3%. Pour un employé travaillant 40 heures semaines, on parle de 520$ par année, ce qui en soit ne met personne en faillite. En fait, une hausse du salaire minimum peut se révéler avantageux pour une PME. Dans un marché du travail de taille limité, un gros employeur pourrait hausser de quelques sous le salaire versés afin d’attirer les meilleurs employés. Source :P Levesque (analyste financier, bloggeur canadien) , Salaire minimum: mythes et réalités,, 17/12/2011http://legrosbonsens.net/2011/12/17/salaire-minimum-mythes-et-realites/ Document 5 : Restaurer la compétitivité des pays d'Europe du Sud, érodée depuis leur entrée dans la zone euro à force d'avoir laissé filer les salaires, serait le remède idéal aux problèmes de l'union monétaire.(…) Nouvelle erreur de diagnostic ? La progression plus rapide des coûts salariaux en Europe du Sud qu'en Allemagne après 1999 et jusqu'à 2009 est indéniable. Selon Eurostat, le coût salarial en Espagne, au Portugal, en Grèce ou en Italie a crû en moyenne de 30 % à 35 %. Sur la même période, les salaires français progressaient de 25,7 % contre + 5,9 % en Allemagne. Mais ce constat ne suffit pas à conclure qu'une baisse même relative des rémunérations dans le sud de l'Europe suffirait à rendre la région plus compétitive. "C'est un raisonnement trop étroit", juge Laurence Boone, économiste chez Bank of America Merrill Lynch. Après 1998, l'Espagne, le Portugal et l'Italie ont laissé progresser les salaires dans un mouvement de rattrapage parallèle à la baisse des coûts du crédit provoquée par l'adoption de l'euro. S'ils ont manqué de faire les réformes nécessaires, revenir en arrière sans mesures d'accompagnement serait dangereux à court terme, souligne Mme Boone : on réduirait la demande intérieure, pénalisant un peu plus la capacité de ces pays à faire croître leurs économies. Et, en dépit de ces "dérapages", le coût horaire de la main-d'oeuvre dans l'industrie - 25,34 euros en Italie selon Natixis, 21,70 euros en Espagne, 10,3 euros au Portugal et 16,6 euros en Grèce - reste moindre qu'en Allemagne (33,10 euros en 2010). Pour prendre en compte le coût réel de la main-d'oeuvre, il faut, précisent ainsi les économistes, tenir compte du coût du travail, mais aussi de l'évolution de la productivité et de la valeur ajoutée des produits. Ce n'est que lorsque la productivité d'un salarié augmente moins vite que son coût que la compétitivité d'un pays s'érode. Or, avec ce nouveau calcul, l'Espagne et le Portugal restent compétitifs, souligne Patrick Artus, économiste chez Natixis. Tandis que la France reste dans le rang des cancres. "Penser que réduire les salaires est une condition sine qua non pour restaurer la compétitivité en Europe du Sud est un non-sens, insiste Gilles Moëc chez Deutsche Bank (…)Surtout, alertent les experts, la "compétitivité par les prix" ne fait pas tout. "On achète des machines à laver allemandes non pas car elles sont bon marché, mais parce qu'elles sont de meilleure qualité", rappelle ainsi Mme Boone. Cette différenciation permet de maintenir une compétitivité à long terme évitant au pays d'entrer en concurrence avec des pays à la main-d'oeuvre trop bon marché. Source : Claire Gatinois, Réduire le coût du travail, un message réducteur, Le Monde ,07/02/2012 Document 6 : uploads/Geographie/ dissertation-marche-du-travail.pdf
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- Publié le Oct 07, 2021
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