Le Cameroun - Une ancienne colonie française 1 Sommaire 1. Introduction .......

Le Cameroun - Une ancienne colonie française 1 Sommaire 1. Introduction ......................................................................................................... 2 2. Histoire du Cameroun ......................................................................................... 2 3. Définitions ........................................................................................................... 3 4. Interview ............................................................................................................. 5 5. Bilan ................................................................................................................... 10 6. Bibliographie ....................................................................................................... 11 2 1. Introduction Ce mémoire traite de l’histoire camerounaise. L’accent est mis sur le temps de la décolonisation ainsi que sur les moyens utilisés par la France pour maintenir sa puissance au Cameroun. Au début, un bref aperçu introduit les événements historiques. Viennent ensuite trois définitions de mots-clés formant le cadre de l’interview à venir. Enfin, une interview fictive vient illustrer des faits bouleversants liés aux chemins tortueux menant à l’indépendance et ses suites, jusqu’à nos jours. Mongo Beti, un Camerounais, répond aux questions posées. Cet homme a dénoncé les sinistres circonstances du néocolonialisme. Puisque Monsieur Beti est mort en 2001 on imaginera qu’il est encore en vie. Bien que fictive, l’interview est basée sur la préface de son livre « Main basse sur le Cameroun. Autopsie d’une décolonisation ». L’auteur de cette préface n’est autre que sa femme, Odile Tobner. On peut donc penser que la préface suit au mieux la pensée de Mongo Beti. Si dans tout le mémoire il est question de « la France » ou « des Français », ce n’est bien sûr pas du tout la population entière qui est jugée. Les affirmations ne portent que sur une minorité qui est impliquée d’une manière déterminante dans l’exploitation des anciennes colonies. Ce n’est nullement une attaque contre la France elle-même. D’ailleurs, d’autres pays de l’Union européenne exercent aussi une forte pression sur leurs anciennes colonies. Mais l’objet de ce devoir est juste la relation entre la France et l’Afrique ou plutôt entre la France et le Cameroun. 2. Histoire du Cameroun En 1472, lors de l’exploration de la côte atlantique, ce sont d’abord les Portugais qui arrivent sur les côtes du Cameroun et entrent dans ce pays africain encore inconnu des Européens. Ils sont étonnés par les milliers de crevettes dans le fleuve Wouri. Pour cette raison ils le baptisent « Rio dos Camarões ». C’est l’origine du nom « Cameroun ». Après quelque temps, au 19ème siècle, c’est d’abord un marchand allemand de Hambourg du nom de Woerman qui ouvre un comptoir de commerce au Cameroun (1868) près de la ville de Doula. Puis le géographe, explorateur et aventurier allemand Nachtigal, envoyé spécial du chancelier Otto von Bismarck, explore le pays et signe un traité avec le roi du royaume de Bell. Ainsi, le Cameroun devient officiellement un protectorat allemand en 1884, année de la création de la Société pour la colonisation allemande (Gesellschaft für Deutsche Kolonisation) par Karl Peters. C’est l’époque de la colonisation. Lors de la conférence de Berlin, en 1884- 85, les pays européens colonisateurs se partagent le continent africain comme s’il s’agissait d’un bon gâteau dont chacun voudrait avoir le plus grand morceau tandis que les 3 représentants des tribus africaines n’étaient même pas invités. Leurs terres étaient considérées comme des « carrés blancs » sur une carte où chacun pouvait placer ses pions. En dehors du Cameroun, les Allemands vont également coloniser le territoire du Togo en Afrique de l’Ouest, la Namibie en Afrique du Sud-Ouest (1883) ainsi que la Tanzanie et le Ruanda-Urundi en Afrique de l’Est à partir de 1885, année de la fondation de la D.O.A.G. (Deutsch-Ostafrikanische Gesellschaft, « Société allemande d'Afrique de l'Est »). En quelques mois, l'Allemagne se retrouve ainsi à la tête d'un empire colonial cinq fois plus grand que son territoire métropolitain, mais très peu peuplé. Pendant la Première Guerre mondiale le Cameroun est conquis par les troupes franco- britanniques et en 1918 l’ancienne colonie allemande sera partagée entre la France et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne. La France occupera la plus grande partie, huit provinces, alors que le Royaume-Uni obtiendra seulement un cinquième du Cameroun, c’est-à-dire deux provinces. C’est pour cette raison que le pays, jusqu’à l’heure actuelle, est bilingue: Le Cameroun français adopte le français comme langue officielle et le Cameroun anglais l’anglais. Après la deuxième guerre mondiale les mouvements nationalistes commencent à réclamer l’autonomie du pays et des révoltes éclatent à travers le pays. Le premier janvier 1960, le Cameroun devient un État indépendant - la République du Cameroun. Malheureusement le premier président du Cameroun, Ahmadou Ahidjo, est un dictateur qui ne partira qu’en 1982. Depuis le Cameroun a bien entamé un processus de démocratisation, mais il y a encore beaucoup de progrès à faire. 3. Définitions Après avoir donné un aperçu de l’histoire camerounaise, je souhaite préciser la situation au Cameroun de 1950 à nos jours. Pour cela il faut clarifier d’abord les mots clés : « la décolonisation », « le néocolonialisme » et « la Françafrique ». • La décolonisation : « Cessation pour un pays de l’état de colonie ; processus par lequel une colonie devient indépendante. […] Libération de groupes humains ou de secteurs socioéconomiques tenus dans un état de dépendance, de subordination. »1 La décolonisation implique que le temps des colonies est fini. Dans ce processus les puissances coloniales luttent pour maintenir leur pouvoir politique et économique et d’autre part les peuples opprimés se révoltent contre eux. Aussitôt qu’un mouvement 1 Le Nouveau Petit Robert (1993), p.553 4 arrive à son paroxysme, un mouvement opposé apparaît et se renforce de plus en plus. Cette démarche était toujours liée à l’effusion de sang et à la violence. Voilà pour ce qui concerne la théorie de la décolonisation, mais la pratique montre une image différente. S’agissant du Cameroun on devrait plutôt parler d’une situation néocolonialiste. • Le néocolonialisme : « Nouvelle forme de colonialisme qui impose la domination économique à une ancienne colonie ayant accédé à l’indépendance. »2 « Politique visant à rétablir, sous des formes nouvelles, une domination sur les anciens pays colonisés devenus indépendants. »3 En principe les colonies n’existent plus car elles sont devenues libres et autonomes. Ainsi la puissance coloniale ne dicte plus ses intérêts aux gens. Officiellement elle n’instaure plus l’appareil de l’Etat dans les pays indépendants. Mais comme les anciens oppresseurs n’ont jamais cessé de réaliser leurs propres objectifs économiques et politiques là-bas, on appelle cette situation « le néocolonialisme ». La seule différence entre les circonstances coloniales et néocolonialistes est l’effort de cacher la répression omniprésente sous le prétexte de l’indépendance. • La Françafrique : « La Françafrique, c’est une infime minorité de Français qui, aidés au plus haut niveau de l’état, pillent les richesses des ex-colonies françaises en Afrique, en utilisant l’argent public et ce au mépris de millions de vies humaines. »4 « [C’est] l’ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains… »5 « La Françafrique » est un néologisme qui parle par lui-même : Il décrit en effet que l’Afrique et la France sont encore liés d’une certaine manière. Et cette relation est fortement basée sur « le néocolonialisme » dans plusieurs pays africains. Plus précisément, il s’agit de la réalisation du néocolonialisme français sur le terrain africain. 2 Le Nouveau Petit Robert (1993), p.1480 3 Le petit Larousse illustré (2001), p.691 4 http://www.stop-francafrique.com/ (28.07.2010) 5 http://survie.org/francafrique/?lang=de (28.07.2010) 5 4. Interview6 1.) Bonjour Monsieur! Merci d’avoir accepté cette interview. Il y a plusieurs années que vous avez écrit un livre très délicat intitulé « Main basse sur le Cameroun. Autopsie d’une décolonisation ». Permettez-moi d’utiliser cet adjectif « délicat », puisque vous offrez aux lecteurs un aperçu particulier du développement politique au Cameroun pendant les années 1960 jusqu’à aujourd’hui. Je voudrais juste nommer quelques mots clés comme le néocolonialisme qui décrit une politique « de domination économique et culturelle »7 propre aux anciennes puissances coloniales. De plus, vous parlez de répression et d’oppression, de la tutelle française, des crimes contre l’humanité, d’un régime impérialiste ainsi que d’une guerre sanglante et effroyable. Mais avant d’approfondir ces sujets épineux, je vous prie de bien vouloir nous parler de votre propre parcours. Je suis né le 30 juin 1932 au Cameroun dans un petit village qui est à environ 55 kilomètres de Yaoundé. Mon vrai nom est Alexandre Biyidi-Awala, mais pour mon travail vous allez comprendre pourquoi je devais utiliser un pseudonyme jusqu’à aujourd’hui, Mongo Beti. Beti est déduit du nom de mon peuple. J’ai quitté ce pays en 1951 pour faire des études de Lettres en France. Huit ans plus tard, après la fin de mes études, je suis retourné au Cameroun. C’était au moment le plus fort du mouvement indépendantiste. Pour un homme comme moi, qui ose critiquer et dénoncer les circonstances coloniales, c’était bien sûr dangereux. C’est pourquoi j’ai dû m’enfuir et me réinstaller en France. Là, j’ai travaillé comme professeur de Lettres dans un lycée. Je n’ai jamais arrêté de suivre le développement africain avec attention. Cela a conduit à ce qu’en 1978, j’ai publié avec ma femme Odile Tobner la revue bimestrielle « Peuples Noirs, Peuples Africains ». Dans cette revue, nous avons attaqué le néocolonialisme français. Après des trentaines d’années d’exil je suis revenu au Cameroun où j’ai fondé une librairie uploads/Geographie/ histoire-du-cameroun-mongo-beti.pdf

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