1 Histoire du Sénégal dans le contexte sénégambien du Xème au XXéme siècle. His
1 Histoire du Sénégal dans le contexte sénégambien du Xème au XXéme siècle. His 111A Pr Mamadou Fall Tel 773265071 mamadouf@gmail.com Justification Le pays Sénéga: un espace transculturel. L’objectif de ce cours est surtout de voir la corrélation et la cohérence entre les diverses communautés humaines, les diasporas, les systèmes d’échanges, les groupes relais et les réseaux sociaux dans une perspective de longue durée. Les historiens ont retenu des anthropologues deux grandes leçons. La description des structures du vécu à travers les itinéraires sociaux et les ressorts de l’imaginaire collectif. Il s’agit aussi de constater que lorsqu’on étudie l’espace social à partir de l’observation directe, la cohérence des groupes sociaux mis en scène par les optiques et les modèles classiques semble se dissiper. Il s’agit pour nous d’identifier une cohérence par le vécu historique, à travers l’espace des terroirs qui définit des formes ouvertes de gestion de l’espace par les communautés humaines elles-mêmes. Nous avons aussi surtout fait le parti pris de l’économie d’une histoire centrée sur les dynasties qui ont si durablement occupé la conscience historique au Sénégal. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la multiplicité des royaumes et des familles dynastiques en Sénégambie, les nombreuses ruptures dans leur histoire, cachent mal une continuité des terroirs et des ensembles humains qui les composent. Un terroir berbère, un terroir oulof et sérère, un terroir fulbé, et un terroir mandingue sont clairement identifiables dans une remarquable continuité depuis des siècles. Ces terroirs jamais cloisonnés sont restés soudés par des groupes relais, des diasporas marchandes et une vie de relation qui défient le temps et l’instabilité des sphères politiques. La langue, la localisation géographique et les identités collectives sont restés paradoxalement vivaces, bravant le temps, les guerres et les querelles dynastiques qui ont souvent donné une image chaotique à l’histoire de la Sénégambie. La terre et les hommes semblent restituer un décor et une trajectoire qui donne plus de sens et de consistance à une histoire jusque-là confinée dans les tumultes des guerres, des ruptures politiques ou gestes dynastiques. Nous avons adopté volontiers la démarche de Hair en notant une continuité depuis le XVe siècle des noms de groupes, leur localisation géographique et leur langue pour définir les identités. Les 2 noms malgré leur mauvaise transcription ou corruption peuvent être des indicateurs d’identités que d’autres sources peuvent corroborer. Même l’anthropologie moderne atteste cette continuité en constatant dans la période post-coloniale, un spectre linguistique composé du Ouolof, du mandingue, du pulaar, du sérère, du Diola, et du Soninké. Ce spectre linguistique reste le meilleur témoin des terroirs historiques que les différents projets de construction nationale peinent toujours à effacer. Dès le XVe et XVIe siècles, les localisations géographiques à travers la toponymie de la découverte sont associées à des repères géographiques comme les fleuves, les caps ou des plateaux qui sont d’ abord des repères de navigation qui ne peuvent tenir lieu de frontières mais permettent au moins une approximation de la distribution spatiale des communautés. En fin les langues auxquelles les souces se réfèrent, comparées aux langues actuelles peuvent servir de moyens d’identification des communautés et ainsi permettre d’établir leur continuité malgré leur évolution ou l’élargissement de leur locuteurs. C’est sur cette base qu’on peut distinguer les trois champs historiques qui ont enserré tous les terroirs de la Sénégambie depuis l’Adrar mauritanien jusqu’au Rio Grande. L’espace berbère, l’espace oulof-foulbé, l’espace foulbé –mandingue. L’espace berbère part des marges sud du désert depuis l’Adrar mauritanien jusqu’au fleuve Sénégal. L’espace oulof-Foulbé part du Fleuve Sénégal à la Gambie avec des enclaves sérères, lébous, niominka. Cet espace présente une configuration dont rend bien compte le Tariq el Fettach comme les différents récits de voyages européens depuis Diego Gomer, Cadamosto, Duarte Pachecho Pereira ou Valentin Fernandes et Alvares De Almada. Enfin l’espace mandingue Foulbé qui commence avec les deux rives de la Gambie et traverse le cœur de l’espace guinnéen jusqu’au-delà du Rio Grande. Cet espace comporte plusieurs terroirs de refuges de bainouks, nalou, landoumans …. Continuité depuis le XVe siècle des noms de groupes, leur localisation géographique et leur langue pour définir les identités de terroirs. Cf Hair P.E.H; Ethnolinguistic continuity of the Guinnea Coast, Journal of African History,VIII, 2, L’espace ouolof-foulbé, du Fleuve Sénégal à la Gambie avec des enclaves sérères, lébous, niominka. cf Tariq el Fettach , Diego Gomez, Cadamosto, Duarte Pachecho Pereira ou Valentin Fernandes et Alvares De Almada. 3 L’anthropologie moderne atteste cette continuité en constatant dans la période postcoloniale, un spectre linguistique composé du ouolof, du mandingue, du pulaar, du sérère, du diola, et du soninké. Ce spectre linguistique reste le meilleur témoin des terroirs historiques qui ont constitué le Sénégal. ( Donal Cruise O’Brien, The Shadow-politics of wolofisation, The Journal of modern African Studies, vol 36, n°1, March 1998 page 31.) Introduction L’espace sénégalais est un espace transculturel intégrant à la fois le Sahara mauritanien depuis l’Adrar, la vallée du Fleuve Sénégal, les plaines du bassin ouest-Atlantique, et l’espace du plateau manding entre le Fleuve Casamance et la Falémé. Ainsi depuis des siècles un brassage de populations diverses a pu s’opérer grâce à des dynamiques démographiques facilitées par un réseau hydrographique très cohérent et dense. Les fleuves Sénégal, Ferlo, Sine-Saloum, Gambie, Casamance, se ramifient par de nombreux affluents comme le Kolombine, le Gorgol, le Xaraxoro et la Falémé. Du X e au XIXe siècle Tekrur, Djolof, Ngabou, autres principautés garmi et foyers maraboutiques et élites civiles ont infomé l’espace politique du Sénégal. Dans l’histoire du Sénégal que nous envisageons il s’agira d’établir: comment la terre des lamanes, le fer des numu, le glaive des rois et les réseaux des Dioulas ont informé l’espace économique, social et culturel du Sénégal depuis des siècles. L’héritage préhistorique : “un paléolithique terminal” (H J. Hugot 1967) Vestiges matériels témoins d'une civilisation antique Les grottes habitats, les anciens chasseurs malinké initiés, les pierres levées, les sites mégalithiques, les sanctuaires anciens, les cimetières de pierre au Saloum et en Gambie, les tombeaux en tumulus de terre, la maitrise du feu, ainsi que la métallurgie sont autant de témoins d'’une préhistoire depuis le paléolithique. l'Afrique au-dessus du 15ème parallèle présente deux grandes zones d'occupation Une industrie altérée ou féruginisées -1/ une zone orientale le long du Senegal et de la Gambie(Dindéfélou) Bifaces et hachereaux 2/ une zone occidentale représentée par le Cap-Vert 4 Un biface découvert par Monod confirme la présence d'un paléolithique ancien au Sénégal occidental Biface à rapprocher à ceux identifiés à Pita en Guinée et dans les sites mauritanien de 'Adrar Sud. Témoin d'un Sahara humide avec les fleuves descendus du Hoggar qui formaient des lacs. Les bifaces du Cap-Vert seraient la trace d'une traversée entre la région de Bakel d'un noman's land préhistorique. Des niveaux argileux se seraient formés entre 250 000 et 180 000 ans Bp lors d'épisodes humides Le Chronotope Adrari: le premier berceau du peuplement du Sénégal Entre le Ve et le XIe siècle de notre ère, des traits de culture matériélle, des dynamiques de populations, une céréaliculture. Un nomadisme pastoral et marchand sont autant de traits récurrents reliant l’Adrar et le Fleuve Sénégal dans ce continum culturel que Jean Devisse appelait le Sytème Sénégalais.1 Les sites de Azuki, Sélibaly à Boghé ou Sincu-Bara, Cascas, Matam, Ogo, Bakel; sont autant de témoins archéologiques de cette evolution de longue durée de l’histoire du Sénégal dans l’ensemble oust-Africain. Dans les traditions maures l’Adrar mauritanien est présenté comme une region humide, couverte de palmiers et favorable à l’Agriculture céréalière. Les populations dénommées Bafours qui seraient constituées de séréres et de soninké en plus d'être des arboriculteurs, étaient aussi des céréaliculteurs. V. Fernandes note que dans la "montagne de Baffor" (Adrar).2 grâce à des puits à bascule, on fait pousser des céréales comme : "du blé, de l'orge, et du mil de Guinée (pennisetum)", Les Bafours pratiquent aussi la culture sous pluie de céréales. 1 Devisse J, I. Hrbek . Histoire générale de l’Afrique. Volume III: L’Afrique du VIIe au XIe siècle. Paris, 1990, UNESCO / NEA, chapitre 13 2 V. Fernandes, 1938, p. 81 et 156, n. 157. 5 C'est certainement à cette activité agricole que fait allusion la tradition des Oulad Daman recueillie par A. - J. Lucas qui affirme que les Mallems, qui passent pour des descendants de Bafours, cultivent dans les régions montagneuses de l'Adrar et du Tagant.3 . Selon al-Bakrî « le djabal (montagne) des Lamtûna [en fait l’Adrar] abonde en eau et en pâturages ». Parlant de la palmeraie d’Azukî, il précise qu’elle contient 20 000 pieds.4 Le texte d'al-Bakrî (1028-1094) définit un context des guerres entre tribus berbères et bafour entre la conquête de Sidjilmâsa (446/1054-1055) et celle d'Awdaghust (en 446/1054-1055).5 Une longue tradition de cohabitation Peuls, Soninkés, Berbères, Sérères, Ouolofs Traditions berbères, soninké, diawambé et ouolof - établies dès le VIIème siècle avec de saisissantes similitudes -cohabitation entre Peuls, Soninkés, Berbères, Sérères, Ouolofs - depuis l’Adrar mauritanien avec des épicentres comme le Hohd, l’Aouker ou le Tagant. Tableau du peuplement du Sénégal L'aire berbère se prolonge avec le pays ouolof à partir du Walo au Bas uploads/Geographie/ his-111-le-senegal-dans-l-x27-histoire-de-la-senegambie.pdf
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- Publié le Nov 29, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
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