151 EXPLOITATION! DES EOllÊTS DE LA HLAKASTÀ DANS LA KABIL1E ORIENTALE;, SOUS L
151 EXPLOITATION! DES EOllÊTS DE LA HLAKASTÀ DANS LA KABIL1E ORIENTALE;, SOUS LA DOMINATION TURQUE. 13e'article) III. Les documents qui vontsuivre traitent des questions multiples qu'il serait peut-être utile d'étudier séparément. Nous nous bor- nerons cependant à les transcrire par ordre chronologique, ne faisant exception que pour une seule lettre fort curieuse, rap- pelant rinsurrècfiori du chêrif Bèl-Haïche, en 1804, à la suite de laquelle le raïs Hamidou bombarda Djidjelli pendant deux jours. Cette pièce a besoin d'être accompagnée de quelques explications auxquelles se joindront de nouveaux détails sur cet important événement. Elle fera donc l'objet d'une notice spéciale. « Cachet : Le serviteur de Dieu Hassen ben Hussein, 1163 (1749).» « ' « Louange à Dieu seul. : « Noire présent ordre fortuné, béni, digne de louanges, dé- livré à notre fils: Si Ahmed el-Mekki, marabout de Djidjelli, (constate) que nous lui avons fait là faveur de lui accorder te respect etla considération ; nous l'avons chargé spécialement de ce qui' a trait; aux -peaux de panthères, afin que nul autre que lui ne s'en mêlé et que personne autre que lui n'en achète. Nous te recommandons en. ©utre à toutes les tribus telles que tes Hamouïa, tes populations de Béii 'Achour (1) et autres d'entre (1) La famille féodale des Ben 'Acliour gouverne depuis deux siècles environ le pays, du Ferdjidùa, au îio'rd-ôùest de Constantine. Son in- fluence s'étendait dans une partie de la Kabiiie orientale, Les Hamôuia dont il est fait mention ci-dessus, forment une tribu dépendant du commandement dés Ben 'Acliour. 152'; les tribus de cette région, afin?quenul ne l'arrête sur: soncliemriï;- et que personne ne l'approche- dans le but de lui nuire pu de:te tromper. Quiconque lui causera quelque dommage n'aura às'en prendre qu'à lui-même; il lui sera appliqué, une sévèrepunition;-^ Ainsi le prescrit notre présent ordre; on se conformera à ce qu'il- renferma. Que l'on n'y contrevienne pas ; c'est ce qu'il convient de faire. «Salut de la part du très-fortuné-Si Hassen Bey, que Dieule: fortifie « Ecrit à la date du premier tiers de djoumad tant dte Ifati- : 1165 (1751)...» . .. x, y, Les dépouilles de panthère: étaient un objet de luxe fort re- cherché par les.gouvernants turcs qui en faisaient hommage aux. Pachas ou au Sultan de Constanliitople lui-même, pour s'attirer leurs bonnes grâces. Le monopole de la chasse accordé à Si. Ahmed el-Mekki par le bey Hassen, qui,administrait Constantine- en 1750j devait avoir pour but de se procurer plus facilement les peaux de panthère dont il pouvait, avoir besoin. Il y a loin de là à notre système de primes pour la destruction dâs animaux, nui- sibles, '..:.- '' ,..:.'.••. ' ii.Nous avons accordé nos faveurs à Si Ahmed el-Mekki, lits du che'ikh Mohammed âmkran et nous l'avons replacé au poste- qu'il occupait précédemment. Nous retirons la gestion des affaires.- des mains de son neveu Si el-iMahdi. Ce retrait est complet, afin que Si Abmed el-Mekki sus-nommé, soit seul chargé de- toutes nos, affaires... et du transport de la solde que nous en- voyons à, notre garnison fortunée (de Djidjelli) et autres fonc- tions qui: lui étaient; confiées autrefois.: Nous l'avons réinstallé selon; te mode :en;usâge;;précôdemment. Salut. ; .:; .,:-MIDe lafpfi^l de Si Ahmed Bey, commandant la province de- Constantine; milieu-dû mois de chàban,de l'anll.70 (1756). » : .. Llntévçf offert parla pièce qui précède n'est pas de savoir que Si Ahmed elMekki-,,obligé- de se rendre à Bougie auprès de sa famille,lut provisoirement remplacé par son neveu qui lui céda 153 la placé à son retour. Mais le passage où 11 est parlé 'du--trans- port duvkçmr ou solde dès troupes composant la garnison' dé Djidjelli peut attirer l'attention de ceux qui s'occupent de:l'or- ganisation inlérieurë et des rouages de l'ancien beylik de Cons- tantine. En pays kâbile les routes étaient peu sûres, et les Turcs n'y exerçaient guère d'influence; aussi ne faut-il pas s'étonner que le transport des fonds de l'Etat fût confié à un marabout dont la réputation de sainteté inspirait plus de respect qu'une escorte nombreuse et bien armée. - Les documents qui par ordre de date devraient figurer ici ne présentent aucun fait saillant, nous nous dispenserons de tes reproduire. L'un d'eux relate seulement la mort de Si Ahmed el Mekki, qui eût lieu vers l'an 1800 de notre ère. Il tut remplacé par ses deux fils, Si Mohammed et Si Tahar, jeunes gens en bas âge auxquels le bey El-Hadj Mustapha donna un tuteur. il Louange à Dieu unique. "Que Dieu répande ses bénédictions .sur notre seigneur Mahomet ! « Que Dieu très-haut conserve par sa grâce et sa générosité la personne de l'honorable, le très-glorieux, le vénéré, notre fils Si Mohammed Amokran, marabout de Djidjelli! que Dieu lepro-r lège! amén. Par ce qui suit je vous fait connaître la réception àa votre lettre chérie; nous l'avons lue et compris son contenu, par lequel (vous nous dites) que les possesseurs de- cire et de cuirs n'écoutent pas vos paroles et qu'ils ont l'intention, de por- ter leurs marchandises à Bône. Nous vous prions -, vous, notre fils, de les prévenir de nouveau et de leur lire notre lettre, afin qu'ils viennent à vous avec leurs marchandises et qu'aucun d'eux n'aille à Bône. Ceux qui vous écoutant, viendront à nous, auront accompli ce que nous désirons; mais celui qui vous dé- sobéira,.prenez son nom et envoyez-le nous. Donnez-leur avis également que nous avons désigné un bâtiment d'Alger pour aller croiser dans vos parages et dans ceux de la côte de Bône. Celui; qui aura l'intention de se rendre vers nous aura l'aman (sauvegarde) ; mais Celui qui sera trouvé "entrant au port de Bône, sera capturé par le croiseur, ses marchandises confisquées au 154 profit de l'Etat, et le propriétaire des dites marchandises mourra à la karrita (travaux forcés). Que les délinquants ne s'en pren- nent qu'à eux-mêmes de ce qui leur adviendra. Combien de fois ne les avons-nùus pas avertis?-Ils conlinuenlcependant à dé- sobéir, aussi leur faute retombera sur leur cou. i' Prévenez-lës encore des dispositions que nous avons prises; quant à eux, ils sauront ce qui lès attend. « Je vous prie, ô mon fils, d'inviter nos sujets les fabricants de charbon à apprêter beaucoup de charbon dans le courant de celte année. Invitez aussi les patrons de barque à leur acheter ce charbon. Nous avons réglé que le transport leur serait payé à raison de dix mouzouna (environ 1 fr. 25 c.) la couffe. Ils n'auront que du gain. Ce sera la couffe ancienne, c'est-à-dire celle que les patrons de barque employaient d'habitude pour te transport. S'ils en ont besoin, je leur ferai l'avance des fonds; prévenez-moi, je vous tes enverrai. Nous n'avons rien autre à vous dire, si ce n'est de vous souhaiter la prospérité, le bien- être et la paix. « Ecrit par ordre du généreux, de I'éminent Sidi Ibrahim, oukil hardj de Bab el-Djihad (1). Que Dieu te protège et lui accorde ses faveurs. Amen. « Sur te cachet : celui qui met sa confiance dans te généreux Ibrahim, oukil hardj de Bab el-Djihad, 1237 (1821). » Je n'ai pu avoir aucune explication plausible sur lés causes qui motivaient tes mesures sévères prises contreles marchands allant vendre leurs marchandises à Bône. C'était, m'a-t-on répondu, parce que te Pacha tenait à ce que tous les produits de la côte arrivassent sûr le marché d'Alger. Cela nous ferait sup- poser que te monopole du commerce ayant été Vendu à quelque négociant de celte ville, comme cela eût lieu par exempte en faveur dé la'maison juive des Bâkri, lé gouvernement avait iri- térêl à 1e favoriser; même par dos moyens de pression, afin il) Oukil hardj de Eab el Djihad, c'estrà-dire l'Intendant ou chef de la marine, à Alger. Voir la note à la page 2913 de la Chrestomalhie de M. Bresiiier, relative à ce personnage 1ùro. ' - 155 d'avoir- le droit d'en exiger, à, son tour, des redevances .plus larges. ........ . , .:,;,', , Peut-rêlre encore faudrait-il en rechercher les causes, dans, les relations politiques existant alors entre Alger et,Tunis. Il y aur rail eu utilité, dans ce cas, à ne pas laisser écouter tes produits du.pays vers un port voisin d'une régence rivale. La pièce sui- vante pourrait venir à Fappui de celte opinion, bien que: le nom de l'oukil el-hardj ne soit pas te même que dans la lettre précé- dente : c A noire fils Si Mohammed, marabout de Djidjelli... « Nous vous informons que nous-vous avions déjà écrit précé- demment pour vous parler du charbon, Nous vous adressons celte nouvelle lettre pour confirmer.la première. Il faut, ô notre fils, que vous hâtiez l'exécution de, ce qu'elle prescrit et que vous n'y mettiez aucune négligence. Envoyez-nous la totalité des sandales,. qu'aucune d'elles n'aille à Tunis; car si nous apprenons qu'un (des patrons) de sandale s'est rendu à Tunis, il n'aura qu'à s'en prendre à lui-même de ce qui lui adviendra. « C'est tout ce que nous avons à vous dire. >< Ecrit par ordre de Si Mohammed, uploads/Geographie/ exploitation-des-eollets-de-la-hlakasta-sous-la-domination-turque.pdf
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- Publié le Oct 08, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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