Histoire de CHERCHELL 2012 1 LA DEVISE DE L'ECOLE Le 2 avril 1943, le Chef de B

Histoire de CHERCHELL 2012 1 LA DEVISE DE L'ECOLE Le 2 avril 1943, le Chef de Bataillon Germani, Commandant le Centre d'Instruction des Élèves- Officiers de Médiouna, déclara dans une allocution aux élèves de la promotion «Weygand» : « Le jour est enfin venu, où, réalisant un désir qui vous est cher, je puis solennellement confier à votre garde les emblèmes de l'École». «Le fanion de l'École, dans l'éloquente simplicité de sa devise- celle que l'Empereur donna en 1808 à sa pépinière de Chefs qu'il voulait ardents et instruits- sera pour vous le symbole de l'effort en vue de la VICTOIRE». Sans doute s'agissait-il de la devise impériale de l'École Spéciale Militaire : « Ils s'instruisent pour vaincre». En septembre 1943, lors du baptême de la promotion «Tunisie» le drapeau atypique que l'on vit pour la première et dernière fois portait l'inscription : « Devenir un chef au service de la Patrie». Puis le 29 janvier 1959 le drapeau officiel confié à l'École porte la même devise que la majorité des corps de troupe : «HONNEUR ET PATRIE». Enfin la devise spécifique de l'École est née tardivement, en mars 1961, un an avant le transfert de l’École de Cherchell à Montpellier. DVCIS ET TV SVSCIPE CVRAM ASSUME TOI AUSSI LA CHARGE DU COMMANDEMENT La devise en latin évoque le passé romain de l’antique Césarée, capitale de Maurétanie. Elle s’inscrit dans un croissant encadrant l’insigne de l’École dont les colonnes à chapiteaux symbolisent eux aussi l’époque romaine et la grenade emblème des grenadiers rappelle l’appartenance de Cherchell à l’Infanterie. Le colonel Bernachot dans la brochure éditée en 1961 écrivait : « Devise qui marque le caractère même de la vocation et de la condition d’élève- Officier de Réserve d’Infanterie. Car, par un choix libre et décidé, ils veulent, eux aussi, assumer la charge du commandement. Ils estiment, en effet, que celui qui s’est préparé à être un Chef civil,-pour construire et animer la Cité-doit également être un Chef dans le sein de l’Armée, pour protéger le Pays à l’heure des périls. Son exigence militaire doit aller de pair avec son exigence civile : pour lui il n’y a qu’une seule manière de SERVIR. » Histoire de CHERCHELL 2012 2 LES COMMANDANTS Décembre1942- avril 1943 : Colonel Cailles (commandant les Centres d’Instruction de Cherchell et de Médiouna). Janvier- avril 1943 : Commandant Jannot (commandant l’Ecole de Cherchell). Mai - octobre 1943 : Lieutenant-colonel Guillebaud. Novembre 1943-juin 1945 : Lieutenant-colonel Huguet. Janvier 1946-juillet 1950 : Lieutenant-colonel Rio. Août 1950-Août 1951 : Lieutenant-colonel Montagnon. Septembre 1951-septembre 1955 : Colonel Lancrenon. Octobre 1955-décembre 1957 : Colonel Nicol. Janvier 1958-janvier 1959 : Colonel Marey. Février 1959- octobre ? 1962 : Colonel (puis général) Bernachot. Histoire de CHERCHELL 2012 3 - L'ADMISSION Période 1942-1945 La première promotion "Weygand" essuie les plâtres. Les critères d'admission sont vagues. Une note confidentielle dit que la "faiblesse relative du nombre des Français en Afrique du Nord impose de ne laisser perdre aucun élément susceptible d'encadrer les indigènes..." En conséquence on a tendance à admettre beaucoup de jeunes civils souvent pris, en Algérie dans les chantiers de jeunesse, au Maroc dans les lycées ou les collèges. Dans l'armée, on désigne des sous-officiers ou petits gradés, jugés susceptibles de faire des chefs de section. L'Infanterie représente 43,5% de la promotion de Cherchell, 47,7% de celle de Médiouna. La nécessité de ne pas dépouiller les cadres de l'armée fait limiter le volume des propositions de militaires. Les civils subissent une instruction de base accélérée de huit semaines avant d'entrer le 1er janvier 1943. Le déchet est assez important, 633 aspirants sur 1101 admis, sortent le 30 avril 1943. A partir de la deuxième promotion, tous les élèves sont regroupés à Cherchell sous le commandement du lieutenant-colonel d'infanterie Guillebaud. Cette promotion "Tunisie "compte 36,3% de fantassins; sur les 826 élèves entrés le 15 mai 1943, 443 sortiront aspirants le 30 septembre Ensuite, c'est la troisième promotion, "Libération", que prendra à son commandement le lieutenant- colonel de l'ABC Huguet: 919 élèves le 15 octobre 1943, 536 aspirants le 15 mars 1944. Puis la quatrième "Marche au Rhin", 782 élèves le 8 mai 1944, 544 aspirants le 20 octobre. Dans toutes ces promotions, il y avait outre les civils mobilisés et les gradés de l'armée de nombreux évadés de France, dont plusieurs élèves militaires rendus à la vie civile par l'occupation totale du territoire métropolitain. La cinquième et dernière promotion, "Rhin Français" a un recrutement particulier car dans une sorte de fourre-tout, on y envoie les catégories précédentes: militaires, jeunes civils mobilisés, évadés de France, mais aussi, la France métropolitaine étant libérée, tous les élèves des grandes écoles militaires ou soumises à l'instruction militaire obligatoire. A ce titre, à côté des saint-cyriens et des polytechniciens, il s'y trouve des normaliens et des ingénieurs. L'école est rebaptisée "École Militaire Interarmes". Parmi les arrivants, il y a des officiers FFI, des militaires ayant combattu en Italie et en France. Pour couper court à toute contestation, le port des insignes de grade est suspendu jusqu'à la fin des cours et le port des décorations n'est autorisé que le dimanche. Les 1573 élèves admis le 1er janvier 1945, mais arrivés pendant le mois de décembre 1944, sortent tous ou presque, mais les uns aspirants les autres sous-lieutenants, lieutenants et même capitaines FFI le 1er juin 1945. Histoire de CHERCHELL 2012 4 (Extrait de l'article du colonel (E.R) P.Carles, Bulletin de l'association des Amis du Musée de l'Infanterie, 1er semestre 1991-N°20) Période 1946-1962 Les élèves admis à suivre le stage d’Élève Officier de Réserve (E.O.R.) provenaient de sources différentes. Les jeunes gens ayant obtenu le Brevet de Préparation Militaire Supérieure (P.M.S.) étaient incorporés directement à l’École. Les jeunes soldats sélectionnés dans leurs Corps de Troupe et ayant satisfait à des tests (épreuves physiques et tests psychotechniques, de langage, etc.) ou à un stage préparatoire étaient alors dirigés sur Cherchell. D’un niveau intellectuel souvent élevé et d’une culture générale étendue, les Élèves Officiers de Réserve arrivaient à l’École avec une formation militaire élémentaire, homogène et pratique pour ceux provenant des Corps de Troupe, plus variable et essentiellement théorique pour les brevetés P.M.S. Ils représentaient une gamme extrêmement variée des diverses activités sociales et apportaient, avec la générosité de leur jeunesse, la marque d’une personnalité qui ne demandait qu’à s’affirmer. (Informations tirées de la brochure « De Césarée à Cherchell », 1961) Histoire de CHERCHELL 2012 5 Les EOR passés par les Corps de Troupe recevaient lors de leur incorporation une brochure dont les premiers mots étaient : "Tu viens d'arriver à la caserne et tu as un "sacré cafard". Tu te sens dépaysé, perdu. Tu penses à ta maison, à tes parents, à tes copains; peut-être à ta fiancée; tu te demandes quand tu les reverras." Arrivée à Cherchell Pour faire un officier, il faut avoir le don, façonné par le métier. Charles de Gaulle “—Ho ! Ne mange pas toute la boîte ! Laisse m’en un peu !” Je tendis l’objet du litige à Philippe qui, d’un doigt preste, réussit à en extraire la crème de marron qui adhérait encore aux parois et au fond. C’était tout ce qu’il restait des délicatesses qu’on nous avait exceptionnellement autorisés à choisir nous-mêmes dans les réserves de l’Ordinaire, à notre départ de Nouvion. Désormais, notre subsistance serait assurée à Cherchell où nous emmenait un autocar de l’École Militaire, précédé d’un “six six”(1) sur la cabine duquel un fusil-mitrailleur en batterie, abrité par un petit bouclier d’acier, pointait à toutes fins utiles vers d’éventuels assaillants. Depuis Relizane, dans les wagons métalliques brillants du Transalgérien, précédés, à l’avant de la locomotive, d’une plateforme chargée de ballast, pour faire exploser les mines qui auraient pu être placées sur la voie, et protégés par une section d’escorte installée dans le fourgon de queue, nous avions traversé des plaines monotones, suivi longuement le Chéliff aux eaux sales, regardé défiler d’inquiétantes montagnes boisées, hérissées de place en place de petits postes militaires accrochés au sommet de pitons rocheux, comparé des mechtas en béton, en torchis ou en roseau, à de somptueuses villas ou de mesquines maisons, des villes sereines, avec leur petite gare très provinciale, où se côtoyaient Européens en veston et Arabes en djellaba, à de misérables bidonvilles pourrissant sous le ciel gris... Et puis nous avions débouché dans l’opulence du Sahel. Blida —une pensée pour Gide. Maison- Carrée. Alger, enfin, dont les faubourgs nous avaient offert le spectacle curieux de grands immeubles modernes dominant d’étonnantes constructions de plain-pied —juxtaposition de demi-cylindres de béton couchés côte à côte, crépis de blanc et percés sur le devant d’une porte de style mauresque — où des indigènes aux revenus modestes devaient pouvoir vivre convenablement, tout en respectant la tradition musulmane, sans avoir pour autant la possibilité d’échapper aux contrôles policiers aussi facilement que dans le labyrinthe de la Casbah. Nous étions à peine descendus du train, dans nos tenues 46 sans insignes, coiffés du calot de drap kaki, notre valise à la main, qu’un caporal-chef était venu nous prendre en charge pour uploads/Geographie/ histoire-de-cherchell-pdf.pdf

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