Institut d'estudis occitans de París Documents per l'estudi de la lenga occitan
Institut d'estudis occitans de París Documents per l'estudi de la lenga occitana N°45 Joseph-Pierre DURAND DE GROS Études de philologie et lingude istique aveyronnaises Edicion originala Paris, Maisonneuve, 1879. Document dins lo maine public numerizat per Archive.org. Documents per l'estudi de la lenga occitana Daus libres de basa numerizats e betats a dispausicion sus un site unique. Des ouvrages fondamentaux numérisés et mis à disposition sur un site unique. Mesa en linha per : IEO París http://ieoparis.free.fr ËTUDES DEPHILOLOGIE ETDELINGUISTIQUE AVEIRONNAISES Par J.-P. DURAND. PREMIERE PARTIE. Les noms de famille et les noms de lieux. Les recherches d'étymologie, jusqu'à ces derniers temps, ne furent guère qu'un jeu d'imagination; aujour- d'hui elles sont soumises à une méthode rigoureuse, vrai-' ment scientinque, et mènent à des résultats qui ne pro- ntentjpas seulement à la science du langage, mais qui offrent un intérêt réel, et parfois très considérable, pour l'histoire. En effet, l'origine des mots, leurs éléments, leur formation, leurs applications successives, contiennent des secrets précieux sur la vie des générations éteintes et constituent de véritables documents historiques pouvant servir à compléter les annales écrites et, quand elles font défaut, à en tenir lien dans une certaine mesure. Comme tous les antres, l'idiome de l'Aveyron a ses mystères étymologiques, et les pénétrer, ce serait faire du même coup quelques percées dans le voile encore bien épais qui nous dérobe le passé de notre sol natal. Le langage indigène de cette province, appelé par nous, –8– peut-être avec trop d'humilité, ?0~ pa<ett, est l'an des témoins les moins mal conservés de la vieille langoe des troubadours, qui elle-même ne fut autre chose qu'une des variétés provinciales du latin populaire, dit lingua rus- tica, qui était parlé dans tout l'empire romain, et qui a donné naissance aux diverses langues modernes dites néo-latines ou romanes, et dont les principales sont le français, l'italien et l'espagnol. Mais oxiste-t-il quelque part un <&es<M<nM de cette langue dn Rouergue où tons les mots qui lui appartiennent se trouveraient rassemblés, et où le philologue pourrait les étudier et les disséquer à loisir! Le dictionnaire patois que la Société fait impri- mer en eu moment Fera. sans nul doute, une oeuvre utile; cependant, en admettant que l'auteur, le regretta- ble abbé Vayssier, ait été assez heureux pour réunir et consigner dans son recueil la totalité des expressions présentement en usage dans le parler de nos paysans son inventaire de la lexiologie rouergate n'en restera pas moins pour cela fort incomplet. On ne devrait pas l'ou- blier, et on l'oublie pourtant, ce patois était encore une langue écrite et littéraire il n'y a guère que trois aièclos de cela. Depuis lors, c'est~-dire du moment où la France dn nord a porté le dernier coup à l'autonomie de nos pro- vinces méridionales e~ leur a imposé son administration et son langage, une foule d'expressions de l'idiome indi- gène, notamment toutes colles dont l'emploi était réservé à la société polie et aux lettrés, sont tombées en désué- tude. Elles n'ont pourtant pas cessé de lui appar~nir de droit sinon de fait, d'en constituer une portion intrinsè- que, et elles doivent par conséquent y être réintégrées. Cette restitution pourra s'opérer à raide de la paléo- graphie, qui a été trop peu cultivée et trop peu encoura- gée parmi nous jusqu'ici. Beaucoup de documents en ronerga.t subsistent encore; il faut s'empresser de les réu- nir, de les déchimrer et d'en publier le plus grand-nombre possible. Notre vieux rouergat reconstitué, remis en possession de tout ce que la conquête française lui fit perdre et lui fait perdre chaque jour davantage en le menaçant d'une extinction prochaine inévitable, et à beaucoup d'égards -3- désirable, est, je le répète, un des meilleurs représen- tants de la langue d'Oo, l'un de ses types les plus purs. Son fonds verbal, nous l'avons dit, est essentiellement latin; H porte même l'empreinte de beaucoup de mots de cette langue mère qui ne se trouvent pas chez les auteurs de l'époqje classique, mais dont pourtant la latinité est in- contestable à en juger parleurs éléments et leur mode de composition. A cote de ce ~oc&principal, tout d'importation romaine, le rouergat présente un certain nombre de radicaux d'ori- gines différentes. Le vieil allemand y compte beaucoup de mots ainsi que plusieurs formes grammaticales. La langue des Gaulois y retrouve aussi quelques vestiges de son vocabulaire et de sa grammaire. Toutefois, ce n'est pas seulement dans le langage pro- prement dit, dans les vocables communs, que doivent être cherchées les traces des langues non latines qui furent en usage dans ce pays et qui témoignent de l'existence dans ce même pays des populations par les- quelles ces langues furent parlées; c'est dans les noms propres, c'est dans les noms de famille et les noms de lieux surtout, que réside le grand dépôt de nos archaïsmes linguistiques. Car toutes ces dénominations aujourd'hui muettes, c'est-à-dire purement individuelles, furent em- ployées dans le principe comme noms communs, verba <~pe&t<toa elles furent paW~M, comme tout l'atteste, et notamment l'article resté attaché à un grand nombre d'entre elles. Le Rouergue offre sous ce rapport aux tra- vaux de l'étymologiste un champ d'une richesse merveil- leuse il suffira de quelques aperçus pour le démontrer, et c'est là tout l'objet de cet essai. Nous nous occuperons en premier lieu des noms patro- nymiques. Il convient à ce propos de constater avant tout que ces noms héréditaires ou noms de famille sont une institution dont la date ne remonte pas au-delà du xr*siè- ole. Les GaUo-rom&ins,il est vrai, avaient adopté le sys- tème oHOBM~e des Romains ils portaient un nom de famille, nomengentilitium et en plus un prénom, jM'<B*to. Mea, et un surnom, coomen; et c<! système prévalut -4- chez les familles indigènes jusqu'au sein de l'invasion barbare. Ainsi l'historien des Francs se nomme CM~KM Gregorius Florentinus; un autre écrivain arverne portait le nom di ~oMttMSt~ottM ~po~<tn<~ et le poète de Burdigala était appelé Z~ecmMM Magnus ~tMOKMM. Mais à partir du va' siècle toute trace de cet usage se perd, et le système germanique, qui consistait, comme cela avait aussi lien sans doute chez les Gaulois, dans l'emploi d'un nom unique et purement personnel pour chaque individu, s'établit universellement dans toutes les anciennes pro- vinces occidentales de l'empire romain. Les noms actuels de nos familles sont les noms personnels que portaient les chefs de ces familles &l'époque de la création des noms héréditaires. Considérons maintenant nos noms patronymiques rouer. gats au point de vue de leurs origines diverses. Il en est un grand nombre qui sont des noms de locali- tés transportés à des familles qui étaient sans doute origi- naires de ces localités ou qui y possédaient la suprématie. Parmi les noms de cette catégorie il en est beaucoup de celtiques. Quelques-unes de nos familles portent des noms romains très reoonnaissables comme tels ça sont, par exemple, Colonge, Colonicus; Constans,.C<MM<<m<KM~ Domergue, Z)0)BKtMtM;GlaUZy, C&M«&'tMOUC&n«~HtM;PonS, /'<M<HM; Serin, ~ereMKM; Vergely, Virgilius le nom du poète (lequel du reste était de provenance gauloise). Les noms de famille aveyronnais pouvant se rattacher au celtique directement, c'est-à-dire comme primitivement appliqués à des personnes en tant que noms propres et non à des localités, sont relativement en petit nombre et il ne faut pas s'en étonner, car ce n'est que par exception que les noms personnels en usage avant l'invasion peu- vent avoir survécu à la concurrence des noms francs, uni- versellement a la mode dans ce pays a partirdu vi"siècle. Ils sont en outre difficiles à distinguer et & interpréter à cause du peu de documents existant sur la langue des Gaulois. Un philologue allemand, M. Stark, annonce la prochaine publication d'un ouvrage sur ce sujet aussi obs- –6– onr qu'intéressant des étymologios gauloises dans les noms de personnes anciens et modernes. En attendant que ce savant fasse la lumière qu'il nous promet, nous devons nous borner à signaler, dans la patronymie du Rouer- gue, trois, quatre ou peut-être cinq noms comme probable- ment sinon incontestablement celtiques. C'est tout ce que nos connaissances nous permettent pour le moment. Bec, Bras, Catnsso, Isarn, Issaly, tels sont ces noms. Les Gloses irlandaises du vai° siècle, citées dans la Grammatica CeMea de Zeuss, donnent le mot bec, et le traduisent par parMM.Dans les mêmes gloses on rencontre également le mot &r<M traduit par ~roMM. De jplus le Dictionnaire breton de Logonidec nous apprend que ce dia-. lecte vivant de la langue celtique possède aussi le mot ~<M, et avec le sens de o'aKa. En outre l'auteur fait la remarque que ce mot est d'un usage très répandu en Bre- tagne comme nom de famille. Ainsi Bras et Bec font res- pectivement allusion aux mômes qualités corporelles que les noms de famille français de Z.e~f<m~ et Lepetit. Pour ce qui est du nom de Isarn, nous sommes infor- més par Zeuss (CfONMM. celt., 2° édit., p. 774) que les Bol- landistes (~c<. MKe<.1. Jan. par. 2) citent un passage d'une ancienne vie de saint où il est fait mention d'un bourg de la Gaule appelé /MfHO<&M't<M, et dans lequel il est dit en uploads/Geographie/ joseph-pierre-durand-de-gros-etudes-de-philologie-et-linguistique-aveyronnaises.pdf
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- Publié le Mar 18, 2022
- Catégorie Geography / Geogra...
- Langue French
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