UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES PRÉ- ET PROTOHISTORIQUES UNION INTERNATIONALE
UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES PRÉ- ET PROTOHISTORIQUES UNION INTERNATIONALE DES SCIENCES ANTHROPOLOGIQUES ET ETHNOLOGIQUES LABORATOIRE D'ANTHROPOLOGIE ET DE PRÉHISTOIRE DES PAYS DE LA MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE ENCYCLOPEDIE BERBÈRE v Anacutas - Anti-Atlas Ouvrage publié avec le concours et sur la recommandation du Conseil international de la Philosophie et des Sciences humaines ( U N E S C O ) EDISUD La Calade, 13090, Aix-en-Provence, France ISBN 2-85744-201-7 et 2-85744-319-6 La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, « que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de ses auteurs ou de ses ayants-droit ou ayants-cause, est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. © Édisud, 1988. Secrétariat: Laboratoire d'Anthropologie et de Préhistoire des pays de la Méditerranée occidentale, Maison de la Méditerranée, 5, bd Pasteur, 13100, Aix-en-Provence. A207. ANACUTAS Corippus (Ioh., II, 75) mentionne les Anacutas, ou plutôt peut-être l'Anacutas, en même temps que les Astrices, l'Urcelianus et les Imaclas (à corriger en Ima- cles?), parmi les peuples libyens qui se soulevèrent aux côtés du Frexes Antalas en 544 de notre ère. Ils viendraient, d'après le poète, de régions lointaines. Le con- texte semble les mettre en rapport, au moins momentanément, ainsi que les autres tribus citées, avec une plaine resserrée dont le n o m est Zersilis (très hypothétique- ment, la presqu'île de Zarzis). Une fausse coupe (le nom Anacutas est suivi d'Urce- lianus, cf. aussi Ioh. VI, 390) a longtemps conduit les érudits à lire, bien à tort, Anacutasur. J . DESANGES. A208. ANAGOMBRI Ptolémée (IV, 5, 12, éd. C. Müller, p. 693) situe les Anagombri « après » la région d'Ammon (Syouah) c'est-à-dire, d'après l'orientation générale de son énumération des tribus, dans le nome de Libye, plus à l'est ou plus au sud. Leur nom est en rapport avec celui des «monts» Anagombra (IV, 5, 10, p. 689), qu'il faudrait cher- cher au sud-ouest, et non au sud-est, de Syouah, si du moins le repérage en degrés de ces monts et de l'oasis d ' A m m o n (cf. IV, 5, 14, p. 698) est correct. Mais on voit mal où localiser des hauteurs de quelque importance dans les alentours de Syouah. Les Anagombri sont mentionnés par Ptolémée immédiatement avant les Iobakkhi; or nous connaissons, en Marmarique, un lieu-dit Iobbakh, cf. M . Norsa et G. Vitelli, 77 Papiro Vaticano greco 11, 2 e partie : Registri fondiari della Marmarica, Città del Vaticano, 1931, p . 56 (VI, 29). Cet indice est en contradiction avec une localisation proche de Syouah. J . DESANGES. A209. ANASTAFIDET Dans le système politique des iγollan de l'Aïr, l'anastafidet joue un rôle de man- dataire et d'arbitre comparable à celui de l'amenukal wan Agadez, appelé « sultan » dans la littérature ethnologique (voir la rubrique Aïr). L'anastafidet signifie littéralement « celui de Tafidet », nom d'une vallée située à l'est de l'Aïr, ainsi que d'une ville, aujourd'hui en ruine, implantée dans cette région et enfin d'une tribu importante et influente des Kel Owey de l'Aïr, les Kel Tafidet. La charge d'anastafidet, comme celle de l'amenukal wan Agadez, est directement liée à l'organisation originale des iγollan de l'Aïr. La création de la fonction d'anas- tafidet date vraisemblablement de l'ascension politique des Kel Owey dans l'Aïr (que Rodd situe dans la deuxième moitié du XVII e siècle). Auparavant, les Kel Owey voisinaient avec les Iteysen qui occupaient le sud-est du massif et les Kel Gress installés à l'ouest. Ces trois groupements touaregs avaient des activités agro- pastorales. De nombreux mariages tissaient entre eux des liens de parenté qui per- durent encore aujourd'hui. Le système des iγollan et du «sultanat» était déjà en place. L'arrivée de pasteurs nomades «blancs» venus des Ajjer et de l'Ahaggar (formant la souche de plusieurs tribus de l'Aïr comme les Ikazkazen, Kel Ferwan, Kel Fadey, Kel Gharus, etc.), offrit un renfort guerrier important aux Kel Owey qui devinrent plus puissants que les Iteysen et que les Kel Gress. Finalement, ces derniers furent repoussés de l'Aïr vers le sud-ouest (Ader et Guber). La mise en place d'un anasta- fidet, installé d'abord à Asawdé (Asodé) au nord de l'Aïr correspond à la création d'un nouveau pôle politique, celui des iγollan Kel Owey. Le « sultan » des anciens iγollan (amenukal) fut maintenu dans une fonction d'intermédiaire entre les nou- veaux maîtres de l'Aïr et les exilés. La fonction de l'anastafidet était l'arbitrage des relations au sein des nouveaux iyollan et leur représentation auprès du « sultan » qui jouait le rôle d'intermédiaire avec les anciennes tribus de l'Aïr ainsi qu'avec les tribus nouvellement arrivées (dont certaines refusèrent l'intégration au système des iγollan tout en acceptant la média- tion de l'amenukal wan Agadez). Suivant le même principe que pour le « sultan », l'anastafidet est d'extraction ser- vile, originaire d'un village du Damergou (Falanki Walaleywa) d'anciens esclaves touaregs. D e nombreux observateurs semblent avoir confondu les attributions, en réalité complètement distinctes, de l'anastafidet ou encore du «sultan» avec celles d'un chef de tribu ou de confédération (ettebel). Jusqu'à l'arrivée des Français, le rôle de ces deux personnages se réduisait souvent à « réfléchir les opinions de plus forts qu'(eux) et exécuter leurs volontés», comme l'observe M . Foureau en 1899 à propos du «sultan» d'Agadez (in Jean, 1909, p . 43) ou comme le décrit, avant lui, Léon l'Africain (début du XVI e siècle) : « c'est celui qui donne le plus de satis- faction aux gens du désert qui est nommé Roi d'Agadez», (p. 452); ces descrip- tions confirment la source nomade de cette charge urbaine. BIBLIOGRAPHIE ADAMOU A., «Agadez et sa région», Etudes nigériennes, n° 44, 1979, 358 p. BERNUS S., « Henri Barth chez les Touaregs de l'Aïr, Extrait du Journal de Barth dans l'Aïr, juillet-décembre 1850», Études nigériennes, n° 28, 1972. BOURGEOT A., «Les échanges transsahariens, la Senusiya et les révoltes twareg de 1916-1917», Cahiers d'études africaines, 1969-70, XVIII, 1-2, pp. 159-185. DARIO Capitaine, Monographie du cercle d'Agadez, 1908 ou 1909, (Archives du Niger, Nia- mey, copie de 1913, 53 p.). HAMANI D . , AU carrefour du Soudan et de la Berbérie. Le sultanat touareg de l'Ayer, thèse de doctorat, Sorbonne 1985, 1037 p., 2 vol. JEAN (L t), Les Touaregs du Sud-est de l'Aïr, Paris, Larose, 1909, 351 p. JEAN LÉON L'AFRICAIN, Description de l'Afrique, Nouvelles éd. traduite de l'italien par A. Epaulard, 1956, Maisonneuve. NICOLAS F., «Contribution à l'étude des Twareg de l'Aïr», mémoire de l'I.F.A.N., 1950, pp. 459-503. LAURENT (Chef de bataillon), «L'Aïr et ses gens», mémoire du C.H.E.A.M., n° 4236, 1966, 154 p. multigr. NICOLAISEN J., «Ecology and Culture of the Pastoral Tuaref of Ayr and Ahaggar», Copen- hague, National Museum, 1963, 548 p. RENNEL OF RODD F., «People of the Veil», London, Mc Milliann, 1926 (nouvelle édition, Oosterhout, Anthropological publ., 1970, 504 p.). H . C L A U D O T - H A W A D , M . H A W A D . A210. ANATIKOLI Les Anatikoli, mentionnés par Ptolémée (IV, 6, 6, éd. C . Müller, p. 745) en Libye intérieure, sont qualifiés de Pharousii dans tous les manuscrits de la Géographie, sauf le meilleur (X), d'après lequel ces deux peuples sont énumérés l'un à la suite de l'autre, mais non point identifiés. Quoi qu'il en soit, les Anatikoli devaient être en rapport avec le fleuve Anatis. Mais une partie des manuscrits les appelle Antikoli. J . DESANGES A211. ANATIS L'Anatis est un fleuve mentionné par Pline l'Ancien (V, 9) dans son récit du périple effectué par l'historien Polybe le long des côtes océaniques de la Maurétanie, en 146 avant notre ère. Le Naturaliste le situe à 205 milles (un peu plus de 300 km) de Lixus (Larache). Il ne peut donc s'agir que de l'Oum er-Rbia, dont l'embou- chure se trouve à peu près à cette distance de Larache. Cependant, il semble que ce fleuve se soit aussi appelé Asana dans l'Antiquité, cf Pline l'Ancien (V, 13, éd. C.U.F., Paris, 1980, commentaire p. 131-132) et Ptolémée (IV, 1, 2, éd. C. Mül- ler, p. 577). J. DESANGES A212. ANAYA C'est un terme emprunté à l'arabe et qui signifie en kabyle : la protection accor- dée à un individu — hôte mais essentiellement réfugié — par un particulier, u n village ou une tribu. Le réfugié pouvait s'être exilé de son village pour diverses raisons, la plus importante et la plus fréquente étant le fait d'être poursuivi dans le cadre de la vendetta par une dette de sang ( amga ) . Ce droit ou ce devoir de protection est commun à tout le monde berbérophone ; chez les Imaziγen de l'Atlas uploads/Geographie/ encyclopedie-berbere-volume-5.pdf
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- Publié le Aoû 12, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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