Module 3 Généralisation 04 novembre 2008 RÉDACTEUR : JEAN-PAUL DARTEYRE ECOLE N

Module 3 Généralisation 04 novembre 2008 RÉDACTEUR : JEAN-PAUL DARTEYRE ECOLE NATIONALE DES SCIENCES GÉOGRAPHIQUES Table des matières I - La généralisation 5 II - Quels sont les facteurs ? 9 III - Quels sont les principes de la généralisation ? 11 IV - Quelles sont les règles de la généralisation ? 17 V - Comment réalise-t-on la généralisation des diverses thématiques ? 21 A. Aperçu technique....................................................................................21 B. L'hydrographie........................................................................................21 C. Les routes et chemins..............................................................................22 D. Les constructions....................................................................................23 E. La végétation..........................................................................................24 F. Les figurés du terrain...............................................................................25 1. Les courbes de niveau............................................................................................25 2. Les talus et escarpements......................................................................................26 3. Les rochers...........................................................................................................26 4. Les figurés spéciaux...............................................................................................27 G. La toponymie.........................................................................................27 3 I - La généralisation I Remarque A la place de généralisation (qui implique un changement d'échelle), on peut parler de modélisation. Définition La généralisation est la technique qui permettra de modéliser l'espace géographique afin de saisir les phénomènes à un niveau d'abstraction plus large que les données ou la carte initiale. Elle aura pour finalité de réduire le nombre de données transmise en conservant, autant que possible, les informations essentielles qu'elles véhiculent. Cette technique suppose trois types d'opérations :  La sélection des données,  La schématisation des formes,  L'harmonisation des contenus. Et souvent s'impose l'obligation des décalages. Une nécessité : quand et pourquoi ? La généralisation s'impose dès lors que la réalisation d'une opération cartographique nécessite l'application d'une requête d'analyse dont le niveau conceptuel est plus large que la modélisation de l'espace géographique à laquelle elle s'applique. Le traitement cartographique est devenu impossible, car les données initiales ne permettent plus alors de traduire correctement les phénomènes. La lisibilité et la clarté des informations en sont profondément affectées. Exemple : Qu'il s'agisse par exemple :  en cartographie traditionnelle, de transformer directement la carte de base au 1/25 000 en carte routière au 1/250 000.  en cartographie numérique, d'effectuer une sortie graphique correcte au 1/100 000 depuis la BD Topo. Les difficultés rencontrées sont de deux ordres :  Des données inadaptées, car trop précises et trop denses pour le but recherché.  Des contraintes dues à l'expression graphique (nombre de phénomènes représentables sur une surface donnée à l'échelle considérée ; limites physiologiques de lisibilité et potentialités d'interprétation). 5 6 La généralisation La généralisation et le changement d'échelle - carte au 1/25 000 La généralisation et le changement d'échelle - carte au 1/50 000 La généralisation et le changement d'échelle - carte au 1/100 000 II - Quels sont les facteurs ? II Résumé Les facteurs influençant la généralisation de l'information contenue dans la carte sont :  l'échelle ;  la destination de la carte (son but, les conditions de son utilisation) ;  la complexité et les caractéristiques de la région cartographiée ;  la qualité des données de base et leur source. Quelle est l'influence de l'échelle ? Nous savons que le nombre de phénomènes que l'on peut représenter sur une surface donnée (carte papier ou écran d'ordinateur) est limité en fonction de l'échelle de la représentation. C'est elle qui déterminera le nombre, la forme et la taille de tous les objets de la carte, donc le degré de la généralisation (simplification, voire schématisation) à leur apporter. Quelle est l'influence de la destination de la carte ? Cette généralisation est liée :  au but de la représentation cartographique : carte topographique, thématique, routière, historique,...  aux conditions d'utilisation : randonneurs, sportifs, automobilistes, pilotes d'avion,... Quelle est l'influence du paysage ? De plus, elle est fonction du paysage dans la région cartographiée. Devant traduire avec un maximum d'efficacité les spécificités et les traits essentiels d'une région, les critères de généralisation ainsi que l'esprit dans lequel elle est réalisée sont très différents selon les cas. Problèmes de fortes densités d'information en zone urbaine ou d'absence de densité en zones désertiques ou forêt de Guyane par exemple ; mise en évidence de caractères régionaux, carte du Groenland, des îles Kerguelen ou du Sahara. Quelle est l'influence de la qualité des données de base ? Il faut bien sûr tenir compte de la manière dont l'information a été acquise, et si elle est ancienne et à récupérer, dont elle a été archivée (son propre degré de généralisation, sa destination initiale) et modélisée (homogénéité des informations contenues dans les divers documents). L'ancienneté et l'obsolescence possible des données doit aussi être prise en considération. 7 III - Quels sont les principes de la généralisation ? III 9 Comment fait-on la sélection des objets ? C'est le meilleur moyen de limiter la densité de l'information. Le choix est basé sur l'importance de l'objet pour le concepteur ou l'utilisateur, c'est-à-dire une notion de valeur, qui peut se décomposer en trois entités. valeur intrinsèque  C'est le poids que l'on attribue à chaque phénomène en fonction de la destination de la carte (par exemple, on pourrait être amené à éliminer les voies ferrées dans une carte routière). On s'attache donc aux familles d'objets à conserver, au nombre de classes à retenir dans chaque famille, au seuil d'élimination dans chaque classe. valeur de localisation  Certains objets peu importants, mais bien situés ou caractéristiques aident l'utilisateur à repérer sa position sur le terrain ou à mieux appréhender l'espace géographique (par exemple un moulin à vent ou un château d'eau, une ligne électrique à haute tension, une source). valeur de relation  Cela revient à apprécier localement l'importance des objets entre eux afin de pouvoir conserver la spécificité de l'information en chaque endroit. Dans le cas où deux familles sont jugées également caractéristiques, l'appréciation de la valeur relative ne fera retenir que les plus significatifs parmi les objets surnuméraires, afin de conserver un certain nombre d'objets dans les deux 10 Quels sont les principes de la généralisation ? Les techniques de la généralisation - carte routière au 1/250 000 Les techniques de la généralisation - carte routière au 1/1 000 000 familles. Comment fait-on la schématisation des formes ? C'est la transformation de la géométrie des objets de façon à conserver leur valeur informative quelle que soit leur taille. Critères de schématisation : Les dimensions réelles de l'objet réduites à l'échelle  Si la taille est supérieure aux critères de lisibilité : On conserve la forme réelle de l'objet en accentuant les accidents caractéristiques et en supprimant les détails non significatifs (comme dans le processus de caricature).  Si la taille est inférieure aux critères de lisibilité : La forme de l'objet n'est plus significative. Il faut, soit regrouper plusieurs objets de même type, ce qui n'est ni toujours possible, ni parfois souhaitable, soit passer à la symbolisation, c'est-à-dire remplacer l'objet par un signe ou concept évocateur ou purement conventionnel, soit encore créer une entité plus large (objet complexe, ville complète et plus quartiers par exemple). L'importance ou la signification que l'on désire attribuer au phénomène. Selon la destination de la carte, plusieurs degrés de généralisation peuvent cohabiter. En effet, l'amplification volontaire de la symbolique de certains thèmes nécessitera une schématisation supérieure à celle du reste de la carte : sur une carte aéronautique, mise en valeur du réseau hydrographique et du réseau des voies ferrées. Comment fait-on l'harmonisation des contenus ? Ce terme assez général définit pourtant bien l'essentiel de la démarche nécessaire à une bonne généralisation, tant sur le plan conceptuel que sur le plan graphique. Sur le plan conceptuel  Equilibrer la sélection des objets : éviter le remplissage, les densités trop uniformes, le privilège involontaire de certaines classes d'informations.  Assurer la cohésion des objets entre eux : - Au niveau du schéma relationnel (au 1/1 000 000 la suppression des bretelles d'échangeur entraînera celle conjointe des franchissements associés). - Au niveau de la géométrie des objets, les phénomènes de proximité ou de contiguïté doivent être respectés : une route et/ou une limite administrative jouxtant une rivière doivent conserver les mêmes inflexions que celle-ci. Sur le plan graphique  Vérifier que le degré de généralisation, d'un même objet et des objets entre eux, est cohérent sur l'ensemble de la carte ; cette démarche nécessitera peut être de retoucher certaines lignes ou formes si la vision globale n'est pas satisfaisante.  Respecter l'équilibre de la symbolique : à mesure que l'échelle diminue, on s'éloigne de plus en plus d'une représentation « métrique » des objets. Cependant les contraintes de lisibilité restant les mêmes, la symbolique ne pourra plus être réduite, elle va tendre à l'égalisation des informations. A la limite, une source d'eau pourra être aussi grande qu'un rond schématique de position de ville. Aussi pour conserver sa valeur au message graphique, il faudra : - adapter les symboles selon la valeur intrinsèque des objets et selon leur forme réelle afin d'éviter les confusions ou les disproportions trop flagrantes. - Assurer la différenciation graphique des objets par une symbolique appropriée pour éviter des juxtapositions ou superpositions 11 Quels sont les principes de la généralisation ? malheureuses. Comment réalise-t-on les décalages ? Une des conséquences de l'emploi de signes conventionnels est que leur encombrement sur la carte devient plus important que la projection de la dimension réelle uploads/Geographie/ generalisation-module-3-papier.pdf

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