BREVET BLANC François découvre le village de son ami, Meaulnes : La Ferté d’Ang
BREVET BLANC François découvre le village de son ami, Meaulnes : La Ferté d’Angillon. Une apparition Je n’avais jamais fait de longue course à bicyclette. Celle-ci était la première. Mais, depuis longtemps, malgré mon mauvais genou, en cachette, Jasmin m’avait appris à monter. Si déjà pour un jeune homme ordinaire la bicyclette est un instrument bien amusant, que ne devait-elle pas sembler à un pauvre garçon comme moi, qui naguère encore traînais misérablement la jambe, trempé de sueur, dès le quatrième kilomètre !… Du haut des côtes descendre et s’enfoncer dans le creux des paysages ; découvrir comme à coups d’ailes les lointains de la route qui s’écartent et fleurissent à votre approche, traverser un village dans l’espace d’un instant et l’emporter tout entier d’un coup d’œil… En rêve seulement j’avais connu jusque-là course aussi charmante, aussi légère. Les côtes mêmes me trouvaient plein d’entrain. Car c’était, il faut le dire, le chemin du pays de Meaulnes que je buvais ainsi… « Un peu avant l’entrée du bourg, me disait Meaulnes, lorsque jadis il décrivait son village, on voit une grande roue à palettes que le vent fait tourner… » Il ne savait pas à quoi elle servait, ou peut-être feignait-il de n’en rien savoir pour piquer ma curiosité davantage. C’est seulement au déclin de cette journée de fin d’août que j’aperçus, tournant au vent dans une immense prairie, la grande roue qui devait monter l’eau pour une métairie voisine. Derrière les peupliers du pré se découvraient déjà les premiers faubourgs. À mesure que je suivais le grand détour que faisait la route pour contourner le ruisseau, le paysage s’épanouissait et s’ouvrait… Arrivé sur le pont, je découvris enfin la grand rue du village. Des vaches paissaient, cachées dans les roseaux de la prairie et j’entendais leurs cloches, tandis que, descendu de bicyclette, les deux mains sur mon guidon, je regardais le pays où j’allais porter une si grave nouvelle. Les maisons, où l’on entrait en passant sur un petit pont de bois, étaient toutes alignées au bord d’un fossé qui descendait la rue, comme autant de barques, voiles carguées, amarrées dans le calme du soir. C’était l’heure où dans chaque cuisine on allume un feu. Alors la crainte et je ne sais quel obscur regret de venir troubler tant de paix commencèrent à m’enlever tout courage. À point pour aggraver ma soudaine faiblesse, je me rappelai que la tante Moinel habitait là, sur une petite place de La Ferté-d’Angillon. IIIème partie – Chapitre 3 « Une apparition », Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier QUESTIONS I. Le paysage : 5,5 1) Quels sont les principaux éléments qui constituent le paysage ? (0,5 pt) 2) Quel est le temps employé pour la description ? (0,5 pt) 3) Dans les lignes 16 à 26, quels sont les deux sens auxquels cette description fait appel ? Relevez les termes justifiant votre réponse. (1 pt) 4) Relevez une expression permettant de caractériser l’atmosphère de ce paysage. (0,5 pt) 5) Quel est le point de vue adopté dans cette description ? Justifiez votre réponse. (1,5 pt) 6) Montrez comment le paysage est découvert progressivement par François. Justifiez en vous appuyant sur des expressions du texte. (1,5 pt) II. L’attente : 5 pts 1) Dans cet extrait, le paysage est-il décrit immédiatement ? Pourquoi ? (0,5 pt) 2) a. Relevez les paroles de Meaulnes rapportées par François ? Pourquoi apparaissent-elles à ce moment du récit ? (0,5 pt) b. Transformez-les au discours indirect. (1 pt) 3) « c’est seulement au déclin de cette fin de journée d’août que j’aperçus, tournant au vent dans une immense prairie, la grand’roue ». Dans cette phrase, où le COD se place-t-il par rapport au verbe ? Quel est l'effet produit par sa position ? (1 pt) 4) « Derrière les peupliers se découvrent déjà les faubourgs ». Quelle est la fonction du GN souligné ? Quel est l’effet produit par sa position ? (1pt) 5) Quelle est la nature (ou classe grammaticale) de « seulement », « déjà » « enfin » ? Quel sentiment expriment-ils ? (1 pt) I. L’émotion : 5 1) Que suggèrent les points de suspension à la ligne 11 ? (0,5 pt) 2) a. A quoi le narrateur compare-t-il le paysage dans les verbes « s’épanouir » et « s’ouvrir » (l. 19-20) ? (0, 5 pt) b. Identifiez la figure de style contenue dans l’expression « Les maisons [...]comme autant de barques ». (0,5 pt) 3) Analyser (nature et fonctions) les deux expansions du nom « pont » dans « petit pont de bois » (l.24) ? Que suggère l’adjectif ? (1,5 pt) 4) Quels sont les sentiments (au moins trois) éprouvés par François à la découverte de ces lieux ? Justifiez votre réponse par des citations précises. (1,5 pt) REECRITURE (4 points) Réécrivez ce passage en remplaçant « je » par « elle ». Procédez à toutes les modifications nécessaires. Je n’avais jamais fait de longue course à bicyclette. Celle-ci était la première. Mais, depuis longtemps, malgré mon mauvais genou, en cachette, Jasmin m’avait appris à monter. Si déjà pour un jeune homme ordinaire la bicyclette est un instrument bien amusant, que ne devait-elle pas sembler à un pauvre garçon comme moi, qui naguère encore traînais misérablement la jambe, trempé de sueur, dès le quatrième kilomètre !… DICTEE (6 points) Nous habitions les bâtiments du Cours Supérieur de Sainte-Agathe. Mon père, que j’appelais M. Seurel, comme les autres élèves, y dirigeait à la fois le Cours Supérieur, où l’on préparait le brevet d’instituteur, et le Cours Moyen. Ma mère faisait la petite classe. Une longue maison rouge, avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une cour immense avec préaux et buanderie, qui ouvrait en avant sur le village par un grand portail ; sur le côté nord, la route où donnait une petite grille et qui menait vers La Gare, à trois kilomètres ; au sud et par derrière, des champs, des jardins et des près qui rejoignaient les faubourgs… tel est le plan sommaire de cette demeure où s’écoulèrent les jours les plus tourmentés et les plus chers de ma vie – demeure d’où partirent et où revinrent se briser, comme des vagues sur un rocher désert, nos aventures. Le Grand Meaulnes, Alain-Fournier REDACTION Comme François, vous découvrez un lieu dont un ami vous a longuement parlé. Vous évoquez cette découverte en cherchant à faire partager vos émotions. - Votre texte sera écrit à la 1ère personne ; - Vous insisterez sur les émotions et sentiments que ce lieu fait naître en vous. - Il sera tenu compte, dans l'évaluation, de la correction de la langue et de l'orthographe I. 1. Les principaux éléments qui constituent le paysages sont « une grand’roue à palettes à l’entrée du bourg », « la grand’route », « une immense prairie », « un pré et ses peupliers », « un ruisseau », « un pont », « la grand’rue du village », « les maisons ». (0.25 pour 2 élts ; 0.5 pour 3) 2. Le temps employé pour la description est l’imparfait. (0.5) 3. Les sensations sont la vue (« immense », « grande »), l’ouie (« cloches ») et le goût (« C’était [.......] le chemin du pays de Meaulnes que je buvais ainsi »). (désignation : 0.25) + (justification : 0.25) * 2 4. Les expressions « tant de paix » et « dans le calme du soir » permettent de caractériser l’atmosphère de ce paysage. (0.5) 5. Le point de vue adopté est interne (0.5), c’est celui du personnage- narrateur, François, à travers lequel on perçoit le paysage (« j’aperçus », « je découvris ») et qui nous donne ses impressions. (2 élts de justification = 0.5*2) 6. Le paysage est découvert par le lecteur en même temps que François : on a une description itinérante, comme le souligne les verbes de déplacement (« je suivais », « arrive ») (0.75) et les expressions de lieux, marquant la progression (« derrière les peupliers… », « à mesure que ») (0.75). II. 1. Le paysage n’est pas décrit directement : suspens, attente, désir de la découverte (0.5) 2. a. Les paroles de Meaulnes sont « Un peu avant l’entrée du bourg, on voit une grande roue à palettes que le vent fait tourner… ». Il s’approche du but et attend ce point de repère qu’il se remémore. (0.25 + 0.25) b. Meaulnes me disait qu’ (0.5) un peu avant le bourg on voyait (0.25) une grande roue à palette que le vent faisait (0.25) tourner ». 3. Le détachement (0.25) du COD « la grand’roue » (0.25) évoque l'attente de la découverte (0.5). 4. Le GN souligné a pour fonction sujet (0.25) inversé (0.25) ; la position du GN évoque une découverte progressive, le mystère (0.5). 5. Les adverbes (0.5) « seulement, déjà, enfin » insiste sur l’impatience, le désir (0.5). III. 1. Les points de suspension évoquent l’émotion du personnage (0.5) 2. a. Le narrateur compare uploads/Geographie/ francois-decouvre-le-village-de-son-ami.pdf
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- Publié le Mar 16, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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