T o P r o t e c t A n d T o S e r v e L O S A N G E L E S P O L I C E D E P A R

T o P r o t e c t A n d T o S e r v e L O S A N G E L E S P O L I C E D E P A R T M E N T C . O. P . S . T o P r o t e c t A n d T o S e r v e L O S A N G E L E S P O L I C E D E P A R T M E N T C . O. P . S . P R O T É G E R , S E R V I R E T I N F O R M E R Édito Au moment d’imprimer, nous apprenons que le SAD vient d’investir les services du COPS au central de Downtown. D’après nos sources, il ne s’agirait pas d’une simple inspection mais d’une dissolution or- donnée par les huiles. Ces derniers mois, les activités du COPS ont fait l’objet d’un débat virulent au sein du conseil municipal, c’est pourquoi nous avi- ons décidé de consacrer une partie de ce numéro aux difficultés quotidiennes aux- quelles sont confrontés les cops, mais aussi plus généralement tous les fonctionnaires du LAPD…une manière comme une autre de rappeler que les médias et les politiques sont plus promptes à pointer du doigt nos défaillances qu’à examiner nos conditions de travail. Mais nous ne pouvions imaginer que le servi- ce du COPS était sur le point d’être fermé. Rappelons que la tendance municipale ac- tuelle est de désarmer le LAPD au profit des polices privés et notamment du consortium EAGLE. Faut il voir dans les événements d’aujourd’hui la conséquence logique de l’action de nos élus ? Difficile à dire. Si notre magouilleuse en chef à la mairie s’est appuyée sur EAGLE, le COPS est un des rares services de police à avoir été épargné par les restrictions bud- gétaires. Par ailleurs, ces derniers mois, le service a souvent été associé à Lane dans la tempête médiatique qui s’est abattue sur la munici- palité. Enfin, précisons que Lane se trouve toujours en observation en psychiatrie depuis son agression il y a deux semaines, agression sur laquelle les services municipaux n’ont pas désiré communiquer. • La rédaction en vous rendant compte que le réveil n’a pas fait disparaître vos cauchemars. On ne vit pas avec ça, on essaye juste d’y survivre. GZ : Sergent Doe, merci. JD : Merci à vous, continuez votre job, on en a bien besoin, nous autres. surer que j’étais conscient de l’anormalité de mon geste et de sa radicalité ? La seule solution qu’il m’a proposée pour mes cauchemars, c’est des pilules. Putain, des pilules, y’en a plein dans mes cauchemars. Vous trouvez pas ça débile ? GZ : Nous croyons savoir que l’enquête n’est pas encore terminée. Pourquoi avoir accepté de ré- pondre à nos questions alors que vous êtes tou- jours sous le coup d’une procédure? JD : J’ai beaucoup réfléchi ces dernières semai- nes. J’ai eu du temps pour moi, c’est certain. Mais je ne souhaite à personne de gamberger toutes les nuits, de revivre constamment en boucle la scène. Vous voyez, on touche à l’es- sence de ce qui fait notre métier , ici. Je veux dire, dans mon cas, on voit des gamins mettre des ecstas en sachet. On est censés faire quoi ? C’est sûr , ne pas intervenir aurait sauvé la vie de ce gamin, je le sais mieux que personne. Mais quoi, on doit laisser cette saloperie traîner dans la rue par peur d’avoir à dessouder des mômes ? Le résultat sera qu’on aura encore plus de ga- mins utilisés par les trafiquants, quand ils auront appris que les flics ont peur d’avoir à tirer sur des gamins. Ce que je veux dire, c’est qu’on ne doit pas nous laisser tout seuls face à ça. GZ : Vous êtes pourtant bien entouré, entre le psychologue, vos collègues... JD : Vous croyez vraiment qu’on se fait des réu- nions tupperware le soir pour se raconter notre dernière fusillade ? Non, on en parle jamais. Et puis vous croyez quoi, les collègues, ils man- gent la même merde que nous tous les jours. Le type qui commence à venir pleurer , il a plus la confiance de ses collègues, encore moins de son boss. Alors on doit ravaler tout ça, le garder pour nous. Faut pas s’étonner après que certains collègues pètent les plombs. Il y en a que ça ne gêne pas, mais ce n’est pas vrai. Ou quand c’est le cas, c’est qu’on a de dangereux psychopathes dans nos rangs. Celui qui m’annonce qu’il dort tranquille après ça, je demande direct de ne plus bosser avec lui. GZ : Oui, nous comprenons tout cela, nous mi- litons d’ailleurs pour que le suivi psychologique des membres des forces de police soit plus gé- néralisé, et mieux adapté. Quel message auriez vous envie de passer aux jeunes recrues qui nous lisent? JD : Faut pas rester seul face à ça, surtout pas. Au début, on pense qu’on peut encaisser. On pense même que « ça y est », on est un flic, un vrai. Mais c’est tout sauf ça. Il y a plein de mer- des qui vous tombent dessus, entre le SAD, le psy, les nuits passées à pas fermer l’oeil, l’hé- sitation ensuite, la peur qui vous bouffe dès que vous mettez le pied dans la rue. Quand je parlais de réunions tupperware, je ne blaguais qu’à moitié. Je pense sérieusement monter une association d’entraide, des groupes de parole. En tout cas, ce qui m’est arrivé m’a fait réaliser ce qui se passe chez nous, comment des gens se laissent bousiller. Il faut que ça cesse. GZ : Hé bien nous vous remer- cions... JD : Je peux ajouter quelque chose? GZ : Bien entendu, une dédicace particulière peut-être? JD : Oui... Aux gars qui n’ont pas eu à connaître ça. Vous vous prenez pour des cow-boys, vous sortez vos flingues n’importe quand, n’importe comment, ça vous donne une contenance. La prochaine fois que vous choisissez de tirer , réflê- chissez bien. Je sais, c’est difficile. Mais croyez moi, vous n’avez pas envie de vous lever un jour la disparition d’un chien à Beverly Hills que pour empêcher des gamins blacks de s’empoisonner les uns les autres. En plus, c’était le même jour que le braquage de la WorldTrust. Tout ce que cette partie de la ville comptait de flics était mobilisé sur l’évènement. Mon collègue et moi, on était tous seuls comme deux cons. GZ : Donc vous êtes intervenus. JD : On s’est dit que si on leur fichait suffisam- ment la trouille, on pourrait contrôler la situa- tion. Ca a marché d’ailleurs. En nous voyant dé- barquer en hurlant, les flingues braqués, alors qu’ils avaient les mains dans les pilules, ça leur a fait tout bizarre. Vous savez, ces gamins sont plus en manque d’autorité qu’autre chose. Rien qu’en utilisant notre grosse voix de méchant, nous en avions maîtrisé la moitié. Les calibres ont fait le reste. GZ : Mais alors comment cela a-t-il dégénéré ? JD : On n’avait pas prévu qu’un de ces gamins serait aller «testé» leur produit dans une pièce à côté. Il a du entendre le raffut. Quand il a vu que nous n’étions que deux, il a du penser qu’il al- lait prendre du galon. Il nous a allumés au 9mm. Par chance, il était trop défoncé ou trop excité pour être précis. Probablement les deux, d’ailleurs. GZ : Qu’avez vous fait, alors? JD : Mon collègue a eu la présence d’esprit de plonger à couvert. Pas moi. J’ai pris une balle dans la jambe. J’ai riposté, par réflexe. Je ne pouvais pas le rater à cette dis- tance, pas avec un pompe. GZ : Que s’est-il passé ensuite? JD : Avant que nous ayons pu comprendre, les gamins s’étaient barrés. On est restés seuls avec le pauvre gosse en train d’agoniser avec un bruit de pneu crevé. C’est fou, le bruit que ça fait, un gamin qui clamse. On a foncé à l’hôpital, mais les médecins n’ont rien pu faire pour lui. GZ : Vous n’avez pas attendu les secours ? JD : Ils ne seraient jamais arrivés à temps – vous savez comment ça se passe. Ils sont systémati- quement en retard pour les badges, alors pour une petite frappe… GZ : Quel est votre état d’esprit aujourd’hui? JD : Que voulez vous que je vous dise. Que ça pourrait aller mieux ? Ouais, c’est sûr. Les ins- tructeurs nous apprennent à manier les armes, à regrouper nos tirs, à nous concentrer sur les zones vitales de putain de cibles en carton. Ja- mais on nous a expliqué qu’on se retrouverait à tenir la main d’un gamin qui crève parce qu’on a appliqué à la lettre les consignes qu’on a reçues à l’école de police. Putain, il uploads/Geographie/ gz12.pdf

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