Fiche de lecture de Tueur sans gages Eugène Ionesco, Tueur sans gages, Paris, G
Fiche de lecture de Tueur sans gages Eugène Ionesco, Tueur sans gages, Paris, Gallimard,1958, 163 p. Les citations Les pages Merci ! vous savez, j’ai tellement besoin d’une autre vie, d’une nouvelle vie. Un autre cadre, un autre décore… 33 Je ne pouvais plus vivre, sans pouvoir mourir, cependant. 34 Mais moi j’avais conscience du malaise de l’existence. 34 Je ne puis analyser cet état, je ne sais même pas si l’expérience que j’ai vécue est communicable. Ce n’était pas expérience fréquente. Elle s’est répétée cinq ou six fois, dix fois, peut-être, dans ma vie. Assez, cependant, pour combler de joie, de certitude, je ne sais quels réservoirs de l’esprit. Lorsque j’étais enclin à la mélancolie, le souvenir de ce rayonnement éblouissant, de cet état lumineux faisait renaître en moi la force, les raisons sans raison de vivre, d’aimer… d’aimer quoi ?... D’aimer tout, éperdument… 36 Pas un homme dans la rue, pas un chat, pas un bruit, il n’y avait que moi. Pourtant, je ne souffrais pas de cette solitude, ce n’était pas une solitude. 38 Il se fit en moi une sorte de vide tumultueux, une tristesse profonde s’empara de moi, comme au moment de séparation tragique, intolérable. 39 Je me sentis abandonné parmi tous ces gens, toutes ces gens… 39 Et depuis, c’est le perpétuel novembre, crépuscule perpétuel, crépuscule du matin, crépuscule de minuit, crépuscule de midi, finies les aurores ! Dire que l’on appelle cela la civilisation ! 39 Ce qui m’a permis de continuer la vie dans la cité grise, c’est le souvenir de cet événement. 39 Je me suis promis de ne pas oublier. Dans mes jours de tristesse, de dépression nerveuse ou d’angoisse, je me rappellerai toujours, me suis-je dit, cet instant lumineux qui me permettait de tout supporter, qui devait être ma raison d’exister, mon appui. Pendant des années, j’étais sûr… 40 Je me sens de nouveau envahie par la nuit intérieure. 47 J’en ressens une telle détresse. Je me sens meurtri, fourbu !... Ma fatigue m’a repris… l’existence est vaine ! 49 Les maux dans je souffre ne sont pas apparents, ils sont 52 théoriques, spirituels. Je croyais que le printemps était revenu pour toujours… que j’avais retrouvé l’introuvable, le rêve, la clef, la vie… tous ce que nous avons perdu, en vivant. 80 Je dois empêcher le mal. 120 Peut-être que vous tuez tous ces gens par bonté ! pour les empêcher de souffrir ! vous considérer que la vie n’est qu’une souffrance ! Peut-être, voulez-vous guérir les gens de la hantise de la mort ? vous pensez… 124 La vie ne compte guère, si elle est trop courte, la souffrance de l’humanité sera courte aussi : qu’ils souffrent trente ans, quarante ou dix ans de plus ou de moins, qu’est-ce que cela peut vous faire ? Laissez les gens souffrir si c’est leur volonté. Laissez-les souffrir le temps qu’ils veulent souffrir… De toute manière, cela passera: quelques années ne comptent guère, ils auront toute l’éternité pour ne plus souffrir. Laissez-les mourir d’eux-mêmes, bientôt il ne sera plus question de rien. Tout s’éteindra, tout finira de soi-même. Ne précipitez pas les événements : c’est inutile. Mais vous vous mettez dans une situation absurde : si vous croyez être un bienfaiteur de l’humanité en la détruisant, vous vous trompez… 125 Moi-même, souvent, je doute de tout. (…) Je doute de l’utilité de la vie, du sens de la vie, de mes valeurs, et de toues les didactiques. Je ne sais plus à qui m’en tenir, il n’y a ni vérité ni charité, peut-être. 128 Peut-être c’est nous qui sommes dans l’erreur de vouloir exister… 129 uploads/Geographie/ fiche-de-lecture-tueur-sans-gages.pdf
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- Publié le Dec 01, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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