HOMMAGES À ION STANICA Camelia Stănescu Félix et les eaux vivantes Ape Vii, Eau
HOMMAGES À ION STANICA Camelia Stănescu Félix et les eaux vivantes Ape Vii, Eaux Vivantes, village roumain du département de Dolj, en Olténie, où, il y a 66 ans, naquit Ion Stanica, Félix pour ses amis. Eaux Vivantes, point de départ d’une vie, commencée en Roumanie et aboutie en France, sous le signe du renouveau, de la vivification. Eaux Vivantes. Enfance dans la pauvreté. Le fait de partager une chambre avec ses quatre frères et de dormir dans le même lit avec la grand-mère ne rendait pas Félix malheureux. Il se sentait pauvre seulement à cause de l’absence d’une bibliothèque dans cette chambre piteuse. Sa soif jamais assouvie de livres a dû naître de cette immense nostalgie d’enfance. Esprit heureux, il allait pourtant remplacer la bibliothèque manquante avec un modeste haut parleur, source magique de musique et de paroles qui a construit sa personnalité et a déterminé le choix si inspiré de sa profession. Félix devant le micro de la Radio Roumaine. Charme, intelligence, spontanéité, fascinante capacité de communiquer avec les auditeurs, nage audacieuse dans les Eaux Vivantes idéales de sa jeunesse enthousiaste. Maturité marquée par l’exil. Pour s’échapper d’une Roumanie où le totalitarisme devenait de plus en plus contraignant, Félix a choisi la France, considérant plus important de retrouver le sens de la liberté que de rester dans une Roumanie ayant perdu tout horizon. Peut- être s’est-il senti ballotté dans son exil, entre les Eaux Vivantes de ses existences si différentes, l’une en Roumanie, l’autre en France. Cependant, travailler comme journaliste à la section roumaine de RADIO FRANCE INTERNATIONALE était un moyen de respirer l’air de sa patrie, retrouvée par miracle, en idéalité. L’exil. Ambivalence d’un départ vers l’inconnu. D’un côté l’euphorie de l’intégration dans la vie parisienne, de l’autre la nostalgie douloureuse des Eaux Vivantes de son enfance, où il se rendait souvent dans sa belle jeunesse, pour se ressourcer. Suite à son exil en tant que réfugié politique, on lui a interdit pendant de longues années de revenir en Roumanie. Puis arrive 1989, année de la chute du communisme. Il vit l’immense bonheur de la rencontre, tellement rêvée, avec ses Eaux Vivantes. Quelles belles retrouvailles ! Et a l’improviste, une découverte surprenante : Ape Vii, en latin « Aquae Vivae », désignait en antiquité une situation géographique dans la Roumanie d’aujourd’hui, opposée à une autre qui se trouvait à l’autre bout de l’Empire Romain, dans la France de nos jours, dont le nom était « Eaux Mortes », à présent Aigues-Mortes. La Roumanie et la France, les deux patries de Félix réunies à travers les âges par le hasard de l’étymologie. Il comprend une fois de plus que son destin à lui est de réunir ces deux points opposés d’une géographie magique, la sienne. Félix et ses innombrables voyages en avion, reliant ses deux patries, avec comme bagage un simple sac à dos. Les douaniers ont dû s’émerveiller de ce qu’il apportait chaque fois à Bucarest, foie gras et cuisses de canard congelées, pour offrir à ses amis roumains la surprise d’un repas à la française. Quand il repartait pour Paris, dans son sac à dos il y avait toujours des spécialités roumaines pour ses amis français, auxquels il faisait goûter avec générosité les saveurs orientales des plats roumains, qu’il savait préparer à merveille. Dans le but magnifique d’abolir les distances, de supprimer les différences, Félix vivait pleinement la vocation de sa vie, partager la joie avec ses proches. L’idée de vieillir ne l’habitait pas. Il croyait, sans doute, à la légende des eaux vivantes de son village, source miraculeuse de jeunesse sans vieillesse, de vie sans mort. Il remplissait son destin de chercheur de la beauté dans ses errances sur les eaux vivantes des mers et océans lointains, à l’affût des géographies humaines qu’il rendaient mémorables dans des histories racontées avec un remarquable don de conteur. Il gardait toujours dans sa poche des livres de Panaït Istrati, qu’il offrait aux inconnus. C’était sa façon, originale, de perpétuer la survie en tant que notre contemporain de son écrivain bien aimé et fidèle ami, qui l’avait soutenu dans les joies, comme dans le désespoir. Son cœur et sa tête brûlaient de vie, tandis que son corps était de plus en plus faible, rongé par une terrible maladie. Affronter courageusement le meilleur et le pire, c’était son grand défi. Il a assumé avec une discrétion remarquable la fin de sa vie, sans quitter son rôle préféré, celui de maître de cérémonies des événements importants de son existence. Pour le jour de ses obsèques, qu’il a prévues en détail, il a souhaité écarter la tristesse de son départ par une émouvante rencontre de la Roumanie et de la France. Dans le crématorium de Père Lachaise, une voix vibrante et pleine de pathos, une splendide voix de la Roumanie profonde, s’est déchaînée dans un élan de force vitale, comme une ultime invitation de la part de notre Félix : n’oubliez pas la devise de ma vie, empruntée à Jean Giono, QUE LA JOIE DEMEURE. Ces jours-ci, une urne cinéraire venue de France sera dispersée en pleine nature, quelque part en Olténie, dans un village au nom si prometteur, Ape Vii, Eaux Vivantes. Pour que la joie demeure ! Ion Stănică văzut de Dan Ursuleanu Felix- este un tip solar, capabil să iradieze o tonică stare de spirit în jurul său. Entuziast, mereu vesel, era persoana cea mai indicată să abordeze mediile nonconformiste studenţeşti. Avea un talent fără cusur pentru dialog, farmec, naturaleţe. Îl ajuta o voce tinerească, plină de lumină. Dacă nu ar fi fost radioul, ar fi reuşit, cu siguranţă, ca interpret de muzică folclorică. Nu cânta cu nimic mai prejos decât soliştii consacraţi. În pofida dificultăţilor de adaptare într- o ţară străină, Ion Stănică a rămas acelaşi, aşa cum putem constata când ne reîntâlnim cu prilejul scurtelor sale reveniri acasă. Ion Stănică despre Ion Stănică Am început să colaborez la Radio Tineret în 70 şi-am fost angajat ca reporter (ce mândru eram !), la puţin timp după înfiinţarea programului III. Zece ani am tinerit pe acolo şi mai ales am studenţit, până în august 1983, când am chiulit de tot şi n-am mai venit la cursuri. Nu ştiu alţii cum sunt, dare eu când mă gândesc la anii aceia, bucuria se amestecă (în doze variabile) cu nostalgia. Semn de bătrâneţe, zice lumea şi poate are dreptate, căci făcând un calcul rapid, dacă programul III are 35 de ani, nici eu nu mai sunt un tinerel. Unii zic că m- am conservat bine. O fi de la fumul de ţigară, că doar am vieţuit (şi suferit) în biroul unde se adunau cafegii…şi ce bancuri mai circulau prin perdeaua de fum (inclusiv despre Tovarăşul şi Tovarăşa Ceauşescu), ce mai râdeam înainte să-nceapă chinul cu foile albe, pe care trebuia musai să le acopăr cu un comperaj bine simţit, doldora de ecouri la ultimele cuvântări ! Asta a fost însă mai târziu. La început eram mai liberi şi…mai entuziaşti. Aveam atâta entuziasm încât eram capabil să urc în plină iarnă pe Vârful Omu, ca să fac un interviu cu Pintiuţă, şeful Staţiei Meteo. Era pentru Clubul Adolescenţilor, şi când redactorul emisiunii Aurel Dinu mi-a spus că interviul trebuie să aibă doar 5 minute, eu pentru ca în material să încapă cât mai multe vorbe (deoarece îmi era milă de fiecare cuvânt), am tăiat toate pauzele şi interviul suna de parcă-l ascultai pe repede înainte!... A trebuit să pierd o grămadă de timp, să le lipesc la loc ! Dacă mă gândesc bine, am senzaţia că, pe atunci, eu însumi trăiam într-un fel pe repede înainte. E de vină şi Student Club-Ul pe care l-am făcut cu mare drag şi care a rămas copilul meu(radiofonic) preferat. Când am izbutit trecerea de la socialism la capitalism (cu Biroul de Turism pentru Tineret, evident) l-am rugat pe colegul Florin Helmis să aibă grijă de el vreo două săptămâni până mă întorc…Şi el l-a îngrijit vreo doi ani. Unii au considerat că sunt un tată nedemn şi m-au zburat din partidul comunist român. Ehei, ce vremuri, dragii mei!!! Statutul era statut, colectivul, colectiv. Mi-a trebuit ceva timp la Paris să mă obişnuiesc cu libertatea totală, să nu mai am nevoie de viză politică pentru fiecare înregistrare difuzată la radio şi să-mi pierd reflexul de a oglindi ce spune şi ce face tovarăşu Mitterrand..M-am obişnuit, dar oleacă de nostalgie tot mai am după anii aceia. Ce vreţi, semn de bătrâneţe !... Dan Ursuleanu, O Legendă a Radioului Românesc : Programul III, pag. 120-121, editura CD Press, 2008 Ion Stanica vu par Dan Ursuleanu Félix était un homme solaire, qui irradiait autour de lui un état d’esprit tonique. Enthousiaste, toujours de bonne humeur, c’était la meilleure personne pour aborder les milieux non-conformistes universitaires. Il avait un don sans égal pour le dialogue, beaucoup de charme et toujours un air naturel. Il était aussi aidé par une voix juvénile et lumineuse. S’il n’avait pas fait de la radio, il aurait sans doute réussi comme chanteur de musique populaire, car uploads/Geographie/ hommages.pdf
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- Publié le Oct 21, 2021
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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