ÉRIC MESNARD PROFESSEUR D’IUFM Guide pédagogique La France d’Outre-mer cycle 3

ÉRIC MESNARD PROFESSEUR D’IUFM Guide pédagogique La France d’Outre-mer cycle 3 Ce guide pédagogique est le complément du Dossier Hachette consacré à la France d’Outre-mer. La construction du Guide suit celle du Dossier de l’élève : – les trois premiers chapitres sont consacrés à l’histoire de la France d’Outre-mer, auxquels s’ajoute une double page « À la manière de… un historien » ; – les cinq chapitres suivants et les deux doubles pages « À la manière de… » qui les complètent proposent une étude géographique de l’Outre-mer prenant en compte des données économiques, sociales et environnementales. Ce guide a pour objectif d’aider l’enseignant à construire ses séances pédagogiques grâce à des références précises aux programmes de 2008 et à une mise à jour des connaissances sur l’histoire et la géographie de la France d’Outre-mer. Les douze séquences du Guide se référant aux doubles pages du dossier sont structurées de manière identique, avec : – des références aux programmes de 2008 ; – la définition, pour chaque séquence, d’objectifs de connaissances et de compétences ; – une mise au point scientifique (« le contexte historique » ou le « contexte géographique ») nourrie par des références bibliographiques précises ; – l’organisation de chaque séquence présentée sous forme d’activités en classe. Toutes les activités (lecture, description, comparaison, mise en relation, confrontation…) se fondent sur les documents sélectionnés dans le dossier et sur les questions qui s’y rapportent. Le guide fournit aussi des indications de correction ; – des « mots clefs » sont proposés pour « construire le résumé » ; – une bibliographie et une « sitographie », qui distinguent les « ouvrages de référence », et les livres, sites et documents « pour préparer la classe » ou « pour les élèves ». Par ailleurs, en complément de chaque chapitre du Dossier de l’élève, ce guide propose des photofiches. Elles permet- tront d’évaluer les acquis des élèves et de leur proposer des activités d’apprentissage complémentaires et diversifiées. Cet ouvrage aborde des questions essentielles pour mieux comprendre la complexité de l’histoire et de la géographie de la France d’Outre-mer. Il propose des situations d’apprentissage diversifiées et un questionnement qui valorise la compréhension et la mise en relation de documents de diverses natures. Les démarches pédagogiques proposées visent pour l’essentiel à habituer les élèves du cycle 3 à un usage argumenté et rigoureux de la description, de l’analyse et de la synthèse. Espérons que leur mise en œuvre dans la classe par le professeur des écoles contribuera à l’ouverture culturelle des élèves sur le Monde et au plaisir de mieux connaître et de mieux comprendre la richesse et la diversité des territoires et des populations de la France d’Outre-mer. Éric Mesnard ISBN : 978-2-01-117525-0 © Hachette Livre, 2010, 43 quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15. Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes des articles L. 122-4 et L. 122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective », et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations » dans un but d’exemple ou d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite ». Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, sans autorisation de l’éditeur ou du Centre français de l’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris), constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Avant-propos 3 Sommaire général Photofiches pour les élèves 48 Le peuplement avant la colonisation 4 La colonisation de l’Outre-mer par la France 9 Des colonies aux DROM-COM 14 À la manière de… un historien 19 Les populations ultramarines 21 Les activités économiques de l’Outre-mer 30 À la manière de… un géographe 35 Les échanges économiques et culturels 37 Des espaces à risques et à protéger 42 À la manière de… un militant pour l’environnement 46 La diversité des climats et des paysages 26 4 Le peuplement avant la colonisation Référence aux programmes • Les Temps modernes : le temps des Découvertes (1492 : Christophe Colomb en Amérique) ; les Lumières. Connaissances et compétences • Savoir situer dans le temps et dans l’espace les voyages maritimes d’exploration des Temps modernes, notamment celui de Christophe Colomb en 1492. • Comprendre l’importance historique de l’élargissement de l’horizon européen et de la mise en place d’une première « mondialisation ». • Connaître les principales caractéristiques de civilisations avec lesquelles les Européens sont entrés en contact pen- dant les Temps modernes. • Lire et utiliser différents langages : cartes, iconographie. • Mettre en relation des supports documentaires divers pour en tirer des informations historiques : cartes, objets archéologiques, récits de voyage, gravures. Photofiche Voir la photofiche pp. 48-49. Pages 6 à 11 du Dossier Le contexte historique 1. Les Amérindiens de la Caraïbe Le premier peuplement des Antilles ne semble pas anté- rieur au Ve millénaire avant notre ère. Il est qualifié de « précéramique », car ces populations, qui vivaient de pêche, de chasse et de cueillette, utilisaient la pierre polie, mais ne connaissaient pas la céramique. Au IIe millénaire avant J.-C., une culture agricole fondée sur l’exploitation de tubercules, dont le manioc, s’est déve- loppée dans le bassin de l’Orénoque. Elle est qualifiée de « saladoïde », du nom du site de Saladero au Venezuela. Ces populations étaient présentes aux Antilles au début de l’ère chrétienne, où elles ont apporté le manioc, la patate douce et le piment. Elles se sont installées sur les flancs des volcans où elles pratiquaient la culture itinérante sur brûlis et ont conservé des liens avec les populations d’Amérique du Sud avec lesquelles elles échangeaient, notamment, des objets de prestige (perles, parures). Selon André Delpuech (cf. bibliographie), l’histoire des Petites Antilles demeure confuse entre 600 et 1 200. Pendant cette période s’est « déroulée une étape importante de l’histoire de la Caraïbe, marquée par un phénomène d’insularisation. Les descendants des groupes saladoïdes ont alors développé des cultures insulaires proprement antillaises. […] Au-delà de l’apparent recul de la techno- logie céramique, […] les groupes contemporains de cette période de mutation […] apparaissent comme de grands pêcheurs, parfaitement adaptés à leur environnement maritime. » Entre le XIIe et le XVe siècle s’est épanouie aux Grandes Antilles la civilisation avec laquelle les Espagnols sont entrés en contact. Appartenant au groupe linguistique « arawak », ces sociétés étaient hiérarchisées et dominées par des caciques1. Les archéologues s’interrogent pour savoir si c’est pendant cette période que sont arrivés aux Petites Antilles des groupes caraïbes venus de Guyane qui se désignaient sous le nom de « Callinagos ». « On ne retient souvent que leur aspect belliqueux et leur pratique de l’anthropophagie, mais il s’agissait avant tout de groupes de marins et d’horticul- teurs, vivant comme leurs voisins. […] Les ennemis hérédi- taires des Callinagos – et de leurs “frères” Kalinas du conti- nent sud-américain étaient les Arawaks des Grandes Antilles, du Venezuela ou des Guyanes. » (André Delpuech) Dès son premier voyage, Christophe Colomb crut com- prendre des Amérindiens des Grandes Antilles, avec les- quels il était entré en contact, qu’il existait un peuple guerrier, que ses interlocuteurs qualifiaient de « cariba ». Lecteur des récits de Marco Polo, l’amiral associa ce peu- ple belliqueux aux sujets du Grand Khan. Il fut ainsi à l’origine de l’opposition entre les « doux et paisibles sau- vages » d’Hispaniola/Haïti et les « terribles cannibales » des Petites Antilles. Le mot « cannibale » est ainsi né d’une altération de « cariba » ou de « caliba » qui signi- fiait « homme guerrier ». Mais il a vite perdu sa signifi- cation ethnique pour désigner le sauvage anthropophage et « justifier » sa réduction en esclavage après la destruction des « bons sauvages ». Les archéologues, les historiens et les linguistes mettent aujourd’hui en question la pertinence de l’opposition entre Arawaks et Caraïbes héritée des chroniqueurs européens des XVIe et XVIIe siècles. Ainsi, la langue parlée par les Amérindiens de la Guadeloupe et des îles voisines appar- tient-elle par sa structure et son lexique à la famille arawak. 1. Nom donné aux chefs amérindiens. 2. Les Européens à la « découverte » du monde À la fin du Moyen Âge se mirent en place les conditions d’une primauté des États de l’Europe atlantique. L’Occident était déficitaire dans ses échanges commer- ciaux avec l’Orient et dépendait des intermédiaires musul- mans. Certains envisageaient de contourner l’Empire turc conquérant et de mettre fin au monopole de Venise pour avoir accès aux soieries, aux parfums et aux épices des « Indes ». Peut-être serait-il aussi possible d’entrer en contact avec le « royaume du Prêtre Jean » et de prendre l’Islam en tenaille ? Ce désir de continuer la croisade était vivace, notamment dans la péninsule Ibérique où s’achevait la Reconquista. Tous rêvaient de terres où uploads/Geographie/ france-d-outre-mer-pdf 1 .pdf

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