HAL Id: hal-01061137 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01061137 Submitted on
HAL Id: hal-01061137 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01061137 Submitted on 5 Sep 2014 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. L’oeuvre des géologues français au Maroc René Medioni To cite this version: René Medioni. L’oeuvre des géologues français au Maroc. Travaux du Comité français d’Histoire de la Géologie, Comité français d’Histoire de la Géologie, 2011, 3eme série (tome 25, 1), pp.1-52. hal-01061137 TRAVAUX DU COMITÉ FRANÇAIS D’HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE (COFRHIGÉO) TROISIÈME SÉRIE, t. XXV, 2011, n° 1 (séance du 16 mars 2011) René MÉDIONI L’œuvre des géologues français au Maroc Résumé. Par sa proximité géographique avec l’Europe, la diversité de ses formations géologiques et son potentiel minier, le Maroc a attiré, à partir du XIX e siècle, des géologues et prospecteurs miniers, dont plusieurs Français, qui ont parcouru le pays dans des conditions rendues difficiles par l’insécurité et le manque de voies de communication. L’établissement d’un protectorat de la France au Maroc en 1912 a donné une forte impulsion à la présence des géologues français. Entre cette date et le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, les autorités du protectorat ont créé des organismes publics de recherche couvrant tous les aspects de la géologie fondamentale ou appliquée, tels que le Service des mines et de la Carte géologique, en 1921, qui accueillit des missions d’un certain nombre de géologues issus des écoles et universités françaises. Parallèlement, dans le domaine minier ou pétrolier, des entreprises publiques ou parfois privées mirent en place des Services géologiques qui contribuèrent de façon parfois importante à la connaissance du pays. De ce fait, cette période donna lieu à la publication de monographies régionales accompagnées de cartes géologiques aux échelles de 1/100 000 et 1/200 000. L’essor économique du Maroc entre la Seconde Guerre mondiale et le retour à l’indépendance, en 1956, favorisa le développement du Service géologique du Maroc, grâce au recrutement de géologues français permanents, opérant dans tous les secteurs de recherche : carte géologique, géologie des gîtes minéraux et hydrogéologie. La cartographie géologique connut un grand développement avec l’exécution de levers plus précis, publiés aux échelles de 1/100 000 et 1/50 000 et l’établissement d’une carte générale du Maroc à 1/500 000. Au point de vue scientifique, la période fut également marquée par la préparation du 19 e Congrès géologique international d’Alger, en 1952. Après 1956 et l’accession à l’indépendance du Maroc, une coopération fructueuse avec la France permit à des géologues français de réaliser encore d’importants travaux, particulièrement dans les domaines de l’hydrogéologie et des études gîtologiques et métallogéniques. Par ailleurs, la réunification du Maroc permit également un approfondissement des études sur les chaînes rifaines, d’où une meilleure compréhension de leur structure et de leurs relations avec les chaînes alpines de la Méditerranée occidentale. Mots-clés : Maroc – Services géologiques – géologie – hydrogéologie – gîtologie – géologie minière – géologie pétrolière – géologues français – historique – XIX e siècle – XX e siècle. - 2 - Abstract. By its geographic proximity to Europe, the diversity of its geological formations and its mining potential, Morocco has drawn, from the 19 th century, geologists and mining prospectors, including several French, who travelled through the country in conditions made difficult by the insecurity and the lack of roads. The establishment of a protectorate of France to Morocco in 1912 gave a strong impulse to the presence of the French geologists. Between this date and the outbreak of the World War II, the protectorate authorities have created public research services covering all aspects of basic or applied geology, such as the Service of Mines and Geological Map, in 1921, which allowed missions to a number of geologists from French high level schools and universities. At the same time in the mining or oil field, some private or public companies founded geological surveys, which contributed to the knowledge of the country. As a result, during this period were published regional monographs accompanied by geological maps at scales of 1:100,000 and 1:200,000. Between the end of World War II and the return to independence in 1956, economic growth of Morocco promoted the development of the Geological Survey of Morocco, by means of recruitment of permanent French geologists, operating in all fields of research: geological map, mineral deposit geology and hydrogeology. Geological mapping had a great development with the performance of more precise surveys, published at scales of 1:100,000 and 1:50,000 and the establishment of a general map of Morocco at scale of 1:500,000. From a scientific point of view, the period was also marked by the preparation of the 19th International Geological Congress of Algiers, in 1952. After 1956 and accession to independence of Morocco, a fruitful cooperation with France allowed French geologists to go on extensive work, particularly in the fields of hydrogeology and ore-deposit studies. Moreover, the reunification of Morocco enabled a development of studies related to Rif Mountains giving a better understanding of their structure and their relations with the Western Mediterranean alpine ranges. Key words : Morocco – Geological Survey – geology – hydrogeology – mining geology – petroleum geology – French geologists – historical record – 19 th century – 20 th century. Introduction Entre la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe, l’activité des géologues français au Maroc a permis de faire bénéficier ce pays d’une infrastructure et d’une base de connaissances géologiques tout à fait remarquables. Cette action a évidemment été facilitée par un contexte politique éminemment favorable mais également, sur un plan plus général, par l’intérêt que le Maroc a, de tout temps, suscité chez les voyageurs et explorateurs européens. Cela d’abord par sa proximité géographique avec l’Europe (14 k m dans la partie la plus étroite du détroit de Gibraltar), mais également pour ses richesses minières potentielles, réelles ou supposées. Sur le plan simplement géologique, le pays offre une remarquable variété de terrains couvrant l’ensemble de l’échelle stratigraphique et impliqués dans des systèmes montagneux édifiés par une succession de phases orogéniques allant de l’Antécambrien au Pliocène (Fig. 1). Enfin, comme le rappelle André Michard (1976), « l’intérêt géologique du Maroc est d’ailleurs renforcé, sur le plan théorique, du fait qu’il ne s’agit pas d’un échantillon quelconque de la croûte terrestre mais d’un modèle structural bien précis. Etudier la géologie marocaine, c’est étudier la marge d’un - 3 - continent, mieux : c’est étudier le « coin » d’un vieux continent bordé par deux zones mobiles ». À cela il faut ajouter des conditions climatiques relativement favorables permettant, presque partout, de travailler sur le terrain pratiquement en toute saison, ainsi que de très bonnes conditions d’affleurement. Fig. 1. Schéma structural du Maroc (d’après Georges Choubert et Jean Marçais, 1956). On peut faire remonter la connaissance du Maroc aux Phéniciens, qui furent probablement les premiers à s’aventurer sur les rivages de ce pays, et ce dès le XIe siècle avant notre ère. Jusqu’au début du XIXe siècle, ce sont surtout des voyages d’explorateurs qui ont progressivement conduit à une vision de plus en plus exacte de la géographie du pays, matérialisée par la production de cartes à petites échelles de plus en plus précises. Ce n’est que dans le courant du XIXe siècle que ces relations de voyage se sont enrichies de véritables observations géologiques1. Les Français y prirent une part importante dès le XIXe siècle mais surtout pendant la première moitié du XXe siècle. 1 Les géologues français ne furent pas les seuls à parcourir le Maroc au cours du XIXe siècle. On peut également citer, entre autres, (d’après Morin, 1965 et Missenard et al., 2008) : - Ali Bey el Abbassi, alias Domingo Badia y Leblich (1769-1822), voyageur espagnol qui parcourut le Maroc entre 1803 et 1805 ; on lui doit la mise en évidence de la séparation entre Rif et Atlas ; - George Maw qui participa, en 1871, à une mission anglaise conduite par J.D. Hooker et J. Ball et qui parcourut le Haouz de Marrakech et le flanc septentrional du Haut-Atlas ; - Oskar Lenz, explorateur allemand qui, dans son voyage de Tanger à Tombouctou, en 1879, recueillit des fossiles carbonifères dans le Sud marocain et fut le premier Européen à Tindouf ; - L’Allemand Karl von Fritsch qui effectua une exploration géologique du Haut-Atlas ; - 4 - Dans les lignes qui vont suivre, nous nous sommes essentiellement attachés à évoquer l’apport spécifique des chercheurs français dans la connaissance géologique du Maroc. En ce qui concerne plus généralement l’histoire de la recherche géologique dans ce pays, le lecteur trouvera, dans la littérature géologique, ancienne ou récente, des documents dont il nous a paru utile de rappeler ici l’existence. Dans uploads/Geographie/ geotechnique.pdf
Documents similaires










-
32
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 28, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
- Taille du fichier 2.4932MB