Introduction : Le protectionnisme s’appuie sur trois types d’instruments : - le
Introduction : Le protectionnisme s’appuie sur trois types d’instruments : - les tarifs douaniers (droits de douane), cet instrument est soumis désormais à des règles précises : les droits de douane ne peuvent augmenter, sauf pour des périodes limitées et sous condition que le pays procédant à ces hausses les justifie par le fait que la concurrence étrangère engendre des conséquences négatives pour l’appareil national de production, - les restrictions quantitatives (existence de contingents d’importation pour un produit donné), elles sont en principe interdites : néanmoins, elles demeurent tolérées lorsqu’elles font l’objet d’un accord bilatéral entre les parties concernées, - les protections non tarifaires (par exemple l’édiction de règles environnementales conçues de manière à empêcher l’accès de certains produits étrangers au marché national), de plus en plus le protectionnisme tend à se cacher derrière des mobiles de type environnementaux, sociaux ou consuméristes, mobiles que l’on appelle souvent la « zone grise protectionniste », parce qu’il est bien difficile de savoir si ces règles ont été adoptées pour des raisons de protection du marché national, ou pour des raisons non commerciales. Source :http://www.lyc-arsonval-brive.ac-limoges.fr/jp-simonnet/spip.php?article303 Partie 1- Le libre échange n’assure pas toujours croissance et développement I. Les stratégies des NPI sont en réalité peu libérales A. Une protection douanière élevée Quand on compare la protection tarifaire entre 2 groupes de pays : ceux ayant adopté l’ISI et ceux ayant adopté la SPE, on remarque • certes que la protection moyenne est supérieure dans l’ISI • Mais les écarts de protection sont plus grands dans la SPE : en effet , cette stratégie distingue les secteurs qui n’ont pas besoin de protection car le pays dispose d’un avantage comparatif ou ceux pour lesquels la protection serait coûteuse : le pays ayant besoin de ces biens mais ne sachant pas les produire ( ex : biens d’équipement dans une première phase ) ; des secteurs que le pays cherche à développer sans être compétitif pour le moment , pour lesquels un protectionnisme éducateur semble nécessaire . • On peut dès lors en conclure qu’il semble y avoir une stratégie plus rationnelle de protectionnisme que celle opérée par les pays adoptant l’ISI B. Pour créer des avantages comparatifs Ce protectionnisme sélectif montre donc que • contrairement aux apparences et aux dires des théoriciens libéraux, l’Etat n’est pas absent, il applique une politique qui, selon M.Fouquin, tend à concentrer les efforts sur les secteurs compétitifs et à abandonner les secteurs, dans lesquels le pays n’a pas d’avantages ; Fiche 6 – La critique du libre-échange comme source de croissance et de développement Le renouveau du protectionnisme Chapitre : mondialisation et internationalisation des échanges Notions du référentiel : protectionnisme, barrières tarifaires/non tarifaires, dumping social, normes sociales, normes environnementales • car, contrairement aux affirmations de Ricardo, une adaptation passive aux avantages naturels ne suffit pas : « l’expérience de tous les pays en développement, y compris de ceux qui ont le mieux réussi, est en faveur d’un certain volontarisme : dans les phases de démarrage du processus de développement, l’Etat doit choisir les secteurs prioritaires qui doivent être créés ou développés ( ...). Pour en savoir plus : ici II. Le libre échange n’est pas toujours optimal A. Constat Les pays qui occupent aujourd’hui un leadership dans le commerce mondial (Allemagne, EU , Japon ) et qui sont donc les plus favorables au développement des échanges internationaux étaient au XIX° siècle les défenseurs d’un protectionnisme éducateur qui devait les mettre à l’abri de la concurrence exercée par le RU . B. Explications En effet, contrairement à ce qu’affirme Ricardo et toute l’école libérale, la spécialisation ne tombe pas du ciel ; elle est construite par le pays qui cherche à s’implanter dans les secteurs les plus porteurs. Si les pays les plus faibles acceptent le libre- échange, ils vont être obligés de se cantonner aux productions délaissées par le pays leader , car leurs industries n’étant pas encore compétitives , elles seront éliminées . Partie 2 -Un protectionnisme nécessaire Pour l’’analyse de Ha-Joon Chang :le protectionnisme est un facteur de développement ; ici I. Un protectionnisme éducateur A. Un protectionnisme indispensable Le pays en retard doit alors appliquer une stratégie protectionniste, qui contrairement à la théorie développée par les libéraux n’est pas défensive mais offensive. En effet, son industrie n’étant pas compétitive, il doit dans un premier temps la protéger par des barrières douanières qui lui offriront un marché captif (le consommateur en contrepartie subit un coût : il paye plus cher des biens de moins bonne qualité). B. Mais provisoire Mais ces barrières douanières ne seront que provisoires ; au fur et à mesure, les industries naissantes vont gagner en maturité, vont devenir plus compétitives, les barrières protectionnistes pourront alors progressivement être réduites . List qui est avec Hamilton le promoteur du protectionnisme éducateur considère, en effet, qu’il faut instaurer des barrières tant que les industries ne sont pas compétitives , mais que les producteurs doivent dès l’origine savoir que ces barrières ne sont que provisoires , sinon ils ne seront pas incités , sous l’aiguillon de la concurrence ,à accroître leur compétitivité . Exemples d’application de la stratégie : ici II. Vers un renouveau du protectionnisme défensif ? Protectionnisme défensif : protéger des activités dépassées et peu concurrentielles au niveau international pour permettre de les rendre compétitives ou d’assurer leur reconversion A. Constat ( doc 1 p 246) Les PDEM connaissent un mouvement de délocalisations de leurs établissements industriels vers les pays émergents Délocalisation : transfert à l’étranger d’une activité jusque là assurée sur le sol national B. Explications Les PDEM accusent alors ces pays de faire du dumping social et environnemental (doc6 p 251) Dumping : amélioration artificielle de la compétitivité commerciale à l’exportation • Social : grâce à la faiblesse ou l’absence de protection sociale et de réglementations du travail (ex : travail des enfants, 3 p 250) • Environnemental : grâce à la faiblesse où l’absence de réglementations visant à protéger l’environnement C. Une opposition entre PDEM et pays émergents 1. les propositions des PDEM (doc6 p 251) Les PDEM accusent alors les pays émergents de concurrence déloyale et veulent faire adopter au niveau international deux types de normes qui répondent à 2 objectifs : - un objectif implicite : limiter la concurrence déloyale - un objectif explicite : améliorer le sort de la population Deux types de normes ou clauses : - clauses sociales : Une clause sociale est l'introduction, ici dans des accords internationaux, d'une norme imposant le respect par tous de certaines règles sociales (exemple du travail des enfants). Son non-respect pourrait impliquer des sanctions commerciales (droit à des mesures protectionnistes de rétorsion à l'égard du pays violant cette clause). - clauses environnementales : ici c’est le respect de règles environnementales 2. Sont refusés par les pays émergents (7 p 251) Les pays émergents refusent l’introduction de ces clauses pour plusieurs raisons : - ils accusent les PDEM d’hypocrisie : au même stade de développement, ceux-ci n’étaient pas contraints par ce type de règles - ils considèrent qu’ils ne peuvent les appliquer : • leur niveau de richesse est plus faible • leur niveau de productivité aussi • ils ne peuvent donc financer ces normes - ces clauses ne sont pas demandées par leur population car leur niveau de développement est inférieur à celui des PDEM Pour en savoir plus sur les clauses sociales et normes environnementales : ici Un article des Cahiers français sur mondialisation et environnement : ici III. La politique commerciale stratégique : un nouveau protectionnisme Constat : On a assisté au début des années 80 à une réhabilitation de la théorie du protectionnisme éducateur. Explications : elle est basée sur la remise en cause des hypothèses démontrant l’optimalité du libre- échange : • dès lors que l’on ne se situe pas sur des marchés de CPP , le libre-échange peut générer des effets pervers . En effet : - contrairement à ce qu’affirmaient Ricardo et à sa suite HOS , la spécialisation ne résulte pas de déterminants statiques adoptés passivement par les Etats ( dotations factorielles ) ; - elle est construite par les Etats qui cherchent à s’implanter sur les marchés les plus porteurs . - Un pays qui dispose d’une avance technologique (exemple les USA) va alors essayer de la maintenir en mettant en place des barrières à l’entrée qui dissuaderont ses concurrents étrangers de se lancer dans l’innovation . • Une des barrières essentielles est constituée par les coûts de recherche : - Ceux ci sont très élevés , et ne pourront être rentabilisés que si l’entrant sur le marché peut bénéficier d’économies d’échelles. Il peut être alors nécessaire d’appliquer des mesures protectionnistes qui en rendant le marché intérieur captif aux entreprises nationales leur permettront Dans une première phase de rentabiliser leurs investissements . - comme l’a démontré la théorie de la croissance endogène , l’innovation sera d’autant plus aisée que l’expérience et le capital de connaissances accumulés dans le domaine seront forts . Dès lors , il peut être utile d’aider les uploads/Geographie/ fiche-6-2011-2012-la-critique-du-libre-echange.pdf
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- Publié le Oct 06, 2021
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