1 THÈSE en vue de l'obtention du grade de Docteur de l’Université de Lyon, déli
1 THÈSE en vue de l'obtention du grade de Docteur de l’Université de Lyon, délivré par l’École Normale Supérieure de Lyon Discipline : Sciences du langage - Linguistique Laboratoire : Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (ICAR) - UMR 5191 École Doctorale N°484 : Lettres, langues, linguistique et Art présentée et soutenue publiquement le 18 novembre 2013 par Monsieur Jonas SIBONY _____________________________________________ De l’analysibilité des racines de l’hébreu biblique ______________________________________________ Directeur de thèse : M. Georges BOHAS Après l'avis de : M. Jean-Pierre ANGOUJARD M. David HAMIDOVIĆ Devant la commission d'examen formée de : M. Jean-Pierre ANGOUJARD, Professeur émérite, Université de Nantes – Rapporteur - Président M. Daniel BODI, Professeur, Université Paris 8-Saint Denis - Membre M. Georges BOHAS, Professeur, École Normale Supérieure de Lyon – Directeur de thèse M. David HAMIDOVIĆ, Professeur, Université de Lausanne - Rapporteur Mme Danielle LEEMAN, Professeur, Université Paris X-Nanterre - Membre 3 THÈSE en vue de l'obtention du grade de Docteur de l’Université de Lyon, délivré par l’École Normale Supérieure de Lyon Discipline : Sciences du langage - Linguistique Laboratoire : Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations (ICAR) - UMR 5191 École Doctorale N°484 : Lettres, langues, linguistique et Art présentée et soutenue publiquement le 18 novembre 2013 par Monsieur Jonas SIBONY _____________________________________________ De l’analysibilité des racines de l’hébreu biblique ______________________________________________ Directeur de thèse : M. Georges BOHAS Après l'avis de : M. Jean-Pierre ANGOUJARD M. David HAMIDOVIĆ Devant la commission d'examen formée de : M. Jean-Pierre ANGOUJARD, Professeur émérite, Université de Nantes – Rapporteur - Président M. Daniel BODI, Professeur, Université Paris 8-Saint Denis - Membre M. Georges BOHAS, Professeur, École Normale Supérieure de Lyon – Directeur de thèse M. David HAMIDOVIĆ, Professeur, Université de Lausanne - Rapporteur Mme Danielle LEEMAN, Professeur, Université Paris X-Nanterre - Membre 5 Remerciements Je voudrais tout d'abord remercier mon directeur de recherche M. Georges Bohas, sans qui cette étude n'aurait pas été possible. Je travaillais déjà depuis deux ans sur un sujet proche de celui que je présente aujourd’hui dans un autre institut et ne parvenais plus à avancer convenablement. J’étais proche de l’abandon quand nous nous sommes rencontrés. C’est ainsi qu’il a proposé de reprendre la direction de mes travaux. Il a su me remotiver dans cette nouvelle recherche, en me guidant le mieux possible, en répondant à toutes mes interrogations et en étant toujours disponible et réactif. Je tiens aussi à remercier mes anciens professeurs devenus collègues avec le temps, Masha Itzhaki, Alessandro Guetta, Rina Cohen, Marie-Christine Varol, Jules Danan, Daniel Bodi, Yishai Neumann, Joseph Tedghi, Yitskhok Niborski, Dory Manor, Dorit Shilo, Georgine Ayoub et les autres, avec une attention toute particulière à la regrettée Sophie Kessler-Mesguish, qui nous a quittés beaucoup trop tôt. Merci également aux membres du GLECS et de SELEFA, en particulier à Michel Masson et Roland Laffitte pour leurs conseils tant méthodologiques que théoriques. Merci à Mihai Dat pour m’avoir vivement conseillé de rencontrer Georges Bohas et pour m’avoir ouvert la voie avec sa brillante thèse de doctorat. Un grand merci à David, Noémie et Vera Musnik ainsi qu’aux spécialistes de langues de la BULAC pour leur aide précieuse. Enfin, je voudrais exprimer ma reconnaissance à ma famille, à Cloé, à Tom et tout particulièrement à mes parents. À ma mère qui m’a toujours épaulé et a constamment su trouver les mots pour me stimuler et me rassurer dans les moments de doute. Je ne pourrai jamais assez remercier mon père, pour sa présence et sa sagesse, lui qui n’a jamais cessé de me suivre dans mes études et a su me guider dans la vie depuis l’enfance. 7 Résumé Notre étude s’inscrit dans le cadre de la théorie des matrices et des étymons (TME), principalement élaborée par G. Bohas (1997, 2000), G. Bohas et M. Dat (2007) et G. Bohas et A. Saguer (2012). Ce nouvel outil propose une réorganisation du lexique des langues sémitiques non plus sur la base de phonèmes mais de traits phonétiques. Cette perspective mène à contester le caractère primitif de la notion de racine triconsonantique développée par les grammairiens arabes du Moyen-Âge. De plus, la TME permet de rendre compte d’un certain nombre de régularités observées dans le lexique, telles que les liens phonético-sémantiques existants entre certains radicaux, l’aspect mimétique de la structure du signe, la polysémie des racines trilitères, etc. Notre thèse traite dans ce cadre du vocabulaire de l’hébreu biblique et se présente en trois parties. Dans un premier temps est donnée une description complète du fonctionnement de la théorie, suit un développement du vocabulaire de sept champs notionnels contraints par un cadre phonétique stable puis nous proposons un dictionnaire présentant une réorganisation totale du lexique hébraïque ancien sur la base d’étymons bilitères. Mots-clés : étymon, hébreu biblique, langues sémitiques, matrice, mimophonie lexicale, racine bilitère, racine triconsonantique, théorie des matrices et des étymons, trait- phonétique. 9 Abstract Our study is on the matrix and etymons theory (TME), mainly elaborated by G. Bohas (1997, 2000), G. Bohas and M. Dat (2007), and G. Bohas and A. Saguer (2012). This new tool proposes a reorganization of the vocabulary of Semitic languages, no longer based on phonemes but on distinctive features. This viewpoint brings us to contest the primitive angle of the notion of triconsonantal root developed by Arab grammarians in the Middle Ages. Moreover, TME enables us to explain lots of regularities noticed in the vocabulary, such as phono-semantical links between stems, the mimetic aspect of the sign’s structure, the polysemy of the triliteral roots, etc. Our thesis deals with biblical Hebrew and is divided in three parts. The first gives a complete definition of the theory. The second applies it to the vocabulary of seven notional fields built on a stable phonetic setting. The third proposes a lexicon presenting a whole reorganization of the vocabulary of ancient Hebrew based on bilateral etymons. Key-words : biblical Hebrew, biliteral root, etymon, distinctive features, lexical mimophonie, matrix, matrix and etymons theory, Semitic languages, triconsonantal root. 10 11 SOMMAIRE Remerciements .................................................................................................................................. 5 Résumé .............................................................................................................................................. 7 Abstract ............................................................................................................................................. 9 SOMMAIRE ................................................................................................................................... 11 AVANT-PROPOS .......................................................................................................................... 13 PREMIÈRE PARTIE La théorie des matrices et des étymons ...................................................... 27 Chapitre I : Analyse et décomposition du système de racine trilittère ........................... 31 Chapitre II : La théorie des matrices et des étymons ...................................................... 45 Chapitre III : Précisions sur l’organisation du lexique en matrices et en étymons ...... 73 DEUXIÈME PARTIE Développement des matrices ................................................................... 103 Chapitre IV : La langue ................................................................................................... 113 Chapitre V : La gorge .................................................................................................. 127 Chapitre VI : Le nez ......................................................................................................... 154 Chapitre VII : La bouche, les lèvres ................................................................................ 163 Chapitre VIII : Le souffle ................................................................................................. 173 Chapitre IX : La traction ................................................................................................. 191 Chapitre X : La fertilité .................................................................................................... 221 TROISIÈME PARTIE Fragment d’un dictionnaire étymologique de l’hébreu ......................... 249 Chapitre XI : Fragment d’un dictionnaire étymologique de l’hébreu ......................... 253 CONCLUSION GÉNÉRALE ....................................................................................................... 359 Bibliographie ................................................................................................................................. 363 ANNEXES .................................................................................................................................... 379 12 13 AVANT-PROPOS Presque tous les mots des langues sémitiques […] se laissent ramener à des groupes de vocables dont la signification commune primordiale est attachée à trois consonnes… On désigne ordinairement cette base par le terme ‘racine’.1 Les racines sémitiques ont été étudiées de près par les linguistes. On sait qu’elles sont en très grande majorité composées de trois consonnes ; on les nomme trilitères.2 Nous trouvons ce type d’affirmation dans n’importe quel essai linguistique, grammaire ou manuel d’apprentissage portant sur l’étude d’une langue sémitique3. Depuis le Moyen-Âge jusqu’à aujourd’hui, une majorité de spécialistes s’accorde pour affirmer que le sens d’un mot d’une langue sémitique est véhiculé par la présence de trois consonnes, agencées linéairement, que l’on appelle « racine ». L’analyse traditionnelle est d’ajouter que le croisement de cette racine avec un « schème » est à l’origine de la formation de l’unité lexicale. Le consensus qui s’est dégagé nous apprend que les mots arabes sont : […] analysables en deux strates distinctes. La première constituée uniquement de consonnes, ordonnées de façon stricte, s’appelle la racine du mot (en arabe ʔaṣl). La seconde, constituée de voyelles longues ou brèves et parfois aussi de 1 Karl Brockelmann (1910), Précis de linguistique sémitique, Geuthner, Paris. 2 Marcel Cohen (1947), Essai comparatif sur le vocabulaire et la phonétique du chamito-sémitique, Librairie Honoré Champion, Paris. 3 Pour l’origine de l’appellation « sémitique », S. Kessler Mesguich et J. Baumgarten (2001, p. 4) rappellent : « que le mot « sémitique » dérive de Sem, le fils de Noé, mentionné dans la Genèse, l’ancêtre des peuples qui parlaient un même groupe de langues. Le terme a été forgé à la fin du XVIIIe siècle pour désigner principalement l’arabe, l’araméen et l’hébreu. Par la suite, il a été appliqué à un ensemble d’autres langues, dont certaines, comme l’éblaïte ou l’ougaritique, ne furent découvertes qu’au XXe siècle. Ces langues étaient parlées dans le vaste territoire englobant la Mésopotamie (sémitique du nord-est), la Syrie-Palestine (sémitique du nord-ouest), l’Arabie et l’Ethiopie (sémitique du sud-ouest). Au XIXe siècle, le terme de « chamitique » fut introduit en référence au nom d’un autre fils de Noé, Cham, uploads/Geographie/ these-de-doctorat-jonas-sibony-hebreu-ok 1 .pdf
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- Publié le Oct 09, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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