See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://ww
See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.net/publication/30431132 Regards croisés sur l’histoire et l’épistémologie de la géomorphologie Article · April 2007 DOI: 10.4000/geomorphologie.752 · Source: OAI CITATION 1 READS 57 3 authors: Some of the authors of this publication are also working on these related projects: Observation and Measurement of Past and Present Environments - Research Platform OMEAA View project WRACC-Liger View project Yanni Gunnell Université Lumiere Lyon 2 167 PUBLICATIONS 2,683 CITATIONS SEE PROFILE Christian Giusti Sorbonne Université - Lettres 78 PUBLICATIONS 133 CITATIONS SEE PROFILE Marc Calvet Université de Perpignan 92 PUBLICATIONS 1,184 CITATIONS SEE PROFILE All content following this page was uploaded by Christian Giusti on 19 February 2014. The user has requested enhancement of the downloaded file. Géomorphologie : relief, processus, environnement 2/2007 (2007) Varia ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Marc Calvet, Christian Giusti et Yanni Gunnell Regards croisés sur l’histoire et l’épistémologie de la géomorphologie ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Avertissement Le contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive de l'éditeur. Les œuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sous réserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluant toute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue, l'auteur et la référence du document. T oute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Revues.org est un portail de revues en sciences humaines et sociales développé par le Cléo, Centre pour l'édition électronique ouverte (CNRS, EHESS, UP, UAPV). ................................................................................................................................................................................................................................................................................................ Référence électronique Marc Calvet, Christian Giusti et Yanni Gunnell, « Regards croisés sur l’histoire et l’épistémologie de la géomorphologie », Géomorphologie : relief, processus, environnement [En ligne], 2/2007 | 2007, mis en ligne le 01 juillet 2009, consulté le 11 octobre 2012. URL : http://geomorphologie.revues.org/752 Éditeur : Groupe français de géomorphologie http://geomorphologie.revues.org http://www.revues.org Document accessible en ligne sur : http://geomorphologie.revues.org/752 Ce document est le fac-similé de l'édition papier. © Groupe français de géomorphologie Géomorphologie : relief, processus, environnement, 2007, n° 2, p. 107-112 Regards croisés sur l’histoire et l’épistémologie de la géomorphologie Cross-cultural perspectives on the history and epistemology of geomorphology Marc Calvet*, Christian Giusti** et Yanni Gunnell*** * Jeune équipe Médi-Terra, Université de Perpignan-Via Domitia. 52, avenue Paul-Alduy, 66860 Perpignan-cedex, France. Courriel : calvet@univ- perp.fr ** Université Paris-Sorbonne Paris 4, Laboratoire de Géographie physique UMR 8591 CNRS. 1, place Aristide-Briand, 92190 Meudon, France. Courriel : christian.giusti@paris4.sorbonne.fr *** Université Denis-Diderot Paris 7, Laboratoire de Géographie physique UMR 8591 CNRS, 1, place Aristide-Briand, 92190 Meudon, France. Courriel : gunnell@paris7.jussieu.fr La Revue « Géomorphologie : relief, processus, environ- nement » ouvre ses pages à des articles d’histoire des sciences et d’épistémologie de la géomorphologie. Mais, à la différence des auteurs de langue anglaise, ces questions n’ont guère été abordées pour elles-mêmes par les auteurs français dans le demi-siècle écoulé, réserve faite de travaux originaux comme ceux de Broc (1969, 1975) et de Gohau (1990). En tant qu’étude des processus, la géomorphologie existe au moins depuis la Renaissance, avec des ouvrages comme le traité Della Natura de’Fiumi de Guglielmini (1697). Mais il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir la géomorphologie se tourner vers les formes du relief. Les fins du XVIIIe et du XIXe siècle sont, respectivement, deux moments clés dans l’histoire de la géomorphologie. L’un marque le franchissement simultané des seuils de positivité et d’épistémologisation tels qu’ils ont été nommés et définis par Foucault (1969), le premier dans les écrits de Giraud- Soulavie (1781) quand le discours géomorphologique prend son autonomie vis-à-vis des processus, le deuxième dans ceux de Playfair (1802) quand ce même discours se structu- re en une série d’énoncés articulant étude des formes et des processus en un tout cohérent à vocation normative. L’autre moment correspond à l’émergence de nouvelles lois sur la sculpture fluviale ou glaciaire, et à la formulation de la théo- rie du cycle d’érosion : l’ensemble signale que les seuils de scientificité et de formalisation ont été franchis (Giusti, 2005). La géomorphologie obéit désormais à des critères formels, définissant ses axiomes, les éléments qu’elle utili- se, les propositions qui la structurent en tant qu’ensemble foisonnant de pratiques et de propos, les transformations qu’elle accepte au sein de l’édifice qu’elle constitue (Fou- cault, 1969). Le géomorphologue contemporain, jetant un coup d’œil sur l’histoire de la géomorphologie, risque d’être effrayé par les proportions colossales de l’édifice déjà construit, et sur- tout ne pas comprendre quel gain il pourrait tirer d’une incursion dans le labyrinthe conceptuel du passé de sa disci- pline. L’apport majeur d’un regard rétrospectif critique de nature épistémologique sur l’histoire de la géomorphologie nous paraît être la possibilité offerte à la recherche de mettre en perspective ses travaux, ses résultats, ses projets, c’est-à- dire sa capacité à prendre du recul. Car les idées ne meurent pas, elles sont seulement en sommeil. Contre Lamarck, Cuvier a imposé le catastrophisme, contre Cuvier, Lyell a plaidé l’uniformitarisme. Or, les contours de l’actualisme ont été redéfinis depuis, et le néo-catastrophisme a acquis droit de cité plus récemment encore. Alors Davis et le cycle d’érosion connaîtront-ils le même sort que Wegener et la dérive des continents ? Mais la tectonique des plaques n’est pas plus l’équivalent de la dérive des continents que la tectonic geomorphology n’est le duplicata de la denudation chronology. Les techniques changent, ainsi que les idées : les modifications des équipements techniques et conceptuels obligent les chercheurs à renouveler le regard qu’ils portent sur l’objet de leurs études. Quiconque s’aventure dans le labyrinthe des idées, des concepts et des théories doit cependant éviter deux pièges. Le premier est celui de l’anachronisme, assez trivial dans sa forme simple, mais dont la variante élaborée, plus subtile qu’il n’y paraît et par là plus dommageable, consiste à ré- écrire le passé à la lumière des vérités du jour, dans un sens orienté par ses propres certitudes intellectuelles et ses préfé- rences idéologiques. Le second piège est celui de l’oubli partiel ou total des compétences antérieurement acquises dans un domaine donné, oblitérées par la production de compétences neuves dans un domaine voisin. Par exemple, les premières tentatives d’explication du relief par la struc- ture géologique entraînèrent au XIXe siècle l’effacement momentané des acquis de la tradition héritée des ingénieurs de la Renaissance, le message géomorphologique d’un essai 108 Géomorphologie : relief, processus, environnement, 2007, n° 2, p. 107-112 Marc Calvet, Christian Giusti et Yanni Gunnel comme les Illustrations of the Huttonian theory of the Earth (Playfair, 1802) n’étant retrouvé et compris qu’avec l’essor des travaux américains et le développement de la théorie du cycle d’érosion. Encore convient-il de se munir d’un fil d’Ariane avant de franchir l’entrée du labyrinthe. Lire une œuvre appartenant au passé suppose d’avoir une assez bonne connaissance du contexte scientifique dans lequel celle-ci a été élaborée, ainsi que des concepts et des théories qui étaient alors opératoires. Par exemple, la thèse de Bau- lig sur le Plateau Central de la France reste d’un accès difficile pour qui ne dispose pas des clés permettant de sai- sir la structure et la logique internes de ce qui est, de la première à la dernière page, non pas une monographie régio- nale, mais une longue démonstration unitaire en faveur de l’hypothèse eustatique, à la manière d’un Darwin énonçant la sélection naturelle. Les avantages collatéraux d’une telle approche ne sont pas minces : ils permettent d’éviter les contresens, d’interpréter correctement une citation ancienne, de comprendre tant le côté pratique de toute bonne théorie que le pourquoi de son efficacité ou de ses limites. Notre ambition est de fournir ici une boîte à outils per- mettant au lecteur de mieux comprendre l’agencement des pièces dont est constitué le puzzle géomorphologique, mais aussi de l’aider à se repérer dans le passé de la science des reliefs. De ce fait, ce numéro spécial de « Géomorpholo- gie : relief, processus, environnement » se focalise à des- sein sur le décodage de grands objets de la géomorphologie qui, par leur taille, sont nécessairement les plus inextri- cables, qu’il s’agisse de textes (les œuvres de Davis et De Martonne), de champs thématiques (tectonique et structure géologique), de méthodes de travail (l’analyse systémique), ou de grandes régions naturelles (les Highlands d’Écosse). Était-il possible de ne pas ouvrir ce numéro thématique par un essai dédié à Davis, à qui le regretté Chorley et son équi- pe (1973) consacrèrent de si belles pages ? Inkpen et Col- lier ont pourtant accepté de relever le défi, en explorant la dimension évolutionniste de la théorie du cycle d’érosion : les vues davisiennes sont en effet bien moins darwiniennes que néo-lamarckiennes, ce qui n’a rien d’étonnant dans le contexte intellectuel américain d’entre guerre de Sécession et Première Guerre mondiale. À travers les différentes édi- tions du Traité, Broc et Giusti montrent que, sans De Mar- tonne, il n’y aurait peut-être pas eu de géomorphologie cli- matique française. Le socle sur lequel Cholley (1950) et Tricart uploads/Geographie/ geomorphologie-752-2-2007-regards-croises-sur-l-histoire-et-l-epistemologie-de-la-geomorphologie.pdf
Documents similaires










-
27
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 19, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1760MB